Une jeune fille blonde entra dans l'impressionnant bâtiment du FBI, une feuille à la main. Elle monta de nombreux étages et se retrouva face à une porte. Elle inspira profondément et toqua. On lui ordonna d'entrer, ce qu'elle fit. Elle se retrouva face à une femme, blonde elle aussi, mais dont les traits été durcis par l'âge.
« Bonjour mademoiselle Amber.
- Bonjour agent Strauss.
- Asseyez-vous je vous en prie.
- Merci. Comme je vous le disais au téléphone, j'aimerais un poste chez vous.
- J'ai vu vos résultats, ils sont très impressionnants, mais vous êtes bien jeune pour vous intéresser à un tel métier.
- Je sais, mais depuis quelques années, c'est vraiment ce que je veux faire.
- Depuis que votre père a été arrêté.
- Aussi paradoxal que ça puisse paraître, oui.
- Je comprends en un sens. Ecoutez, je ne peux pas vous promettre un poste définitif, mais je peux demander à l'agent Hotchner de vous prendre dans son équipe. Il manque un membre. On va faire un essai de cinq missions : s'il est convaincu de vos capacités, alors je vous proposerai un poste.
- Bien madame.
- Je vous laisse aller voir l'équipe. »
L'agent du FBI lui donna un papier où était indiqué l'étage, et quelques renseignements supplémentaires. Elle lui donna également une enveloppe à remettre à l'agent Hotchner. La jeune fille se leva, remercia l'aînée, et descendit à l'étage indiqué. Elle trouva toute l'équipe dans la salle de repos, en train de prendre un café. Dès qu'Hotch l'aperçut, il sourit, se leva et la dirigea vers son bureau, sous l'œil scrutateur de son équipe.
« Elyon, qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je viens de finir mes études, et je voulais savoir s'il y avait un poste pour moi au FBI. Je suis allée voir l'agent Strauss qui m'a dit de venir dans cette équipe. Elle m'a aussi donné ça, dit-elle en lui tendant l'enveloppe, ainsi que son CV.
- Ravi de t'accueillir. Je vais te présenter le reste de l'équipe.
- D'accord. »
La jeune fille suivit son nouveau patron et retourna dans la salle de détente.
« Excusez-moi, je vous présente mademoiselle Amber. Elle travaillera avec nous sur cinq enquêtes, et si elle se débrouille bien, elle intégrera l'équipe.
- Mais enfin Hotch, c'est de la folie, répliqua Morgan. Cette gamine ne bosse même pas au FBI, c'est même pas un agent.
- De toute façon, nous n'avons pas le choix, c'est Strauss qui nous l'impose, répondit David, qui avait vu l'enveloppe avec l'écriture manuscrite de la chef.
- Oui. Et je suis très heureux de l'avoir parmi nous, trancha Hotch avec un regard noir pour le métis.
- Moi aussi, sourit David. »
Le vieil Italien se leva et alla donner une accolade amicale à la jeune femme. Ils commencèrent à discuter et Derek comprit qu'ils se connaissaient depuis quelques temps.
« Je peux savoir qui est cette fille ? demanda Derek, suspicieux.
- Ecoute Derek, ce n'est pas à moi de te faire son portrait, si tu veux apprendre à la connaître, tu n'as qu'à aller lui parler.
- Hum. »
Derek haussa un sourcil. Il venait de perdre Emily, qui était repartie pour Londres, mais il doutait que l'équipe soit prête à accueillir un nouveau membre. JJ entendit son téléphone sonner puis se leva.
« On a une nouvelle affaire. La police de Denver nous a appelé ce matin, elle aurait un tueur en série sur les bras.
- Qu'est-ce qui les fait penser ça ? demanda Morgan.
- Ils ont trouvé les corps de trois adolescents. Tous étaient portés disparus. Selon le légiste, les morts surviennent tous les 14 du mois.
- Et on est le 13, grogna Hotch.
- Oui. Ils ont besoin d'aide, surtout qu'un autre adolescent correspondant au profil de la victimologie vient d'être porté disparu.
- Ok, décollage dans trente minutes, conclut Hotch. »
Après une demi-heure pendant laquelle chacun se prépara, tous se retrouvèrent dans le jet. Elyon s'était assise sur un des sièges où on ne pouvait se placer à ses côtés. Elle était ainsi sûre d'être seule. Elle avait, plus ou moins en face d'elle, le docteur Reid assit sur son canapé, et sur les sièges à quatre se trouvaient Morgan, JJ, Hotch et Rossi.
« Bon, on va commencer le profil, déclara Hotch.
- Alors tout d'abord les victimes. Elles sont toutes brunes, et de plus en plus âgés. Le premier avait 16 ans, le second 19, le troisième 21 et le dernier 23. Tous ces jeunes hommes sont légèrement reclus de la société.
- Qu'est-ce que vous entendez par reclus ? demanda Elyon.
- Ils n'avaient pas de compte sur les réseaux sociaux, leurs rares amis ont précisé à la police que les victimes sortaient peu, ce genre de choses.
- Bien.
- Qu'est-ce que tu penses de notre suspect ? lui demanda Morgan.
- Je pense que c'est un homosexuel refoulé qui recherche son homme idéal. Chaque fois qu'il trouve un homme, il l'enlève, mais dès que celui-ci ne lui convient plus, il l'élimine pour en trouver un autre.
- Hum, pas mal.
- C'est même juste, continua Spencer. Le mode opératoire est toujours le même. Les victimes sont kidnappées, emmenées dans un lieu gardé secret. Là, notre suspect les drogue et les viole à plusieurs reprises. Ensuite, il a un déclic et décide de les tuer pour passer à une victime qui rentrera mieux dans ses critères donc un homme plus vieux.
- Exactement.
- Il aime asseoir sa domination sur les hommes, vu les marques aux poignets et aux chevilles, il devait les attacher. Je pense qu'il est frustré car son travail n'est pas un poste à responsabilités.
- Oui. Il doit avoir environ la trentaine, blanc. Il serait étonnant de le voir marié et père de famille, continua David.
- Un tel besoin de rencontrer quelqu'un d'idéal ne doit p as être sa priorité à lui, il doit vouloir contenter une autre personne, proposa JJ.
- Un parent intransigeant ? demanda Spencer.
- Oui, je dirai la mère, un père n'a pas vraiment ce genre de préoccupations pour son enfant. Le suspect doit vivre seul avec elle, affirma la nouvelle.
- Ca se tient, dit Hotch.
- Je pense qu'on a dit tout ce qu'on pouvait sur cet homme, conclut Morgan. Parlons un peu de vous maintenant, dit-il en regardant Elyon.
- Je ne vous conseille pas ce terrain-là, agent Morgan.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne tiens pas à déballer ma vie privée à des gens qui sont des inconnus pour moi. Tout comme vous, vous ne me dévoileriez pas votre passé comme ça.
- Mais...
- N'insistez pas. »
La voix avait été polie, mais ferme. Elyon n'avait pas envie de discuter de son passé. Alors Morgan se contenta d'envoyer un sms à Garcia en lui demandant de faire des recherches sur la jeune agent. Garcia avait déjà son attention concentrée sur les victimes, et Morgan lui avait envoyé un message plutôt que lui passer un coup de fil pour lui signifier que ce n'était pas urgent. L'informaticienne avait répondu qu'elle le ferait dès qu'elle aurait cinq minutes. Elyon s'était plongée dans la lecture d'un livre, ce que Spencer avait tout de suite remarqué. Il alla se faire un café et en profita pour rester debout derrière sa collègue pour lire en même temps qu'elle. La nouvelle, sentant une présence dans son dos, se retourna et haussa un sourcil.
« Désolé, je ne voulais pas vous déranger.
- Il n'y a pas de mal. »
Elle lui sourit amicalement et il se détendit. Ils s'étaient jurés de ne jamais se profiler entre eux, mais ils ne la connaissaient pas. Ils arrivèrent rapidement et descendirent du jet pour aller dans les bureaux, tandis que Morgan et Rossi allaient sur le lieu de découverte des corps, et que JJ et Aaron allaient sur les lieux de l'enlèvement. Elyon et Spencer restèrent au poste pour appeler Garcia et voir si elle avait du nouveau. Ils apprirent qu'elle n'avait rien, et pour gagner du temps, ils se rendirent à la morgue. Le légiste les reçu avec beaucoup d'attention. La jolie blonde semblait la cible de ses attentions, et Spencer le prit mal : après tout ils étaient ici pour travailler. Dès qu'ils furent seuls pour voir les corps tandis que le légiste s'éloigner pour s'occuper d'autres morts, Spencer lui lança un regard noir tandis qu'elle feuilletait le rapport.
« Vous voulez le consulter avec moi ? demanda-t-elle.
- Non.
- Alors pourquoi me lancer un tel regard ?
- Vous ne me voyez même pas !
- Détrompez-vous.
- Nous sommes en mission !
- Est-ce que j'ai fait quoi que ce soit pour attiser son désir ?
- ...non.
- Alors vous n'avez rien à me reprocher ?
- Exact...
- Parfait. »
Elle leva le nez de ses feuilles et le regarda durement. Elle replongea ensuite dans les papiers et fronça les sourcils.
