Comment on se sent après avoir passé deux semaines à se remettre en question, à faire une rétrospection complète des deux dernières années de sa vie ?
La seule chose qui nous rappelle que tout est réel, ce sont les paupières lourdes de fatigue et de larmes qui ont séchées.
Les cours reprennent dans moins de 48 heures et l'appréhension nous noue dès à présent le ventre. De se savoir encore plus instable et faible que les semaines précédentes. Cette incertitude d'être capable de résister mentalement aux personnes qui nous entoure, à la pression constante et l'incompréhension générale de tous ces gens face à notre constante incapacité. Une anxiété permanente face à la prise de conscience de notre état mental qui se détériore, face aux examens imminants qu'on ne réussira plus parce que cette fois c'est différent, cette fois on a la résignation en travers de la gorge et les yeux rouges d'épuisement.
l'impression d'avoir passée deux semaines dans des montagnes russes alors que les seules montagnes russes par lesquelles on soit passés étaient dans nos têtes, un tourment infini de pensées hétéroclite qui ne font que se heurter les unes aux autres. Pendant deux semaines, juste deux yeux qui fixent un plafond en espérant y voir toutes les réponses qu'on attend s'y gravées miraculeusement, mais ça n'arrive jamais. On reste dans ce cercle infini et on tourne en rond pendant des heures jusqu'à finalement s'effondrer dans une crise d'angoisse sans larmes. Faute de ne plus en avoir, on reste là, interdit, à finir par se demander où sont nos limites, quand est-ce qu'on finira par craquer pour de bon. On en vient à espérer que quelqu'un vienne et nous pousse à bout, détruise chaque parcelle de ce qu'on est parce que quand on a plus rien on ne peut que mieux se reconstruire. Parce que si on nous décapite, toutes les douleurs actuelles auront l'air futiles et insignifiantes. Alors on pri pour que quelqu'un nous brise l'âme parce que c'est la seule chose qui nous reste et que c'est elle qui fait le plus souffrir.
