Disclamer : Once Upon a Time ne m'appartient pas. La série appartient à la ABC.
Cette histoire est le fruit d'une (vieille) conversation avec EvilSwanMills de août 2015 (oui, j'ai retrouvé la conversation). En espérant qu'elle plaira, bonne lecture !
EvilSwanMills : L'histoire a subi quelques modifications... Je ne sais pas tenir une trame, je change toujours en cours de route. J'espère que tu ne seras pas déçue.
L'écriture de cette fanfiction est terminée, il y aura 7 chapitres.
Bonne lecture !
Il se souvenait du jour où il l'avait rencontrée. Son père l'avait emmené avec lui. Il s'était incliné devant les maîtres de maison qu'il servait, une femme au visage hautain et un homme bon quoique réservé. Il avait bien remarqué leur fille : elle devait avoir son âge.
Ce qui le frappa ce fut sa raideur et son sourire figé, comme celui d'une poupée de porcelaine. Leurs regards se croisèrent et il crispa ses lèvres en un sourire maladroit. Le sourire de la fillette s'étira, se faisant vrai.
« Viens, mon garçon. » l'appela son père.
Il le suivit donc dans les écuries. Il rajusta maladroitement les manches de sa chemise qui était bien trop grande pour lui. Il commença à nettoyer le box en suivant les conseils de son père.
« Père, pourquoi la fille est-elle si triste ? »
Son père arrêta de brosser la jument. Il essuya son front sur sa manche.
- « Je crois qu'elle est triste parce qu'elle ne peut pas aller où bon lui semble.
- Pourquoi ?, demanda le garçon. Ils sont riches, elle doit pouvoir aller partout.
- Il est des choses que l'argent ne peut acheter, et la liberté en fait partie. »
Du haut de ses huit ans, il ne comprit pas les mots de son paternel. Il termina de nettoyer le box puis s'approcha de la jument dont son père avait lustré la robe : il voulait caresser le petit poulain.
- « Il faudra que tu t'occupes bien de ce cheval, lui confia son père.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il appartient à la famille de cette fille et qu'un jour, la descendance de ce poulain lui appartiendra. »
Emma ouvrit les yeux. Elle contempla le plafond de la chambre, car ce n'était pas vraiment la sienne. Elle était contrainte de partager cette pièce avec ce gros nigaud de Connor qui ronflait la bouche ouverte. Emma avait toujours pensé que les trois premières lettres de cet horrible prénom était indicateur de la grande intelligence de l'individu qui le portait.
Les propres vêtements qu'elle portait appartenait à une certaine Kimberly, c'est ce qu'elle avait découvert en regardant les étiquettes de ses vêtements.
La chambre était plongée dans le noir et la seule source de lumière était les chiffres d'un vieux réveil posé sur la table de nuit. Elle regarda l'heure avancer lentement, jusqu'à ce que le réveil sonne 7h30. Emma se leva, prit des vêtements dans l'armoire commune de la chambre et fila à la salle de bain avant qu'elle ne soit prise d'assaut par les autres enfants. Elle ferma la porte à clef, prit une douche rapide et dix minutes plus tard, elle était prête à aller à l'école. Elle se fit une queue de cheval, saisit son cartable au vol et partit alors que la maison commençait à s'éveiller.
Elle n'aimait pas le car scolaire. C'était trop de monde et trop de bruit d'un coup. Elle préférait marcher. Elle remonta bien haut la fermeture éclair de son manteau, il ne faisait pas si chaud dehors.
La lumière était encore d'un bleue pale, dernière trace de la nuit avant l'arrivée du soleil.
Emma entra dans l'enceinte de l'école. Elle gagna un recoin de la cours de récréation où elle savait que personne ne viendrait l'embêter. Elle sortit un vieux petit livre aux pages cornées et jaunies qu'elle avait emprunté à la bibliothèque : Un bon petit diable de la Comtesse de Ségur. Elle trouvait dans l'injustice que vivait Charles et de ses facéties, un peu de sa vie. Elle lut avec la lenteur que lui inspirait son jeune âge et quand la cloche sonna, elle alla se ranger avec les autres.
Dans la salle de classe, Emma n'écoutait pas vraiment. Elle avait son menton niché dans le creux de sa paume et elle rêvassait en regardant par la fenêtre. La maîtresse continuait de parler du conte qu'il avait étudié : Le vilain petit canard d'Andersen. Elle parlait du rejet, de la découverte de soi, de l'acceptation et de l'amour des autres. Emma ne trouvait pas l'histoire plausible. Elle éprouvait une profonde empathie envers le vilain petit canard mais elle n'arrivait à croire que cela fusse possible. Comment pouvait-on trouver sa place dans ce monde ? Il ne suffisait pas de partir pour trouver le siens. Tout n'était pas si simple.
Par la fenêtre, elle pouvait voir un bout du petit parc. Les parents doux et aimant appréciaient emmener leurs chérubins dans le parc, profiter des jeux et d'un bain de soleil.
Un père – ce devait en être un – était agenouillé près de son fils et lui expliquait à l'aide de geste, comment il devait s'y prendre pour pousser les pédales sur le vélo. L'enfant donna un grand coup dans la pédale que sorte que celle à l'opposé effectua un tour complet pour taper dans le mollet. L'enfant commença à pleurer. Le père sécha ses larmes et frotta le mollet douloureux. Il l'aida ensuite et le jeune enfant effectua quelques mètres ainsi.
Emma ressentit une pointe de jalousie et de tristesse. Elle repensa au rêve de cette nuit qu'elle avait eu tant de mal à quitter. Ceci lui laissait un sentiment mitigé : elle appréciait ce genre de rêves à ces lieues de sa vie mais elle éprouvait toujours une immense frustration à devoir quitter le songe. Que n'aurait-elle pas donné pour avoir une famille ?
Car Emma Swan était orpheline et pour cette enfant qui n'avait connu que ce monde moderne, ses déboires et ses déceptions, ce rêve aux confins des temps n'avait pas de prix.
Elle ignorait cependant que ce jumeau onirique ne reviendrait que bien plus tard...
