Déchéance

Prologue : Si j'avais su…

Eh voilà, encore une nouvelle fic ! Je l'adore, c'est mon bébé préféré ! lol ! C'est une séquelle de 4x3 et il est conseillé de lire ce one-shot avant, bien que je pense qu'on comprenne très bien sans… Je dédicace cette fic à Nith-Haiah Adaluria, car sans elle, même si j'avais l'idée, je n'aurais jamais eu le courage de faire cette fic. J'espère qu'elle te plaira et j'attends tes commentaires avec impatience ! Bizoussssssssss à tous ! Bonne lecture !

AVERTISSEMENT ( au moins personne pourra dire qu'il ne l'a pas vu ! lol) :

Rating R pour violence, langage, peut-être viols. Présence de Slash donc homophobes : Ouste, du balai ! Ceci est une DARKFIC mais pour ceux qui ont déjà lu 4x3, j'envisage une fin alternative.

Mon nom est Harry Potter. J'ai toujours été respecté, voir adulé, par les autres. Du moins par les sorciers. On a toujours vu en moi un modèle d'innocence, de gentillesse, de perfection. Et c'était vrai dans un sens, je n'ai jamais fait de mal a personne. Pourtant dans les seize derniers mois de ma vie, les choses ont changé, et pas en bien, pour moi et mes deux meilleurs amis, Sélène Green et Draco Malfoy. Voici le récit de notre déchéance.

Cela a commencé à la fin août 1996. Nous venions d'arriver au Japon, où devait se dérouler notre « entraînement » destiné à nous mettre en condition pour vaincre Voldemort, après deux longs mois de traversée maritime. Draco, Sélène et moi étions descendus sur le quai au prix de nombreux efforts pour traîner nos lourdes valises et nous nous étions assis sur le sol en attendant l'arrivée de nos futurs hôtes. Les heures passèrent, le jour déclinait. Il commençait à faire relativement froid. Draco s'était blotti contre moi et Sélène s'impatientait :

Bon les mecs, c'est pas que je m'ennuie mais ça serait bien qu'on bouge ! Je me gèle le cul !

Fais pas ta chochotte ! lui rétorqua Draco. Il ne fait pas si froid que ça…

C'est ça, fous-toi de ma gueule ! s'écria-t-elle. Je n'ai pas une bouillotte portable moi !

Dis Harry, ça te dérange d'être ma bouillotte portable ? me demanda Draco en faisant sa bouille d'ange.

Attendri, je l'embrassai.

Ca te va comme réponse, mon petit cœur ?

La réponse oui, mais évite le mon petit cœur en public, s'il te plaît…

Sélène partit dans un énorme fou rire et mon amour se mit à bouder.

Bon, c'est pas tout, dis-je pour changer de conversation, mais t'as raison, on va pas rester plantés là jusqu'à demain matin… Faudrait trouver genre un hôtel, non ?

Moi personnellement je veux bien, le souci c'est qu'on sait même pas où on est ! me répondit Sélène. Attends, il y a une librairie là-bas, je vais voir si je ne pourrais pas trouver un plan ou un guide en Anglais.

Et elle partit en courant vers la librairie.

Ca n'était pas la peine qu'elle y aille, nous sommes à Osaka, à deux kilomètres du centre ville, dit Draco.

Comment tu sais ça toi ? demandai-je, suspicieux.

Je l'ai lu là-dessus abruti, me dit-il, désignant une pancarte du doigt.

Je regardai dans la direction indiquée mais ne vis qu'une succession de signes incompréhensibles.

Tu parle le japonais maintenant ? m'enquis-je, curieux.

Oui, mon père m'a appris…

Je fus conscient d'avoir commis une bourde monumentale, sachant que c'était LE sujet à éviter. Heureusement, le retour de Sélène évita l'imminente engueulade.

Désolée, j'ai été un peu longue, mais le vendeur avait une légère araignée au plafond si vous voyez ce que je veux dire… Mais bon, j'ai fini par trouver ce que je cherchais, l'hôtel le plus proche est à cinq cents mètres. Il paraît que c'est pas le grand luxe mais c'est tout ce que j'ai à proposer pour l'instant.

Moi ça me va, dit Draco. Harry ?

Je sais pas trop… Imaginez qu'ils se soient seulement trompés d'heure. Ca peut arriver.

Non, je ne pense pas, me dit Sélène. Je suppose plutôt que c'est une… mise à l'épreuve.

Je peux savoir ce que tu entends par « mise à l'épreuve » ? demanda Draco.

Eh bien, continua-t-elle, peut-être qu'ils ne sont pas venus parce qu'ils veulent qu'on les retrouve.

Tu veux dire qu'en nous laissant paumés au milieu d'un pays que nous ne connaissons pas, ils entendent tester nos capacités de pistage ? l'interrogea Draco, ironique.

Ouais, répondit Sélène, ou autre chose…

Ou autre chose, confirma Draco.

C'est clair qu'on est vachement plus avancés là ! dis-je, agacé.

Oh toi ça va ! s'exclama mon amie. T'as une meilleure idée peut-être ?

Moi, je reste sur ma théorie. Ils étaient juste en retard…

T'as une preuve ? me demanda Draco.

Oui, la caisse noire qui arrive droit sur nous, dis-je fier de moi.

Mes deux amis se retournèrent en même temps et suivirent des yeux la limousine qui s'arrêta pile à notre hauteur. Puis le chauffeur sortit, ouvrit la portière et nous fit signe de monter. On se regarda une seconde et puis on grimpa. Si j'avais su à cette époque ce qui nous attendait, je serais parti en courant ou j'aurais sauté dans l'eau glacée pour m'y noyer…

A l'intérieur, il y avait deux hommes. L'un était si grand et massif que j'étais sûr qu'il aurait pu m'arracher la tête d'une seule claque, néanmoins, il était d'une beauté à couper le souffle. L'autre, petit et trapu paraissait extrêmement nerveux et ne cessait de jeter à son compagnon des coups d'œil terrorisés.

Nous nous assîmes sur la banquette opposée et la voiture démarra. Le colosse s'adressa à nous :

Salut les jeunes, je m'appelle Christian et le nain là, c'est Shawn (1). Nous serons vos parrains pendant toute la durée de votre séjour ici.

Il marqua une pause mais, voyant que personne ne réagissait, il reprit :

A propos, vous avez fait bon voyage ?

Là, il était clair qu'il attendait une réponse. Ce fut Sélène, qui ne semblait pas du tout impressionnée, qui la lui donna :

Excellent. Quoiqu'un peu long en vérité. Surtout que vous êtes très en retard…

Vraiment ? Vous m'en voyez désolé mademoiselle Green, mais, apparemment on ne nous avait pas communiqué l'heure exacte de votre arrivée. En ce qui concerne votre longue traversée, étant donné les conditions actuelles, la voie maritime était la plus sûre, à moins que vous n'ayez préféré marcher…

Ca aurait été avec plaisir, mais j'ai les pieds fragiles vous savez… dit-elle en riant.

Un rictus mauvais se forma sur le visage de Christian pour disparaître presque aussitôt. Je regardai Draco et vis une ombre de peur passer dans ses yeux. Ainsi, je n'avais pas rêvé. Je sentais que notre séjour n'allait, comme l'avait fait prédit mon amie sur le bateau, pas être des plus agréables. Si j'avais su à quel point j'avais raison…

Mais dites-moi, continua Sélène, qui n'avait rien remarqué, qu'entendez-vous par nos… parrains ?

Eh bien… Par exemple, si vous avez des réclamations, c'est à nous qu'il faudra vous adresser.

Je me décidai enfin à en placer une.

Je vois. Combien y-a-t-il d'élèves là où nous allons ?

Cette fois, ce fut Shawn qui répondit, non sans avoir d'abord demandé l'autorisation à Christian qui lui avait accordé d'un signe de tête :

Il y a cinquante-neuf élèves dans le centre, avec vous, soixante-deux.

Tous sorciers ? s'enquit Draco.

Non, répondit Shawn. Mais tous connaissent l'existence de la magie. Vous n'aurez donc pas à cacher vos pouvoirs.

Manquerait plus que ça, maugréa Draco.

Vous étiez à Serpentard j'imagine, Mr Malfoy, dit Christian.

Ca se voit tant que ça ? demanda Draco, sur un ton ironique.

Vous savez, j'étais moi-même à Serpentard dans le temps, affirma Christian.

L'antipathie que je nourrissais depuis le début pour notre « parrain » monta d'un cran. Je n'aimais toujours pas les Serpentards. Draco et Sélène étaient comme qui dirait, les exceptions qui confirment la règle.

D'ailleurs, comment va ce cher Dumbledore ? reprit Christian.

Il va aussi bien que pourrait aller une personne d'un âge aussi avancé que le sien, répondit Sélène, sur un ton qui signifiait que la conversation était finie.

Christian eût l'air de comprendre puisqu'il n'insista pas. Le reste du trajet se passa dans le silence, ponctué seulement par le bruit de hoquets convulsifs en provenance de Shawn. Draco s'était endormi sur mon épaule, s'attirant les regards attendris de Sélène, et ceux, dégoûtés, de Christian. Apparemment, on ne l'avait pas prévenu de notre… particularité. Mais je m'en foutais, j'avais l'habitude, ça n'était pas la première fois.

Nous ne devrions plus tarder, dit Shawn, brisant le mutisme général.

Et en effet, quelques minutes plus tard, nous entendîmes les pneus crisser sur du gravier. Le chauffeur vint nous ouvrir la portière et nous sortîmes les uns après les autres. Une fois dehors, j'eus une sorte de pressentiment étrange qui me prit aux tripes et une odeur infecte m'assaillit les narines, m'obligeant à couvrir de ma main mon visage. Je vis du coin de l'œil que Sélène et Draco avait eu la même réaction. Christian le remarqua :

Désolé pour la puanteur, dit-il, les canalisations sont bouchées, il faudra vous y faire…

Draco s'approcha de moi et me souffla à l'oreille :

Ca doit être des cadavres qui les bouchent leurs canalisations, c'est pas possible !

Je ris jaune. C'était le genre de remarque que j'aurais préféré ne pas entendre…

Je suis bête ! Vous avez certainement faim ! s'exclama Christian.

Nous acquiesçâmes, nos ventres désespérément vides se rappelant à notre bon souvenir douloureusement. Christian nous mena alors aux cuisines où il nous dénicha quelques restes du repas du soir.

Evidemment, vous êtes ici à titre exceptionnel, nous prévint-il. Il vous est formellement interdit de traîner dans cette cuisine autrement ! C'est bien clair ?

Bien sûr, répondit Sélène.

La connaissant bien, je devinai que la première chose qu'elle ferait le lendemain soir, une fois tout le monde endormit, serait d'aller faire un tour dans les cuisines, nous sur ses talons, comme d'habitude.

Bon, dit Shawn, je pense qu'il est grand temps que vous alliez vous coucher maintenant. Suivez-nous, nous allons vous montrer votre dortoir et…

Tu iras tout seul Shawn, l'interrompit Christian. Je dois faire ma ronde. J'ai pas envie que les morveux profitent de mon absence pour faire les cons.

Ok, Chris, ça marche.

Nous suivîmes donc Shawn à travers un dédale de bâtiments. Il régnait un silence de mort. Apparemment, les « morveux » comme disait Christian n'avaient pas l'air de faire les cons. Je jetai un coup d'œil aux fenêtres et j'eus soudain un mouvement de recul. Derrière les fenêtres, on distinguait des visages, des visages terrifiants, fantomatiques. Leurs bouches s'ouvraient et se fermaient, formant des mots que je ne parvenais pas à comprendre. Je détournai les yeux, incapable d'en supporter davantage. Je croisai le regard de Sélène, elle paraissait horrifiée.

Enfin, nous arrivâmes devant le dernier bâtiment et Shawn se tourna vers nous :

C'est ici. Je suppose que ça ne vous dérange pas de dormir ensemble.

Je secouai vivement la tête de droite à gauche, encore sous le choc de ce que je venais de voir.

Bien, vos affaires ont déjà été apportées. Ne traînez pas trop, il faudra vous lever tôt demain. La cloche vous réveillera. Inspection des dortoirs à 7h00 précises. Sur ce, bonne nuit.

Il s'éloigna. Nous entrâmes dans notre nouvelle « maison ». Ca avait l'air plutôt confortable, enfin disons que nous ne manquions de rien. On se doucha rapidement et nous prîmes place dans nos lits sans un mot. Draco, allongé à côté de moi, brisa le silence :

Je vous ai déjà dit que je haïssais Dumbledore ?

Oh ça va, répondit Sélène, agacée, ça aurait pu être pire…

Pire ? m'exclamai-je. Cet endroit fout carrément la pétoche ! Tu as bien vu les visages tout à l'heure non ? Et cette odeur ! Disons-le, ça pue le mort !

Oui, j'ai vu les visages, dit-elle. Mais ça doit être une blague qu'ils font aux nouveaux. Ils faisaient semblant de nous parler, pour nous faire peur…

Moi j'ai compris ce qu'ils disaient, dit Draco.

Ah oui ? Et ils disaient quoi ? demanda Sélène, clairement pas impressionnée.

Certains disaient : « Allez vous-en ! Fuyez avant qu'ils ne vous attrapent » et les autres : « Pitié ! Sauvez-nous, ne les laissez pas continuer, pitié ! »

Un lourd silence accueillit ces paroles. Je ne dormis presque pas cette nuit là, revoyant les faces hideuses à chaque fois que je fermais les yeux…

(1) : Cf Nip/Tuck. Désolée, j'ai pas pu resister… lol!