Crush
par Althea Black

Disclaimer : Les personnages de Twilight appartiennent à Stephenie Meyer. Le reste est tout droit sorti de mon esprit.

Synopsis :
Que feriez-vous si vous deviez vivre avec quelqu'un contre votre gré? Bella ne supporte pas son demi frère Edward, et pas parce qu'elle a la fierté mal placée mais simplement parce que c'est un crétin. Du moins c'est ce qu'elle prétend. Tous Humains.

Note : J'ai décidé de ne pas continuer cette histoire mais la laisse en ligne simplement pour ceux/celles qui aimeraient la (re)découvrir.

Je tiens à remercier ma relectrice SandraPattinson, qui s'est gentiment proposée pour relire ma fiction afin d'en chasser les vilaines fautes d'orthographe, et Lilythestrange, qui a courageusement accepté de m'apporter son aide afin d'améliorer la stylistique du texte pour m'empêcher de radoter ou de faire des phrases incompréhensibles. Un grand merci à vous deux pour votre aide.
(Note de SandraPattinson : Pas de quoi c'est avoir un immense plaisir) (Note de Lily : Y'a pas d'quoiii! Merci à toi pour ce témoignage de confiance)


Chapitre 1

Just talk yourself up
And tear yourself down
You've hit your one wall
Now find a way around
What's the problem ?
You've got a lot of nerve
So what did you think I would say ?
No you can't run away, no you can't run away

(For a Pessimist, I'm Pretty Optimistic - Paramore)

- Vos cartons sont prêts ?

La voix de ma mère s'éleva calmement de l'embrasure de la porte, nous faisant ma sœur et moi, nous détourner de nos vérifications.

- Je pense que tout est dedans, répondis-je.

Je fis un geste de la tête vers tous les cartons qui s'entassaient encore aux quatre coins de la chambre que je partageais avec ma sœur depuis ma naissance.

- Vous verrez bien ça demain quand les déménageurs seront là, ne veillez pas trop tard.

Ma sœur et moi hochâmes la tête et Esmée, notre mère, nous adressa un petit sourire avant de refermer la porte pour aller se coucher. Elle se doutait bien que nous ne nous endormirions pas avant que la fatigue ne vienne à bout de nous. C'était la dernière nuit que nous passions dans la chambre de notre enfance, et malgré le fait que déménager dans une nouvelle maison où nous aurions enfin chacune notre chambre nous excitait, nous ne pouvions empêcher une certaine mélancolie de s'installer.

Je n'avais jamais été ce que l'on peut appeler une personne nostalgique. La plupart du temps je faisais mon possible pour laisser le passé dans le passé et vivre sans trop m'y accrocher. Cela était d'autant plus vrai depuis que mon père était mort il y a quatre ans. Ce n'était pas que je n'avais pas fait mon deuil ou autre, mais simplement je n'aimais pas parler de lui en règle générale. On n'avançait pas en regardant en arrière.

Mais aujourd'hui c'était différent, debout dans l'encadrement de la pièce qui avait été ma chambre pendant presque 17 ans je laissais les images de mon passé m'assaillir les unes après les autres avec ce sentiment de joie et peine mélangé. Je fis quelques pas et m'assis sur le lit de ma sœur, qui était occupée à décrocher les dernières photos, en laissant mon regard vagabonder le long des murs alors que de nouveaux souvenirs me revenaient en tête. Cette chambre avait d'abord été celle de Rosalie, ma sœur aînée, avant de devenir également la mienne un an plus tard. Ces murs avaient assisté à toutes nos joies, nos peines, nos pleurs et nos fous rires. Ils avaient été les témoins privilégiés de nos moments les plus intimes et de nos secrets les plus inavouables.

Il y avait un trou dans un des murs lorsqu'à l'age de 5 ans je l'avais heurté violemment en tombant du lit superposé qui s'était provisoirement transformé en forêt imaginaire, car contrairement à Peter Pan je ne volais pas et ce même saupoudrée de "poussière de fée".

Il y avait une trace de brûlure dans le fond de notre placard : à l'age de 12 ans, Rosalie eut l'idée de nous faire fumer notre première cigarette.

Et il y avait cette fenêtre qui donnait pile face à celle de la chambre de nos voisins et amis, les frères Whitlock.

- Ça va faire bizarre de plus voir ces idiots tous les jours à la fenêtre, me dit Rosalie en interceptant mon regard vers la fenêtre.

Elle vint s'asseoir près de moi et je sus, l'espace d'un instant, que nous étions connectées et qu'elle aussi revoyait les innombrables soirées que nous avions passé à discuter avec nos voisins à la fenêtre.

La famille Whitlock avait emménagé à Forks lorsque j'avais 6 ans et Rosalie 7, avec leurs deux fils Emmett et Jasper. Nous étions tous devenus proches très vite et les gens pensaient souvent que nous étions apparentés, particulièrement Jasper avec Rosalie et Emmett avec moi. Nous nous en étions parfois amusés, Emmett ayant toujours pris un malin plaisir à se faire passer pour mon frère aîné afin de faire fuir tous les garçons qui s'approchaient un peu trop près de moi. J'en riais et au fond, même si nous n'étions pas de la même famille, Emmett était le grand frère que je n'avais jamais eu. Nous nous ressemblions beaucoup, bien qu'il soit gigantesque et moi particulièrement petite, avec nos cheveux bruns et nos yeux sombres. Rosalie et Jasper, eux, étaient tous deux élancés avec des yeux bleus et une chevelure blonde. Une des choses qui m'avait beaucoup posé problème dans notre enfance, avant que les frères Whitlock ne débarquent en ville.

Rosalie posa sa tête contre la mienne, des mèches de ses longs cheveux blonds venant se superposer à mes cheveux bruns. Cela me rappela l'époque où je ne comprenais pas comment Rosalie et moi pouvions être si différentes, et à chaque fois qu'un adulte s'étonnait du fait que nous étions sœurs je le prenais comme un coup de couteau dans le dos. Tout cela s'expliquait bien sûr par le fait que je ressemblais à notre mère et Rose à notre père, mais j'étais alors bien trop jeune pour comprendre les règles de la génétique. Lorsque les frères Whitlock avaient débarqué avec cette même différence qui étonnait tout le monde, j'avais fini par passer au dessus de tout cela, largement encouragée par Emmett qui plaisantait, et le faisait encore, sur le fait que nous avions sûrement été tous mélangés à la naissance et qu'il était mon vrai frère et non celui de Jasper.

Je n'avais malgré tout jamais franchement accepté le fait que Rosalie puisse être si époustouflante alors que moi j'étais la banalité incarnée. Ma sœur était une des filles les plus belles qui m'ait jamais été donné de voir, et à chaque fois que nous allions quelque part, c'était elle qui accrochait tous les regards, pas la petite brune maladroite qui traînait à côté. C'était certainement une des raisons pour laquelle je n'avais jamais eu de petit ami sérieux, Forks était une petite ville et pour tous j'étais Isabella Swan, la petite sœur de la sublime Rosalie Swan. Je n'avais jamais reproché cela à Rose, car après tout, ce n'était en rien sa faute et elle n'était pas du tout le genre de fille qui recherchait l'admiration et le regard de tous. Elle était belle, elle le savait bien sûr, mais elle ne jouait jamais là dessus et ne se prenait pas au sérieux contrairement à d'autres filles du coin comme Jessica Stanley ou Lauren Mallory, qui étaient beaucoup moins jolies mais beaucoup plus prétentieuses.

- Ils foutent quoi ? S'énerva tout à coup Rose en jetant un regard à sa montre. C'est notre dernière nuit ici et ils ne sont même pas là.

J'étais aussi déçue de ne pas voir Jasper et Emmett apparaître à la fenêtre pour notre dernière nuit ici alors que vu l'heure tardive ils devraient être là, mais contrairement à Rosalie je gardais mon calme.

- C'est pas grave on les verra demain, ils doivent venir nous aider à emménager.

Rosalie eut une petite moue boudeuse et je lui tapais gentiment dans l'épaule pour lui arracher un sourire. J'allais lui faire remarquer que même si nous n'étions plus voisins nous verrions toujours Jazz et Emmett le plus souvent possible, après tout on ne déménageait qu'à l'autre bout de la ville, lorsque la lumière s'alluma enfin dans la chambre voisine.

- Et bah c'est pas trop tôt, marmonna Rosalie en cherchant les garçons du regard. Qu'est-ce qu'ils foutent ?

Nous nous levâmes toutes les deux pour nous asseoir sur le renfoncement intérieur de notre fenêtre en scrutant la chambre vide.

- La lumière ne s'est pas allumée toute seule, commençais-je avant de m'exclamer dans un hoquet de rire, OH MON DIEU !

Un avant-bras emprisonné dans un gant de satin blanc venait d'apparaître dans l'ouverture de la fenêtre, et rien qu'à la taille du bras il ne faisait aucun doute que le propriétaire en était Emmett. Il la secoua deux ou trois fois devant la fenêtre avant de se dévoiler entièrement à notre vue, nous arrachant un fou rire immédiat. Notre cher voisin était déguisé en chanteuse de cabaret des années 40, la robe rouge, la perruque blonde bouclée et le maquillage à outrance, tout y était. La scène vint se compléter avec Jasper qui fit une entrée théâtrale, vêtu d'un costume de militaire d'époque, pour faire un baisemain à son frère avant d'envoyer la musique et qu'ils se lancent tout les deux dans la parodie d'une chanson plus que ringarde.

- Vous êtes des psychopathes, hoquetais-je une fois la dernière note -largement tenue par Emmett qui ne voulait plus s'arrêter- terminée.

- On voulait vous laisser un souvenir impérissable, vous ne retrouverez plus des voisins comme nous, plaisanta Emmett en retirant sa perruque.

- On s'en doute bien, lui répondit Rose avec un sourire, et encore heureux. Y'a assez de deux tarés comme vous sur terre.

- Mais nous sommes uniques très chère.

- On avait cru remarquer Jazz.

Les deux garçons se débarrassèrent de leurs costumes et vinrent s'asseoir sur le renfoncement de leur fenêtre pour notre dernière soirée de discussion qui se déroula dans la joie et la bonne humeur. Nous étions tous un peu blasés du fait que ce soit la dernière soirée mais avec Emmett dans les parages il était impossible de se mettre à déprimer. Nous discutâmes jusque tard dans la nuit lorsque le sommeil fini par nous rattraper et nous força à tous aller nous coucher, une longue journée se présentant le lendemain.

Je fis un rêve étrange cette nuit là. Emmett et Jasper nous évitaient depuis notre déménagement et à chaque fois que j'essayais de leur parler ils disparaissaient dans la forêt qui bordait la ville de Forks. Je tentais de les suivre mais me perdais pour arriver devant chez les Whitlock et voir les garçons à leur fenêtre en train de parler à Jessica et Lauren qui étaient à présent les nouvelles occupantes de notre chambre.

Ce rêve me laissa un arrière goût étrange lorsque j'ouvris les yeux le lendemain matin. C'était un rêve stupide, jamais les garçons ne nous sortiraient de leur vie et surtout pas pour traîner avec Jessica et Lauren. La vérité c'est que j'étais effrayée par ce que ce déménagement représentait et je me voilais la face en me cherchant des excuses.

Si nous déménagions c'était parce que, depuis quelques années, notre mère fréquentait un médecin de Seattle divorcé: Carlisle. Il avait deux enfants qui vivaient en Californie avec leur mère mais cette dernière avait décidé de partir vivre en Europe pour diverses raisons, et de ce fait les enfants de Carlisle allaient venir vivre avec lui. Un poste se libérait à l'hôpital de Forks et il a sauté sur l'occasion pour emménager ici , préférant un environnement plus stable pour ses enfants ou quelque chose comme ça (je n'avais pas franchement écouté tout les détails quand Esmée nous avait exposé la situation). Il avait proposé à notre mère d'emménager ensemble ce qu'elle avait accepté après nous avoir consulté ma sœur et moi, et au final nous allions tous vivre dans une espèce de monstrueuse maison à la sortie de Forks. Si je dis monstrueuse ce n'est pas parce que la maison est moche, c'est juste qu'elle est très grande. Du genre 6 chambres, 2 salles de bains, un bureau, un salon et une cuisine presque de la taille de notre maison actuelle, une terrasse, un garage et même une piscine -qui risquerait de ne pas servir à grand chose puisque nous étions à Forks la ville la plus pluvieuse des États-Unis.

Tout ça pour dire que cela faisait beaucoup de changements en peu de temps. La chose qui m'angoissait le plus était de vivre avec des personnes que je ne connaissais pas. Bien sûr nous connaissions Carlisle depuis le temps, et je n'avais aucun doute qu'il serait un bon beau-père, par contre nous n'avions jamais rencontré ses enfants. Et pour être franche j'avais autant peur de me retrouver face à deux garces telle que Lauren, que de me retrouver face à deux sosies de ma sœur aînée ce qui risquait sûrement d'arriver quand on voyait Carlisle. Ce n'est pas cela qui allait m'aider à faire remonter la maigre estime que j'avais de moi-même, mais ce n'était pas à propos de moi de toute façon. Je n'allais pas gâcher l'excitation de ma mère et de ma sœur, dont les goûts raffinés étaient plus que satisfait par l'agencement de cette nouvelle maison, avec mes petits états d'âmes d'adolescente.

J'avais donc chassé ce rêve idiot de ma tête, enfouissant mes angoisses au plus profond de mon cerveau, et m'était préparée rapidement pour commencer le déménagement. Au départ Rosalie et moi n'avions pas compris pourquoi notre mère avait été ravie que Jasper et Emmett proposent leur aide dans cette entreprise, nous ne comprenions même pas pourquoi ils s'étaient proposés puisque nous avions des déménageurs professionnels. Ça, c'était avant que le déménagement commence. Maintenant je comprenais nettement pourquoi deux paires de bras en plus allaient être bénéfiques. Surtout pour les cartons fragiles, dont les déménageurs ne devaient jamais avoir jamais vu l'intitulé de leurs vies si l'on se fiait à la façon dont nous les vîmes les ballotter dans tout les sens.

Puis ma sœur failli démembrer l'un des employés lorsque celui-ci fit tomber du haut des escaliers le carton dans lequel elle avait placé ses plus précieuses chaussures. Elle était rouge de colère et à deux doigts de s'arracher les cheveux, si bien que notre mère décida que Rosalie et moi allions partir les premières pour réceptionner les premiers cartons dans la nouvelle maison. Cette partie là fut plus agréable, surtout pour moi. Rose prenait un malin plaisir à donner des ordres aux déménageurs sur l'emplacement des meubles et cartons donc je n'eus qu'à superviser le tout de loin, veillant surtout à ce qu'elle ne dépasse pas les bornes.

En début d'après-midi tout avait été déplacé dans la nouvelle maison et pendant que Jasper et Emmett aidaient notre mère à aménager la cuisine et le salon, Rosalie et moi nous attaquâmes aux pièces de la maison qui seraient les nôtres. Nos chambres. Bien que nous étions ravies d'avoir l'occasion d'enfin posséder notre propre espace personnel nous avions choisi deux chambres côtes à côtes qui donnaient sur l'arrière de la maison. Il y avait un petit balcon qui reliait nos grandes portes fenêtres et par lequel nous pourrions passer pour nous rejoindre si nous le voulions. Nos chambres étaient à l'étage, de même que notre salle de bain et que les chambres des enfants de Carlisle qui donnaient respectivement sur le côté droit ou gauche de la maison. La dernière pièce de l'étage était le bureau de Carlisle, quant à la chambre des parents elle se trouvait au rez-de-chaussée ce qu'Emmett n'avait pas manqué de souligner comme "une aubaine pour vos oreilles". Je savais exactement ce qu'il sous-entendait par là et préférais ne pas y penser au risque qu'une immonde image mentale se colle au fond de mon cerveau. Nous passâmes un long moment à sortir nos vêtements, livres et CD que nous avions dû nous départager préalablement. J'avais obtenu la garde de la plupart des livres alors que Rose avait pris en otage la plupart des CD. De toute façon c'était elle qui avait la mini chaîne hi-fi alors que j'avais récupéré la station d'accueil pour iPod.

J'eus terminé bien plus vite qu'elle, ayant un volume de vêtements nettement inférieur à ranger et étant largement moins maniaque. Rosalie rangeait ses vêtements non seulement par saison mais également par couleur et style. Personnellement pour moi une armoire rangée était une armoire ou les t-shirts étaient tous rassemblés de même que les pantalons et les jupes, le fait de s'amuser à les ranger par couleur ou tissu me dépassait complètement. Je descendis alors au rez-de-chaussée rejoindre Emmett qui s'occupait de monter un meuble pendant que Jasper était chargé du rangement de la vaisselle.

- Tu t'en sors McGyver ? Demandais-je avec un sourire amusé.

- Parfaitement, regarde ne sont-elles pas magnifiques ces étagères ?

- Si, je les aime déjà, plaisantais-je.

- Et oui tu as cru quoi ? C'est moi ou c'est pas moi hein ?

Je levais les yeux au ciel, amusée, lorsque Esmée traversa la pièce les bras chargés de draps qui apparemment avaient été placés dans la mauvaise pièce. Ces déménageurs étaient vraiment de grand professionnels, tout le monde rangeait ses draps dans la cuisine c'était bien connu.

- Tu as terminé ? Me demanda-t-elle en s'arrêtant à notre hauteur. Et ta sœur ?

- Moi oui mais tu connais Rose, elle est en plein schéma d'organisation de sa penderie et je suis certaine que dans les jours qui viennent elle s'occupera de la mienne.

- C'est une maniaque du rangement, souligna Emmett en se redressant après avoir fixé la dernière étagère du meuble.

Esmée sourit et tapota le bras d'Emmett pour le remercier avant de retourner dans la chambre pour emmener les draps.

- Si vous avez fini vous pouvez monter les cartons contre le mur ? Ils ont été mélangés par les déménageurs hier lorsqu'ils ont emmené les affaires de Carlisle. Ce sont à ses enfants, nous lança-t-elle depuis la chambre.

- D'accord, criais-je en retour avant de me diriger vers les fameux cartons.

Il y en avait une bonne dizaine et je ne fus qu'à moitié surprise, les déménageurs qui avaient emmené les affaires de Carlisle et ses enfants étaient les mêmes que ceux qui s'étaient occupés de nos affaires aujourd'hui. Emmett attrapa deux cartons portant l'inscription "ALICE" et les fit glisser vers le bas des escaliers pour les trier.

- Ce doit être des vêtements, c'est pas très lourd, m'expliqua-t-il en soulevant les deux d'un coup. Tu n'as qu'à déplacer les cartons jusqu'aux escaliers et je m'occupe de les monter.

J'exécutais donc la manœuvre demandée par Emmett, puisqu'en effet la plupart des cartons semblaient légers. Arrivée aux deux derniers je dûs cependant appeler mon ami à la rescousse car ceux-ci étaient bien trop lourds, et emportée dans mon élan j'avais tiré fortement un des cartons l'entraînant avec moi au sol.

- Putain ! M'exclamais-je vulgairement en repoussant le carton qui m'était tombé sur le ventre.

Emmett ricana mais ne fit pas de commentaire sur ma légendaire maladresse, pour une fois, et m'aida à me relever en redressant le carton.

- J'espère que j'ai rien cassé, commentais-je en regardant le carton sous toutes les coutures pour voir s'il ne semblait pas endommagé.

- Ces gens vont vivre avec toi Bells, il va bien falloir qu'ils s'habituent à ce que tu casses ton objet quotidien, plaisanta Emmett en me donnant une petite tape sur le dessus de la tête.

Ah c'était trop beau pour être vrai, Emmett ne pouvait vraiment pas s'empêcher de commenter mes frasques comme toujours. On pourrait croire qu'après plus de dix ans il s'en lasserait, mais non c'était plus fort que lui. Heureusement qu'au fil des années j'avais appris à ne pas être susceptible à ce sujet, sinon, vu mon niveau de propension à l'accident je passerais mon temps à bouder.

Je poussais le carton du pied vers l'escalier lorsque je remarquais l'intitulé qui y était posé, "EDWARD".

- Bon sang c'est quoi cette blague ? M'exclamais-je en regardant fixement le carton.

- Quoi, quoi, quoi ? S'étonna Emmett en regardant autour de lui sans comprendre.

- Maman ! M'écriais-je pour la faire venir. Je ne savais pas qu'ils avaient un chien, punaise ! Tu me connais Emmett, tu sais ce qui arrive quand un chien se retrouve dans la même pièce que moi, me lamentais-je tandis qu'Emmett éclatait de rire à ces souvenirs. (Note de Sandra : J'ignorais que Edward était un prénom pour chien LOL / Note de Lily : euh moi j'ai un pigeon qui s'appelle Edward…:$ / Note d'Althea : Je compte appeler mon chien Jasper alors ne ferait aucun commentaire xD.)

C'est pas que je n'aimais pas les animaux, bien au contraire, c'est juste que les chiens et moi c'était une grande histoire compliquée. Billy Black, un ami de la famille vivant sur la réserve indienne, avait un gros chien et depuis ma plus tendre enfance, à chaque fois que j'avais le malheur de croiser son chemin je me retrouvais les quatre fers en l'air. (Note de Lily : Jacob? mdr) Et je ne comptais plus le nombre de fois où il m'avait écrasé les pieds, ce n'était pas un poids plume en plus, si bien qu'au fil des années j'avais développé une grande méfiance envers tout les chiens dépassants mon genou.

- C'est peut-être un petit chien, commença Jasper, se mêlant à la conversation.

- Ça s'ra pire, contra Emmett. Bella lui marchera dessus ou alors il sera toujours dans ses pieds et elle se cassera la figure 10 fois plus souvent.

Je palis à l'image de ma personne étant encore plus souvent entraînée par la gravité, à cause d'un minuscule chien ressemblant au chien de Paris Hilton. Savoir que le chien s'appelait Edward me conforta dans cette idée. Les filles de Carlisle étaient californiennes, et sans vouloir tomber dans le cliché, ce chien devait sûrement avoir un petit nœud sur le dessus du crâne tout en portant des tenues Chanel. (Note de Sandra : Pause: imaginons Edward avec un nœud dans les cheveux et habillé en Chanel…MDR / Note d'Althea : C'est une image qui risque de rester gravée dans ma mémoire maintenant ^^ / Note de Lily: ça y est c'est imprimé dans la mienne! Merci pour l'image mentale ^^' rien de mieux pour briser un fantasme…) Avec la poisse que j'avais je le voyais arriver gros comme une maison.

- Adoptez-moi, suppliais-je.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Esmée en entrant dans la salon.

Elle regarda d'un air amusé Emmett qui pleurait presque de rire en imaginant les péripéties que donnerait ma cohabitation avec Edward alias le chien de Paris Hilton Junior.

- Tu ne m'avais pas dit que y'allait avoir un chien, dis-je d'un ton plus accusateur que je ne l'aurais voulu.

- Un chien ? Quel chien ?

- Ben Edward, répondis-je en roulant des yeux.

- Chérie, Edward est le fils de Carlisle.

- Le fils ? Quel fils ? Qui a un fils ? Demandais-je paniqué tandis qu'Emmett semblait beaucoup apprécier la tournure que prenait la situation.

- Mais Carlisle, Bella.

Esmée me lança un regard inquiet et les pièces du puzzle commencèrent à se mettre en place dans mon esprit.

- Mais je croyais ... balbutiais-je. Enfin tu as parlé d'Alice et Edna, alors je ...

- Edward, chérie tu as dû mal comprendre.

Ah oui en effet, pour sûr, j'avais mal compris, et je me sentais vraiment stupide tout à coup. Déjà que l'idée de vivre avec un homme que je connaissais peu, bien que celui-ci soit Carlisle, me mettait mal à l'aise; alors là c'était le pompon. Ce garçon que je ne connaissais ni d'Ève, ni d'Adam allait débarquer ici pour prendre ses quartiers. J'allais le croiser tous les jours, il allait dormir à quelques mètres de moi, et nous allions partager la même salle de bain. Ma vie venait littéralement de se transformer en enfer, (Note de Lily : moi j'aurais plutôt dit en Paradis mais bon ..chacun son truc! Enfin sauf s'il a des nœuds dans les cheveux et qu'il est habillé en Chanel…^^' ) j'étais certainement la seule à dramatiser de la sorte mais je tenais à mon intimité. Rosalie n'en ferait certainement pas un plat, d'ailleurs elle devait déjà savoir que le fils de Carlisle allait débarquer, mais ma sœur était beaucoup moins pudique que moi. Pas qu'elle soit exhibitionniste non plus, je savais que c'était simplement moi qui étais particulièrement pudique. Et à l'idée que cet Edward allait voir mes sous-vêtements sécher près de ses caleçons, j'étais totalement mortifiée. Les seuls garçons avec qui je me sentais à l'aise depuis le décès de mon père étaient Jasper et Emmett, et voilà que cet inconnu s'incrustait dans nos vies. Je ne le connaissais pas mais j'avais déjà pris la décision de le haïr, il était clair que je ne pourrais pas m'entendre avec lui. Sûrement pas après qu'il me contraigne à me tenir sur mes gardes dans ma propre maison. Et quand je décidais quelque chose je m'y tenais, foi de Bella Swan !


Et voilà, j'espère que ce premier chapitre vous a plu, n'hésitez pas à me laisser votre avis et vos impressions dans une review.