Disclamer : les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas (non sans blagues !) mais appartiennent bien évidement a J.K Rowling à qui je ne peux que répéter mes excuses ! (Pardon Pardon !)
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- C'est ça votre proposition ?
Les traits figé dans un rictus où se disputaient la colère et le dégout, Severus Snape fixait Kingsley Shacklebolt, le nouveau ministre de la magie.
Il n'arrivait tout simplement pas à accepter ce que l'homme venait de lui dire. Cette « proposition » était ridicule. Même pour un esprit aussi rudimentaire qu'un grifondor cette idée était grotesque. Stupide. Lui, Severus Snape serait contraint d'épouser celui-qui-a-survécut-et-sauvé-le-monde-sorcier. La bile lui monta à la gorge et en fermant les yeux il réalisa quel fol espoir l'avait pris à la vue de son illustre visiteur. Pendant une fraction de seconde, il avait cru que l'homme allait ordonner sa libération. Pensée probablement aussi stupide que cette proposition songea t'il amèrement.
A la fin de la guerre, il avait été traité comme tous les autres Mangemorts et enfermé à Azkaban. Le secret n'était-il pas un élément capital de son plan ? Evidemment, il n'avait jamais espérer sortir vivant de cette guerre et n'avait donc pas préparé de voie de sortie. C'est pourquoi maintenant, rien ne prouvait que son allégeance à l'Odre fût toujours sincère. En fait, si les Aurors avaient appréciés son aide lors de la bataille finale il n'y avait vue qu'une étrange clairvoyance quant à l'issue du combat. Minerva McGonagall avait avancé lors de son simulacre de procès qu'il était hors de question de le récompenser pour son ultime trahison, même si c'était Voldemort lui-même qu'il avait trahi cette fois ci.
Severus appuya son front contre un mur de son cachot puis commença à se cogner la tête doucement au début puis plus durement. S'il pouvait mourir maintenant ces tourments n'en seraient que soulagés. Mais le souffle froid annonçant l'approche de ses gardiens l'arrêta. Il était pris au piège. Oh oui ! Il pouvait commencer à s'habituer aux hurlements de ces compagnons d'infortunes car il les subiraient un bon moment. Du moins jusqu'à ce que la folie ne l'emporte. Avec inquiétude, il pensa à Sirius Black qui avait passé douze ans dans ce trou et espéra perdre ses esprits avant ce délai.
- Vous avez entendu la sentence Snape. Vous pouvez refuser la demande de Mr Potter mais dans cas vous devrez vous y plier.
Severus déglutit sa bile avec une grimace. Il se laissa glisser adossé contre le mur, puis en posant ses coudes sur ses genoux il attrapa sa tête entre ses mains.
- Quel choix ! S'exclama le prisonnier.
- Bien peu sont ceux qui pensent que vous méritez une quelconque alternative.
Le ministre ne semblait pas avoir une opinion originale sur ce point, il continua.
- Si vous aviez un tant soit peu de décence vous refuseriez cette union et laisserez libre ce pauvre garçon.
- Laissez libre ce quoi ?! Non mais vous vous foutez de moi, là!
Il avait manqué de s'étouffer et s'était relevé d'un bon. Il voulait se jeter sur le ministre quand de longs doigts fins se cramponnèrent à son cou. Comment faisaient-ils pour être déjà là pensa-t-il avant de sentir le désespoir l'envahir encore plus profondément. Quelque part il entendit un écho avant de sombrer. « Je reviendrais demain ».
Quand il revint à lui, il était allongé au centre de son cachot. Celui-ci était si exiguë qu'il en touchait trois coté sur quatre, enfin si on pouvait parler de côté car cette pièce taillée dans la roche n'avait pas de forme géométrique précise. En ramenant ses genoux contre sa poitrine, il se demanda s'il n'avait pas rêvé mais convaincu qu'un esprit tel que le sien ne pouvait pas produire de telles inepties, il capitula. Oui, il avait bien reçu une demande en mariage tout ce qu'il avait de plus officielle de son ancien élève et cette demande était, bel et bien, sa seule chance de sortir vivant de cette prison. Alors qu'il essayait de trouver une solution, sa respiration devenait de plus en plus rapide, la sueur coulait littéralement sur corps et son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Cette situation était tout bonnement surnaturelle. Il n'avait pas d'issue. Il se força à regagner son calme. Depuis qu'il était enfermé à Azkaban il était devenu la proie d'effroyables attaque de panique qui le laissant haletant et hagard mais pas plus avancé qu'avant. Non ce n'était pas le moment de faire une nouvelle crise. Il se devait de trouver un moyen, quel qu'il fut, pour s'en sortir. Et actuellement, même si cela lui coûtait de l'admettre cette union avec Harry Potter était sa seule option. A lui après de trouver comment s'échapper de cette fameuse union. Après tous la nature même de cette demande supposait qu'il puisse prendre un certain ascendant sur son nouveau geôlier. Et s'il avait réussi à survivre à une alliance avec Voldemort, il n'avait aucune raison de craindre ce mariage. En réfléchissant à un plan et bercer par les hurlements, Severus s'assoupi.
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A son réveil il put constater que le ministre était revenu.
- Alors ? Demanda ce dernier abruptement.
- J'imagine que l'on peut publier les bancs, j'ai l'intention d'accéder à la demande de mon si cher élève, ironisa Severus.
Le ministre bougonna une insulte puis en se penchant plus vite que l'éclair sur Severus qui était toujours allongé par terre, il l'attrapa par les cheveux.
- Quand c'est moi qui suis en danger plus de nouvelle des gardiens ! cria Severus en se relevant sous la poigne du ministre.
Kingsley soupira en réalisant que Severus se permettait ces plaisanteries plus que douteuse car il n'avait nullement l'intention de rester ici.
- Vous devez comprendre que ce mariage est soumis à certaines conditions, siffla-il.
- Bien évidement je m'en doutais. Je les accepte alors allons-nous en main...
- Vous ne les connaissez même pas, le coupa le ministre
- Hé bien allez-y très cher, informez moi ! On ne va y pas y passer toute la nuit… ou le jour ? il hésita. Mais en fait, quelle heure est-il ?
Severus vit la mine du ministre s'assombrir, bien que son avis sur lui fût très clair, il ne semblait pas apprécier les fameuses conditions.
- Il s'agira d'un mariage selon la loi Vis Obedentia.
Malgré lui Severus fit un pas en arrière, trahissant sa répulsion.
- C'est ridicule, cette loi a été révoqué il y des siècles de cela !
Il aurait pu jurer avoir vu passer un soupçon de gêne dans le regard du ministre.
- Un décret vient de passer autorisant le survivant à l'utiliser.
- Comme c'est pratique ! s'insurgea-t-il.
- Je vous rappelle que vous pouvez toujours refuser Snape, coupa sèchement le notable.
Il prit une profonde inspiration et s'entendit répondre.
- Quand aura lieu le mariage.
- Ce soir.
Severus rougit sans le vouloir, la loi du vis Obedentia imposait entre autres règles une consommation du mariage immédiate. La loi Vis Obedentia songea-t-il. Cette loi du moyen âge avait été abrogée au quatorzième siècle car elle avait été jugé trop injuste et cruelle. En suivant Kingsley, Severus se mit à penser que le jeune Potter ne semblait plus être tous à fait le même que le garçon que celui qu'il avait martyrisé à Poudlard. Avec un frisson, il se demanda s'il lui serait vraiment si facile de se défaire de cette union.
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Quelques heures plus tard, quand il fut face à une Mlle Granger fortement enceinte, Severus dut faire un effort pour se rappeler ce qu'il lui était arrivé. Après avoir quitté Azkaban et l'avoir emmener dans l'ancien repère de l'Ordre, le ministre l'avait enfermé dans une chambre en lui annonçant que quelqu'un viendrait l'aider. A quoi faire il ne le savait pas, mais cette personne était selon toute vraisemblance la version enceinte de Miss-je-sais-tout.
- Bonsoir Professeur ! Bon je vous préviens toute de suite, il va falloir faire vite, lança Hermione.
Elle semblait surexcitée. Elle courut vers l'armoire pour en sortir ce qui ressemblait à une affreuse robe de sorcier blanche en satin avec une chemise et un pantalon du même mauvais gout. Puis elle attrapa une mèche de Severus qu'elle jugea avec une moue dégoûtée et se précipita dans la salle de bains pour faire couler l'eau dans la baignoire. Tout du long elle avait continué à faire des commentaires sur un ton ridiculement aiguë qui lui vrillait les oreilles.
- Faire vite pour quoi faire ? demanda Severus en se massant les tempes.
Même pas une minute qu'elle était dans la pièce que son mal de tête commençait déjà.
- Vous préparez pour votre mariage enfin cria-t-elle dans une envolée faussement joyeuse.
- Ah ! ça…
Elle s'arrêta dans sa course et le fixa droit dans les yeux.
- Je me doute que ce mariage n'est précisément ce que vous désirez mais derrière cette porte toutes les personnalités du monde magique sont réunies pour assister à ce simulacre de cérémonie.
- Effectivement Mlle Granger vous me voyez fort embêté de ne pas me montrer à mon futur époux sous mon meilleur jour railla-t-il.
Si Potter le voulais à ce point, il n'avait qu'à le prendre tel qu'il était après tout.
- Croyez-moi Severus, Harry vous prendra quel que soit l'état dans lequel vous serez. Et il le fera dans les sens du terme si vous voyez ce que je veux dire. Ajoutât-elle sinistrement.
Severus baissa les yeux en rougissant, deux fois en une journée c'était un record personnel songea-t-il.
- Lui, il aura ce qu'il veut. Mais vous, vous n'êtes pas obliger de donner aux autres le spectacle qu'ils attendent. Ils sont tous venus pour assister à votre humiliation. Est-ce vraiment l'image que vous voulez leur montrer ?
En lui disant cela elle l'avait conduit devant un grand miroir. Il pouvait y voir son teint blafard, sa mine défaite parcourut de profondes cernes noires et ses cheveux gras qui lui arrivaient presque à la moitié du dos maintenant.
- Severus, reprit calmement Hermione. Voulez-vous mon aide pour vous préparer à ce mariage qui aura lieu dans moins d'une heure maintenant.
Cette fille avait du cran pensa-t-il tristement.
- Oui
La prochaine heure passa effectivement très vite. Hermione avait emmené Severus dans la salle de bains et devant son regard insistant il avait compris qu'elle n'allait pas sortir pour le laisser se préparer. Il lui avait alors tourné le dos et s'était déshabillé. En évitant son regard, il lui fut reconnaissant de ne pas évoquer les marques sur sa peau.
Pendant qu'il se nettoyait avec un savon doux à la rose, Hermione s'escrimait à shampouiner son épaisse chevelure noire, trois fois au total. A la fin elle lui dit qu'il ne pourrait pas faire mieux dans le temps imparti. Il n'avait jamais eu les cheveux aussi doux et léger. Apres le bain elle lui passa une huile sèche sur le corps et une crème nourrissante sur le visage tandis qu'il peignait ses cheveux qui étaient décidément étonnamment soyeux. Ensuite elle lui emmena les vêtements qu'elle avait préparés plus tôt et les lui tendit. Il enfila le pantalon et la chemise puis la robe blanche qui avait des filaments vert et argenté qu'il n'avait pas remarqués auparavant. Hideux. En appréciant son travail, Hermione fit un sourire.
- Vous savez il vous aime depuis sa quatrième année mais il n'a osé se l'avouer qu'après que vous lui ayez donné des cours de légimencie.
- Et dire que j'étais contre ses cours depuis le début.
Elle toussota pour cacher son rire puis poursuivit, sérieuse.
- Il n'est plus le même Severus
- Je dois avouer que le fait d'être contraint au mariage Vis Obedentia a quelque peu éveillé mes soupçons, railla l'espion.
- Parfois il me fait peur… commença la jeune femme sans oser finir sa phrase.
Surpris il soutint son regard, cherchant une réponse dans ses prunelles noisettes. Hermione sonda l'homme qui lui faisait face. Le corps raide dont elle venait de découvrir les profondes cicatrices se tenait à quelques centimètre du sien. Son visage était fermé, sa mâchoire crispé si bien que seul ses yeux d'encre paraissaient encore vivant.
- Je dois aussi vous dire que je suis vraiment désolé, reprit-elle.
Elle hésita avant de rajouter plus bas.
- Voyez-vous je sais à quel point cette situation est injuste…
Il la regarda sans comprendre. Hermione reprit si bas qu'il du tourner la tête pour tendre l'oreille.
- En fait, Severus, nous somme quelques-uns à le croire, toute cette situation est terriblement injuste...
- Mademoiselle Granger, s'il est vrai que ce mariage ridicule n'est pas du tout de mon goût je ne pense pas que ce sera si terrible, après tout Potter restera toujours un…
Toutes sorte de surnoms colorés lui vinrent à l'esprit « griffondor stupide et dégénéré », « gamin débile et libidineux », « obsédé anencéphale ». Il s'arrêta sur celle qui lui semblait la pire.
- … Potter ?
La jeune femme posa les yeux sur son ventre rebondi qu'elle caressait distraitement. Quand elle relava les prunelles vers lui, il put y lire une lueur d'inquiétude qui le fit frémir.
- Vous jugerez par vous-même.
Derrière eux la poignée de la porte remua et ils se tournèrent vers elle. Avant que celle-ci ne s'ouvre sur le ministre de la magie, Hermione effleura sa main et rajouta dans son oreille « je parlais de la prison ».
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