Kelediel, bien que natif de Valenwood, a passé ses jeunes années en Bordeciel, loin de ses terres natales. Le Bosmer ne dénature pas particulièrement vis a vis de ses congénères, si ce n'est qu'il est un peu plus grand que la moyenne. Ses longs cheveux tombent généralement sur ses épaules, lorsqu'il ne les attache pas. Une partie de son visage est grimée au quotidien, des tatouages tribaux qui lui donnent un charme indigène tout particulier…

Mais Kelediel est loin des bois et de la vie de chasseur. S'il est arrivé a Bordeciel pour ça dans un premier temps, il se plaît beaucoup plus dans une vie citadine… Dans la débauche de Faillaise. Il lui arrive néanmoins de retourner dans les bois et les montagnes quelques fois par mois, a la recherche d'un peu d'air pur et de tranquillité…

Chapitre I :

Bosmer pernicieux

Allez, Ingurd… Tu as tout ce que tu voulais. Tu ne pourras pas l'avoir plus frais.

La jeune femme observa un moment le Bosmer, non sans s'arrêter sur sa tenue de route… Plus typique que ces vêtements du quotidien. Typique, c'est le mot… ou mieux, traditionnelle. Les nordiques aiment les traditions.

Je vais admettre que tu as raison… Mais ces plantes et ces fleurs me serviront pour trois ou quatre potions maximums, d'une valeur de… 250 pièces d'or chacunes. Tu imagines bien que ce n'est pas le prix que je vais débourser pour les ingrédients.

Kelediel fronça les sourcils, visiblement mécontent d'entendre que son prix ne convenait pas. Ceci étant, il suit les lèvres de la nordique s'étirer alors qu'elle retire ses gants.

On peut s'arranger, n'est ce pas, Kelediel ? Je sais que l'or n'est pas ce qui te motive le plus.

Tout son esprit se mobilise alors pour le retenir de faire n'importe quoi. Il a passé beaucoup de temps dans les bois pour lui ramener ces plantes, et le Bosmer a vraiment besoin d'argent. Il va pour hocher négativement la tête, mais Ingun le coupe sèchement.

Tu vas me laisser ces plantes, et moi je ne dirai pas a Maul de te casser les dents. C'est un bon prix, tu ne crois pas ?

Son sourire se fait encore un peu plus grand alors qu'elle se lève en prenant ses affaires, ainsi que les composants alchimiques. Alors que Kelediel va pour se lever, elle pose une main sur son épaule pour le faire se rasseoir, se glissant dans son dos. Ses longs doigts glissent sur la poitrine de l'elfe des Bois, lentement…

Marché conclu. Je m'en doutais. Une bourse tombe finalement sur la table, par dessus l'épaule de Kelediel. Soixante dix pièces. C'est déjà très bien… Puis, je saurai te trouver si le manoir est vide un soir et que mon lit est trop froid.

C'est nettement moins que ce qu'il voulait, mais la promesse éventuelle d'une nuit dans le manoir Rincenoir, surtout avec Ingun. Quoi qu'il en soit, la voilà qui quitte l'auberge pour le laisser sur le carreau. Le pire dans l'histoire, c'est que la richissime alchimiste en devenir a même réussie a lui gratter deux pièces.

Salope.

Une main plus bourrue lui frappe l'épaule, alors que la tignasse rousse de Brynjolf passe a côté de lui.

Ne parle pas si fort, l'ami. Tu ne veux pas avoir des problèmes avec eux. D'ailleurs…

En passant, il arrache d'un geste brusque le collier que le Bosmer arborait. La porte de l'auberge s'ouvre au même moment.

Tandis que des bottes métalliques claquent le sol, Brynjolf introduit d'un geste vif comme l'éclair l'amulette de Talos dans un tonneau pleins de déchets.

Les trois soldats qui rentrent sont des Hauts-Elfes, des Aldmers du Thalmor… Toujours a la recherche de pratiquant du culte de Thalos, de pactisant de cet Ulfrif Sombrage, ou simplement d'une bonne personne a martyriser. Ce ne sont pas vraiment les trois soldats qui captent l'attention de Kelediel, même s'il est soulagé du geste de son ami voleur… Mais plutôt la meneuse du groupe. Encapuchonnée, ses yeux dardent uns a uns les habitués présents. Sa tenue de mage en impose, mais elle fait rapidement volte face.

Un simple geste de la main pour que ses soldats la suivent, puis l'auberge retrouve tout son calme.

Ne te promène pas avec ces choses là autour du cou, imbécile. Le nordique soupire en se rapprochant de l'Elfe des Bois. Mercer Frey a décidé que tu pouvais revenir dans la Souricière. On a du boulot pour toi.

Kelediel hoche néanmoins négativement la tête avant de rire un peu. Sans déconner ? Qui l'eut cru. Ce serait peut être parce que les Sombrages ont coupés la tête a Mallory ? Qui sait.

Le sarcasme semble bien mal passé, mais Brynjolf s'éloigne en haussant les épaules. Le message était passé, le voleur disparaissant dans la nuit en quittant l'auberge. Les yeux de Kelediel se posent alors sur la deuxième membre de la guilde présente… Mais s'en détourne rapidement. La voix du Nordique raisonne encore dehors. On t'attend dehors, Kelediel !

Qu'est ce qu'il pouvait encore raconter ? Encore des ennuis ? Il n'avait rien volé a personne, dernièrement… Si ce n'est la bague que cet imbécile d'Aerin voulait offrir a la Lionne. Hésitant et sur ses gardes, le Bosmer sort de l'auberge discrètement.

Le manoir est vide, mon lit est bel et bien froid.

Alors qu'il ne voyait que le sourire de la nordique, il était déjà prêt a l'incendier pour les pièces manquantes… Mais le message derrière ses paroles suffit amplement a lui faire oublier que la somme n'était pas correcte. L'elfe des Bois sourit en coin, se rapprochant de la jeune femme pour lui ceinturer les hanches… Mais la nordique le gifle rapidement, avant de lui attraper la nuque. Kelediel est peut être grand pour sa race, mais Ingun le regarde facilement dans les yeux.

Tu ne veux pas qu'on s'y mette en pleine rue, peut être ? Je te rappel qui je suis, ou que les hommes de ma mère ont des yeux partout ? Imbécile de Bosmer. Essaie de réfléchir un peu. Irrigue ton cerveau, pour changer, pas que le reste.

Bien heureusement pour Kelediel, le discours fut tout a fait différent une fois a l'abri derrière les épais murs du manoir. Le Bosmer pourrait presque avoir honte de n'être que le jouet d'Ingun, mais… Vraiment. Il y a bien pire comme situation.

Son bassin roule intensément avec celui de la jeune femme, ses lèvres clouées au siennes dans des baisers brûlants. Ses mains caressent toutes les chaires qui lui sont offertes alors qu'il ne se privera pas de savourer pleinement ses ébats en restant en elle.

L'épaisse fourrure du lit luxueux sur le torse, les quelques rayons de soleil viennent réveiller le très matinal Bosmer. La nordique, allongée a ses côtés, vient lui mordiller l'oreille un moment avant de passer sur lui.

Son bassin se met a onduler lentement alors qu'elle se courbe sur lui.

Prends tes affaires et vire de là. Si ma mère t'attrape, tu n'auras plus l'occasion de profiter d'une nuit de ce genre de si tôt. Ce serait dommage pour toi. Et pour moi. Elle conclut avec un intense baiser avant de se tourner en emportant la fourrure avec elle.

Soit mignon… avant de sortir, allume le feu dans la salle de bain. Je veux une eau bien chaude pour mon bain, compris ?

La, elle pouvait se gratter. Une fois ses affaires récupérées, Kelediel s'étire mollement … pas question d'oublier quoi que ce soit de sa dernière nuit. Mais le Bosmer n'est pas réputé que pour son côté pernicieux. Sa malchance légendaire se manifeste de plus belle quand la porte d'entrée s'ouvre et que la voix de Maven, la mère d'Ingun, raisonne dans le hall. Depuis le balcon du premier étage, l'elfe fait un bond agile sur une rambarde un peu plus pour rouler tout en souplesse au sol et rapidement déguerpir. Celle qui souffrira le plus de la situation, c'est sûrement Ingun, qui revient des cuisines en appelant Kelediel … tout en tombant sur sa génitrice.

Chapitre II :

Une mère en colère

Éreinté par sa courte nuit mais aussi par ses péripéties des derniers jours, Kelediel s'était accordé sa journée… Sur le petit port de Faillaise, sous le soleil tiède de cette journée de printemps, le Bosmer contemple l'eau en fermant les yeux.

Ah, mais bien sûr ! La malchance, presque oubliée. Il sentit comme une ombre sur son visage.

Vous avez pas l'impression de faire … oh !

Le flanneur sursaute alors qu'il reconnaît le visage de Maven Roncenoir, ainsi que celui de quelques gardes. Visiblement, Ingun en a beaucoup raconté.