Après des années passées à me repaître de fanfics sur ce site, je me lance enfin moi-même! Sur un coup de tête, il faut bien l'avouer, car cette fic m'est en réalité venue d'un rêve que j'ai fait.
J'ai tout simplement rêvé de la chanson d'Aladdin "Je vole" ("One jump ahead" en VO), mais avec Paulie à la place d'Aladdin! XD
Ca semble idiot, je sais, mais cette idée n'a cessé de me torturer l'esprit depuis, et ce fut le point de départ d'une véritable histoire.
L'histoire, c'est bien simple. On sait comment Franky à changé la vie des membres de sa "family" en les recueillant, mais comment Paulie a-t-il rencontré Iceburg? Comment a-t-il développé ce respect et cette dévotion sans bornes pour le maire de Water 7?
J'adore l'arc Water 7, et tout particulièrement ces deux personnages, sur lesquels on écrit malheureusement si peu. Je les aime aussi en couple, et il est possible que l'histoire tourne à la romance, mais ce n'est pas d'actualité pour le moment, ce n'est que la rencontre!
One Piece n'est pas à moi évidemment, mais est-il vraiment besoin de le préciser?;)
Chapitre 1 : Paulie
« Reviens ici, sale vermine ! »
Courir, toujours courir…Paulie en avait maintenant l'habitude, mais ce n'était pas pour autant qu'il aimait ça.
Dans les bas quartiers de Water 7, c'était devenu chose courante, disaient les policiers, de poursuivre de petits voyous les poches remplies de bonbons. Petits larcins qui prenaient de l'ampleur avec les années, et les bonbons devenaient des victuailles, des boissons, des pièces détachées, de l'argent…
Paulie, du haut de ses quatorze ans, n'en était pas à son coup d'essai. Les bouteilles qui claquaient entre elles dans son sac, secouées par sa course n'étaient pourtant pas ce qui l'avait trahi – ça, il l'avait déjà fait. Le paquet de cigares de premier choix qu'il tenait bien serré dans sa main par contre, avait été une tentation trop forte.
Il les revoyait, ces rupins à l'air hautain, sortir du train des mers, endimanchés de leur haut de forme, dans leur costume sur mesure, cigare aux lèvres, débordant de cette assurance que Paulie admirait autant qu'il détestait. Et le cigare. Il n'aurait pas trouvé les mots pour l'expliquer, mais depuis déjà bien des années, il avait rêvé d'en glisser à son tour un dans sa bouche, aspirer la fumée comme s'il pouvait de la même façon aspirer le respect de ses pairs. Devenir l'homme, le vrai, le type plein aux as que l'on admire…le fumeur de cigare, quoi.
Ainsi n'avait-il pas hésité, et obéi spontanément à la pulsion qui le prit, quand il aperçut cet homme sortir un bel étui de sa poche…En une fraction de seconde, l'étui avait changé de main, mais le vol n'était pas passé inaperçu, car Paulie n'avait pas pris la peine d'être délicat…il fallait savoir prendre des risques, dans la vie !
Ainsi, le voilà qui se faufilait dans les ruelles étroites de la ville, aussi vite que lui permettaient ses jeunes jambes, deux policiers essoufflés à ses trousses.
Ceux-là, il ne les connaissait pas. Ce jour-là, il s'était un peu éloigné de son quartier et de sa zone de prédilection où il avait l'habitude de commettre quelques petits larcins. C'était aujourd'hui qu'il avait décidé d'élargir son territoire en se hasardant dans la zone marchande.
Ici, les ruelles étaient fréquentées, et il ne connaissait pas tous les raccourcis pour échapper à ses poursuivants, comme il le faisait chez lui, d'autant que les policiers qui tournaient à cet endroit semblaient d'une autre trempe que ceux à qui il avait affaire d'habitude. Oui, ceux-là étaient nettement plus endurants, décida Paulie en constatant que ses poursuivants gagnaient du terrain.
Sa course ralentie par les passants offusqués, mais trop surpris pour réagir, il sentit pour la première fois depuis longtemps sa gorge se nouer et la panique s'insinuer rapidement dans son estomac, une sensation froide et désagréable dont il se serait bien passé.
Pas de pont dans sa ligne de vue, mais il fallait bien qu'il traverse le canal, son instinct lui criait que s'il continuait à zigzaguer ainsi dans ces petites ruelles, il irait droit dans un cul-de-sac.
Un bref coup d'œil sur sa droite. Quelques Yagaras se promenaient tranquillement entre les étalages, leurs passagers occupés à faire leurs emplettes ne prenaient pas la peine de lever les yeux sur le jeune garçon qui courait à perdre haleine, perdu dans l'agitation ambiante de ce jour de marché.
L'éclair se fit brusquement dans son esprit…un homme venait tout juste de descendre de sa monture pour saluer l'une de ses connaissances sur la berge. Paulie ne prit pas la peine de ralentir et se jeta prestement sur le Yagara, d'où il manqua de tomber dans sa précipitation, et se raccrocha de justesse aux rennes.
« Désolé M'sieur, j'vous l'emprunte ! Allez toi ! Sur l'autre rive, vite ! »
L'animal sembla heureusement trouver la situation amusante, et se plia à l'ordre de son nouveau jeune cavalier.
Paulie ne fit pas grand cas des cris de l'homme qui venait de perdre son Yagara. Ce n'est pas comme s'il avait l'intention de le garder de toute façon, il n'avait pas de place chez lui…Les gens ici faisaient décidément beaucoup de bruit pour peu de choses.
L'espace de quelques secondes, il souffla, la panique momentanée transformée en adrénaline positive. Il se sentait fort à présent, plus rapide, plus libre…Il ne résista pas d'ailleurs à une bravade qu'il estimait bien méritée, et leva son majeur au policier qui s'était arrêté sur la berge, laissant un rire de soulagement et de fierté éclater dans sa gorge.
« Minute, morveux ! Tu vas où comme ça ? »
Evidemment. Le rire s'éteint aussitôt et un plomb lui retomba aussitôt sur l'estomac. Un seul policier. Un seul l'avait suivi jusque sur la berge où il avait subtilisé le Yagara. Dans sa course, il n'avait pas remarqué que le second avait disparu depuis déjà quelques minutes.
Il était là à présent, lui coupant la route au milieu du canal, sur sa propre monture. Pas bête, il avait prévu le coup, l'enflure !
Paulie tira sur les rennes pour faire bifurquer l'animal qui obtempéra sans discuter. C'était dans les canaux qu'il allait à présent devoir trouver une issue de sortie. Si la course était moins fatigante physiquement, Paulie n'avait qu'une envie, trouver enfin le moyen de semer ses poursuivants et mettre un terme à cette histoire, si possible sans se retrouver derrière les barreaux.
Il s'en était bien tiré jusqu'à présent, ce serait trop bête de se faire attraper maintenant !
Pendant qu'il progressait sur le canal, Paulie tentait de mettre au clair ses idées. Les policiers du coin connaissaient mieux ces canaux que lui, et, en s'enfonçant à travers la ville, il lui apparut que trouver un passage rapide pour rentrer dans son quartier sans être suivi allait être compliqué, voire impossible, plus il progressait vers la ville haute.
Il fallait être réactif. Une autre idée, vite…Les voix des habitants du quartier lui parvenaient en un brouhaha confus au dessus de sa tête, s'interpellant entre les fenêtres des bâtiments qui longeaient les canaux. Des escaliers de pierre, des fleurs aux fenêtres, des fils à linge…des échelles.
Paulie gara prestement son Yagara sur une berge étroite et sans penser une seconde à lâcher son butin, repris sa course à travers la plus proche ruelle.
L'échelle de secours sur la façade du vieux bâtiment qu'il venait d'atteindre allait peut-être bien lui sauver la mise. Il se risqua à l'escalade, en ayant pris soin de glisser l'étui à cigares à l'abri entre sa ceinture et son pantalon. Tout ça pour ça ? Ah ! Ils allaient bien voir, tiens !
Le jeune garçon déambulait à présent sur les toits bombés de la ville, sans prendre le temps de profiter de la vue imprenable sur l'immense cascade, ni sur les tuiles qui brillaient encore du sel déposé par la dernière Aqua Laguna. Si Paulie avait pris le temps de regarder, il aurait admis qu'il vivait dans une ville splendide, et qu'il avait probablement beaucoup de chance. C'était sans doute ce que beaucoup d'enfants dans le monde auraient pensé, en entendant parler de la fameuse ville d'eau.
Mais Paulie avait grandi dans des ruelles mal famées, dont les murs en mauvais état ne faisaient que se fissurer de plus en plus sous les assauts annuels de la vague meurtrière, alors il ne regardait plus. La vie ici, il connaissait, et c'était tout sauf un rêve.
Il y avait cru lui aussi, il avait rêvé. Il avait été là, le jour où le train des mers avait fait son voyage inaugural, et de ses yeux d'enfant il s'en souvenait encore, il n'avait jamais rien vu d'aussi beau, d'aussi extraordinaire.
Tous les gens présents ce jour-là avaient rêvé eux aussi. Ils avaient vu en cet engin unique, un moyen de sortir de l'isolement, voire de la misère dans laquelle la ville s'était ancrée.
Personne ne niait que le train apportait énormément à la ville, mais beaucoup pensaient aussi que son histoire avait quelque chose d'inachevé, de part l'ombre qui planait sur la disparition de ses créateurs, et de la réputation du fameux Tom, lui qui aurait aidé à sa façon, à l'avènement du plus terrible des pirates.
Malgré les efforts mis en œuvre, la ville avait du mal à renaître de ses cendres, et ce jour lugubre de la capture du plus grand charpentier de l'île, quelques mois plus tôt, semblait depuis avoir jeté le discrédit sur l'île ainsi que sur le métier même de charpentier.
Le tourisme se faisait plus timide, le commerce était à nouveau en baisse, et pour couronner le tout, la criminalité augmentait…
Paulie, perché sur un toit, s'arrêta l'espace de quelques secondes pour observer de loin le train des mers fendre les vagues pour se rendre à Blue Station, dans son sifflement caractéristique.
Un homme qui avait construit une telle merveille ne pouvait pas être un criminel…
Ce court répit, figé dans le temps et dans ce qui restait malgré tout un rêve et un espoir à ses yeux, ne dura pas. Paulie entendit bientôt le grognement de son poursuivant qui atteignait à son tour le sommet de l'échelle et du toit. Bon sang, ce flic-là n'avait pas volé ses galons se dit le blondinet, en se demandant jusqu'où ce pot de colle serait prêt à le suivre…
Il n'y avait pas mille façons de le savoir. Paulie avala sa salive, pris son élan, et sauta sur un autre toit. Il manqua de glisser à nouveau mais se stabilisa d'une main bien ancrée sur les tuiles. Pas le temps de réfléchir à ce qu'il faisait ni à l'absurdité de la situation –risquer sa vie sur les toits pour quelques cigares- il répéta l'opération plusieurs fois, tant que ses jambes avaient encore la force de le soutenir.
Ses acrobaties prirent fin d'elles mêmes quelques instants plus tard. Le dernier saut avait eu un impact douloureux sur sa jambe, et l'espace entre les bâtiments se faisait de plus en plus large à ses yeux.
Il regarda en bas. La ruelle grimpante et étroite qu'il surplombait était vide. Les murs tout autour étaient abîmés, des barreaux tordus indiquaient la présence de fenêtres vétustes, et la ruelle elle-même ressemblait à un débarras jonché de planches et de pièces métalliques en vrac.
Pas si différent de son quartier, pensa Paulie. C'était peut-être l'occasion de tourner enfin la situation à son avantage. Il vérifia que son butin était toujours bien à l'abri, puis fit sortir de son sac une corde qu'il glissa entre ses doigts. Il grimaça en jaugeant la hauteur. Il ne l'avait jamais fait d'aussi haut, mais après toute cette course folle, s'il y avait un jour où il fallait tenter le diable, c'était aujourd'hui.
Des bruits lourds résonnaient derrière lui, le bruit de solides chaussures claquant sur les toits. Allez, dernière chance, cette fois, ce serait la bonne.
Il prit une grande inspiration, un dernier élan, puis se jeta du toit, la corde qu'il tenait bien serrée dans ses mains se déployant adroitement pour s'arrimer aux barreaux de métal tordus . Après quelques mètres d'une chute forcée, la corde se raidit, elle avait bien tenu ! Paulie tenta de corriger légèrement sa trajectoire pour ne pas heurter le mur en face, et dans un petit vol plané, atterrit assez adroitement, jambes ployées, sur les pavés de la ruelle.
L'adrénaline et le soulagement auraient pu avoir raison de lui, et il se serait laissé aller à un cri de joie, si la vision qu'il avait accueilli en levant les yeux ne l'avait pas immédiatement figé sur place.
Juste là, en face de lui, se dressait un homme qui semblait être apparu de nulle part. Un grand homme pâle aux cheveux bleu foncé…Et à ses yeux écarquillés, Paulie n'aurait pu dire qui avait l'air le plus surpris des deux…
Le jeune garçon et l'homme se toisèrent l'espace de quelques secondes qui semblèrent durer une éternité.
Mais d'où pouvait sortir ce type? Paulie était sûr de n'avoir vu personne avant de sauter et c'était bien ce qu'il avait cherché, pouvoir se carapater à son aise sans le moindre témoin qui chercherait encore à l'en empêcher…Et celui-là, qu'allait-il faire, qu'allait-il dire ?
Mais de nouveau, la même voix persistante, venant cette fois du dessus, brisa le silence de mort qui s'était installé.
« Bon sang, arrêtez ce gamin ! »
A ces mots, Paulie se souvint soudainement où il était, ce qui se passait, et ce qu'il devait faire. Un coup de talon, et ses jambes reprirent leur course.
Las, aussitôt avait-il esquissé une nouvelle tentative de fuite qu'une poigne de fer, plus rapide que l'éclair se referma sur son avant-bras. L'homme avait lui aussi agi spontanément et les pieds bien ancrés dans le sol, il tenait à présent Paulie de sorte qu'il lui était cette fois impossible de s'enfuir.
L'étui à cigares était tombé à terre sous le choc. Paulie essaya en vain de tirer pour se libérer et lança un regard à la fois plein de haine et de désespoir à l'étranger. Quelque chose entre « Tu vas me lâcher, pauvre type ! », et « Je vous en prie, laissez-moi partir ! »
Sans qu'il n'ouvre la bouche, le regard de Paulie avait manifestement communiqué quelque chose, et l'étranger plissa les yeux comme s'il pouvait sonder le tumulte qui se faisait dans l'esprit du jeune garçon. Ses yeux se posèrent aussi sur l'étui à cigares, et les bouteilles qui dépassaient toujours du sac où elles avaient été jetées à la va-vite.
Il fit alors quelque chose qui désarçonna complètement Paulie. Il tourna la tête vers le policier sur le toit, et sans desserrer son emprise sur le bras de Paulie, parla d'une voix claire et forte, pour bien se faire entendre de son interlocuteur.
« Ce petit vaurien a encore fait des siennes sur le marché, n'est-ce pas Monsieur l'agent !? Navré qu'il vous ait fait courir autant, il aura droit à une bonne correction!
- Vous connaissez ce gamin ?
- Oui, c'est mon jeune cousin, il est vraiment intenable…mais si vous le voulez, je prends la responsabilité des bêtises qu'il a pu faire aujourd'hui, c'est bien mon rôle après tout. »
Quoi ! Paulie en resta muet de stupéfaction et en arrêta même de tirer pour tenter de s'échapper…Mais qu'est ce qu'il lui prenait à ce type, il ne l'avait seulement jamais vu avant !
L'homme tourna à nouveau son regard vers lui, une expression sévère et déterminée qui semblait intimer à l'adolescent de se taire, puis il lui souffla un « Chuuuut » discret mais bien distinct.
Complètement perdu, mais en même temps étrangement fasciné par la tournure que prenaient les choses, Paulie se mordit la lèvre, et attendit la suite.
Pendant que l'étranger débattait avec le policier pour tourner la situation à son avantage, Paulie l'observa. Ses bras musclés étaient couverts de larges tatouages aux formes indéfinies, sa taille était ornée d'une ceinture à outils, et il portait en bandoulière un large sac duquel dépassaient quelques planches. Un charpentier. Alors c'était peut-être pour ça qu'il s'était retrouvé dans le débarras qu'était devenue cette ruelle, pour chercher sans doute quelques pièces intéressantes à réutiliser. Ce n'était finalement pas si rare, avec les temps qui couraient.
« - Laissez-le partir cette fois, et vous avez ma parole que vous ne le reverrez plus chaparder au marché .
- Une parole c'est bien joli, rétorqua le policier, dont la voix commençait à s'essouffler, mais un vol reste un vol ! »
L'homme aux cheveux indigo se baissa alors pour ramasser le bel étui à cigares, et Paulie ne put réprimer un mouvement défensif qui ne passa pas inaperçu.
Après un nouveau coup d'œil aux bouteilles, du Gin de premier prix, l'homme reprit :
« -Je vais payer les bouteilles. Je connais cette marque…60 berries les deux, si je ne m'abuse. Quant aux cigares, je vous les restitue, si vous ne voyez pas d'inconvénient à les rendre à leur propriétaire. »
Son interlocuteur ne put réprimer un rire moqueur.
« Voyez-vous ça ! Le temps que je descende de ce toit pour les récupérer, votre petit monstre aura tôt fait de filer ! »
L'étranger se tourna à nouveau vers Paulie et lui murmura : « Reste là et joue le jeu, je vais régler ça. »
Paulie lui lança un regard soupçonneux, mais ne tenta pas de s'enfuir lorsque son bras fut lâché. Il se surprit lui-même de sa docilité.
L'homme sortit de sa poche une petite bourse de laquelle il retira quelques billets, qu'il plaça ensuite soigneusement dans l'étui à cigares.
« Prête-moi ta corde, veux-tu ? » Dit-il à Paulie
L'adolescent obtempéra, trop curieux pour réagir autrement. L'homme glissa l'étui dans un morceau de tissu qu'il noua solidement à l'extrémité de la corde. Paulie remarqua avec quelle dextérité il avait opéré, les divers nœuds réalisés en un instant avaient emprisonné l'étui de sorte qu'il n'aurait pu glisser, quelque fut sa position dans le sac.
Le charpentier se saisit alors de la corde en son milieu, et la fit tournoyer au dessus de sa tête l'espace de quelques secondes. Ses yeux perçants semblaient juger de la distance à parcourir entre le sol et le haut du toit.
Soudain, en un mouvement du poignet rapide et précis, il envoya la corde d'un coup sec vers son destinataire.
« Attention, attrapez ! »
Le policier éberlué eut néanmoins le réflexe de tendre les mains au bon moment en voyant l'objet arriver sur lui.
D'en bas, Paulie le vit tirer sur les nœuds d'un air narquois, avant de grimacer au moment où l'étui à cigares qu'il était si fier d'avoir subtilisé, fut libéré de son carcan de toile et de corde.
L'agent de l'ordre ouvrit l'objet, et hocha la tête.
« Bon, je laisse courir pour cette fois, mais je vous préviens, si jamais je revois ce sale gamin faire à nouveau les poches des braves gens au marché, ce sera la prison ! Et je peux vous assurer que sa libération ne vous coûtera pas que 60 berries ! »
Il observa alors la corde dans sa main, semblant se demander s'il pouvait lui aussi, l'utiliser pour descendre, avant de finalement la lâcher dans un mouvement de frustration et de tourner les talons. Une échelle sera nettement plus sûre.
Le temps que son esprit imprime les évènements improbables qui venaient de se dérouler devant ses yeux, Paulie explosa.
« -Mais qu'est-ce qui vous a pris ? Je vous ai rien demandé d'abord, je m'en serai très bien sorti sans vous !
- Peut-être bien…jusqu'à ton prochain chapardage, en tout cas.
- Et alors, c'est pas votre problème ! Vous croyez que parce que vous m'avez sauvé la mise ce coup-ci, je vais rentrer dans le rang ? Vous croyez quoi ? J'ai pas de fric, moi ! Faut bien que je vole des trucs pour vivre ! »
Le charpentier esquissa un sourire.
« Pour vivre ? De l'alcool et des cigares ? »
Paulie se sentit rougir.
« -De toute façon, vous pouvez pas comprendre, ça sert à rien que j'vous explique. Je sais même pas qui vous êtes.
-Tu as raison, j'en oublierai presque les bonnes manières. Je m'appelle Iceburg, et je pense au contraire que toi et moi pouvons avoir des choses à nous dire. »
Voilà pour ce premier chapitre! Je doute qu'il y en ait beaucoup, mais mon imagination peut frapper quand je l'attend le moins!;) Vos avis sont évidemment les bienvenus!
