Nouvelle histoire en six chapitres
Quand j'ai publié « Incertitudes » Daniela avait laissé un commentaire disant qu'elle aimerait lire la même histoire mais avec John incertain au lieu d'Harold et l'idée a interpellé ma muse.
Cette fic est donc du même genre que l'autre avec un « fautif » différent…on est gentille avec l'auteure please !
(Précision : Bien que nos deux compères soient en couple dans cette histoire, elle ne fait pas partie de la série commencée avec « Otage » le prochain tome est toujours en cours d'écriture)
Spéciale dédicace aux mousquetaires :
Paige0703, Jade181184, Nourann, Coljayjay, CoolMhouse et Val81
Et à tous ceux qui me lise en général
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John se tenait dans un coin de la vaste salle, un peu en retrait. Il observait son compagnon en pleine discussion avec une jeune femme brune, la conservatrice du musée dont ils visitaient l'exposition. De l'art Pré-Colombien cette fois. Finch avait estimé que cela sortirait de l'ordinaire. Il était engagé dans un véritable débat sur les civilisations de cette époque. Elle connaissait parfaitement le sujet mais lui aussi et la conversation était animée. Un moment John scruta la salle machinalement. Il était a ses côté lorsqu'ils avait croisé la conservatrice mais il avait très vite décroché, ses connaissances sur le sujet assez limitées bien qu'il ait apprécié le livre que son associé lui avait fait lire avant de l'entrainer en ces lieux.
Depuis qu'il le connaissait, il avait acquis une certaine somme de connaissances artistiques, bien plus qu'il ne s'en serait jamais cru capable et il y avait pris goût, mais comparé à son associé il restait un novice et se retrouvait souvent exclu des débats entamés par ce dernier avec les guides ou le personnel des musées. Il en concevait une certaine frustration. Même si Finch ne lui avait jamais fait la moindre remarque, il se sentait un peu exclu de son univers.
Une jeune femme s'approcha de lui.
-« Votre ami est un remarquable expert » s'exclama t-elle « Tout en restant très compréhensible »
-« En effet. Il sait être très pédagogue » approuva Reese avec un soupçon de fierté. Elle se pencha vers lui et demanda de but en blanc :
-« Dites moi, il est pris ? Je veux dire, il est marié ? »
« Au moins elle est directe » songea l'ex agent
-« Marié non. Mais il y a quelqu'un dans sa vie »
-« Oh dommage ! Pourquoi les types les plus intéressants sont ils toujours déjà pris ? » Se plaignit son interlocutrice avec une moue dépitée « J'essaierais bien de le faire changer d'avis. Vous croyez que je suis son genre ? »
-« Je n'en suis pas sur » marmonna Reese un peu agacé
-« Bon tant pis ! Je finirais bien par trouver le bon »
John la suivit des yeux comme elle s'éloignait vers le buffet, non sans avoir dévisagé le groupe où se trouvait l'informaticien. Il était bien placé pour la comprendre. Ses pensées le ramenèrent quatre mois plus tôt. Leur numéro était un jeune professeur plein de bonnes intentions et de grandes idées, ce qui l'avait incité à partir en guerre contre certains éléments perturbateurs du lycée. Il avait entrepris, à lui seul, puisque ses collègues s'étaient prudemment défilés, de chasser les quelques dealers qui en avait fait leur territoire. Son entêtement à sermonner les coupables et quelques "actions" retentissantes avait attirés l'attention des véritables chefs et ceux-ci n'appréciaient pas vraiment son ingérence dans leurs affaires. Ils le lui avaient fait comprendre "en douceur" mais l'intransigeant enseignant n'en avait pas tenu compte et se trouvait en bien mauvaise posture lorsque son numéro était sorti. Reese avait déjoué la machination in extremis mais non sans conséquence. Leur numéro avait fini avec une balle dans l'épaule mais au moins il était sauf. Et surtout enchanté car suite à cela la police avait pu arrêter l'ensemble de la bande. De ce fait il considéra qu'il avait reçu une "blessure de guerre" et profita de son nouveau statut de héros du lycée. Reese, lui, reçu une balle dans la cuisse. Heureusement elle n'avait pas fait de réels dégâts, lui valant juste deux semaines de repos forcé, et Finch, après avoir tremblé pour lui, avait joué les infirmiers attentifs. Attentionné comme à son habitude. Enfin pas tout à fait…
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*********** Flash back ***********
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Finch entra dans la chambre pour refaire le pansement. Tirant la couverture, il le découvrit auréolé d'une large tache brune et s'affola immédiatement imaginant une infection ou une complication.
-« M Reese ! Que signifie… » S'exclama t-il inquiet « pourquoi ne pas m'avoir averti ? C'est sans doute une réaction… »
-« Du calme Finch ! » l'interrompit son agent en riant « J'ai juste renversé la moitié de mon café sur le pansement ».
-« Votre café ? » répéta l'informaticien interloqué. Il protesta aussitôt : « Ce n'est pas drôle John ! J'ai cru…. »
-« Vous laissez toujours votre imagination s'emballer dans la mauvaise direction Finch ! » l'interrompit son agent « Arrêtez de paniquer sans cesse Harold, c'est mauvais pour vous ! » se moqua t-il
-« Je ne peux pas m'en empêcher » avoua l'informaticien
-« Si j'avais mal, je vous aurais prévenu »
-« Hum… Je suis sans doute trop stressé » concéda Finch dans un soupir
-« Sans doute ? C'est une certitude Finch ! » s'amusa l'ex agent. L'informaticien baissa les yeux, vexé « Pourquoi vous inquiétez autant si je vous dis que je vais bien ? » ajouta Reese, sérieux
-« C'est plus fort que moi. Je suis désolé »
-« Ne le soyez pas Finch. Vous ne pouvez pas vous excuser d'être trop attentif. Vous ne savez pas combien cela compte pour moi d'avoir quelqu'un prêt à me soutenir ainsi» ajouta John plus doucement « Je n'ai pas souvent eu quelqu'un dans ma vie pour veiller sur moi comme vous le faite. Ca me donne l'impression d'être important»
-« Mais vous êtes important ! » répliqua spontanément Finch « Pour moi vous l'êtes beaucoup »
« Sans doute trop même » songea t-il pour lui-même.
-« Merci Finch. Je sais que nous formons un duo complémentaire dans nos missions »
-« Je ne parlais pas que de notre travail M Reese. Vous êtes mon associé et mon ami. Enfin je le pense »
-« Bien sur Harold ! » Reese capta le regard soulagé de son partenaire à son affirmation. Pris d'une impulsion il posa sa main sur sa joue « Je pourrais être tellement plus si vous me laissiez faire… » Le geste était un peu fou et, pendant quelques instants, il redouta la réponse de son associé.
Finch l'observa avec un mélange de surprise et d'attente. Il ne dit rien, se contenta de fermer les yeux et de frotter sa joue contre sa main. Et lorsque John, encouragé par sa réaction, posa ses lèvres sur les siennes, il lui rendit son baiser. Comprenant qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, ils avaient alors laissé leurs gestes exprimer leurs pensées et ces instants avaient été le point de départ de leur histoire qui durait depuis maintenant quatre mois.
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*********** Fin du flash back ***********
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Les premiers jours, ils avaient surtout appris à s'apprivoiser suivant leur nouveau lien. La connaissance, la confiance étaient déjà acquises. Ils devaient juste s'habituer à d'autres gestes, mais ce qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre avait fait disparaitre les barrières. Et un soir, deux semaines après leurs aveux, Finch n'était pas rentré chez lui….
Depuis ils partageaient leur temps libre entre le loft, la bibliothèque et l'appartement qui leur servait de planque. Même après quatre mois ils continuaient à se découvrir et John aimait les moments passés près de lui, les réveils à ses côtés, et les heures passées ensemble à partager des moments précieux. Dommage que parfois leurs centres d'intérêts semblaient si éloignés. Reese soupira. C'était là le seul point noir à ses yeux. Il lui semblait toujours qu'il ne serait jamais à la hauteur de son compagnon et pourtant il avait tant appris près de lui ! Seulement cela ne lui semblait jamais suffisant. Pourtant Finch ne lui avait jamais fait de réflexion ou ne lui avait jamais fait sentir leurs différences. Un jour il avait osé l'interroger et il lui avait sourit :
-« Mais John, nous sommes différents, il est donc normal que nous n'ayons pas les mêmes idées, mais nous pouvons prendre cela comme une richesse et nous adapter l'un à l'autre. C'est aussi ce qui fait un couple » avait-il affirmé. Il avait rougit en disant ces mots et John l'avait embrassé tendrement pour l'en remercier. Il n'était toujours pas convaincu mais tout de même un peu rassuré. Et puis il y avait les soirées comme celle-ci où il avait du mal à le suivre et en concevait une profonde frustration. Mais il la gardait pour lui. Finch ne se rendait compte de rien et c'était bien ainsi.
Il décida qu'il était temps pour lui de se rapprocher du groupe. Finch était toujours en grande discussion avec la conservatrice.
-« Je vous assure M Wren, c'est très plaisant » affirmait la jeune femme comme il parvenait près d'eux.
-« Sans doute Miss Walter mais je n'ai pas l'habitude de participer à ce genre d'activité… »
-« Oh M Wren ! Vous nous feriez honneur en acceptant » elle se tourna vers l'ex agent « Ah ! M Randall, voulez vous m'aider à convaincre votre ami d'accepter mon invitation ? »
-« De quoi s'agit-il ? » demanda Reese curieux
-« Le personnel du musée se réuni autour d'un souper pour fêter la réussite de l'exposition et j'ai invité M Wren à se joindre à nous. Il est l'un de nos fidèles visiteurs et ils nous seraient agréables de l'avoir à notre table. Naturellement vous êtes invités aussi »
-« Ce n'est pas nécessaire » émit Finch
-« Vous devriez profiter de cette invitation Harold, c'est votre univers » l'incita Reese
-« Je ne pense pas être très à l'aise »
-« Cela vous fera du bien » insista son agent
Finch lui adressa un regard hésitant
-« Faites vous plaisir » murmura John
« Faites moi plaisir » traduisit l'informaticien
- « Bien, d'accord, mais pas trop longtemps » concéda-t-il
-« Parfait ! Merci de l'avoir convaincu M Randall » affirma la conservatrice « Je vais prévenir les autre du départ. Vous me suivez ? »
-« Venez allons jusqu'à la voiture » invita John
-« Je ne suis pas certain de vouloir y aller. Vous savez bien que je ne suis pas à l'aise avec les relations humaines »
-« Mais vous avez dit oui »
-« Pour vous faire plaisir »
-« Alors continuez et amusez vous ! »
-« Bon si vous le dites » jugea Finch. Ils arrivaient au véhicule. Reese lui tint la portière. Profitant qu'ils étaient seuls, il lui vola un baiser.
-« Ca c'est pour m'encourager, tout ces spécialistes me donnent mal au crâne »
-« Vous voyez que nous aurions du refuser » répliqua Finch sautant sur l'occasion
-« Harold ! Vous n'allez pas vous priver d'une invitation intéressante à cause de moi » «Parce que je ne suis pas à la hauteur » songea t-il
-« Ca ne l'ait pas vraiment. Visiter les lieux est intéressant, mais discuter avec le personnel est secondaire »
-« Allons, je vous ai vu apprécier la conversation »
-« Je ne le nie pas M Reese. Je dis juste que je ne vois pas l'utilité de la poursuivre, surtout avec un dîner »
-« Laissez vous aller Harold ! » répliqua John avec un sourire
Finch savait qu'il cherchait uniquement à lui faire plaisir. « Mais il fait fausse route » songea t-il « Je n'ai besoin que de sa présence ». Il se promit de le lui faire remarquer à la première occasion « Il nous faut juste nous connaitre mieux » pensa t-il.
La directrice plaça Finch en face d'elle, entre deux professeurs, et ils passèrent plus de temps à discuter qu'à manger. Reese, en bout de table, les observait avec curiosité, fierté aussi à voir son compagnon si bien leur tenir tête. Il avait une expression passionnée sur le visage que John lui voyait rarement « Juste quand il est acharné à un codage complexe » songea t-il et peut être aussi une ou deux fois, lors d'une nuit passée ensemble…
Ses pensées furent interrompues par sa voisine de table.
-« Sandra Miller » se présenta t-elle « Vous êtes un ami de M Wren ? » demanda t-elle
-« John Randall. Je l'accompagne en effet »
-« J'ai eu l'occasion de discuter avec lui tout à l'heure, il est très cultivé » John décela l'admiration dans son intonation et la trouva vaguement déplaisante.
-« Et vous ? Qu'avez-vous pensé de l'exposition ? »
-« Elle est bien » jugea Reese prudemment.
-« Bien ? » demanda t-elle étonnée « Et qu'elle est votre opinion sur cette période ? »
-« Je ne l'ai pas vraiment étudié, en fait je ne suis pas très versé sur ce sujet »
-« Ah ? Je pensais puisque vous êtes venu avec M Wren »
-« Je l'accompagne avant tout, ce n'est pas vraiment mon domaine »
-« D'accord » jugea sa voisine avec une moue perplexe. Elle se désintéressa aussitôt de lui et bavarda avec son voisin de droite dont la conversation sembla davantage la satisfaire.
Reese se sentit encore un peu moins à sa place. Il n'aurait pas du s'en soucier mais cela le contraria. Il fini par s'éclipser discrètement pour se réfugier sur la terrasse. L'air frais lui fit du bien. Il resta un moment assis à observer le ciel. Puis il entendit des pas s'approcher
-« Bonsoir » l'apostropha une jeune femme
-« Bonsoir » répondit-il distraitement
-« Vous aussi ils vous ont fait fuir ? » lui dit-elle d'un air amusé
-« Un peu, j'avoue » avoua t-il
La jeune femme soupira
-« Je ne connais rien de plus ennuyeux que leurs soupers ! »
-« Pourquoi y assister alors ? »
-« J'accompagne mon mari, le professeur Storm »
-« Je vois » jugea l'ex agent.
-« Seulement je ne connais rien à leur histoire et je m'ennuie ! Enfin au début j'ai essayé de m'y intéresser mais je ne serais jamais assez instruite pour ces gens là. C'est difficile d'entrer dans leur cercle.
-« Je l'ai constaté » approuva Reese
-« Souvent j'en ai assez d'être à l'écart et je finis sur la terrasse. Et au quotidien j'ai mon atelier. Je fabrique des bijoux » ajouta t-elle en levant le poignet pour montrer son bracelet
-« Très joli » répondit poliment l'ex agent
-« Merci »
-« Ca ne doit pas être facile à vivre » constata t-il après un instant de réflexion
-« Non. Pour aucun de nous d'ailleurs. Moi parce que je suis frustrée de ne pas être à la hauteur, lui parce qu'il aurait besoin de quelqu'un capable de le suivre »
-« Il y a surement un moyen d'arranger cela » suggéra Reese, mal à l'aise de certaines similitudes avec son histoire
-« On a fait des efforts » répondit la jeune femme, puis elle ajouta, ironique : « finalement on a retenu la solution la plus simple »
-« Ah oui ? Laquelle ? »
-« Le divorce » affirma l'invitée d'un ton ironique
John se raidit à ces mots
-« N'est ce pas un peu radical ? »
-« Nous sommes toujours bons amis, mais nous serons plus heureux chacun avec sa vie et ses envies »
-« C'est une façon de voir »
-« C'est tout vu. Quand on aime, rendre sa liberté à l'autre c'est le plus beau geste » Reese pinça les lèvres devant cette affirmation « Il y a des gens que leurs différences rapprochent mais la plupart du temps ca fini par devenir trop compliqué » continua son interlocutrice sans remarquer son malaise « Oh ! Je crois qu'on me cherche » ajouta t-elle soudain « bonne soirée » lança t-elle en se levant et en s'éloignant vers la salle
-« Bonsoir » répondit John par reflexe. Les paroles de cette femme le tourmentaient. Pour eux aussi cela deviendrait-il un jour "trop compliqué" ? Quand Harold en aurait-il assez de quelqu'un qui ne pouvait le suivre ? Dans ce cas peut-être devrait-il prendre les devants ? Avant qu'ils ne soient trop engagés…Il ressassait toujours ces sombres pensées lorsque Finch le retrouva
-« C'est ici que vous vous cachez ? » se moqua t-il
John força un sourire
-« Je profite de la nuit »
-« Je suppose que tout ces acharnés ont fini par vous faire fuir ? »
-« En effet »
-« Je me suis enfui moi aussi. Et j'aimerais rentrer, il est tard » affirma l'informaticien
John était déjà debout
-« Je vous ramène » dit-il en le prenant par le bras « Pourquoi vous être échappé ? Vous sembliez dans votre élément pourtant ? »
-« Cela devenait un peu trop pointu pour moi. Et je ne voulais pas vous abandonner trop longtemps »
-« Je vous avais dit de ne pas vous priver pour moi » répliqua l'ex agent
-« Je ne suis pas mécontent d'être privé de leur conversation mais je l'étais d'être privé de votre compagnie. C'est bien plus important »
Le sourire de John fut hésitant mais Harold ne vit pas ses doutes. Ils arrivaient près de la voiture, Reese se pencha pour l'embrasser mais Finch s'écarta.
-« Il y a du monde » protesta t-il doucement. Le côté démonstratif de son agent l'embarrassait parfois mais il savait qu'il ne lui tenait pas rigueur de sa réserve. Pourtant il lui sembla cette fois que John était déçu de sa réaction. En vérité Reese avait juste besoin de se rassurer, mais le geste de son compagnon ne fit que lui rappeler à nouveau leurs différences. Le monde ne le dérangeait pas lui…
-« Désolé » murmura t-il simplement
-« Nous serons mieux chez vous » suggéra Finch pour atténuer la brusquerie de sa remarque. Reese se contenta d'hocher la tête.
L'informaticien espéra qu'il se détendrait en arrivant mais en douta lorsque John le laissa se préparer pour la nuit sans rechercher spécialement le contact et qu'il se contenta de le prendre dans ses bras lorsqu'ils furent couchés. Il en ressentit une vague inquiétude. Il sentait que John n'allait pas bien. Il lui semblait même que cela durait depuis quelques jours. Il songea qu'ils devraient avoir une explication. Visiblement quelque chose perturbait son partenaire et il serait important de savoir quoi. Il se promit d'agir sans tarder. Surtout si cela avait à voir avec leur relation.
Toutefois le lendemain une nouvelle mission leur parvint très tôt et Finch repoussa à plus tard les explications. Du reste Reese semblait redevenu comme d'habitude et il oublia l'incident.
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La mission les occupa durant deux jours sans réelle interruption et au soir du second John revint à la bibliothèque après avoir confié le coupable à Fusco, un peu nerveux, mais soulagé de retrouver enfin son associé. En entrant dans la pièce il constata que celui-ci était au téléphone. Il attendit la fin de la communication en jouant avec Bear.
-« Oui bien sur c'est aimable à vous… »
-« … »
-« Certainement, mais je ne suis pas certain d'être disponible »
-« … »
-« Je pense que c'est un peu excessif »
-« … »
-« Bien. Dans ce cas je vous remercie. J'aviserais »
-« … »
-« C'est cela. Bonsoir Miss Walter » salua l'informaticien avant de raccrocher.
« Miss Walter ? La conservatrice ?» songea Reese en se redressant. Il avança vers son compagnon pour échanger un baiser. Il l'enlaça et le garda contre lui.
-« Un appel intéressant ? » ne put-il s'empêcher de demander.
-« C'était Miss Walter, la directrice du musée »
-« Vous lui avez donné votre numéro ? » s'étonna John
-« Pas notre portable professionnel je vous rassure M Reese. Juste une ligne supplémentaire que j'utilise pour les appels courants »
-« C'est tout de même rare de votre part » insista l'ex agent un peu tendu. Finch lui adressa un regard amusé et passa ses bras autour de son cou
-« Seriez-vous jaloux M Reese ? » le taquina t-il
-« J'ai des raisons de l'être ? »
-« Pas la moindre. Mais c'est dans votre nature n'est ce pas ? »
-« Je n'aime pas que d'autre s'intéresse à ce qui m'appartient » marmonna John
-« C'est très exclusif » Jugea Finch
-« Je ne sais pas me modérer » plaida l'ex agent en nichant son visage dans son cou « Cela vous ennui ? »
-« Non si c'est à mon profit » approuva Finch, laissant échapper un soupir en sentant les mains de son agent glisser sous sa chemise. John le perçu et le rapprocha davantage. Un bruit incongru les interrompit
-« Qu'est ce que c'est ? » demanda John méfiant.
-« Mon ordinateur. Il doit y avoir un problème » jugea Finch en se détachant aussitôt de lui.
-« Harold » se plaignit l'ex agent « Ca peut attendre un moment ? »
-« Je ne préfère pas. En informatique il est préférable de corriger au plus vite les problèmes » John le lâcha à contrecœur, comprenant qu'il ne le retiendrait pas
-« Je peux vous aider ? » proposa t-il
-« Non merci. C'est un problème technique »
-« Je pourrais essayer ? » insista John qui trouvait que Finch le mettait bien facilement de côté.
-« Avez-vous pris des cours en douce M Reese ? » se moqua l'informaticien. Il continuait les manipulations et ne vit pas la contrariété sur le visage de son partenaire.
-« Non. Vous avez raison. Ce n'est pas de mes compétences » répondit-il « ça non plus » songea t-il amer
-« A chacun son domaine » jugea distraitement Finch. Il continua les réparations, paraissant oublier la présence de son compagnon. John se résigna à attendre qu'il en termine et s'assis à proximité.
-« Au fait M Reese. La conservatrice appelait pour nous convier à la prochaine soirée »
-« Nous ou vous ?» répondit spontanément ce dernier
-« N'est ce pas la même chose ? »
-« Elle est certainement davantage intéressé par votre présence que par la mienne »
-« Peut être. Mais de toute façon je n'irais pas »
-« Pourquoi pas ? »
-« Je n'ai aucun plaisir à ces réunions. Seul les œuvres comptent pour moi »
-« Votre côté ermite ressort Harold » se moqua son agent
-« C'est bien possible. Enfin pas avec vous » ajouta t-il en se tournant vers lui. Il posa une main sur sa joue et l'attira pour l'embrasser « vous c'est différent »
« Différent » songea Reese. Ce mot qui le tourmentait tant ces dernières semaines.
Une demi-heure s'écoula encore puis Finch cessa ses manipulations.
-« C'est terminé ? »
-« Oui. Tout est réparé. Nous pouvons rentrer maintenant »
-« D'accord. Allons-y » approuva Reese
-« Nous pourrions nous arrêter acheter le dîner chez le traiteur » suggéra Finch.
-« Je pourrais nous préparer un repas » proposa John.
-« Si vous voulez. Toutefois, avez-vous songé à faire des courses ? » se moqua l'informaticien.
-« Non pas vraiment » avoua John
-« Connaissant l'achalandage de vos placards il serait alors plus judicieux de nous arrêter en chemin pour pourvoir à l'approvisionnement »
-« Voulez vous insinuer que mes placards sont toujours vides Harold ? »
-« C'est plus une constatation » jugea Finch en enfilant son manteau « Vous ne prenez jamais soin de vous »
-« Dans ce cas heureusement que ce n'est pas moi qui gère le contenu de votre trousse de secours » se moqua Reese
-« En effet. Il vaut mieux que je m'en occupe ! » Confirma l'informaticien
John l'attira contre lui
-« Donc ce soir je vous emmène dîner » décida t-il « Mais promis je vais devenir plus prévoyant ! »
-« Hum hum… » émit Finch suspicieux
-« Vous doutez de moi Harold ? »
-« Disons que je demande à voir »
-« Je relève le défi ! » proclama John avant de sceller ses paroles d'un baiser.
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OoooooooooO
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Reese observait son compagnon endormi près de lui, détendu, confiant. A cet instant seul subsistait l'amour entre eux. Tout s'effaçait et il parvenait à oublier tout ce qui le faisait douter pendant le jour. Peut être aurait-il dû en parler avec lui. Mais c'était difficile pour lui de parler de ses faiblesses. Et Finch le croyait fort, inébranlable. Il ne comprendrait peut être pas ? Ou pire il serait déçu… non ça s'était exclu. Il valait donc mieux qu'il se taise. Ses doutes finiraient bien par s'apaiser ? Il ne devait pas les laisser l'envahir. Sauf qu'il se faisait cette promesse chaque nuit et la remettait en question chaque jour.
Cette nuit là, comme il s'endormait en serrant son compagnon contre lui il n'imaginait pas combien la prochaine mission allait bouleverser ce fragile équilibre…
