L'innocence d'une lettre d'enfant
Resumé : Après avoir lu Une lettre d'enfance d'Orlina, ma muse pour cette histoire, j'ai essayé de continuer son OS (où un Drago de six ans envoie une lettre à un inconnu),à ma manière, mais avant, voici un petit prologue pour vous situer. Les lettres arriverons dès le chapitre 2.
Disclaimer : Comme vous le savez, ce n'est pas à moi mais au grand maître Rowling... snif!
L'innocence d'une lettre d'enfant
Chapitre I : Prologue
31 octobre 1981
Il était deux heures du matin, la nuit était froide.
Une jeune femme transplana et entra avec précipitation dans la chambre de ces enfants. Elle s'autorisa à soupirer de soulagement, constatant qu'ils étaient sains et saufs, profondément endormis, ignorant tout de ce qu'il se passait à l'extérieur du cocon protecteur de leur chambre. Elle s'approcha du petit lit de son fils, âgé de trois ans et lui caressa affectueusement les cheveux dans un geste tendre. La jeune mère, sentit son cœur se resserrer dans sa poitrine, en le voyant si paisible. Puis elle se rapprocha sur la pointe des pieds du berceau où dormait sa fille d'à peine un an et déposa un léger baiser sur son front, en retenant ses larmes.
Essayant de reprendre son calme, elle sortit silencieusement de la chambre et inspira profondément pour se redonner contenance et elle descendit les escaliers, de la manière la plus tranquille qu'il lui était possible d'adopter. Elle se retrouva nez à nez avec la baby-sitter qu'elle avait engagée entrain de monter les mêmes marches, le regard menaçant, tenant fermement sa baguette, prête à l'utiliser.
- C'est vous, soupira la baby-sitter avec soulagement. J'avais donc bien entendu du bruit.
- Oui, sourit la femme. Je suis heureuse de vous voir aussi… méfiante.
- Avec l'ascension de vous-savez-qui… commença la baby-sitter… je… je préfère…
- Rester sur vos gardes, devina la femme.
- Oui, souffla la baby-sitter en baissant les yeux.
- Merci, répondit la jeune femme dans un murmure.
La baby-sitter croisa le regard emplit de gratitude de la femme et esquissa un semblant de sourire. Subitement, la jeune femme attrapa quelques gallions et les tendit à la baby-sitter, en la remerciant, tentant de la faire partir au plus vite.
Lorsque enfin, elle referma la porte, elle se précipita dans sa propre chambre et se hâta de faire sa valise avec quelques affaires. Elle croisa ce qu'elle savait être son reflet à travers le grand miroir de sa chambre et s'y arrêta un instant, détaillant du regard son visage fatigué, ses traits tirés, son regard vide. Comment avait-elle pu changer à ce point ? Elle-même avait du mal à se reconnaître. Son regard dévia en direction de la photo qui était accrochée sur le haut du miroir. Elle observa son image dans sa longue robe blanche se lover amoureusement dans les bras d'un jeune homme au sourie espiègle. Elle ferma les yeux un instant, se rappelant douloureusement que tout ceci n'était désormais plus qu'un souvenir. Doucement, elle releva la longue manche noire de sa cape et observa avec interrogation l'hideuse marque qui y reposait. Comment un simple tatouage avait pu lui faire perdre la joie de vivre qui la caractérisait auparavant ? Comment une minuscule marque avait pu lui prendre sa vie ? Malgré elle, elle enfonça ses ongles dans la chair pâle de son bras, tentant désespérement de l'arracher... ne s'arrêtant que lorsque le sang se mit à perler de la plaie, constatant qu'elle ne pourrait jamais s'en débarrasser, qu'elle porterait à jamais les blessures que lui avait infligé cette simple marque. Elle se saisit de la photo et caressa du bout des doigts l'image de son époux.
- Plus jamais ça… murmura-t-elle, sentant les larmes lui remonter aux yeux.
Décidant de reprendre ses esprits et d'achever ce qu'elle avait commencé, la jeune femme cacha la photo dans la poche de sa cape, se saisit de sa baguette pour soulever sa valise et entra dans la chambre de ses enfants. Elle se rapprocha du lit de son fils et s'assit à ses côtés.
- Réveille toi, mon cœur, chuchota-t-elle à l'oreille de son fils.
Le petit garçon battit doucement des paupières, étouffant un bâillement et se frotta les yeux avec un air ensommeillé.
- Maman a une surprise pour toi, murmura la jeune femme. Toi, ta petite sœur et moi, on part en vacances.
- Papa ne vient pas avec nous ? Demanda le petit garçon en se redressant brusquement.
- Non mon cœur, murmura-t-elle d'une voix tremblante. Papa ne viendra pas.
- Pourquoi ?
- Parce que papa a du partir.
- Où ça ?
- Il est avec les anges maintenant.
- Avec grand-père ?
- Oui, avec grand père, répéta-t-elle d'une voix tremblante.
- Pourquoi il ne nous a pas emmené avec ? On a été méchant ?
- Non, mon cœur, aucun de nous trois n'avons été méchant. Ton papa… a du partir, mais il restera toujours là, dit-elle en touchant l'endroit où se trouvait le cœur de son fils. Même si tu ne le vois pas, quand il te manquera, ferme les yeux, tu le sentiras tout près de toi. Et si tu fermes les yeux assez fort, tu le sentiras peut-être te faire un bisou dans les cheveux.
Elle vit les yeux de son fils s'humidifier et la jeune femme le serra dans ses bras.
- Je te promets que je resterais avec vous, murmura sa mère au creux de l'oreille du petit garçon. Je ne laisserai personne me séparer de vous.
- Tu promets ? Demanda le petit garçon, le visage caché dans les cheveux noirs de sa mère.
- Je te le promets.
- Alors moi, je te promets de toujours m'occuper de pitite sœur.
La jeune femme esquissa un sourire triste et déposa un baiser sur le front de son fils.
- Je sais mon cœur. Tu es le meilleur grand frère du monde. Allez viens, on va la chercher.
- J'aurai le droit de la porter ? Demanda le petit garçon en se levant.
- Pas tout de suite… mais dès qu'on sera arrivé, tu auras le droit la porter jusqu'à son lit.
- D'accord.
La jeune femme se releva avec douceur et déposa une cape de voyage autour des épaules de son fils avant de prendre dans ses bras sa fille, profondément endormie, qu'elle couvrit à son tour. Après un dernier regard amer sur la sombre pièce, elle disparut dans un battement de paupière pour cacher ses enfants.
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