My Beautiful Beast
Chapitre 1: When the Hooligan meets the little Beast (part 1)
Le monde n'est qu'un ramassis d'immondices.
Au diable tous les poètes et les amoureux de la nature. La réalité, elle, est bien plus pragmatique. Abandonnez tout espoir d'un jour trouver en l'espère humaine une quelconque forme de beauté. L'Humain n'est qu'un animal, malheureusement plus intelligent que la moyenne. Sa faculté à se trouver de bonnes excuses, à rationaliser le mal, à justifier l'injustice, derrière de bons mots, une conduite d'apparence irréprochable, la force persuasive du nombre, fait d'elle la seule espèce capable d'être nocive à la fois pour l'environnement, la faune, la flore et elle-même. L'Homme est un fléau. Le virus le plus virulent jamais créé. Il s'adapte. Il évolue. Mais il reste toujours le même. Habité par cette même rage de vivre et cet égoïsme primal qui lui ont permis de prospérer et coloniser chaque partie du globe.
Si le monde n'est qu'un tas d'immondices. Alors l'Humain est son champignon.
Il le consume, le détruit de l'intérieur, l'ingère pour mieux grandir et bâtir. Jusqu'à ce que l'écosystème qui lui permettait de proliférer finisse un jour par s'effondrer sur lui-même, épuisé. Et retourner au néant….
C'était ainsi que se présentait le monde pour Levi Ackermann, 15 ans. Sans espoir, sale, décevant et sombre. Un monde sur le bord de l'implosion ou seul un farouche désir, aussi égoïste qu'inaliénable, de survivre en dépit de tout, dominait. Celui qui en voulait le plus allait le plus loin. Voilà tout.
« Hey ! Levi ! Une autre tournée ! » Levi leva lentement les yeux vers l'homme, rougeaud, qui accoudé au bar tanguait dangereusement sans même pouvoir se détacher du comptoir. L'adolescent termina tranquillement d'essuyer la pinte qu'il tenait avec soin entre ses doigts (il ne s'arrêtait en général de les astiquer que lorsqu'il pouvait voir son reflet au travers) avant d'articuler lentement : « Non, Earl. C'est fini pour ce soir, ton ardoise est déjà plus remplie que le vagin de la pute qui fait le tapin sur la treizième avenue. Rentre chez toi…
- Quoi ?! T'es qui pour m'dire ce que j'dois faire, hein gamin ? Qui c'est que tu crois que t'es ?! J'vais…j'vais te… » Earl venait de frapper sa pinte contre le comptoir et pointait sur l'adolescent un doigt accusateur tremblant. Levi haussa à peine un sourcil : « Petit rappel, ici 'Tu abîmes, tu casses, tu paies'. La même règle pour tout le monde. Même si Kenny t'aime bien, tu paieras. Alors attention à ce que tu fais…. » L'homme bafouilla : « Toi ! S'pèce de p'tit merdeux de mes… » Un autre habitué, très certainement moins éméché qu'Earl vint lui passer un bras sous l'aisselle et l'écarta du comptoir : « 'rrêtes Earl ! T'as d'jà oublié ce qui arrive à ceux qu'emmerde Lev' ? T'veux finir à l'hosto ? Allez viens, on, on va cuver ailleurs… » Le second homme entraîna Earl hors du bar sans que celui-ci ne se débatte.
Levi reprit tranquillement son astiquage de vaisselle.
D'aussi loin que l'adolescent se souvienne, il faisait partie des bas-fonds de cette ville. Son père et son oncle étaient tous les deux membres du gang de malfaiteurs le plus violents et le plus craints de la capitale (et du pays). Le genre d'hommes toujours absents, qu'il n'avait alors aperçu qu'une seule fois de toute son existence. C'était quand ils étaient venus ensemble, après que le diagnostic des médecins de l'hôpital soit tombé, se disputer pour savoir qui allait devoir s'occuper de sa mère malade…pour finalement décidé qu'elle était encore parfaitement en état de s'occuper d'elle-même pendant un bon moment et les abandonner tous les deux.
Sa mère était aussi atteinte mentalement que faible physiquement. La pauvre femme n'avait jamais vraiment été en état de s'occuper de lui. Levi avait donc poussé comme de la mauvaise herbe, en se nourrissant des restes qu'un ami de son oncle déposait devant leur porte (probablement en échange d'un service rendu ou d'une dette). L'enfant avait longtemps poussé dans la fange et tous les habitants du coin s'étaient permis de lui cracher au visage à chaque fois qu'il avait le malheur de quitter leur appartement miteux pour aller s'aérer.
Alors il avait fini par faire de leur minuscule une pièce en ruine, son univers.
Sa mère n'était pas une mauvaise femme. Il lui arrivait très souvent de lui parler lorsqu'elle retrouvait une once de lucidité ou ne souffrait pas trop pour passer toutes ses journées à faire autre chose que l'insulter de tous les noms. Et c'était elle, qui lui avait permis de ne pas juste grogner comme les chiens errants avec qui il lui arrivait de partager des pignons de pains rassis. Son monde avait tourné autour d'elle, jusqu'au jour où elle avait tout simplement cessé de respirer. Il avait passé une semaine entière avec son cadavre, avant que l'ami de son oncle ne découvre le pot au rose.
L'univers de Levi s'était effondré pour la première fois.
Son oncle Kenny Ackermann était tout à coup réapparu pour faire enterrer sa défunte sœur. Car visiblement, il était le seul membre de sa famille encore vivant. Et ce fut à cet instant précis que l'existence de Levi avait pris une autre tournure.
Pour le meilleur comme pour le pire.
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Kenny n'avait eu aucune intention de récupérer le chiard. Il n'avait aucune espèce de fibre paternelle (il doutait même d'avoir la fibre Humaine). Et puis il avait bien d'autres chats à fouetter (il avait un métier très prenant). Il fallait peut-être aussi préciser qu'il était au moins à 150% responsable de la mort du père du gamin (que voulez-vous, on ne choisit pas où on place son éthique, hein ?). Mais quand il était venu faire enterrer la carcasse de sa défunte sœur (paix à sa foutue âme, la pauvre ignorante, elle était bien trop innocente pour vivre dans ce monde) il avait été confronté au gamin de cinq ans le plus pitoyable qu'il eut jamais vu. Levi était certes pitoyable mais il avait hérité de ses yeux. Les yeux des Ackermann, fixe et sans âme. Bleu-gris, un regard d'acier. Le regard du démon. Le même regard que Kenny avait eu lui-même enfant. Alors l'oncle avait décidé de l'emmener avec lui.
S'occuper de Levi, n'était pas une tâche difficile.
Levi n'était pas un enfant difficile, Levi n'était peut-être même pas un enfant tout court. Même lorsque le gamin avait fini par comprendre de la pire façon qui fût, en quoi consistait le travail de son oncle (Exterminateur. Oui, pas de rats. Plutôt sur contrat. De mauvais payeurs, d'empêcheurs de tourner en rond... Et Kenny était plutôt bon à ce jeu-là.) Il n'avait pas cillé ou broncher. Levi s'était contenté de regarder le cadavre comme on contemple une pierre sur le bord de route, un jour d'ennui mortel.
C'était arrivé quand, sans prendre en considération le bien-être mental de son nouveau boulet (comme Kenny se plaisait à appeler Levi pour qui voulait bien entendre ses histoires d'ivrogne dans tous les bars malfamés du pays) il l'avait emmené avec lui pour régler le compte d'un endetté en fuite. L'hôtel dans lequel il aurait été forcé d'abandonner le gamin coûtait au moins deux nuits entières de bonne beuverie…et puis voyons, il avait beau être beaucoup de choses, il n'était quand même pas le genre de monstre qui abandonnerait un enfant de cinq ans dans un hôtel miteux pendant trois jours… Après avoir constaté de ses yeux l'énorme potentiel latent de son neveu pour l'exercice du métier ('Qui ne cille pas à la vue d'une mare de sang, se baignera dans un océan de cadavres.' Dixit arrière-grand-père Ackermann) Kenny avait fini par prendre la décision de l'entraîner à la dure histoire d'avoir, sinon un acolyte, au moins une main d'œuvre efficace pour le seconder les jours où il aurait décidé de prendre du bon temps (il n'y avait pas vraiment de congés annuels prévus dans sa profession, autant s'octroyer le luxe du repos s'il en avait l'occasion, non ?). Kenny l'avait donc entraîné comme son père l'avait lui-même entraîné avant ça. A survivre en toutes circonstances. A avoir la volonté et la force nécessaires pour pouvoir arracher des mains d'autrui, tout ce qui pouvait lui faire envie (respect, argent, nourriture, femme, pouvoir, les meilleures denrées que ce monde avait à offrir). Levi avait été un excellent élève.
Si excellent que Kenny s'était pris d'affection pour cette petite teigne.
L'affection et toutes ces conneries, ça vous bousille un homme. Pour Kenny, ça avait été la fin de tout. Sa vie de criminel et de débauche. Son appartenance, plus ou moins avérée, au gang…qui de toute façon comme tout gang au sommet de sa gloire avait fini par être entièrement décimé par un nouveau gang. Plus violent, plus cruel, plus fort, plus jeune. Celui des Titans. Un bon point pour les Ackermann, ils étaient aussi connus dans le coin que la faucheuse. On disait même qu'ils en étaient les dignes descendants. Raison pour laquelle, même une fois les Titans au pouvoir, personne n'avait songé à venir lui chercher des noises quand Kenny avait décidé d'ouvrir son bar. Qui depuis était un peu devenu le territoire neutre qu'on choisissait pour effectuer toutes sortes de transactions (informations, alliances, déclaration de guerre inter-gangs…). Kenny avait en quelque sorte, commencé à mener une vie rangée parmi les véreux. Levi avait alors dix ans.
Et il n'était pas pour autant devenu un gentil garçon.
Mais disons qu'au moins après ça, il avait été scolarisé. Et il était toujours propre (voire maniaque, mais mieux valait ne pas le lui dire en face si on voulait garder toutes ses dents). Ce qui ne l'avait pas empêché de finir par monter son propre gang en moins de temps qu'il n'en avait fallu pour dire ouf. Avec un certain blondinet dénommé Farlan et une rouquine appelée Isabelle, ils avaient pris possession de plusieurs blocs du quartier à l'âge de douze ans à peine et contrôlaient absolument tous les types de trafics qui s'y déroulaient en récupérant un pourcentage des ventes (un malin ce Farlan, malgré son jeune âge, il faisait clairement parti de cette catégorie de personne qui en veulent et qui vont très loin pour obtenir tout ce dont ils ont toujours rêvés).
Il avait fallu deux ans pour que leur petit jeu finisse par agacer les grands Titans. Lorsque Farlan et Isabelle avaient tous les deux finis assassinés par un groupe du gang, il avait fallu que Kenny use de toute son autorité passé afin de tirer Levi de leurs griffes (le jeune Ackermann avait à lui seul réussi à décimer un tiers de leurs effectifs présents dans la capitale, avant que son oncle ne parvienne à l'arrêter). Ensuite, il avait fallu l'arrivée du directeur Erwin Smith pour que Levi retrouve un semblant de stabilité. Fraîchement diplômé des plus grandes écoles, le très jeune directeur des services actifs de la police, Erwin Smith avait offert à Levi un moyen bien plus efficace et durable d'oblitérer tous les Titans de la surface du globe.
L'éducation. La justice. La lumière.
Kenny n'aurait jamais pu mieux faire. Alors il laissa ce grand blond, bizarre, aux yeux azurés (mais tellement vides) prendre soin du cerveau (ou était-ce de l'âme ?) de son neveu. Levi avait alors trouvé un nouveau groupe auquel appartenir, la brigade des jeunes recrus des forces de police. Aussi appelés, les Ailes de la Liberté. Un projet entièrement nouveau et monté par Erwin Smith afin de lutter contre la criminalité alarmante du pays, mais tout d'abord de la capitale en réunissant et éduquant les pires délinquants juvéniles de ce siècle pour en faire une Brigade spéciale d'intervention. D'autres amis s'étaient alors incrustés dans la vie de Levi. Hanji Zoe (une gamine un peu folle qui avait même réussi l'exploit de lui faire peur, à lui, le grand Kenny), Moblit Berner, Petra Ral, Oluo Bozado, Gunther Schultz, Eld Jin…et il en oubliait (sûrement). Après tout Kenny n'avait eu d'intérêt pour ceux-là que parce qu'ils s'étaient mis à fréquemment prendre d'assaut son appartement (situé au-dessus du bar)
Le simple fait qu'un Ackermann (tueurs de père en fils, rappelons-le) puisse un jour intégrer les forces de police aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Le monde tel que Kenny le connaissait, était clairement sur le point de s'écrouler.
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Levi venait aider au bar dès qu'il en avait l'occasion.
Pas parce qu'il avait envie de donner le moindre coup de main à cette raclure d'oncle Kenny mais davantage parce qu'il n'avait rien envie de lui devoir. Et surtout pas les frais de sa scolarité (comme voulait à tout prix l'appeler cette enflure d'Erwin).
Ce soir-là était un soir comme les autres. Le début d'agression d'Earl Landman n'était qu'un pis-aller pour le genre de bouiboui crasseux qu'était le bar des Ackermann. Après lui, Levi avait encore eu à arrêter deux bastons d'ivrognes et virer trois lourdauds avant d'atteindre le quota minimum de violence pour la soirée.
Il était quatre heures du matin lorsque Levi sortit enfin les poubelles. Le ménage terminé.
Des années d'expériences dans l'art de ne pas dormir de la nuit et d'enchaîner sur une journée de formation, l'avait presque rendu insensible aux bienfaits du sommeil. Hanji se plaisait à dire que c'était l'une des raisons pour lesquelles Levi était le seul à si peu grandir de toute leur unité. Pique contre laquelle l'adolescent se contentait d'hausser les épaules et de lui rétorquer que tant qu'il arriverait à tous leur botter l'arrière train au point qu'ils n'aient plus rien à envier aux babouins en cœur, être le plus petit ne serait pas un problème (oui, il souffrait d'insomnie et la chaîne animalière était quand même un meilleur choix que la chaîne politique.) Il s'étira de tout son long et toutes les articulations de sa colonne vertébrale craquèrent dans une symphonie angoissante.
Ce fut à ce moment-là qu'il les entendit.
Là, au bout de l'étroite allée, encore assombrie par les dernières ombres de l'aurore naissante, une bagarre, particulièrement violente venait d'éclater. Trois hommes et….vue la stature et la taille de leur adversaire, un enfant. Contrairement à ce que voudrait la logique, ce n'était pas le gosse qui était en difficulté…Levi s'approcha à pas lents, intrigué.
Le gamin était armé d'une barre de fer et savait très visiblement s'en servir. Alors que les hommes tentaient de l'attraper pour l'immobiliser il usait de sa petite taille et de son agilité pour leurs glisser entre les doigts. Avant de frapper avec la vitesse de l'éclair. Il visait assez juste et assez fort pour les plier de douleur. Il visait les mollets, les chevilles, l'entrejambe, toute zone capable de les plier en deux avant de leur asséner des coups en plein visage ou à l'arrière du crâne. Il avait déjà réussi à en assommer un, qui pissait littéralement le sang, écroulé sur le sol. L'enfant était couvert d'hémoglobine. Levi était incapable de savoir s'il s'agissait du sien ou de celui de sa victime. Il frappait sans hésiter et ne faisait aucun bruit. Mais au-delà de son étonnement à voir un gamin aussi jeune (cinq ans ? Six ans ?)…mettre à genoux trois adultes... (Bien qu'ils semblent largement flirter avec le bord de l'ivresse comateuse)… ce qui figea Levi sur place, lui mit le sang en ébullition et lui assécha toute la salive de la bouche, ce furent ses yeux.
Deux pupilles où le vert et le bleu semblaient s'entrelacer pour donner naissance à la couleur la plus hypnotisante qu'il lui jamais été donné de voir. Deux joyaux incandescents qui le pétrifièrent sur place.
Le troisième homme, auparavant légèrement sonné par le coup de barre qu'il avait reçu en pleine tempe, agrippa la cheville du gamin alors qu'il était en train de sauvagement marteler de coups son second camarade. Lorsqu'il tira d'un coup sec, l'enfant tomba, face contre terre. Les yeux de l'homme lançaient des éclairs et quand il glissa la main dans la poche intérieure de son blouson, Levi sut qu'il était grand temps d'intervenir. En deux temps, trois mouvements, il se rua sur l'homme et lui frappa sous le menton d'un coup de pied retourné parfaitement maîtriser, l'envoyant immédiatement au tapis. L'arme à feu qu'il venait à peine de décoincer glissa dans la ruelle. Levi avait à peine retrouvé son équilibre que le gamin avait effectué une roulade pour se saisir du pistolet. Quand l'adolescent se retourna, prudemment pour lui faire face, l'enfant le pointait du canon de l'arme.
Ses mains ne tremblaient pas. Ses yeux brûlaient d'une lueur toujours aussi ardente, alors qu'une trace de sang lui recouvrait toute la moitié du visage.
Levi s'était immobilisé. Entièrement fixé sur cette paire d'yeux magnétiques. Il agissait exactement comme si l'arme pointée sur lui n'était qu'un simple jouet : « Hey. Gamin. Pose ça, tu vas te faire mal… » L'enfant monta l'arme un peu plus haut, comme pour lui affirmer qu'il n'avait absolument aucune intention d'obtempérer. Levi poussa un soupire : « Tu crois que j'aurais assommé ce gars-là si je n'étais pas là pour t'aider ? » Une lueur d'hésitation traversa le regard du gamin, ses épaules se détendirent un instant et c'est tout ce qu'il fallut à Levi pour lui fondre dessus. Sans une once d'indécision, l'enfant appuya sur la gâchette avant que l'adolescent ne le désarme d'une torsion du poignet. Il se mordit la lèvre pour s'empêcher de crier alors que Levi se penchait pour ramasser l'arme : « Il y a un cran de sécurité, gamin. Et heureusement. Tu m'aurais probablement troué la cuisse avant de te déboiter les épaules. Ce genre de joujou n'est pas vraiment adapté pour les gens de ton âge… »
L'enfant se débattait déjà, grognant et tentant de repousser la main que Levi avait fermement refermée autour de son poignet : « Pourquoi est-ce que tu te battais contre ces types ? » Pour toute réponse, le gamin lui mordit si fort la main qu'il lui arracha un bout de peau. Par réflexe, Levi lui asséna un coup de crosse en pleine tête. L'enfant s'écroula net, inconscient. L'adolescent jura entre ses dents. Voilà maintenant qu'en plus d'une douleur fulgurante à la main, il venait d'hériter d'un bon gros sentiment de culpabilité…
Il souleva le gamin et déclara pour le dernier homme, celui qui flirtait avec l'inconscience et que l'enfant avait bien amoché sans pouvoir l'achever : « Dis à tes amis que ce chien errant est la propriété des Ackermann…Si quelqu'un essaie encore de toucher un seul de ses cheveux, je l'écorche vif et je me servirais de la peau de ses couilles pour protéger nos nouveaux dessous de verre, je suis sûre que la tendance fera fureur cet hiver. » Il ne prit pas la peine de voir si l'homme avait bien enregistré ses paroles. Il avait vu son œil non tuméfié s'arrondir de terreur quand il avait prononcé le nom Ackermann.
Levi se dirigea d'un pas nonchalant vers la porte arrière du bar, qu'il avait laissé ouverte. Il n'avait absolument aucune idée de ce qu'il allait faire de ce gosse…il espérait seulement qu'il n'avait pas la rage ou tout autre maladie contagieuse…
