Titre : Le pouvoir d'une feuille de papier
Auteur : L'insomnie des étoiles (moi)
Disclaimer : Ils ne m'appartiennent pas !
Personnages : Dean et Sam ; John cité
Spoilers : épisode 1.16 "Shadow"
Rating : PG 13
Résumé : "As-tu déjà eu peur ? " demanda Dean à son frère.
Notes de l'auteur : Je ne connais pas beaucoup le système scolaire américain donc désolée pour les erreurs ; je serai ravie de les corriger.
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-- Dean je vais chercher à manger, tu veux quelque-chose ? demanda Sam à travers la porte de la salle de bain.
-- Des frites, un double cheese et un grand café, répondit son frère. Sam acquiesça et regarda dans son sac à la recherche de son porte-feuilles. Au bout de 10 minutes, il renonça.
-- Je te prends de l'argent !
-- Quoi ? Fais ce que tu veux mais laisse-moi prendre ma douche ! rétorqua Dean. Sam rigola doucement. Les deux frères faisaient une pause de quelques jours dans la ville de Shenendewa. Faire une pause n'était pas le terme exacte: leur rencontre avec le Deava avait été violente. Extrêmement violente. Sam avait eu des entailles profondes sur le torse et dans le dos. Dean, 3 balafres sur le visage et de multiples plaies sur le ventre. Les blessures mettraient longtemps à cicatriser. Un temps que Sam et Dean n'avait pas. Ils devaient se remettre en route, continuer la chasse aux démons jusqu'à leur rencontre, peut-être finale avec le démon qui avait tué leur mère. Depuis leur confrontation avec le Deava, Sam était plus impatient que jamais. Aussi, fait extraordinaire, c'était lui qui avait protesté quand son frère avait décidé, c'était vraiment le monde à l'envers, qu'ils feraient une pause de 4 jours dans une petite ville perdue. Fouillant dans la poche du blouson de son frère, Sam prit un billet de 20 $. Pris d'un soudain accès de curiosité, il fouilla discrètement dans le porte-monnaie. Cartes de crédit, quelques pièces, une photo de lui, son père et son frère... Rien d'extraordinaire. Sam soupira doucement, d'un air coupable. Il ne savait pas ce qui lui avait pris. Alors qu'il repliait le porte-feuilles, il remarqua une feuille de papier vert cachée dans la doublure. Intrigué, il la sortit, la déplia. Et sentit son coeur s'arrêter. Il se laissa tomber sur le lit, le dîner complètement oublié. Des résultats de SATs. Datant de 1997 ; Dean avait 18 ans. Sam ne savait même pas qu'il les avait passés. Il pensait que son frère avait arrêté le lycée 1 an avant le diplôme. A cette époque, John avait demandé à son aîné de l'aider à plein temps dans la chasse. Entre ça et le lycée, le choix avait été facile. Enfin, c'était ce que Sam croyait. Dean adorait plus que tout la chasse aux monstres. Son travail scolaire avait toujours été secondaire : Sam ne l'avait jamais vu faire ses devoirs, ni même étudier pour les examens de fin d'année. Il pensait que Dean s'en moquait. Apparemment, il se trompait. Pour la seconde fois de la soirée, Sam tressaillit d'étonnement. Son frère avait obtenu 1540. C'était mieux que Sam ; c'était mieux que 99 des étudiants. Ce résultat lui aurait permis de rentrer dans les meilleures universités du pays sans débourser un centime. Sam resta ainsi prostré sur son lit. Il ne leva même pas la tête quand son frère sortit de la salle de bain, suivi par un nuage de vapeur. Voyant son petit frère, ses sourcils se froncèrent d'un air inquiet.
-- Sam...? dit-il. Ce dernier ne réagit pas. Ses mains tenaient ... "Et merde", songea Dean. Son frère leva la tête. Des larmes brillaient dans ses yeux. Larmes de rage ou de tristesse, Dean n'aurait su le dire. Le visage de Sam était impassible, excepté pour un léger tremblement qui agitait ses muscles.
-- Pourquoi ? demanda enfin Sam. Dean soupira d'un air fatigué. Il ne voulait pas avoir cette conversation. Il s'assit lourdement sur le lit et regarda son frère droit dans les yeux.
-- Pourquoi quoi ? rétorqua-t-il enfin. Sam ne sut que répondre. Les questions se bousculaient dans sa tête. et bientôt, elles fusèrent.
-- Comment ? demanda-t-il. Comment as-tu continué le lycée ? Quand as-tu eu ton diplôme ? Pourquoi n'as-tu pas fait d'études ? Pourquoi es-tu resté ? Papa est-il au courant ? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Pourquoi ? termina le jeune homme. Maintenant, il était furieux. Dean sourit.
-- Ça fait beaucoup de questions, petit, dit-il gentiment. Son calme énerva d'autant plus Sam.
-- Dean ! s'exclama-t-il en poussant son frère d'un coup de poing dans l'épaule.
-- Ok, ok, fit Dean. On va parler. Mais d'abord, on mange. Alors que Sam ouvrait la bouche pour protester, son ventre gargouilla. Dean ne put s'empêcher de sourire.
Une demi-heure plus tard, les deux frères étaient attablés devant des plats chinois à emporter. Les deux hommes étaient silencieux, profitant de ce moment pour détendre leurs muscles toujours douloureux. Sam observait son grand-frère. D'habitude, c'était lui qui faisait la conversation. Il ne pouvait réfréner l'impatience qui montait en lui. Il voulait que Dean lui parle. Et en même temps, il avait peur. Un présentiment lui disait qu'il n'allait pas aimer ce qu'il allait entendre. Les deux hommes terminèrent de manger. Sam lança un regard à son frère. Il s'assit sur le lit contre le mur et croisa les jambes devant lui. Dean resta assis à la petite table de l'hôtel, tête baissée. Alors que Sam ouvrait la bouche, il parla.
-- L'année où j'ai eu 16 ans, la chasse aux démons est devenue vraiment intense. Dean leva la tête et se tourna vers Sam. Tu te souviens peut-être du Vendeur de ténèbres qui nous as attaqués à Noël quand tu étais en 5ème ? Sam acquiesça.
-- La nuit même, continua Dean, c'est un esprit malveillant qui a terrorisé la ville. Nouveau hochement de tête de son petit frère.
-- Toi et papa, vous l'avez détruit, non ? dit-t-il.
-- Exact. Ce que tu ignores peut-être, c'est qu'après ça les attaques de monstres sont devenues extrêmement fréquentes. La journée ils attaquaient les bus, les écoles, les commerces. La nuit, des voitures et des habitations.
-- Je l'ignorais, dit Sam. Bien sur, j'ai remarqué que papa sortait tous les soirs mais je pensais qu'il faisait comme d'habitude ; bière et billard. Dean secoua négativement la tête.
-- Il chassait les démons , corrigea-t-il. Chaque jour et chaque nuit de cette année. C'est pour ça que nous sommes restés si longtemps à Seattle. Pendant presque 1 an, on ne sait pas pourquoi, les démons se sont déchaînés. Papa est resté en espérant que cela avait un rapport avec ce qui avait tué Maman.
-- C'est ce qui t'a poussé à arrêter le lycée, non ? Dean grimaça. Le visage encore enfantin de Sam se tendit.
-- En mars 1996, Papa a été blessé. Un vampire. Tu connais leur grande force ... Il a eu 3 côtes fêlées ; une jambe cassée, des griffures profondes dans le dos... Sam se souvenait maintenant. Dean n'était pas allé en cours pendant une semaine pour remplacer son père.
-- Tu n'es plus allé en cours à partir de ce moment-là.
-- J'ai passé les exam's de fin d'année et j'ai arrêté le lycée, confirma Dean. Sam montra les résultats de SATs.
-- Mais comment as-tu fait pour ...?
-- Le CNED, répondit Dean. J'ai fait ma terminale en prenant des cours par correspondance.
-- Comment ? Je veux dire ... Sam bailla à s'en décrocher la mâchoire. On bougeait tout le temps...Dean regarda son frère. Le jeune homme s'était assis en tailleur sur le lit. Vêtu d'un t-shirt et d'un pantalon de jogging qui lui servaient de pyjama, il ressemblait étrangement au petit garçon dont Dean s'était occupé.
-- Assez de parlote pour ce soir, annonça-t-il.
-- Tu n'as pas fini, Dean, rétorqua son frère d'un air sérieux.
-- Je suis fatigué. Et à ta tête, toi aussi. Sam ne pouvait le contredire. Ils avaient soigné leurs blessures, certes, mais ils étaient loin d'être guéris : les deux hommes avaient eu besoin de points de suture ; ils pouvaient remercier l'entraînement médical imposé par leur père. Deux jours après leur fuite de Chicago leurs blessures restaient douloureuses. Les deux hommes se mouvaient avec précaution, ne voulant pas rouvrir les plaies qui commençaient a peine à cicatriser. Sam soupira.
-- Demain, je veux la suite, ok ? dit-il en pointant son frère du doigt. Il s'allongea avec raideur sur le lit et ferma les yeux. Dean se leva lentement et éteignit la lumière.