Titre : Pitié
Disclaimer : Reborn ne m'appartient pas et ne m'appartiendra jamais, sinon bien des choses seraient différentes :P
Rating : M
Paring : Euhmm… bah DS on va dire, à sens unique, et un peu de 1869 of course.
Résumé :Mukuro dans toute sa splendeur de grand manipulateur décide de passer un deal avec le patron des Cavalone. « Et si je te disais que je pouvais exaucer ton plus grand souhait, ne fusse que l'espace d'une nuit ? »
Note : Je voudrai juste signaler les fans de Dino que je ne suis PAS une fan de ce personnage et que donc je vous demanderai de ne pas me haïr après cette histoire, merci De plus que mon but ici n'est pas de faire souffrir Dino gratuitement, mais c'est plutôt pour moi l'occasion d'associer Mukuro avec un personnage auquel on ne pensera pas forcément.
Note 2 : Merci à Nora-Elsa pour sa correction et relecture.
La pitié est une émotion ressentie à l'encontre de personnes pour lesquelles on n'éprouve aucune estime, et c'était tout à fait le cas de Mukuro vis à vis de beaucoup de personnes.
Cachée sous une apparence socialement acceptable et même synonyme de grandeur d'âme, cette émotion de pitié était peut-être en fait plus facile à accepter que le mépris, autant pour ceux qui la vivent que pour ceux qu'il visait. En fait, c'était pour lui très simple ; les personnes dont il avait pitié n'étaient pas à la hauteur de ses standards, et c'était avec une certaine arrogance qu'il les évaluait inapte à améliorer leur condition.
Et c'est après avoir observé et en étudié minutieusement ces personnes, avec une immense patience mêlée à un intérêt malsain, que l'illusionniste utilisait sa supériorité mentale et son art des illusions pour obtenir ce qu'il désirait chez ces pauvres victimes de la vie.
En effet, les esprits les plus faibles, ceux pour qui il éprouvait cette pitié, étaient les plus faciles à manipuler. Il suffisait de leur promettre quelque chose, ou même de leur donner quand cela l'amusait vraiment, en échange du pourquoi il s'était intéressé à eux. La plus part du temps, il s'agissait d'argent, de pouvoir et d'amour ; trois choses qui étaient tout à fait dans ses cordes.
Malheureusement pour ces pauvres gens, tout cela n'était qu'illusion, et malgré le fait qu'ils en étaient plus que conscients, il leur était impossible de s'y refuser. C'était d'ailleurs ce qui amusait peut être le plus Mukuro.
Parallèlement, ces personnes là lui inspiraient aussi le dégoût. Cette émotion-là était plus une forme de colère qu'il éprouvait pour eux, ne comprenant pas comment on pouvait être si pitoyable, n'ayant touché le fond que pour signer un pacte avec lui.
Mais ça, c'était leur problème. En ce qui le concernait, du moment qu'il arrivait à en tirer profit pour son propre compte, le reste lui importait peu.
...
Son amant était particulièrement boudeur ce soir et Mukuro s'en amusait beaucoup.
Après tout, une réunion entre familles était quelque chose qui irritait au plus haut point sa très chère alouette. Avec ce malheureux handicap social, il ne supportait pas longtemps ce genre de regroupement d'herbivore.
Et pour être sincère, Mukuro lui même commençait à trouver ces réunions ennuyeuses, d'autant plus qu'elles se faisaient de plus en plus fréquentes, Tsuna trouvant apparemment un bon prétexte pour réunir tout le monde sans raison réellement valable aux yeux de l'illusionniste.
Cette fois-ci, ce fut à cause d'une attaque inattendue d'une nouvelle famille mafieuse, pas encore très connue, mais qui se faisait étrangement de plus en plus menaçante. Mukuro n'avait pas vraiment prêté attention aux mises en gardes de leurs autres alliés, au contraire de Tsunayoshi qui d'après sa grande et infaillible intuition, sentait que les événements iraient de mal en pis pour leur futur. Peut être, mais de toute manière, ces Millefiore allaient regretter de les avoir provoqués ; apparemment ils ne connaissaient pas la puissance de leur famille. Ou l'avaient oublié.
Enfin, pour l'instant, ils étaient donc tous réunis avec quelques alliés, dans l'une de leur nombreuses bases qui avait été complètement détruite ; il devait avouer que c'était quand même impressionnant, surtout si l'on prenait en compte que c'était Gianini qui avait établi les barrières de protection. Beaucoup d'entre eux en était d'ailleurs vraiment affolés.
Lui, cela ne pouvait que l'amuser... et ennuyer Hibari qui n'avait pas arrêté de bailler depuis leur arrivée.
Un peu plus loin, il entendit brailler le gardien de la foudre, lui aussi apparemment agacé par la situation, leur Boss essayant tant bien que mal de le calmer, aidé par son bras droit qui braillait peut être encore plus fort que le bébé à la coupe afro. Ah, tellement ennuyeux.
« Je rentre. » Lui signala enfin Hibari, la mâchoire crispée, ce qui fit sourire le bleuet, réellement amusé.
C'était vraiment pas étonnant, lui même n'allait pas tarder à partir ; il laisserait Chrome se charger du reste. En plus, avec un peu de chance, son amant serait de meilleure humeur une fois sorti, sans doute assez pour le laisser rentrer avec lui. Mukuro en s'en réjouissait d'avance.
C'est alors qu'une voix se fit soudainement, et, bien qu'il y eut déjà beaucoup de bruit, celle-ci recouvrait toutes les autres, comme à chaque fois d'ailleurs. Un cri bruyant et agaçant qui n'appartenait qu'à une seule personne.
Mukuro glissa paresseusement son regard vers la petite troupe qui venait de débarquer dans ce qui avait été la salle principale, s'imposant brutalement et grossièrement comme à chacune de leurs entrées.
Il eut toutefois le plaisir de voir leur petit Boss pâlir légèrement, comme toujours lorsque cette partie là de la famille débarquait dans le même espace que lui. En les étudiant avec un peu plus d'attention, il remarqua distraitement que Xanxus était absent, ce qui était peu surprenant. C'est pourquoi, c'était le second leader du groupe qui s'était précipité vers le Decimo pour lui demander un compte rendu de la situation, étant apparemment lui aussi impressionné par les dégâts que ce Byakuran avait provoqué.
Byakuran... un prénom si doux pour une menace pareille. Cependant, lui n'était pas encore convaincu.
Mais pour en revenir à la bruyante personne qui captait l'attention générale, Mukuro soupira d'ennui. Il avait également remarqué qu'à part leur propre Gardien de la Pluie et leur Boss, chacune des personnes présentent le regardait avec une pointe de méfiance quand ce n'était pas une crainte affichée. Ce n'était pas vraiment étonnant, Squalo était plutôt quelqu'un d'imposant et sans grandes manières, comme à peu près chaque membre de sa famille. Mais c'était aussi et surtout parce que certains n'avaient toujours pas digéré la rébellion de Xanxus, ajouté à leur manière de procéder qui était probablement à revoir...
Un nouveau venu dans la pièce attira ensuite son regard, une tête blonde qu'il reconnu sans grande difficulté. C'était un de leur plus proche allié, leur tout premier peut être, celui qui avait choisi Tsuna comme petit frère au nom de la mafia. Il s'avançait vers le squale, et lui-même par la même occasion, entouré de tous ses hommes, attirant des regards admirateurs sur lui, bienfaisant mais aussi jaloux. Il foulait le sol avec des grandes enjambées, le pas dynamique et le regard confiant. Il arriva rapidement vers Tsuna et se mit à bavarder avec lui.
Mukuro ricana légèrement au bruit agacé que fit son amant à côté de lui, jamais vraiment heureux de revoir son ancien tuteur. Toutefois, son regard restait braqué sur le trio plus loin, étudiant distraitement leurs émotions, quand soudain l'une d'elle attira son attention. En effet, lorsque les yeux du Cavalone quittèrent Tsunayoshi pour se poser sur Squalo, une lueur de plaisir s'alluma dans son regard. D'ailleurs il ne l'avait plus lâché du regard depuis ce moment, et, bien que son visage ne reflétait rien de plus qu'une certaine convivialité respectueuse pour son ancien camarade d'école, ses yeux et ses gestes en disaient autrement.
L'illusionniste resta légèrement surpris par ce qu'il voyait et ce qu'il traduisait. Les yeux étincelants du blond s'étaient plissés dans une grimace de joie, un sourire heureux ornait ses lèvres alors que ses mains tremblaient légèrement. Mukuro aurait d'ailleurs juré qu'elles étaient en cet instant atrocement moites et que son cœur devait battre douloureusement vite dans sa poitrine. Il connaissait ces signes, ces symptômes, pour les avoir déjà observés de nombreuses fois sur d'autres êtres humains. Et d'ici, il devinait très bien tous les efforts que le blond faisait pour se contenir, ces signes imperceptibles d'émotion malgré un calme apparent.
Mukuro aurait adoré le voir exploser.
Voilà qui était vraiment surprenant, il se demanda même pourquoi il ne l'avait pas remarqué avant. Il n'était pas comme la plupart des gens, ce genre d'indice était beaucoup trop évident pour lui. Il attribua ce manquement au total désintérêt qu'il portait au blond.
Mais aujourd'hui, Dino Cavalone avait attiré son attention ; tout ce que cela lui inspira, ce fut de l'amusement et de l'écœurement devant le drame humain des émotions inutiles, amplifiés par le fait qu'il n'avait pour le moment rien à en tirer ; il venait de perdre son temps à l'étudier pour rien. Le chef de la famille Cavalone était certes influent, mais pourquoi passer par lui alors qu'il pouvait obtenir ce qu'il voulait par le biais des Vongola?
Toutefois, alors que Kyoya commençait à se diriger vers la sortie, Mukuro fixa encore un instant la scène qui se déroulait devant lui. Et ce qu'il vit ne lui fit pas regretter de s'être attardé.
La main du Cavalone s'était à peine posée sur l'épaule du Varia, dans un geste au premier abord purement amical, qu'elle fut violemment repoussée par la main du squale dans une brève claque hargneuse. Mais ce n'est pas le geste qui intéressa Mukuro, mais plutôt le regard irrité de l'argenté, et celui blessé du blond. Cette expression peinée n'était parue sur son visage qu'une fraction de seconde, mais elle n'avait pas échappé au regard exercé de l'illusionniste. D'ailleurs, elle était encore là, cachée sous son masque de benêt souriant.
Mukuro se sentit sourire aussi. Son être vibra même d'excitation durant un instant, et il se fit violence pour ne pas éclater de rire.
Il venait de trouver son prochain client.
...
Bien sûr, Mukuro ne donnait jamais rien sans avoir en retour. C'est pourquoi lorsqu'il avait décidé de venir frapper à la porte des Cavalone le lendemain, il savait précisément quelle monnaie d'échange il allait demander pour ses services.
Il était à cet instant même assis dans un confortable fauteuil du bureau personnel du Boss Cavalone, sirotant un café trop sucré avec patience. Ça avait été son bras droit qui l'avait accueilli et lui avait demandé de patienter dans ce bureau, le temps que son Boss finisse de régler quelques affaires importantes. Sûrement dues à l'attentat d'hier.
Mukuro observait distraitement les objets divers qui l'entouraient, passant des meubles imposants aux petits objets de décoration insignifiants. Il avait fini par se lever, parcourant la pièce avec nonchalance pour se retrouver devant un terrarium qui contenait une grossière petite tortue. L'illusionniste eut un sourire moqueur en la voyant, avant de passer sa main par dessus la vitre pour venir caresser la tête du reptile ce dernier ne semblait pas apprécier l'attention, et lui mordit même un doigt, le fixant de travers, si c'était possible pour un animal. Ce n'était pas vraiment étonnant ; aucun animal ne l'aimait, à part peut-être Hibird.
L'illusionniste fut sortit de ses pensées par un bruit de porte qui s'ouvrait à sa droite pour laisser entrer Dino Cavalone.
« Mukuro ! On vient de m'informer de ta présence ! Excuse moi j'étais en salle de réunion, j'aurais fait plus vite si j'avais su ! » Déclara précipitamment le blond en refermant la porte derrière lui.
Mukuro le regarda parcourir la pièce avec sa prestance habituelle, sa haute carrure et ses cheveux étincelants. Il rangea quelques papiers dans l'un des tiroirs de son bureau avant de s'asseoir sur sa chaise en soupirant. Il le regarda ensuite en lui faisant signe de s'asseoir en face, ce que fit l'illusionniste en souriant.
« Alors Mukuro, quel bon vent t'amène ? » Lui demanda Dino avec un sourire poli, s'installant plus confortablement dans son fauteuil.
Le Gardien de la Brume lui souriait aussi, amusé par l'effort de courtoisie que faisait le Cavalone en son égard. Il semblait tendu, chose plutôt inhabituelle chez lui. Mukuro ne savait pas vraiment si c'était à cause des problèmes causés par les Millefiore ou bien parce que son cœur était un peu plus meurtri depuis hier soir. Dans tout les cas, l'illusionniste n'allait pas prendre de pincettes avec lui.
« Kufufu, et bien, c'est simple Cavalone, j'ai une offre à te faire. » Lui dit-il d'un ton avenant, souriant largement, au contraire de son vis à vis qui s'était légèrement crispé.
« Une offre ? Quel genre d'offre ? »
Dino semblait vraiment surpris et Mukuro le préféra ainsi maintenant il lui restait juste à être suffisamment convainquant.
« Et bien, il semblerait que tu aies en ta possession un objet que je désire fortement, et qu'en échange j'ai moi même quelque chose que tu désires également. »
Le chef des Cavalone n'avait pas bougé de son siège, fixant l'illusionniste avec intérêt, curiosité et méfiance mêlés, tentant de lire dans son regard, à la recherche d'une quelconque arnaque.
« Et quel est donc cet objet que tu convoites ? » Fini-t-il par demander sérieusement. C'était amusant de voir comment son comportement avait totalement changé, Mukuro ayant à présent capté toute son attention.
« J'ai appris par ma famille que tu avais, il y a maintenant quelque temps, vaincu un groupe mafieu ennemi qui détenait une chose que je cherchais personnellement. »
Mukuro sourit légèrement en voyant le regard encore plus surpris du blond, trahissant sa connaissance de l'objet du marché. Bien, ça allait leur éviter de tourner au tour du pot. Toutefois, il savait très bien qu'il ne l'aurait pas facilement, cet objet. Ou pour être plus précis, cet anneau des enfers, artefact dangereux qui une fois dans ses mains le serait sans doute encore plus. Il devait agir avec subtilité.
« Je m'excuse Mukuro, mais je ne peux pas te donner une chose pareille. C'est beaucoup trop dangereux, à la fois pour les autres et ta propre santé mentale. » Lui lança Dino en croisant ses bras contre son torse, le regard sérieux.
L'illusionniste n'avait pas pu s'empêcher d'éclater de rire en entendant cette réponse, provoquant un regain de méfiance chez son vis à vis.
« Kufufu, ce n'est pas faux. Mais d'abord ma santé ne regarde que moi, et ensuite, avec toi elle sera enfermée dans une boite, alors qu'avec moi, elle aura son utilité, peut-être même pour la prochaine guerre à venir... »
Il vit la mâchoire du blondinet se crisper à la mention de cette « guerre » dont tout le monde parlait depuis ce dernier attentat.
« Et bien je préfère prendre ce risque que te la donner. »
Le sourire de Mukuro s'agrandit encore plus. Il finit par se lever, parcourant encore une fois la pièce lentement, sous le regard sérieux et attentif du blond, qui ne lâchait pas du regard, comme s'il s'attendait à ce qu'il lui saute à la gorge pour lui prendre l'anneau. Tellement amusant.
« Tu n'as pas encore entendu ce que moi j'avais à t'offrir en échange. » Susurra-t-il en s'arrêtant devant la fenêtre de la pièce, observant les jardins du domaine des Cavalone.
Il le sentit se tourner vers lui avec son fauteuil, l'observant toujours avec un mélange d'intérêt et de méfiance.
« Je ne pense pas que tu aies quoique ce soit qui me fasse changer d'avis.» Lui annonça-t-il, dans un refus poli mais ferme.
"Kufufu, permets moi d'insister, Cavalone." Répondit l'illusionniste sans pour autant détourner son attention des espaces verts qui s'étendaient devant lui.
Mukuro devait avouer que le comportement trop méfiant du blond le surprenait quelque peu. Hibari lui en aurait-il trop dit sur lui ? Ou bien est-ce qu'il n'avait pas tout a fait digéré ce qu'il avait essayé de faire à son petit frère adoré il y a cinq ans ? Oh mais pourtant c'était de l'histoire ancienne, fufu, même Tsunayoshi-kun l'avait pardonné, la preuve, il l'avait fait sortir de prison trois ans après sa nomination officielle de Dixième du nom de la famille Vongola.
Devant le silence qui suivit sa dernière phrase, il en déduit que le Cavalone avait cédé et attendait alors qu'il annonce son prix. Le gardien Vongola finit alors par retourner à son tour vers lui, sortant de ses pensées, son sourire toujours aussi parfaitement maintenu en place, les yeux impassibles et les mains dans les poches. Il fallait qu'il se concentre, qu'il utilise les bons mots.
« Et si je te disais que je pouvais exaucer ton plus grand souhait, ne fusse que l'espace d'une nuit ? »
Dino le fixa avec de grands yeux, perplexe. Mais les quelques mots prononcés de la voix calme de l'illusionniste eurent le don de le rendre nerveux en un instant.
« Quel souhait ? » Demanda-t-il, la voix légèrement vacillante.
Mukuro lui sourit cruellement en se rapprochant lentement, prenant place devant lui qui était encore assis sur son siège, se penchant légèrement pour venir tout près de son visage.
« Je t'ai vu Cavalone, j'ai vu comment tu le regardais, comment tu te retenais, combien tu souffrais de son mépris pour toi et combien tu... » Il sentit le corps du blond se contracter contre lui, sa respiration s'était même arrêtée. « ...l'aimes. »
Il fut aussitôt repoussé en arrière puis retenu par une main qui l'empoigna par le col de sa veste. Le regard haineux du cheval ailé était vraiment fascinant ; lui qui l'avait toujours vu gai et agréable ; cela ne pouvait que prouver combien il avait raison.
« Qu'est-ce que tu en sais ? Que sais-tu de moi ? Je t'interdis de dire des choses pareilles ! » Lui cria-t-il en le secouant légèrement. Son corps était à présent debout contre le sien, plus crispé que jamais, quelques mèches blondes tombaient sur ses yeux tellement remplis de colère qu'ils auraient pu l'assassiner s'ils en avaient eu le pouvoir. Vraiment intéressant ; Mukuro décida qu'il aimait ces yeux là.
« Kufufu, je sais beaucoup de chose sur les émotions, les sentiments humains. Vous êtes tous pareils après tout et j'ai eu assez de vies que pour vous étudier en profondeur. » Répondit-il franchement, souriant toujours.
Dino le maintint encore quelques secondes ainsi, avant de le lâcher en lui ordonnant de sortir de chez lui, ce que Mukuro refusa ; il n'allait pas abandonner aussi facilement, il réussissait toujours par les convaincre, il lui fallait juste insister un peu.
Ainsi, il resta droit comme un i, regardant toujours le Cavalone avec une assurance mêlée d'arrogance, l'agaçant au plus au point. Les fortes têtes, il était habitué. Dino était influençable comparé à son amant... Et s'il arrivait parfois à le faire plier à ses caprices, ce n'était pas ce blondinet qui allait lui poser problème.
« Ne t'inquiète pas, je n'ai aucun intérêt, du moins pour l'instant, à aller raconter cela à quelqu'un. Moi tout ce que je veux, c'est l'anneau en échange d'une nuit. »
Dino ricana amèrement, étonnant légèrement l'illusionniste.
« Une nuit ? Contre l'anneau que tu auras pour toujours ? Ce n'est pas vraiment équitable. »
Cela voulait dire qu'il n'était pas totalement contre l'idée. Mukuro sourit imperceptiblement.
« Kufufu, mais le bonheur d'une nuit ne vaut-il pas le rejet de toute une vie ? »
Les yeux de Dino vacillèrent légèrement, l'illusionniste ayant apparemment fait vibrer en lui une corde sensible. Oui, Mukuro avait suffisamment signé de pactes avec des gens que pour savoir comment les manipuler et où appuyer. Celui-là n'était pas du tout différent.
« Peut être pas. Ce ne sera qu'illusion, c'est pire que la réalité. »
L'illusionniste fronça légèrement des sourcils mais ne lâcha pas le morceau.
« Ce n'est pas plus mal de se détacher de la cruelle réalité de temps en temps. » L'homme aux cheveux bleux se rapprocha une nouvelle fois vers le blond, d'un pas sûr, légèrement séduisant. Il posa sa main sur son épaule, attirant sur elle le regard incertain de Dino. « La cruelle réalité où il ne t'aime pas, où il te considère comme un moins que rien, et ça depuis votre enfance. La cruelle réalité où il en aime un autre, un autre qui lui apporte que de la souffrance, alors que toi tu lui aurais tout donné. Kufufu, ne crois-tu pas qu'une nuit avec lui ne te soulagerait pas un peu de ta douleur ? »
Dino avait le souffle légèrement court mais tentait toujours de paraître confiant, digne de son statu. Mukuro y allait peut-être un peu fort, après tout Squalo ne le méprisait pas tout à fait, ça c'était juste le sentiment du blond, dont l'illusionniste était on ne peut plus conscient et qu'il utilisait pour lui faire mal. Et ensuite, Xanxus ne semblait pas si mauvais comme amant, juste un peu rude, et ça aussi c'était le fruit de l'imagination de Dino. Un tel désespoir, c'en était écœurant.
« Au réveil, je ne souffrirait que davantage. » souffla-t-il voix sourde. « Je ne veux pas de cette illusion du bonheur. »
Mukuro ricana, puis fit glisser sa main le long du corps de son aîné, s'arrêtant au niveau de son entre jambe, se délectant du petit cri de surprise de celui-ci. Et, rapide, il colla son autre main contre les yeux du blond, le surprenant avant qu'il ne le repousse.
« Je ne te promets pas de déclaration d'amour mais juste une nuit de pure passion, un peu comme celles qui se jouent dans tes rêves. Oui, ça sera pareil que dans tes rêves les plus fiévreux, mais un peu plus réaliste. » Et alors qu'il lui cachait toujours la vue et que son autre main s'appuyait avec un peu plus d'insistance sur cet endroit sensible, ses lèvres frôlant leurs jumelles, sa voix changea soudainement aux oreilles du Cavalone. Plus rauque, plus masculine, plus agressive. « Dino, je te veux, baise moi ! »
Dino trembla violemment à cette phrase dure et grossière, typiquement Superbi Squalo. Mukuro sentit ses mains se déposer abruptement sur son propre corps, tremblantes elles aussi. Il s'était également rapprocher de lui et l'illusionniste savait que s'il prononçait encore une seule parole avec cette voix, une bosse se formerait contre sa main sous cette couche de jeans. C'était vraiment trop facile.
Il finit par s'éloigner de lui, reculant de deux pas tout en retirant ses mains de ce corps frissonnant. Dino le regardait avec une drôle d'expression, un peu comme un petit chien perdu ; Mukuro l'aurait presque qualifié de mignon. Ses épaules étaient affaissées et ses mains ne savaient plus trop ou se poser. Oui, c'était bien trop facile.
« Alors ? » Lui demanda-t-il en souriant, croisant ses bras contre son torse.
Dino haletait encore un peu, puis il baissa les yeux en soupirant une dernière fois.
« Je ne sais pas, il me faut du temps pour y réfléchir. »
Tellement ennuyeux.
Mukuro leva les yeux mais n'insista pas.
« Bien. » Il recula vers le bureau où il prit un papier et un stylo. « Je te laisse mon numéro. Appelle-moi quand tu te seras décidé. » C'était Kyoya qui avait insisté, ou plutôt avait tenté de l'obliger, à avoir un de ces appareils de communication téléphonique, exigeant de pouvoir le contacter alors qu'il avait cette habitude de disparaître comme ça sans rien dire. C'était ça ou il agressait sa mignonne petite Chrome. Mais en ce qui le concernait, l'objet était le plus souvent éteint avec la batterie retirée.
Mukuro passa ensuite devant lui sans un regard, sortit par la porte et la referma derrière lui, le sourire aux lèvres. Ce n'était plus qu'une question de temps, le reste était déjà gagné.
Yop yop on s'arrête ici !
C'est une histoire à deux chapitres seulement au départ je n'avais même pas pensée à la couper en deux, mais ma béta m'a convaincue de le faire et elle avait raison, sinon le One Shot aurait été trop long !
Et puis, ceci permet un certain suspense quant à la décision que va prendre Dino et de ce qu'il va se passer par la suite...
J'espère en tout cas que l'idée vous plaît !
Des petites reviews please !
