Bonjour ! \(*T▽T*)/ Bienvenue !
Voici une petit fic' qui me travaille depuis quelques temps. J'ai toujours voulu écrire une histoire sur free! J'espère que l'histoire d'amour entre ces deux couples si attachants vous plaira.
Bonne lecture !
« MA-KO ! MA-KO ! »
La foule scandait déjà le surnom de Makoto depuis plusieurs bonnes minutes lorsque ce dernier se montra enfin. Aussitôt que son aileron noir luisant perça les flots du bassin de verre dans lequel tous les spectacles se déroulaient, les cris stridents des enfants s'élevèrent d'excitation dans les airs.
Makoto était après tout assez impressionnant à voir. Il était un orque superbe de plusieurs tonnes qui savait comment remuer les foules en dansant sur le haut des flots. Il montra son ventre blanc en glissant contre les murs de verre des profondeurs de son bassin, puis pris son élan et s'élança en dehors de l'eau en levant le bec le plus haut possible. Les acclamations étaient perçues comme encore plus fortes et furieuses lorsqu'il sortait sa tête de l'eau, c'était toujours assez secouant à subir mais après plusieurs année d'entrainement l'orque était habitué et appréciait cela.
En retombant grossièrement dans l'eau Makoto souleva des vagues immenses d'eau qui giclèrent en claquant sur le public. Les cris stridents retentirent enfin, mêlés de rire et parfois d'injures, parce qu'il y avait tout le temps des gens qui s'asseyaient dans les gradins réservés pour les éclaboussements sans le savoir. Puis Rei siffla pour que Makoto revienne vers lui.
De tous les dresseurs que l'orque avait déjà eus, ce jeune gars était indubitablement le meilleur. Du haut de sa vingtaine d'année, il savait sourire quand il le fallait face au public et surtout prendre bien soin des pensionnaires du parc aquatique.
Makoto sauta de nouveau lorsque Rei sifflota, puis le microphone cracha de nouveaux mots.
« ET MAINTENANT POUR TERMINER LE SPECTACLE VEUILLEZ ACCUEILLIR HARU ! »
A nouveau les cris quasi-hystériques de la foule se soulevèrent, puis un bassin s'ouvrit, se connectant avec celui principal réservé pour le spectacle, et une forme pareille à un torrent d'argent liquide entra. Haru effectua manuellement les mêmes mouvements que d'habitude lors de son entrée dans l'eau durant chacune de leurs représentations puis lui et Makoto bondirent hors de l'eau dans le même mouvement, nageant l'un à côté de l'autre à une vitesse fille, en tournoyant parfois sur eux-mêmes.
Rei sonna alors une nouvelle et dernière fois sans son sifflet puis les deux immenses nageurs cessèrent pour de bon la fin de leur spectacle. La foule les applaudit alors pendant dix minutes et les gradins de vidèrent ensuite, une bonne partie d'entre eux se dirigeant en direction du bassin des otaries qui allait à son tour commencer son spectacle.
Enfin seuls, Rei distribua du poisson à Makoto et Haru qui nageaient toujours ensemble dans le gros bassin principal. Il les félicita, les remercia et leur ouvrit le chemin vers le bassin qu'ils partageaient au quotidien tous les deux, loin des gradins.
C'était une autre raison pour laquelle Makoto pensait que Rei était le meilleur dresseur du monde; c'était lui qui avait permis qu'Haru et lui se rencontre mais plus encore pour qu'ils restent ensembles. C'était au départ une erreur de sa part qu'ils les avaient réunis dans le même bassin durant quelques heures. On pourrait dire qu'ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre à ce moment. Avant, ils ne se voyaient que de loin mais Rei avait bien remarqué lors de leur rencontre fortuite dans les mêmes eaux qu'il y avait quelque chose entre ces deux bêtes marines. Il avait alors fait des pieds et des mains pour les réunir, et lorsque cela fut fait Makoto et Haru tombèrent encore plus amoureux l'un de l'autre et il ne fut alors plus du tout question de les séparer de nouveau. Haru et Makoto n'étaient peut-être pas de la même espèce ni du même gabarit cependant ils nageaient et agissaient tous deux en harmonie et c'était suffisant. Lorsque Rei avait remarqué de plus cela, il avait créé un spectacle où les deux animaux nageaient et jouaient ensemble, ce qui avait ravis les foules et de ce fait, ravis également le directeur du parc qui ne voyait jusque-là pas vraiment d'un bon œil ce duo original. Makotoro et Haru étaient à présent les stars des bassins et leurs représentations affichaient toujours complet, et Rei était devenu leur dresseur attitré. Alors qu'il n'était de base qu'un petit intérimaire remplaçant.
- Vous avez bien travaillés aujourd'hui, avança Rei en souriant avec fierté. C'était très beau à voir ! Je vais vous laisser tranquille pour ce soir, maintenant.
Rei leur sourit de nouveau et quitta le bassin en prenant soin d'éteindre les lumières. Haru était déjà blotti sous une des grosses nageoires de Makoto et le regarda partir.
WwwW
Lorsque Rei éteignit les lumières, il ne laissa allumées que les petites loupiotes bleutées encerclant le bas du bassin des deux animaux marins.
Rei disparut alors dans les vestiaires des employés du parc durant quelques minutes puis retourna les voir une dernière fois avant de quitter pour de bon l'endroit maintenant qu'il était changé dans ses vêtements de ville.
- Bonne nuit ! leur dit-il en souriant.
Makoto et Haru le suivirent du regard jusqu'à ce qu'il soit évaporé de leur champ de vision, tournant vers le quartier des otaries où la sortie du parc se trouvait. Après qu'il soit parti pour de bon le silence se fit, lourd et constant, souvent entrecoupé par les bruits ronflants des moteurs purifiant constamment l'eau pour qu'elle soit adaptée à ses occupants. Grâce aux quelques lampes restantes, une douce couleur bleue roi aux reflets dorés se diffusait dans les profondeurs du large bassin dans lequel Makoto et Haru baignaient tranquillement lorsqu'ils ne faisaient pas de représentations. C'était un grand bassin ici aussi, Rei avait fait en sorte que le petit couple récupère la meilleure maison possible, c'était une chance vu que les autres animaux marins étaient souvent reclus dans de petits box le soir.
Au loin, lorsque la nuit fut totalement tombée, des cris d'animaux furent perçus. Les animaux du parc devaient profiter du calme nocturne pour se parler sans que les hommes ne les écoutent. Une lune pleine et parfaitement blanche se mit à briller en haut dans le ciel, au-dessus des rafales de vents chauds de la saison. Makoto la regarda un instant puis tourna son bec noir vers Haru qui semblait impatient.
- Tu as hâte ? lui demanda-t-il avec des yeux rieurs.
Makoto était certain que le petit dauphin était en train de rougir. Il l'accompagna jusqu'au centre du bassin, là où un îlot artificiel avait été construit afin que les dresseurs viennent les nourrir sans avoir à les faire s'approcher des rebords. A l'instant où ils furent tout près de la construction artificielle d'un blanc métallique, un des rayons de la lune perça la masse épaisse d'eau avec la puissance d'une lame et illumina la peau de Makoto lorsqu'elle l'effleura. L'orque frémit, l'eau autour de lui se mit à bouillonner et à briller de mille feux comme si un projecteur était enfoui au fonds du bassin.
Bientôt, le même phénomène se répéta sur le corps plus fin d'Haru. Ses nageoires s'étirèrent doucement aux grès des caressent de lumière, son aileron dorsal disparu, sa queue se fendit en deux longues jambes et une masse de cheveux sombre se mit à pendre sur toute la surface au-dessus de ses yeux. Il s'agrippa alors de ses fines et nouvelles mains au rebord de l'îlot lorsqu'il eut obtenu son corps entier d'humain, puis attendit que le procédé se termine pour Makoto, il était plus gros de base c'était donc normal que ce soit plus long. Une fois que cela fut terminé, l'orque haleta, hoquetant des gerbes l'eau puis vint s'agripper rudement au rebord de la plateforme artificielle, se positionnant juste derrière Haru. Il posa ainsi sa tête dans le creux de l'épaule du dauphin devenu homme puis embrassa doucement la chair tendre lorsqu'il eut retrouvé un souffle normal.
- M…Makoto ! haleta aussitôt Haru en frémissant.
L'orque mordillait à présent doucement la jointure de l'épaule et du cou de Haru, léchant avec plaisir la marque qu'il avait autrefois apposée sur le dauphin pour prouver à tous les autres animaux qu'il était son compagnon maintenant. A l'époque on avait cru, en voyant l'orque de plus de six tonnes mordre vigoureusement dans la nuque du petit dauphin avec qui il jouait habituellement, que Makoto voulait manger Haru tout entier. Il y avait eu un énorme vent de panique dans l'équipe des employés lorsqu'ils assistèrent à cette scène qui se déroula en pleine journée, mais lorsqu'on s'aperçut qu'Haru avait guéri très vite et ne semblait pas du tout traumatisé par cela, sans compter que Makoto ne semblait pas vouloir reproduire l'expérience, les peurs se calmèrent un peu. Ce qu'il y avait de bien c'était qu'en plus, cette marque restait aussi présente sous la forme humaine d'Haru.
- Tu es sensible sous cette forme, n'est-ce pas ? ria doucement Makoto en câlinant Haru tout contre lui. Ta peau frisonne.
- Oui…murmura Haru en se penchant un peu en avant.
Makoto ria puis attrapa la mâchoire de Haru afin de tourner sa tête dans sa direction, il l'embrassa ensuite avec tendresse. Haru gémit aussitôt et se tourna complètement afin de s'agripper au cou musclé de Makoto, créant ainsi du contact avec leurs deux aines déjà avides d'attention.
Il n'y avait que sous cette forme, que la pleine lune leur offrait, qu'ils pouvaient faire cela. Il était inutile de dire que le corps d'un orque n'allait pas de pair avec celui d'un dauphin pour ce genre d'activité, ils profitaient donc pleinement de cette forme-ci pour faire toutes les activités coquines dont ils rêvaient chaque nuit au contact l'un de l'autre.
Makoto glissa l'un de ses mains dans l'eau et commença à caresser les hanches de Haru, puis descendit en direction de la queue du jeune homme qui dardait douloureusement d'être tellement baigné dans le musc puissant de l'orque. Lorsque Makoto commença à caresser Haru, ce dernier trembla et s'accrocha plus fermement encore à son compagnon pour ne pas couler, ses muscles devenant raides et fébriles, tout son afflux sanguins se concentrant au même endroit ; là où Makoto le touchait actuellement.
- M-Makoto ! cria Haru.
- Touche-moi, moi aussi, grogna Makoto en continuant d'embrasser par à-coups les lèvres fines de son partenaire.
Haru continua de rougir mais s'exécuta. Bientôt les deux jeunes hommes se trouvèrent pantelant, leur plaisir mutuel les électrisant à chaque mouvement de poignet.
- Ah, je viens ! haleta Haru.
Makoto fit de même mais ne dit rien, se contentant de grogner quelque chose qui soulignait son plaisir évident. Ils jouirent ensemble en grinçant de plaisir, puis reprirent doucement leur souffle, se serrant l'un contre l'autre et en continuant de s'embrasser furieusement. Puis soudainement, Makoto souleva Haru de ses bras puissants et le fit s'asseoir sur l'îlot artificiel qui flottait à la surface de leur bassin. Ainsi la tête de Makoto se trouvait à la hauteur du bas du corps de Haru. Sans plus attendre il masqua un sourire satisfait et enfouis son visage entre les jambes tendues d'Haru, se mettant à lécher le petit bourgeon palpitant qui se trouvait caché là.
- Ahh ! Hn…gémit alors Haru en tremblant. Makoto !
Le jeune homme s'agrippa rageusement aux cheveux verdoyant de Makoto qui continuait d'embrasser, pénétrer de sa langue et de quelques doigts l'intérieur d'Haru qui en avait les larmes aux yeux.
- Ne joue plus… ! sanglota Haru en se tendant. Fais-le !
- Que je fasse quoi ? ria Makoto en se reculant un peu.
- Accouple-toi avec…moi ! haleta Haru au bords des larmes. Je te veux en moi.
Les pupilles de Makoto se dilatèrent immédiatement puis le jeune homme se releva d'un coup sec sur l'îlot à son tour, il glissa immédiatement entre les jambes d'Haru et bondit en lui en souriant.
Ils firent l'amour violemment, affamés qu'ils étaient à vouloir se joindre enfin après toute cette attente. Devoir patienter un mois était une punition sévère, cependant ils s'avaient en profiter pour se venger de ce coups du sort. A grands coups de reins, Makoto s'introduisit à l'intérieur d'Haru qui se tenait à ses épaules si fermement qu'il allait sûrement lui laisser des marques. Haru se retenait de crier de peur d'alerter les gardiens qui faisaient les surveillances nocturnes et qui étaient trop paresseux pour s'approcher de ce bassin-ci, qui était assez éloigné des autres.
Lorsque ce fut au tour de Makoto de jouir, le dos de l'orque se crispa, le relief large et musclé de ses épaules frémit alors qu'il se libérait à l'intérieur de Haru qui poussa aussitôt un cri étouffé de plaisir, lui aussi noyé dans la force brutale du courant bouillant le remplissant en totalité.
Ils tombèrent ensuite l'un sur l'autre, pantelants et repus, satisfaits d'avoir pu se clamer aussi fougueusement sans que personne ne vienne les déranger.
Maintenant qu'ils étaient accouplés de nouveau sous la lune, ils pouvaient profiter à présent de leur nuit en tant qu'hommes ainsi que de la chaleur confortable de la saison. Cela n'arrivait qu'une fois par mois et pour une raison qu'il leur était encore inconnue, ils voulaient en profiter.
Makoto prit Haru dans ses bras, serrant le petit bleu avec étroitesse et plaisir, profitant d'avoir maintenant des doigts articulés afin de pouvoir toucher et tripoter comme jamais son compagnon. Il lui caressa le dos, le creux des reins, la gorge, ainsi que ses cheveux qui glissaient entre ses mains comme de l'eau de source. Avoir des lèvres permettait également de s'amuser, et couvrir ainsi de baisers la peau fragile et onctueuse d'Haru qui frétillait sans cesse sous la moindre des caresses de Makoto auquel il était si avide.
- Tu sens si bon...murmura Makoto tout contre l'oreille de son compagnon. On dirait l'odeur du soleil au levant, la fragrance salée et pourtant douce des coquillages qu'on pèche.
Haru ne répondit rien de très distinct comme à son habitude, mais continua de se serrer tout contre lui le torse de Makoto qui souriait doucement.
- Toi tu sens comme toi, dit-il finalement en regardant ailleurs.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Aucune odeur n'est pareille à la tienne. Ton odeur c'est fort et prenant. C'est...toi.
Makoto lui souria intensément et se fut à son tour de ne plus rien dire parce qu'il était touché. Il embrassa de nouveau le front d'Haru et le berça tout contre son cœur durant de longues minutes.
WwwW
Le lendemain fut évidemment le jour du mois où ils étaient des plus efficaces. Ils s'étaient ressourcés l'un dans l'autre et n'éprouvait plus aucune fatigue. Et à l'échelle des hommes, cela se savait très bien maintenant que les pleines lunes exerçaient une énergie étrange sur eux qui les rendaient encore plus merveilleux à observer en spectacle, aussi la foule doublait toujours de volume les lendemains de pleine lune. Les gradins étaient lors de ce jour pleins à craquer et débordait même sur les alentours et les quartiers proches des bassins. Personne ne voulait manquer la moindre miette du spectacle.
« Applaudissez maintenant...Haru ! » Clama Rei dans son haut-parleur. « C'est un jeune dauphin de la race des turquoises de quatre ans. Il adore faire des acrobaties ! »
Haru fusa hors de l'eau comme à chaque fois qu'il entendait son nom résonner dans le micro, et tournoya sur lui-même dans les airs en prenant bien soin de se recourber afin d'améliorer l'esthétique de sa figure ainsi que son entrée dans l'eau. Les gens laissèrent alors très facilement éclater leur joie de le voir ainsi danser sur la surface de l'eau, se transformant avec la vitesse en un éclair bleuté.
« Mako et Haru sont des amis de longue date ! Savez-vous ce que Mako adore faire également pour Haru ? » demanda Rei en souriant
- DÉCROCHER LA LUUUNE ! hurla en retour la foule en liesse.
« Correct. Montre-leur Mako » dit aussitôt Rei en en jetant alors dans les airs une énorme balle rouge.
Le ballon voleta plusieurs mètres au-dessus de l'eau du bassin. Et Makoto bondit en dehors de celle-ci avec une force prodigieuse, allant taper du bout de son nez dans la balle avant que celle-ci ne retombe. Encore une fois la foule acclama le clou du spectacle qui était quelque chose que peu de personne pouvait voir. Les orques n'étaient pas censés sauter aussi haut, mais on pourrait toujours dire que l'amour-ou l'accouplement- donne des ailes.
Les deux animaux marins effectuèrent encore une fois quelques acrobaties, éclaboussèrent puis saluèrent le public et enfin le spectacle se termina.
Rei regardait comme à son habitude du haut de son petit présentoir d'où il parlait au micro, la foule des gradins qui se vidait vers les sorties les plus proches. Il veillait toujours à ce que personne ne traîne outre mesure dans la zone sachant que la journée se terminait et que le parc allait fermer. Il laissa néanmoins les enfants s'approcher des vitres immenses et glacées du bassin de spectacle d'Haru et de Makoto, taper de leurs petits doigts gras sur le verre dans une vaine tentative d'attirer l'attention de ces superbes animaux qui avaient eu aussi terminés leur journée. Ils faisaient semblant de les caresser au travers de la vitre et riaient dès qu'ils avaient l'impression que les occupants de l'aquarium les regardaient.
Subitement, le visage de Rei se tourna ailleurs, et son regard sembla drastiquement attirer par autre chose. Ses yeux s'illuminèrent littéralement en regardant un point dans la foule. Makoto le remarqua et tenta de suivre la direction qu'avaient pris les yeux de son dresseur, mais ne compris pas tout de suite ce qu'il était question. Tout ce qu'il remarqua immédiatement fut le jeune homme blond qui se tenait figé au milieu de la foule de moins en moins remplie et en mouvement, et qui regardait droit dans la direction de Rei.
- Que fait-il ? demanda doucement Haru. Makoto, regarde Rei. Il s'en va !
Effectivement, Rei venait de quitter son balcon sur le haut de l'aquarium et marchait lui aussi dans la direction prit par la foule voulant quitter le parc. Il zigzagua rapidement entre les gens, avançant à grands pas et avec un regard intense.
Il s'arrêta finalement, à quelques pas du garçon qui devait faire une tête de moins que lui. Il avait subitement l'air assez perdu et intimidé. Lui qui se la pétait tant sur scène, c'était comme s'il venait de perdre toute consistance.
- C'était un super spectacle ! s'exclama le petit blond avec un sourire immense et solaire. C'est merveilleux que deux animaux aussi magnifiques puissent nager ensemble. Je ne pensais pas ça possible.
- Oui, répondit Rei d'une voix étranglée. Oui, ils sont…vraiment de bonnes bêtes. Et très gentils ! J'adore travailler ici. Avec eux. Ils restent très joueurs, une fois ils m'ont même volé une chaussure, je ne l'ai jamais retrouvée, je crois que Makoto a dû la manger.
Nagisa éclata d'un rire musical qui sembla faire frémir Rei de plaisir. Le jeune blondinet semblait avoir un effet étrange sur le dresseur.
- Il l'envahit de ses phéromones ! dit Haru d'un air offusqué.
- Tu sembles t'y connaître, ria Makoto.
Si le petit dauphin avait sa forme humaine, il était certain qu'il aurait rougi.
- Je suis très heureux que ça te plaise autant, continua Rei en tentant de rester sérieux. Oh, et mon nom est Rei, au fait !
- Nagisa.
- Non, c'est Rei.
- Non, moi c'est Nagisa, répondit le petit blond en continuant de sourire.
- Oh, je vois oui, pardon.
Ça devenait vraiment gênant, Rei était aussi rouge qu'une tomate. Après quelques instants de silence, le dresseur sembla se mettre à violemment déprimer vu comment il peinait à parler.
- Tout va bien, tu-
Nagisa allait rajouter quelque chose lorsque subitement il se figea en regardant par-dessus l'épaule de Rei et eut un air horrifié. Rei le dévisagea puis se retourna, pour tomber nez à nez et les deux énormes pairs d'yeux curieux de Makoto et de Haru qui avaient le museau collé au carreau de leur aquarium et qui flottaient tout près d'eux. Ils étaient ainsi aux premières loges de la conversation des deux humains, même s'ils n'entendaient pas grand-chose à cause du verre épais de leur bassin.
- Oh, ce n'est rien, ça ! dit aussitôt Rei avec néanmoins un air surpris de l'attitude de ses pensionnaires. Ils doivent seulement avoir faim, c'est bientôt l'heure de les nourrir. Je suis désolé qu'ils t'effrayent.
- Non, non, ce n'est pas ça, répondit Nagisa en souriant de nouveau avec un peu de peine. C'est juste la première fois que je vois de tels animaux de si près. Ils sont vraiment énormes dis donc…bon, je suppose que je vais y aller dans ce cas, c'est vrai qu'ils doivent avoir vraiment faim et on les fait attendre, les pauvres.
Rei baragouina une réponse qui ne sembla pas inciter Nagisa à rester plus longtemps. Le blondinet commença alors à se reculer quand soudainement Rei le retint légèrement par le poignet. Il farfouilla vite dans sa poche et lui tendit quelques petites feuilles de papier un peu froissées.
- Oh, attends juste un instant avant de…Tiens, ce sont des billets d'entrée pour le parc. Si jamais tu veux revenir…euh, j'en ai toujours pleins puisque je travaille ici. Je pense que tu sauras en faire meilleur usage que moi, vu comment tu sembles aimer regarder nager ces animaux.
Nagisa récupéra les petits billets bleutés et les regarda un instant d'un air hagard, puis donna l'impression que Rei venait de lui offrir une pépite d'or.
- Oh, merci, c'est tellement gentil ! souria-t-il de toute ses forces. C'est la première fois que quelqu'un m'offre quelque chose alors que m'on vient seulement de se rencontrer ! Merci !
Le blondinet bondit alors sur le visage de Rei et lui décocha un baiser rapide sur la joue. Il partit ensuite en courant dans la direction des sorties du parc en le saluant d'une main, le sourire toujours aux lèvres.
Planté là, tout seul, les joues roses, Rei ne reprit pas tout de suite vie. Seulement quelques minutes plus tard, il releva les yeux et dévisagea subitement Makoto et Haru qui n'avaient pas non plus bougé de leur place d'observation. Il remonta plus par habitude que par décision sur le haut de l'aquarium et alla chercher le sceau de nourriture pour ses deux animaux. Les yeux dans le vague, il lançait résolument le poisson dans les gueules ouverts de Makoto et Haru, grommelant qu'il était stupide et qu'il n'y avait pas d'espoirs pour son cas.
- Vous vous rendez compte ? demandait-il aux mammifères marins comme si ceux-ci pouvaient leur répondre. Je n'ai même pas pu articuler une phrase complète. Il doit me prendre pour un attardé. Surtout vu comment j'ai rougi. J'aurai de la chance si je le croise dans l'au-delà !
Il balança une nouvelle poignée de poissons dans la direction de Haru, et celui-ci poussa un petit cri de détresse lorsqu'une des sardines lui arriva en plein front. Il y eu un moment de silence puis Makoto foudroya du regard Rei en se faisant le plus gros possible. Il dégageait une aura meurtrière et c'était franchement angoissant. Le dresseur frissonna de peur et recula instinctivement de quelques pas.
- Désolé ! s'excusa-t-il. J'ai la tête un peu ailleurs aujourd'hui vivement que je me couche, que j'arrête de faire des bêtises et des idées fausses qui n'aboutiront jamais… comment un garçon comme lui pourrait s'intéresser à moi, après tout ? Pff.
Il quitta à son tour le parc quelques minutes plus tard, après avoir gentiment salué Makoto et Haru et leur avoir souhaité bonne nuit. Il souriait de nouveau, la présence de ses animaux lui redonnant facilement du baume au cœur, mais il gardait au fonds un air tout de même relativement triste.
- Pauvre Rei ! soupira Haru une fois que le jeune homme eut disparu.
Makoto passa le haut de son museau sur la tête du petit dauphin pour le réconforter. Haru avait tendance à être vraiment emphatique parfois.
- Il ira mieux demain, dit doucement Makoto.
- Je suis sûr que non, c'est la première fois que je le vois aussi en prise sur un de ses semblables. Et ça semble réciproque. C'est peut-être une de ses uniques chances de rencontrer son compagnon avec qui il pourrait s'accoupler sur le plan physique et émotionnel ! Lui qui est si gentil, ce n'est vraiment pas juste.
- C'est vrai que sans son œuvre nous n'aurions pas pu être réunis, soupira doucement Makoto. Cela fait longtemps que j'espère pouvoir lui rendre la pareille. Mais comment on pourrait l'aider ?
- Nous sommes accouplé depuis longtemps ! tu m'as bien fait la cour, non ? tu devrais connaître quelques trucs.
- C'était plus de l'instinct que de la réflexion à ce moment-là…
- Ça je l'avais remarqué…je me rappelle la première fois qu'on s'est vu, tu m'as coursé dans tout le bassin jusqu'à ce que les dresseurs nous séparent. On aurait dit que tu étais en rut.
- Ce n'est pas tout à fait faux, ria Makoto.
Haru lui asséna un coup d'aileron.
- Arrête, je sais que c'était seulement un caprice.
- Mais tu étais si mignon, tout tremblant comme tu étais !
- En même temps, je ne m'attendais pas vraiment attendu à me retrouver dans le bassin d'un gros orque prêt à me croquer tout cru.
- Cette erreur est une des choses les plus merveilleuses qu'ils ne me soient jamais arrivé, soupira Makoto d'un air pensif.
- En tout cas, concernant Rei, il faut faire quelque chose. Il le mérite bien.
- Tu as raison, tu as raison. Je veux bien essayer d'y faire quelque chose, ce petit blond semble très sympa en plus.
- Tu as des idées ?
- Pas encore, mais on a toute la nuit pour y penser.
Alors, qu'en avez-vous pensé ? Prometteur ou non ?
J'espère que ça vous a plu en tout cas. A bientôt pour la suite !
