Prologue

Lucas me regardait, les yeux ronds , attendant que je finisse mon appel. Quand mon patron finit son monologue, je raccrochais. Mon fils se jetait dans mes bras, me fit un bisou humide sur la joue et me regardait droit dans les yeux.

- Mon petit paon, que veux tu encore me demander ?

- Je voulais savoir, ma petite maman d'amour, si on pouvait aller au parc ? Joe m'a dit qu'elle y allait cette après midi.

- As tu fait des devoir ?

- Il n'y avait qu'une leçon à relire.

- Et l'as tu fait ?

- Oui !

- Ça marche. Va mettre tes chaussures, ton manteau et attend moi dehors.

Il descendit de mes bras et courut exécuter mes ordres. Je rangeais mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et allais dans ma chambre. J'ouvris un placard et pris une veste couleur kakis. Je mis mes bottines et allais dans la salle de bain pour coiffais mes cheveux roux en une queue de cheval haute. Je descendis en vitesse mais m'arrêtais en plein couloir, au milieu des photos qui m'encadraient. Mon téléphone sonnait. Je le pris dans mes doigts fin et acceptais l'appel. monsieur Roberts.

- Bonjour monsieur.

- Oui, oui c'est cela. Je voulais vous dire, Malika, que je m'étais trompé tout à l'heure. Lundi, vous venez à 7 heures comme tous les jours. C'est d'accord ?

- Bien monsieur.

- Vous me ferez un article sur les nouvelles tendances ou quelque chose du genre.

- Ça marche. Est-ce tout monsieur ?

- Oui je crois... À dans deux jours, Malika.

Et il raccrochait pour la seconde fois de la journée. Mes mains tremblaient mais je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas. Il pourrait m'entendre... Je remis mes cheveux en place et ouvrit la porte d'entrée. Elle était chaude, comme si Lucas c'était amuser à la tenir très fort, très longtemps. Je regardais à droite, il n'était pas là, à m'attendre sur le banc en bois comme à son habitude. Je regardais à gauche, il n'était pas là, à jouer avec le chien qui aboyait férocement. D'ailleurs, en temps normal, ce dernier était plutôt calme. Je regardais droit devant, et je vis l'autoroute. Je pouvais apercevoir les voitures qui roulaient extrêmement vite. Mais pas mon fils. Ou était il ? Je courus vers la maison du voisin, ignorant les aboiements incessants et sonnais de toute mes forces. Un vieil homme aigri m'ouvrit et me regardait un instant. Il voulut fermer la porte mais je la bloquais à l'aide de mon pied.

- Monsieur Pinson, bonjour, auriez-vous vu ou entendu mon fils ?

- Le mioche au cheveux roux et au yeux vert ?

- Oui c'est cela !

- Non.

Et il fermait la porte, me laissant pensive. La seul, la dernière et l'unique personne qui pourrait savoir où était mon petit était monsieur Magnan. Je composais son numéro, fébrile et tremblante et attendit qu'il décroche. Cela sonnait une fois, deux fois et enfin, je pus entendre sa voix.

- Quoi encore, Malika ?

- Monsieur, n'auriez vous pas vu Lucas par la fenêtre de votre chambre ? Je vous en pris, dites moi que oui. Je ne le vois nul part et le voisin ne sait pas non plus où il se trouve.

- Non.

Et il raccrocha me laissant désemparée. Je hurlais le nom de mon petit paon mais que mon écho me répondit...

Je fus réveillée par mon réveil. Aujourd'hui encore, un inspecteur viendra me voir. Je me levais et partis me doucher. Je fus obligée de passer devant cette porte verte qui me faisait tant mal au cœur. Maintenant six ans était passé et j'avais perdu espoir depuis longtemps de retrouver mon petit paon. Je pris rapidement ma douche, me séchais et regardais un court instant mon téléphone. Mon patron m'avait encore une fois envoyé un message : « Je vous attends à votre bureau. ». Je me demandais pourquoi il continuait à m'harceler. Cela faisait maintenant des années que je n'avais pas remis les pieds à mon travail.

J'allais dans ma chambre et ouvrit la porte de mon placard. Je pris une robe turquoise, et partit dans la cuisine. Je pris un verre d'eau froide et le bus d'une traite. La sonnette retentit dans toute la maison. J'allais ouvrir et une femme au cheveux noir attachée en chignon attendait à l'entrée, des dossiers était calé entre ses bras fin recouvert d'un léger tissu vert.

Elle me regarda un instant de ses yeux si expressif avant de mettre une main sur mon épaule avant de me dire qu'elle est là pour moi.

- Pourrais-je rentrer, Malika ?

Pour toute réponse, je la laissais passer. Nous nous tenions toute les deux au garde à vous dans la salle à manger et nous nous regardions. Elle me tendit une enveloppe beige contenant un chèque qui me permettais de survivre un mois. Je le pris avec peine, sachant que c'était les économies de cette femme qui m'aidait à ne pas perdre espoir même si c'était fait depuis longtemps.

- Avez vous manger ce matin ?

- Je n'avais pas faim..

- Il le faudrait ! Moi qui pensais que vous aviez tourné la page.

- Je n'ai tout simplement pas envie de prendre un petit déjeuner, inutile d'en faire un drame. Et puis, pas après un message reçu pendant la nuit...

- Quel message ? A propos de votre boulot? Mais vous en recevez chaque jour ! Si cela vous mets dans cette état là, il va falloir que vous vous remettiez à travailler.

- Ce n'est absolument pas à cause de cela.

- Ah ?

- Tenez lisez.

Et je lui tendis en tremblant légèrement mon mobile. Elle me regardait un instant, l'air de me demander pourquoi est ce que je ne le lisais pas, et le survolait en laissant s'échapper un léger cri. Cette fois ci, les yeux qu'elle me lançait était remplie de crainte et de peur.

- Êtes vous sûr, Malika, que ce n'est pas une mauvaise blague ?

- Je reconnaîtrais le style d'écriture de mon enfant entre mille.

Elle soupirait et je regardais, pour le seconde fois de la journée, ce fameux message qui voulait tant dire pour moi, une mère sans réponse :

J'ai froid, très froid, maman.