Sherlolly.

Je ne retire aucun avantage pécuniaire pour cette fiction. Les personnages ne m'appartiennent pas, ils appartiennent à Mark Gatiss, Sir Arthur Conan Doyle et à la BBC.

Désolée à l'avance si Sherlock est trop OOC.

Je suis québécoise, alors, il se peut que les termes employés diffèrent de ceux de la France.

Post-Reichenbach

21 h, Molly se rendait tranquillement à pied vers son appartement après la fin de son quart de travail. Elle venait de terminer une semaine de travail de plus de 70 heures et elle avait hâte de profiter de son salon et regarder la télé avec un bon verre de vin. Elle pensait, aussi, à Sherlock; deux mois s'étaient écoulés depuis sa « disparition » et elle se demandait ce qu'il advenait de lui. La dernière fois qu'elle l'avait vu, c'était à la morgue, la journée de sa « mort ». Elle l'avait aidé pour sa mise en scène en falsifiant le rapport d'autopsie et en lui fournissant un médicament qui simulait la mort pendant quelques minutes. Juste avant de disparaître, il l'avait remercié gentiment et à sa grande surprise, il l'avait maladroitement enlacé avant de la quitter brusquement sans plus d'explications. Malgré elle, elle n'était pas capable de faire extraction de cette brève étreinte et dès qu'elle avait un moment de libre, elle repassait cette scène en boucle dans sa tête. Elle savait pour Sherlock que ça ne voulait rien dire et, d'ailleurs, il l'avait déjà sûrement supprimé, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine chaleur chaque fois qu'elle y pensait.

Toujours perdue dans ses pensées, elle ne vit pas qu'elle était suivie depuis quelques minutes. Lors qu'elle s'en rendit compte, il était déjà trop tard, la personne l'avait empoigné et tiré vers la ruelle sombre juste à côté. Elle essaya de crier, mais l'individu posa sa main sur sa bouche bloquant ainsi les cris qu'elle essayait de pousser. Voyant son impuissance, elle se débattit pour lui faire lâcher prise. Peine perdue, il avait une poigne de fer. Il la poussa davantage dans la noirceur. Molly commença à avoir très peur, elle était incapable de faire un geste et la personne était visiblement beaucoup plus forte qu'elle. Soudainement, il la retourna et lui ordonna de rester silencieuse. Elle reconnut immédiatement cette voix, si chère à son cœur. Sherlock était de retour. Ce sentiment de bonheur passé, une boule de colère se forma dans le creux de son ventre. Comment a-t-il pu lui causer une si grande frayeur, un simple appel aurait été bienvenu? Mais non, il fallait que ce soit fait d'une manière Sherlokienne.

« Sher… », commença Molly, vite interrompue par l'homme en question.

« Chut, Molly, écoute-moi, je n'ai pas le temps pour tes récriminations, j'ai besoin que tu me loges quelque temps », commenta-t-il froidement.

« Bien….sûr…Sherlock, j'ai une dddeux…ième chambre », dit-elle en bégayant.

« Allons-y maintenant », dit-il. En la poussant légèrement pour qu'elle se remette en marche.

Le cerveau était en effervescence, Sherlock lui demandait de vivre avec elle dans son appartement. Elle fit un scan rapide de son appartement. Sherlock qui ne perdait pas une miette de ses pensées lui fit le commentaire suivant.

« Pas d'inquiétude, ton appartement est bien rangé. Par contre, je n'aime pas ton chat, mais je suppose que tu ne voudras pas t'en débarrasser pour moi? » Dit-il.

« Comment sais-tu que j'ai un chat? »

« J'ai fait une visite de reconnaissance ce matin », mentionna-t-il.

« Quoi! Tu es entré dans mon appartement? »

« Molly, un peu de calme. Ah oui, il faudrait que tu changes ta serrure, ça m'a pris à peine une minute pour ouvrir ta porte. Tu pourrais facilement te faire attaquer. Une jeune femme est une proie facile pour des individus malintentionnés », conclut-il.

Encore sous le choc, elle reprit le chemin de son appartement accompagné de Sherlock Holmes. Il marchait d'un bon pas sans égard pour elle. Toujours, le même Sherlock, pensa-t-elle. Mais elle remarqua qu'il semblait épuisé, Molly se doutait qu'il n'avait probablement pas dormi depuis longtemps et que son dernier repas décent devait dater de Mathusalem. Elle pressa le pas et bientôt, ils arrivèrent à son appartement. Elle eut un petit moment de gêne lorsqu'elle lui céda le passage pour le laisser entrer. Sherlock se dirigea immédiatement vers la cuisine. Surprise, Molly le suivit. Elle le vit s'assoir à sa table tout en se délestant de son manteau qui tomba mollement sur la chaise d'à côté. En soupirant, elle ouvrit le réfrigérateur, chercha des œufs et du fromage et prépara une omelette pour Sherlock. Elle resta silencieuse toute au long de la préparation, mais Molly attendait bien le questionner sur ses raisons de vouloir habiter chez elle. Curieuse, elle osa regarder dans sa direction, mais il semblait perdu dans son fameux palais de l'esprit.

En fait, Sherlock observait discrètement Molly. Il savait qu'elle avait mille et une questions à lui poser. Mais il aurait bien le temps de l'informer puisqu'il va passer un bon petit moment dans son appartement. Il était assez satisfait de son idée, Molly est assez complaisante et gentille, oui, c'était une très bonne idée de venir habiter chez elle. Ses expériences et ses recherches des hommes de Moriaty se feront très facilement à partir du portable de Molly et il pourra aussi la surveiller, car il n'était pas certain que le numéro un, Sébastien Moran, n'avait aucun doute sur sa mort et s'il avait un doute, Molly serait sûrement la première soupçonnée. Sherlock Holmes était assez satisfait de sa conclusion. Il fût interrompu dans ses réflexions par une délicieuse odeur de nourriture. En effet, Molly avait posé son assiette devant lui. Sans un mot de remerciement, il commença à manger. Elle grommela dans sa barbe sur le flagrant manque de politesse de Sherlock et décida d'aller prendre une douche pendant qu'il mangeait. Sherlock attendit vaguement les mots « douche » et « quelques minutes », mais il ne prit pas la peine de lever les yeux.

Elle alla à sa chambre et pris dans ses tiroirs des vêtements confortables et décents, elle trouva un bas de pyjama vert et une petite camisole noire et une petite culotte garçonne de la même couleur que sa camisole. Elle se sentait fébrile à savoir que Sherlock est présent dans son appartement pendant qu'elle s'apprêtait à prendre une douche. Elle savait que c'était idiot, mais c'était plus fort qu'elle. Être nue tout près de l'homme de ses rêves suffisait à lui donner des palpitations. Elle ouvrit la porte de la douche et régla la température de l'eau. Comme ses muscles étaient endoloris à cause de la bousculade avec Sherlock un peu plus tôt, elle mit la température de l'eau très chaude et soupira lorsque l'eau glissa sur sa peau. Pendant quelques minutes, elle se laissa tomber dans une douce torpeur quand un bruit sourd la ramena à la réalité. Elle sentit un vent de fraicheur s'engouffrer sur son corps et à travers la buée, elle aperçut une ombre dans la salle de bain. Elle essuya la buée en espérant de tout son cœur que l'ombre ne soit pas Sherlock. Elle était pourtant certaine d'avoir verrouillé la porte.

« Qui est là? » s'écria Molly

« Ce n'est que moi Molly . Qui veux-tu que ce soit? » dit Sherlock avec un soupçon d'exaspération dans la voix.

« Mais… sors, tu ne dois pas être là. Je suis dans la douche », Molly était rouge pivoine.

«Je l'avais déjà constaté Molly, mais merci pour la précision, dit-il sarcastiquement. « Pas besoin de s'énerver, ce n'est qu'un corps tu n'as pas besoin d'en faire tout un plat. De plus, il n'y a qu'une salle de bain dans cet appartement et j'avais un besoin urgent ».

« Sher…lock…ça ne se fait pas et ce n'est pas qu'un corps, c'est le mien. Je veux que tu sortes immédiatement et une fois ma douche terminée, nous allons devoir parler des règles de base à respecter dans mon appartement et … » tenta de dire Molly, mais Sherlock ouvrit soudainement la porte de la douche et s'apprêtait à lui dire qu'elle était ridicule, lorsque Molly hurla de sortir immédiatement sous peine de graves dommages corporels. Il renifla dédaigneusement et la détailla lentement de haut en bas et sortit sans un mot. Molly se dépêcha terminer ses ablutions, tout plaisir envolé, s'habilla en vitesse et partit à la recherche de Sherlock. Elle devait lui dire qu'il y avait certains comportements inacceptables en société et celui-ci figurait tout au haut de la liste à ne pas faire. De plus, elle ne pouvait pas oublier le fait qu'il devait connaître le moindre recoin de son anatomie maintenant, pensa-t-elle en rougissant.

Sherlock était mécontent de Molly. Il se demandait ce qu'il avait fait de mal. Il trouvait qu'il n'avait pas de quoi fouetter un chat. Quoique dès que l'occasion se présentera, il lui dira que les vêtements qu'elle portait au travail ne lui allaient absolument pas, se dit-il. Pour une des rares fois depuis deux mois, il se surprit à sourire, son mécontentement évanoui. Il attendait avec impatience le retour de Molly, la discussion promettait d'être intéressante.