Bonjour mesdames, mesdemoiselles, messieurs !
Il s'agit de ma première fanfiction ! J'écris cette présentation après-coup (je viens de publier le chapitre 41 à dire vrai !) et je peux donc vous assurer que ceci va quelque part, et que je ne laisserais pas en rade. Je publie environ une fois par semaine ou par deux semaines, et l'histoire évolue doucement mais sûrement ! Sur ce, je vous laisse ! Bonne lecture, j'attends vos avis :D
Bergère !
Chapitre 1 : Le retour à Poudlard.
Severus marchait dans les couloirs de Poudlard… Que c'était étrange de se retrouver ici, à nouveau, de son plein gré, sans aucune intension malhonnête, dans un nouveau rôle, un rôle où jamais plus il ne serait opprimé ! C'était étrange comme de ne plus être tout à fait soi, muer vers un corps différent et meilleur, celui des apparences qui sauvent de la désespérance. Les potions… son passé remonta, son cahier de jeunesse, gribouillé de partout, terrain où il passait ses colères sur Potter. Il les avait toujours haït, toujours. Eux oui, mais pas Lily ! Elle avait toujours été si belle, Lily. Trop belle même, trop intelligente, trop fille de moldue, insaisissable… et amoureuse de Potter. Ah… il s'appuya contre un mur, dans le long dédale des cachots, le long dédale des Serpentard, celui ou enfant il s'enfonçait parfois pour échapper aux humiliations, labyrinthe connu par cœur, où il était son propre fils d'Ariane, son propre guide, le seul instrument possible de sa délivrance. Son cœur battait, de toute sa force, la force de tout ce qu'il avait perdu, de ce monde lourd autour de lui, qui tournait, mélangeant le présent, le passé, les souvenir, les fantasmes… Accablé, il se laissa glisser contre le mur et s'affala silencieusement sur le sol. Il ne fallait pas pleurer, garder sa dignité, sa grandeur, sa force d'homme mur, d'homme vrai… il n'était pas une mauviette, en proie à des sentiments vrais, à la tristesse, à la peur… Pourtant, sa vue se brouillait, ses yeux se remplissant de larmes qu'il faudrait bien laisser couler, s'épancher, porteuses de la nostalgie. Le couloir était vide, oui, vide… quelle importance au fond, personne ne le verrait, personne ne saurait jamais. Alors qu'il cessait de résister et que le long de ses joues d'improbables larmes coulaient, il se souvint que quelqu'un était dans le secret, savait pour Lily, pour l'amour, les sentiments, savait… Oui, Dumbledore devait le savoir, sûrement, lui qui savait tout. Un mouvement de presque colère lui échappa, annulé par les larmes, par les pensées tristes, par cette biche abattue qui, en lui, trouvait maintenant le plus étrange des refuges, si rassurant pourtant.
De loin, une silhouette se rapprochait, de très loin, dans le couloir, tandis que Severus restait appuyé sans force et sans volonté contre le mur. Il savait que cette image qui s'approchait n'était qu'un mirage, une fausse Lily que son imagination voyait, transformait, rêvait. Elle disparaîtrait s'il tendait le bras, s'il cherchait à l'atteindre, s'il voulait rendre vrai le mirage. Il ne voulait pas briser cette magie sans formule, la silhouette impossible ; il ne bougea pas, il pleurnicha encore, abandonné et enfantin, revenu en enfance. Mais une enfance idyllique, sans les humiliations, juste Lily, juste Lily…
« - Rogue ? »
La voix était sèche, mais lointaine, incroyable. C'était Lily, Lily à travers la mort. Il ne fallait pas bouger, il fallait l'écouter, en profiter, ne rien dire ; il fallait qu'elle reste encore. Il n'osait même pas bouger sa main pour essuyer d'un doigt mal assuré les larmes qui pouvaient courir librement le long de ses joues, sur ses lèvres en un goût salé, celui des lèvres de Lily, peut être…
« - Severus, que se passe-t-il pour l'amour de Dieu ? lança la silhouette qui était devenue une grande femme sèche et vêtue de noire devant lui. »
Rogue ouvrit les yeux, passa sa main sur ses paupières et ses joues… la femme était toujours en face, ce n'était pas Lily, ce n'était pas une rêve, c'était quelqu'un ! Il se releva précipitamment, affolé, prit en flagrant délit de sentiment, de bonté et de délicatesse face à quelqu'un, une femme, cette femme qu'il avait prise pour Lily. Il se sentait honteux, trahi par sa propre personne. Il lui en voulait d'être ici, de l'avoir vu, de le regarder l'air dur et cherchant à comprendre, à le comprendre et le sonder. Il évitait son regard. Elle était dangereuse, inquisitrice, trop en face de lui pour le laisser vivre. Il fallait qu'elle parte, vite, maintenant. Jamais, avant, celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom même, n'avait pu le mettre dans un tel état, une gêne si forte, horrible.
« - Oui, répondit-t-il d'une voix dur, en tentant d'avoir l'air assuré et impénétrable. Il s'était fait avoir. D'où me connaissez-vous ?
- De là où vous devriez me connaître. Je suis Minerva McGonagall, dit-elle tout aussi sèchement, et vous admettrez qu'il n'est pas bien dur de vous connaître.
- Bonjour, fit-il en ignorant son allusion.
- Que vous arrivait-il ?
- Rien ! s'exclama-t-il avec un peu trop de rapidité et un air essoufflé, presque apeuré.
- Dans ce cas…
-Merci. »
Il partit rapidement en direction des salles de potions, et alla s'assoir dans son bureau de professeur des potions, son cachot lointain et renfermé, son nouveau royaume. Il bouillonnait, son visage s'empourprait dès qu'il repensait à cet instant d'humiliation : lui lamentable, au sol, des larmes partout ! Ah ! dans un cri contenu il lança à terre quelques fioles qui trainaient pauvrement sur son bureau, puis s'empressa de lancer « reparo » puisqu'il ne voulait pas qu'il y ait de traces de cet évènement. D'ailleurs, il ne s'est rien passé décida-t-il, rien du tout, et elle n'en parlera pas. Pourquoi donc en parlerait-elle ? Les méandres de ses hontes et de ses souvenirs détruits ne regardaient personne d'autre que lui. En vérité, lui-même n'était pas excessivement convaincu par ce qu'il tentait de faire croire à son esprit. Il n'était aucunement dupe mais il aurait aimé que ce soit ainsi ! Plus jamais il ne serait ainsi pris au piège par ses propres sentiments ! Jamais, plus jamais… désormais, il serait dur, fermé, la terreur des cachots, le mentor d'une impassibilité totale ! Cette pensée lui laissa esquisser un sourire, tout petit, vite effacé par une autre pensée, dérangeante ! Comment donc avait-t-il pu prendre cette grande femme sèche et déjà vieillie pour la fraiche beauté, fleur champêtre parmi tant d'autre, qui avait illuminé son enfance et préservé ses rêves et ses sens ? Comment cette voix autoritaire et cassante avait-t-elle pu passer pour la douce mélodie de celle de Lily ? Bien sûr elle le connaissait, lui aussi un peu. Dumbledore lui en avait parlé, il l'avait croisée, sans doute. Oui, une fois ou deux, depuis qu'il avait quitté Poudlard. Il préférait ne pas trop y penser, et avant de ressortir de son bureau, il se composa un visage impassible et un sourire moqueur, pour essayer sur les élèves cette nouvelle cruauté de composition. De toute façon, il n'y avait rien de mieux à faire, puisque cela était arrivé, irrévocable, dans la marche irréversible du temps.
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Minerva, elle, s'était dépêchée d'aller voir Dumbledore, qui assit devant son grand bureau suçotait tranquillement des bonbons. Avant même qu'elle ait pu entrer dans la pièce et parler de ce qui la préoccupait, il l'avait interpellée :
« - Minerva ?
- Elle-même, répondit-elle avec irritation et un air profondément offusqué.
- Voyons… ne vous vexez donc pas, lui sourit-il en lui tendant une dragée qu'elle refusa d'un signe de main, tandis qu'elle s'asseyait en face de lui, y ayant été invité par un ample signe de l'autre bras.
- Bien… j'ai à vous parler.
- De cela, je me serais douté voyez-vous… osa-t-il plaisanter. Puis, voyant qu'elle n'approuvait guère, il coupa court à une remarque assassine et l'interrogea. Que se passe-t-il ?
- Severus Rogue… »
Dumbledore pris devant lui une nouvelle dragée et regarda l'air las par la fenêtre, les oiseaux, le soleil qui perçait parfois, timidement, et puis la grisaille autour. Il s'était douté, bien sûr, que son adjointe, si carrée et si responsable éprouverait de grandes difficultés à accepter cette sorte d'intrusion dans son monde. Et puis, après tout, elle était de Gryffondor et lui de Serpentard… leur demander de s'entendre dès le premier instant aurait été beaucoup.
« - Quoi donc ? demanda-t-il.
- Je sais, Albus, que vous désapprouvez ma réserve trop grande. Peut-être avez-vous raison, mais il n'en reste pas moins que j'ai un sens assez aigu du devoir pour me rendre compte maintenant que je dois vous faire part de quelque chose.
- Et de quoi donc ? Minerva, je suis en effet assez attristée par votre incapacité à oublier. Cependant, que voulez-vous, il faut de tous les caractères, ajouta-t-il afin de couper court à toute protestation qu'il s'avait potentielle. »
Et là, Minerva McGonagall, avec la retenue la plus grande et la dignité le plus admirable raconta l'événement en se retenant même de montrer combien intense avait été l'humiliation de Rogue, pleurnichant au sol et ne se levant que lorsqu'elle avait vraiment été en face de lui. Suivit une longue explication qu'elle s'efforçait de rendre claire, mais qui ne l'était pas, qui lui échappait même au fur et à mesure qu'elle la faisait, et qui se perdait dans les méandres de sa propre incompréhension de l'événement. Dumbledore la regardait ainsi, perdant de sa légendaire droiture d'esprit et de corps, s'affalant même légèrement insensiblement, sur sa chaise, de moins en moins capable de comprendre et de dire. Le vénérable vieil homme la sorti de son embarras et repris la direction de la discussion.
« - Trop faible pour un ancien mangemort, trop sensible pour être vrai, sous Imperium peut être… ? Ce sont là vos pensées ?
- Je… je ne sais pas, bafouilla-t-elle l'air gêné, mais ce que je sais, c'est que c'était étrange…
- Qu'en pensez-vous, Minerva ?
- Je… je…
- Je veux dire, au fond de vous.
- Et bien… A vrai dire, c'était attendrissant, comme un enfant qui se retrouve perdu et qui pleure en attendant l'arrivée de sa mère. »
Dumbledore rit. Il pensait à ce que dirait Severus s'il entendait cela. Il n'apprécierait pas. Mieux valait mettre Minerva en garde, mais ne pas tout lui dire… Si c'était quelqu'un de responsable, son tact dans ce genre d'affaire avait tendance à être assez limité ! Il faudrait lui glisser quelques notes, mélodie de l'indice, pas grand-chose, juste assez pour qu'elle comprenne qu'il faudrait faire semblant d'oublier. Severus n'était pas quelqu'un de désagréable, non, mais plutôt de susceptible… et se sentir surveillé ou humilié le rendrait irascible.
« - Minerva, je vous remercie de m'avoir fait part de ceci.
- Mais… c'est naturel ! Il n'y a que cela qui pourrait peut être vous faire ouvrir…
- S'il-vous-plait, coupa-t-il, ce n'est pas de cela que je voudrais vous parler maintenant. Et, devant son air un peu renfrogné, qui tentait de ne pas y paraître, il continua. En effet, Severus Rogue est quelqu'un… disons de changeant et de digne. Je suis sûre que vous comprendrez cela. Enfin, il a eu des… déconvenues sentimentales et… »
Il s'arrêta ici, il en avait trop dit déjà. Minerva le regardait avec des yeux qui tâchait de ne pas exprimer une curiosité naturellement éveillée par les mots regorgés d'inconnu et de nouveau qu'elle venait d'entendre. Il laissa prudemment sa phrase en suspend et Minerva sentant qu'il était temps de partir s'empressa de sortir de la pièce et de le saluer hâtivement d'un signe de la tête afin de lui éviter l'obligation de reprendre son explication rendue laborieuse par l'erreur tacitement reconnue et placée sous un silence que la curiosité risquerait de briser si l'on ne coupait pas vite court à l'entrevue.
