- Titre : Une histoire de Cendrillon

- Auteur : Shinigami's bride

- Genre : UA, romance, yaoi

- Couple : 2x1, 4x3, 6x9

- Disclaimer : A mon grand regret, les perso de GW ne m'appartiennent pas.

- Petit mot de l'auteur : Cela faisait quelques jours que j'avais en tête de faire une adaptation de l'histoire de Cendrillon avec les g-boys. Je me suis souvenu d'une trés ancienne version que sûrement peu de personnes doivent connaître et j'ai voulu la partager avec vous. Ne vous en faites pas, cette fic n'implique pas que j'arrête ma fic "Les yeux du coeur", celle-ci continuera d'ici peu. Pour l'heure lisez cette fic et donnez-moi votre avis.


Une histoire de Cendrillon

L'histoire débute dans le somptueux royaume de Talgueese, par un froid matin d'hiver. La neige était tombée abondamment cette année-là et elle recouvrait de son manteau blanc tout le pays. Aux abords d'une épaisse forêt, se trouvait un charmant domaine appartenant à la famille Maxwell. Ce domaine comportait la maison principale, les quartiers des domestiques et l'écurie se regroupant autour d'une grande cour. Dans ce lieu d'ordinaire si tranquille, il régnait une grande agitation. En effet, le roi Zech, sa femme la reine Lucrézia, le prince Heero et leur suite devaient se rendre dans leur palais d'hiver et feraient donc une halte au domaine. Par conséquent, tous les domestiques s'affairaient à tout nettoyer et à dresser un buffet digne de ce nom en l'honneur de leurs visiteurs. Au milieu de toute cette agitation, personne ne faisait attention au jeune homme dans l'écurie entrain de flatter un magnifique étalon noir.

- Tiens Deathscythe, je t'ai apporté des gâteaux.

Le cheval huma les friandises avant de les manger dans la main du jeune homme. Celui-ci le regarda avec des yeux plein de tendresse.

- Mon Deathscythe, voilà maintenant trois ans que tu es mon cheval et nous n'avons jamais le droit de sortir tous les deux, lui dit-il en lui caressant le museau. Je sais que tu aimerais que je monte sur ton dos pour aller aux champs mais aujourd'hui c'est impossible. Il faut recevoir dignement le roi et j'ai beaucoup trop de travail.

Il entendit une voix l'appeler et donna une dernière caresse à son compagnon avant de partir en lui disant :

- Je reviendrai bientôt. Aussitôt fini mes corvées. Tu peux compter sur moi.

Et il quitta l'écurie sous le regard de son étalon.

Les heures passaient. La foule de serviteurs terminait de mettre les tables dans la cour, attendant le signal de l'arrivée du monarque et de sa suite. Tout cela sous la surveillance accrue de la maîtresse des lieux, Lady Une, une femme aussi belle que cruelle, et de sa fille, Réléna dont la beauté n'avait d'égale que sa stupidité et son avarice. Alors que la maîtresse de maison observait les préparatifs aux côtés de sa fille, épiant chaque geste de ses serviteurs d'un oeil critique, un bruit d'assiette retentit dans la cuisine. Surprises, les deux femmes se retournèrent en même temps puis après un temps de réflexion, Réléna se tourna vers sa mère et lui dit de sa voix moqueuse :

- Encore une bêtise de Cendrillon !

Toutes deux se dirigèrent donc vers la cuisine du domaine et trouvèrent au milieu des fourneaux, deux jeunes garçons, d'environ 16 ans, entrain de ramasser les débris d'un vieux plat éparpillés au sol. L'un d'eux avait de magnifiques cheveux blond comme le soleil, les yeux bleu turquoise et portait les vêtements d'un commis de cuisine. A ses côtés se tenait un jeune homme avec de longs cheveux couleur de miel coiffés en natte, de beaux yeux améthystes et un visage d'ange noirci par la suie, vêtu de vieux vêtements noirs troués par endroit. Lorsqu'ils aperçurent Lady Une, les deux garçons tressaillirent. Celle-ci les regarda d'un air méprisant tandis que Réléna gloussait dans son dos. Elle attrapa un martinet qui pendait sur un mur et s'avança vers les deux garçons qui avaient baissé la tête, en attente de leur punition. La lady était connue pour sévir à chaque incartade de ses employés, qu'elles soient petites ou non. Arrivée à leur hauteur, elle s'arrêta et vit le garçon blond trembler, preuve qu'il devait être le fautif. Elle s'adressa à lui d'une voix hautaine et froide.

- Gros maladroit.

- Excusez-le, Madame, intervint Sally, la cuisinière. C'est que le plat était déjà fêlé, il avait beaucoup servi.

- Ce n'était pas une raison pour le casser. Regarde-moi, dit-elle en passant le martinet sous le menton du jeune garçon pour relever son visage et voir ses yeux brillant de larmes retenues.

C'est à ce moment que l'autre garçon se saisit de la pointe du martinet et s'adressa à la maîtresse des lieux sur un ton suppliant :

- Chère belle-mère, c'est ma faute si le plat s'est brisé.

Lady Une porta alors son regard sur l'autre jeune homme qui se trouvait être son beau-fils, Duo. C'était le fils de son défunt mari, David Maxwell, un riche propriétaire terrien, veuf, qu'elle avait rencontré il y a plus de cinq ans alors qu'elle venait de perdre son mari, le baron Treize Kushrénada. L'homme désirait justement se remarier et l'avait épousé deux mois après leur rencontre. Malheureusement, le brave homme mourut deux ans plus tard d'un grave maladie et elle hérita du domaine ainsi que la tutelle de son fils qui était alors âgé de 13 ans. N'ayant jamais eu la fibre maternelle pour le pauvre orphelin, elle l'obligea à jouer le rôle d'un simple serviteur dans sa propre maison. Ce garçon avait le don de la mettre hors d'elle aussi bien par son impertinence que son incompétence. Mais chaque fois qu'elle avait voulu le corriger, elle regardait ses yeux d'une couleur extraordinaire qui lui rappelaient ceux de son défunt père et elle se ravisait. Duo savait qu'elle ne porterait jamais la main sur lui et jouissait de ce privilège pour la contredire ou prendre la défense des autres serviteurs face à elle, leur épargnant d'être châtier. Continuant de la défier du regard, il vit sa belle-mère abaisser le bras et lui faire signe de vaquer à ses occupations, marquant une nouvelle fois sa victoire. Lady Une s'en retourna donc vers Sally et lui demanda où en étaient les préparatifs du buffet.

- Sally, tout est prêt pour la collation ?

- Il ne manque rien, Madame. Tout est là.

- Faire plaisir à des hôtes de cette qualité est très difficile, intervint Réléna, et il ne faudrait pas que le roi trouve à redire.

La mère et la fille se regardèrent d'un air entendu. Lady Une était très fière de sa fille, elle l'avait éduqué comme sa mère l'avait fait pour elle, à savoir bien se comporter en société, avoir une tenue irréprochable et surtout quelques notions de séduction utiles pour se trouver un mari. Et elle entendait bien la marier avec un homme riche. Elle comptait justement sur la venue du couple royal pour se faire inviter au bal qui allait être donner en l'honneur de leur installation dans le palais d'hiver. Cependant , elle fut tirée de ses pensées par Duo entrain de ramoner vigoureusement la hotte du fourneau. Son visage était couvert de suie, une longue mèche s'était échappée de sa natte et pendait sur son épaule. Ne supportant pas la négligence, la marâtre s'avança vers son beau-fils qui stoppa son geste en la voyant.

- Je me demande parfois Duo si vraiment tu es gourde ou si tu le fais exprès pour me rendre malade, dit-elle en repoussant la mèche derrière l'oreille du jeune homme. Ton père m'a fait légataire d'un bien mauvais garnement. Enfin, tel père, tel fils ! conclut-t-elle, le regard lourd de sous-entendu.

- Laissez dont mon père où il est ! répondit Duo, ayant senti l'insulte dans les propos de sa belle-mère. Ne vous a-t-il pas laisser en héritage ce domaine ?

- Mon Dieu ! s'exclama-t-elle, choquée. Pareille audace me stupéfait ! Tu as entendu, Réléna ?

- Oui, mère.

- Écoute-moi bien Duo, reprit-elle sur un ton autoritaire, le temps des promenades à cheval avec ton père est définitivement révolu. Tout comme le tir à l'arbalète et la chasse. Et toutes ces bêtises qu'il t'avait apprises. Maintenant tu es pire qu'un vagabond, tu ne penses qu'à courir, qu'à galoper dans la forêt comme un renard en vadrouille. Crois-tu qu'il est convenable de s'amuser de la sorte ? C'est moi qui commande ici à présent et tu n'es qu'un serviteur, rien de plus !

Duo ne fut pas démonté par les menaces de sa marâtre et soutint son regard sans ciller. Lady Une chercha à tout prix un moyen d'ôter ce petit air arrogant du visage de ce garçon. Lorsqu'elle vit une servante passer avec un saladier rempli de petits pois, une idée lui vint à l'esprit. Elle arracha le saladier des mains de la jeune fille et déversa son contenu dans le seau rempli de suie à côté de Duo. Les yeux de ce dernier s'écarquillèrent de surprise devant ce geste.

- Tu vas me trier ça jusqu'à midi, dit-elle en secouant le seau afin de mélanger le contenu. Et après tu viendras me demander pardon. Je te ferai courber l'échine, mon garçon, et ravaler ton caquet. Du sais-je user des taloches et du martinet. Et gares à toi si je t'aperçois quand le roi sera présent avec son escorte.

- Douce Maman chérie, intervint Réléna en mettant une main sur l'épaule de sa mère, ne soit pas fâcher à cause d'une souillon mal débarbouillée.

Sur ces entrefaites, Lady Une quitta la cuisine avec Réléna, cette dernière en profitant pour lancer un dernier sourire narquois à l'intention de Duo. Le jeune homme soupira d'exaspération dés que la porte se referma. Bien qu'il n'avait pas très envie de passer sa matinée à trier des petits pois, il prit son courage à deux mains et se saisit du seau dans l'intention d'accomplir sa besogne dans sa chambre. En passant devant la cuisinière, celle-ci lui adressa un regard désolé et lui dit sur un ton compatissant :

- Essaie de comprendre que ta belle-mère sera toujours une mégère.

- En tout cas, que je le comprenne ou non, les corvées sont pour "Cendrillon", murmura-t-il avant de quitter la pièce.

"Cendrillon". C'était le surnom que lui avait trouvé sa belle-mère quand elle l'avait réduit au rôle de simple valet. Elle trouvait ce pseudonyme très approprié car Duo devait le plus souvent s'occuper de l'entretien des cheminées et donc il se retrouvait souvent couvert de cendres. C'était en quelque sorte un nouveau moyen pour elle de le rabaisser encore plus. D'un pas lourd et sans volonté, il gravit les marches menant à sa chambre. Enfin si on pouvait appeler ça une chambre, une simple paillasse et un nécessaire de toilette installés au grenier. Son seul luxe était la fenêtre qui donnait sur la cour et qui faisait face au colombier. Sa belle-mère l'avait dépossédé de presque tous ses biens, à part quelques souvenirs de ses parents qu'il cachait dans un endroit secret et son cheval. Arrivé dans son antre, Duo s'assit sur le sol avec une corbeille qu'il avait emporté et renversa le contenu du seau sur le plancher. D'une main nonchalante, il s'amusa à tracer des sillons dans la suie, passant ses doigts entre les petits pois. Il soupira. Jamais il n'aurait fini pour midi, lui qui avait promis à Deathscythe de revenir le plus vite possible. Soudain, il entendit quelqu'un frapper à sa porte. Il se releva et alla ouvrir pour trouver Quatre, le garçon blond.

- Qu'est-ce que tu fais là, Quat-chan ?

- Tu m'as sauvé du martinet alors je me suis dit que j'allais t'aider à faire ta punition.

- Mais ils ne vont pas se demander où tu es ? Tu ne vas pas avoir d'ennui ?

- Tu sais, ils sont tellement occupés à préparer le buffet qu'ils ne s'apercevront jamais qu'il manque un simple commis comme moi. Alors tu me laisses entrer ?

Duo sourit au jeune homme et lui céda le passage. Ce cher Quatre. Duo et lui se connaissaient depuis leur plus tendre enfance. C'était son seul véritable ami depuis la mort de son père et il ne l'avait jamais laissé tomber, même lorsqu'il s'était retrouvé à devoir jouer les domestiques. Quatre était son confident et il le soutenait toujours dans les moments difficiles. Une fois la porte fermée, Duo s'assit sur son lit pendant que Quatre évaluait la masse de travail.

- Mon pauvre ami, lui dit-il, elle ne t'a pas épargné aujourd'hui.

- Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude maintenant.

- Oui mais je n'aime pas les voir s'acharner sur toi alors que tu as déjà tellement souffert de la mort de ton père.

- Elles auront beau me donner les pires travaux à faire, je continuerai à marcher la tête haute. Elles ne me feront jamais plier.

- J'admire ta détermination, beaucoup aurait flanché à ta place.

- Peut-être mais je suis un Maxwell et un Maxwell n'abandonne jamais.

En disant cela, Duo reporta son attention sur sa besogne. Cela allait lui prendre des heures, il n'avait vraiment pas de chance. Un voile de tristesse passa dans ses orbes améthystes. L'ayant remarqué, Quatre lui demanda :

- Quelque chose ne va pas ?

- Non rien. C'est juste que j'avais promis à Deathscythe d'aller faire une promenade dans les bois. Le pauvre, ça fait une semaine qu'il n'est pas sorti se dégourdir les jambes et avec cette punition, je ne pourrais pas le sortir aujourd'hui.

Quatre comprit alors la tristesse de son ami. Lui qui tenait tellement à son cheval. Il eut soudain une idée.

- Écoute ! Puisque personne ne s'attend à te revoir avant plusieurs heures, vas-y. Rien ne t'en empêche.

- Mais c'est impossible ! Je ne peux pas aller me promener et te laisser faire ce travail à ma place. Seul, tu n'y arriveras pas.

- Qui a dit que j'allais être seul ? dit-il avec un petit clin d'oeil.

Sur ces mots, Quatre alla jusqu'à la fenêtre, l'ouvrit et poussa un petit sifflement. Aussitôt une volée de colombes pénétra dans la pièce et les oiseaux se mirent à picorer les petits pois sur le sol. Duo posa un regard stupéfait sur le spectacle qui se dressait devant lui avant de le reporter sur son ami entrain de cajoler une colombe sur son bras.

- Ce sera fini en un rien de temps, dit-il en reposant le volatile sur le sol, tu peux partir l'esprit tranquille.

- J'avais oublié que c'était toi qui les avait élevé. Tu es vraiment incroyable.

- Merci du compliment.

- Comment puis-je te remercier ?

- Ne me remercie pas. Te voir heureux est pour moi la meilleure des récompenses. Maintenant vas vite, je crois que quelqu'un t'attend.

Duo étreignit son ami puis quitta la chambre, emportant un long manteau avec lui. Il se précipita vers l'écurie, faisant attention que personne ne le remarque. Arrivant prés du box de son étalon, il aperçut quelqu'un avec lui. Il s'approcha discrètement et se cacha derrière une grosse poutre. Cependant, une voix l'interpella :

- Dis-moi Duo, les seigneurs ne sont toujours pas arrivés ?

Duo sortit de sa cachette et reconnut G, le palefrenier. Il s'approcha et lui demanda :

- Comment as-tu su que j'étais là ?

- Deathscythe dresse toujours les oreilles dés que tu approches, Duo. Pourquoi n'es-tu pas avec les autres pour voir le cortège ? demanda-t-il en finissant de brosser l'animal.

- Je suis puni, répondit-il avec une moue boudeuse. De toute façon, je préfère être ici.

- Tu n'as pas envie de voir le Prince ?

- A vrai dire, je l'ai déjà entre-aperçu l'an dernier aux fêtes du Carême.

- Et alors, il t'a plu ? lui dit-il en lui faisant un sourire entendu.

Duo rougit aussitôt. G connaissait les penchants du fils de son défunt maître et aimait le taquiner. Duo essaya de se souvenir du visage du Prince mais la vision qu'il en avait était très flou, il l'avait vu de loin et jamais de face. Voyant que le palefrenier attendait une réponse de sa part, prenant son silence pour une confirmation, il s'empressa de lui répondre :

- Le seul ici qui me plaît, c'est mon Deathscythe ! dit-il en enserrant l'encolure de son étalon.

Celui-ci hennit comme pour montrer sa satisfaction devant la réponse de son maître. G voulut rétorquer mais il entendit la voix d'un domestique crier :

- ILS ARRIVENT ! ILS ARRIVENT !

- Le Roi ! Je dois y aller !

Et sur ce, il quitta l'écurie, laissant le jeune homme seul avec son cheval. Voyant enfin l'opportunité qu'il attendait, il enfila un licol à son étalon et le fit sortir de l'écurie par une porte dérobée. Tenant fermement les rênes de l'animal, il l'entraîna jusqu'à une petite grange délaissée, à une centaine de mètres du domaine. Mais il entendit des aboiements et vit un petit chien noir et blanc le suivre.

- Je ne peux pas t'emmener, Shini. Rentre à la maison ! lui ordonna-t-il.

Shini se mit alors à le regarder en penchant la tête et se mit à gémir. Duo comprit le petit jeu de son compagnon à quatre pattes et s'adressa alors plus durement à lui tout en gardant une expression douce :

- Et ne joue pas au malheureux avec moi. Pars vite recevoir le Prince et tu pourras manger des restes. Crois-moi, là-bas tu seras bien mieux. Je reviens bientôt, je te le promets alors soit compréhensif. Vas !

Le chien ne se le fit pas dire deux fois et repartit comme il était venu. Une fois le cheval convenablement attaché à une vieille poutre, il gravit un petit escalier en bois menant au grenier de la grange. Il ouvrit la trappe et pénétra à l'intérieur en appelant :

- Solo ?

Un petit hululement lui répondit. Aussitôt, il localisa une petite chouette hulotte perchée sur un panier. Il s'approcha d'elle et caressa son plumage soyeux.

- Tu garde bien mon trésor. Je t'en remercie, lui dit-il en s'emparant d'un petit coffret qui se trouvait dans le panier.

Il fit quelques pas et s'agenouilla devant une caisse où il déposa le coffret. Doucement, il souleva le couvercle et se mit à contempler son trésor. Il y avait là le peu de choses appartenant à ses parent qu'il avait réussi à sauver de l'avarice de sa belle-mère. Il y avait une belle broche en nacre avec une rose gravée en son centre appartenant à sa mère, la vieille pipe de son père, une dague portant les armoiries de sa famille, deux faux entre-croisées, et un petit miroir. Il le prit et contempla son reflet. Il faisait peine à voir avec son visage sale et sa natte à moitié défaite. Il détacha ses cheveux et entreprit de la refaire correctement. Ensuite il prit un vieux mouchoir et, à l'aide du miroir, il essaya de se débarbouiller un peu. Alors qu'il terminait d'effacer une tâche plus tenace que les autres, il entendit un hennissement. Il rangea le miroir dans le coffret puis le remit à sa place. La chouette le regarda faire avec ses grands yeux brillants. Après cela, le jeune homme se saisit de la selle qui reposait prés de lui et s'apprêta à partir lorsqu'il se tourna vers l'oiseau.

- Deathscythe m'appelle déjà. Je ne peux pas rester plus longtemps avec toi. Désolé.

L'oiseau de nuit lui fit un signe de tête pour preuve qu'il comprenait et après une dernière caresse, Duo s'en alla.

Pendant ce temps, le cortège royal pénétrait dans la grande cour du domaine Maxwell. La garde royale entrait la première aussitôt suivi des clairons annonçant leur arrivée. Puis vint le tour du carrosse royal. A son bord se trouvait le Roi Zech, magnifiquement vêtu d'un épais manteau de fourrure argenté, vraiment très bel homme avec ses yeux bleus perçants et ses longs cheveux blonds. A ses côtés se tenait la Reine Lucrézia rayonnante de beauté, vêtue d'un manteau en peau d'hermine aussi blanc que la neige. Et à leurs pieds étaient couchés leurs deux chiens, Aries et Léo, deux samoyèdes d'un blanc immaculé, tenus en laisse par leur dresseur. Le Roi regarda derrière lui le reste du cortège composé de quatre voitures transportant leur suite mais il ne trouva pas ce qu'il cherchait. Il fit signe à un homme plutôt âgé chevauchant un petit cheval gris d'approcher. Celui-ci obtempéra et mena sa monture prés du carrosse.

- Je ne vois pas le Prince, il n'était pas avec vous ?

L'homme qui se trouvait être J, le précepteur du Prince Heero, jeta un rapide coup d'oeil au cortège avant de répondre à son souverain d'une voix lasse :

- A vrai dire Sire, pendant tout le trajet, j'essayais d'inculquer à Wufei, Trowa et à notre Prince quelques leçons de bonne conduite mais aussitôt les bois en vue, ils ont disparu au triple galop.

Le Roi se désespéra de l'attitude de son fils. Celui-ci semblait fuir tout ce qui se rattachait de prés ou de loin aux affaires du royaume et préférait passer son temps à monter à cheval ou à tirer à l'arbalète avec ses compagnons. Il fallait pourtant qu'il commence à prendre ses responsabilités en tant que futur souverain. Il se promit à lui-même de trouver le moyen de mater son tempérament rebelle, d'une manière ou d'une autre. Il se tourna vers le précepteur et lui dit d'un ton dur :

- Ramenez-les sur le champ et qu'ils soient sévèrement blâmés !

- Oui Sire ! dit-il en amorçant un mouvement pour partir.

Le Roi sentit son épouse lui donner un coup de coude qui le fit la regarder. Celle-ci lui adressait un regard noir. Il comprit aussitôt le message et rappela son serviteur :

- Ne leur dites rien, je leur parlerai ! se ravisa-t-il.

- Entendu.

Et il s'en alla. Un mouvement à sa droite attira son attention et il vit la maîtresse des lieux en compagnie de sa fille s'avancer prés de la voiture. Il leur adressa un sourire et elles lui répondirent en se prosternant.

Les domestiques les suivirent dans leur mouvement.

Non loin de là, un jeune homme chevauchait librement un superbe étalon noir dans la forêt. Le sourire au lèvre, Duo et Deathscythe trottaient gaiement dans les bois, les pas du cheval faisant grincer la neige sous ses sabots. Sur l'épais manteau blanc, Duo pouvait voir les empreintes laissées par le peuple de la forêt. Enfin il était heureux. Lorsqu'il montait son fidèle destrier, il se sentait libre, plus de travaux pénibles, plus de moqueries, plus de Cendrillon. Il était de nouveau lui. Il sentait que son ami était tout aussi ravi que lui de cette promenade à croire l'impatience qu'il voyait dans chacun de ses pas. S'il ne le retenait pas, il ne doutait pas que celui-ci se serait mis à galoper dés que son cavalier s'était mis en selle. Alors qu'ils arrivaient à l'aurés d'une clairière, Duo vit quelque chose bouger au niveau des grands arbres et fit stopper sa monture prés d'un sapin. Convenablement dissimulé, il put apercevoir trois cavaliers mettant pied à terre, une arbalète à la main. La distance qui les séparait ne lui permettait pas de les détailler. Aussi il descendit de son cheval puis, après lui avoir sommer de l'attendre, il commença à se rapprocher d'eux discrètement. Après quelques mètres, il se cacha derrière un sapin et se mit à les observer. Les trois cavaliers ne semblaient pas plus vieux que lui et devaient être de riches seigneurs au vue de leurs vêtements couteux et le modèle de leurs armes. L'un d'eux était plutôt grand, le teint clair, les cheveux châtains dont une longue mèche qui dissimulait la moitié de son visage, les yeux verts et portait un pourpoint de cuir noir sous une cape marron. Son voisin était plus petit, le teint très blanc, les cheveux noirs ramenés en arrière en une queue basse, les yeux noirs en amande et était vêtu de vêtements étranges qu'il lui semblait avoir déjà vu dans l'un des livres de son père sur la culture asiatique, entièrement blanc sous une cape rouge sang. Mais celui qui retint son attention fut le troisième. Il était de taille moyenne, le teint clair lui aussi, les cheveux bruns en bataille tombant sur de magnifiques yeux bleu cobalt et portait un habit de couleur bleu clair sous une cape blanche. Il émanait de lui beaucoup de charisme et ce petit air sûr de lui, à la limite de l'arrogance qu'il pouvait lire sur son visage acheva de lui faire battre le coeur à tout rompre. Duo se sentit trés attiré par ce garçon si beau, si troublant mais alors qu'il allait amorcer un mouvement pour se rapprocher, il remarqua un écusson sur sa cape et il reconnut l'emblême de la famille royale. Alors ce fut le choc, ce garçon n'était autre que le Prince Heero. Cette découverte lui brisa le coeur. Il n'était plus qu'un serviteur et il lui était interdit de s'approcher d'un membre de la royauté. Persuadé de n'avoir plus rien à faire en ces lieux, il voulut revenir sur ses pas quand il aperçut le Prince lever son arbalète droit devant lui. Intrigué, il essaya de voir ce qu'il visait et aperçut une jeune biche qui marchait dans la neige, inconsciente du danger qui planait sur elle. Il reporta son regard sur le Prince et le vit armer son arbalète. A cette vision, une idée farfelue germa dans son esprit. Aprés tout personne ne saurait qu'il avait approché le Prince alors pourquoi ne pas en profiter pour s'amuser un peu. Retrouvant sa bonne humeur, il prit de la neige dans ses mains et en fit une boule de la taille de son poing. Au moment où le Prince allait tirer, il lança son projectile sur lui qui atterrit en plein sur son visage. Duo pouffa lorsqu'il vit le visage du jeune homme complètement perdu, ne réalisant toujours pas ce qui venait de lui arriver.

Le Prince Heero était content de lui, il avait trouvé la cible idéale : une biche. Faisant signe à ses compagnons de ne plus faire un geste, il arma son arbalète et la brandit en direction de l'animal. Mais au moment où il allait tirer, il reçut une boule de neige en plein visage, déviant son tir. Affolée par le bruit, la biche s'enfuit dans les sous-bois. Ses compagnons qui n'avaient pas bougés d'un pouce furent tout aussi surpris. Le plus grand des deux s'approcha de lui et le débarassa du peu de neige qu'il avait dans les cheveux.

- Et bien mon ami, il semble que le chasseur soit devenu gibier.

A cette constatation, le chinois se mit à pouffer de rire suivi de son ami. Heero leur adressa un regard tellement froid qu'ils s'arrêtèrent aussitôt. Le Prince balaya du regard les alentours à la recherche de la personne qui avait osé perturber le seul moment de plaisir qu'il pouvait s'accorder avec ses amis, Trowa et Wufei. C'est alors qu'il la vit. Une personne avec de longs cheveux châtains coiffé en natte, vêtu d'un long manteau noir entrain de le regarder avec des yeux rieurs. Comment cette fille, puisqu'il en déduisit que c'en était une, avait-elle osé lui faire ce genre de plaisanterie ? Blessé dans son orgueil, il la regarda avec un sourire qui, aux yeux de ses amis, n'annonçait rien de bon. La demoiselle voulait jouer, alors ils allaient jouer. Comme si elle avait lu dans ses pensés, la jeune fille lui sourit malicieusement comme pour le narguer avant de se mettre à courir en direction des bois. Heero se lança à sa poursuite, Trowa et Wufei sur ses talons. Mais cette diablesse était aussi rapide qu'un lièvre et il ne parvenait pas à la rattrapper. Dans ce jeu de course-poursuite, Duo était le gibier et le Prince le chasseur. Mais ici le gibier avait l'avantage de connaître parfaitement les moindres cachettes qu'offrait la forêt. S'il désirait l'attrapper, le chasseur devait utiliser la ruse. Aussi il fit signe à ses amis de la prendre en tenaille. Ils se séparèrent dans le but de ne laisser aucune voie de sortie à leur proie.

Aprés les avoir baladé pendant un moment, Duo ne les vit plus le suivre. Il en déduit qu'il les avait tout bonnement semé. Aussi décida-t-il de s'arrêter et de s'adosser à un arbre pour reprendre son souffle. Cette petite course l'avait beaucoup amusé et il s'imaginait la tête de son beau prince en rage ce qui le fit sourire gentillement. Soudain, il sentit une présence prés de lui. Il tourna la tête et pâlit en voyant le Prince Heero qui le fixait avec un sourire victorieux. Lorsqu'il voulut s'enfuir, il fit face au garçon à la mèche aussitôt rejoint par le chinois et se retrouva encerclé.

- Ah nous la tenons enfin ! fit le chinois essoufflé. Tu nous auras fait courir dis-donc !

- Elle mériterait la bastonade, ajouta Trowa tout aussi fatigué.

Duo était complètement tétanisé, le regard du Prince le clouait sur place si bien qu'il n'entendit pas les deux autres parler de lui au féminin. Heero s'avança plus prêt et se mit à le dévisager. Le coeur de Duo manqua plusieurs battements lorsque ses yeux croisèrent les siens. Il aurait pu se noyer dans cette mer cobalt si le Prince ne s'était pas mis à ricaner en disant :

- Pas la peine. Ce n'est qu'une gamine.

- Une sorte de poulet sans plume, dit Wufei avec un sourire narquois.

- Un oisillon qui mange des vers de terre, se moqua Trowa.

- Un lièvre sans oreille, conclua Heero.

Le sang de Duo n'en fit qu'un tour. Comment osaient-ils se moquer de lui ? Et en plus ils le prenaient pour une fille. Ce Prince n'était finalement qu'un gosse pourri gâté et arrogant. Un éclat de rage brilla dans ses orbes améthystes qui n'échappa pas à la vue de Heero qui fut parcourut d'un étrange frisson. Sans attendre, le jeune homme voulut mettre les choses au point.

- Pour votre information, messieurs, sachez que le terme exact est gamin et non gamine.

Les yeux de Trowa et Wufei s'écarquillèrent en entendant la voix grave et mielleuse du "gamin". Heero, lui, avait seulement froncé les sourcils. Alors la gamine était en réalité un gamin. Et un gamin avec des yeux vraiment magnifiques. Il tendit la main dans l'intention de prendre le menton du jeune homme afin de mieux les voir. Mais Duo la repoussa et regarda son interlocuteur avec une lueur de défi. Cette réction l'amusa encore plus.

- Oh ! La "demoiselle" est méchante, s'amusa-t-il à dire pour le narguer. On devrait la pendre, qu'en dites-vous ?

- Ce serait plus amusant de lui administrer une fessée, intervint Wufei, jouant le jeu de son ami.

- Ou bien l'enterrer vivante, ajouta Trowa avec un sourire diabolique.

A ces mots, les trois hommes firent un pas en direction de Duo. Celui-ci ne semblait pas s'inquiéter de son sort et avec un sourire malicieux, il leur dit :

- Quand les poules auront des dents, blancs-becs !

Puis il en profita pour s'enfuir, ses poursuivants ayant baisser leur garde. Les trois amis prirent un air scandalisé.

- Quelle audace ! se reprit Heero. Il me paiera ça. Je lui ferai regretter son impertinence !

Tous les trois repartirent à la poursuite du natté. Celui-ci parvint jusqu'aux chevaux de ses poursuivants en quelques enjambées. Il remarqua l'un d'eux, un étalon aussi blanc que la neige avec les armoiries de la famille royale sur sa selle. Alors qu'il allait le toucher, il vit son propriétaire arriver de loin, ses compagnons derrière lui. A ce rythme, ils finiraient par le rattrapper, chose qui ne devait surtout pas arriver s'il tenait un tant soit peu à la vie. Ne trouvant aucune autre solution, il cria à l'intention des trois garçons :

- A trois contre un, vous n'avez pas honte ! Bande de lâches !

Et sur ces mots, il monta l'étalon qui se cabra avant de partir au grand galop. Heero tenta de l'arrêter, sachant le caractère trop fougueux de sa monture.

- Tu vas tomber ! Ce cheval est dangereux, tu vas te rompre les os !

Mais le garçon ne tint pas compte de son avertissement et continua sa chevauchée.

- Il est complètement fou ! s'exclama Wufei.

- J'ai bien peur que toutes ces bêtises ne se terminent par un malheur, soupira Trowa.

- Vite ! Il faut le suivre ! ordonna Heero.

Sur ces entrefaites, le Prince enfourcha le premier cheval à sa portée et se lança à la poursuite du natté, Trowa et Wufei sur le deuxième. Un peu plus loin, Duo arriva prés de son Deathscythe. Aprés une dernière caresse pour l'étalon blanc, il le relâcha et celui-ci repartit rejoindre son maître. Duo remonta aussitôt sur son Deathscythe et disparut dans les profondeurs de la forêt. Au même moment, l'étalon blanc rejoingnit son maître qui, en le voyant, mit pied à terre et se saisit de ses rênes.

- Wing ! Tu es revenu !

- C'est incroyable ! dit Trowa. Jusque là personne n'était parvenu à se faire obéir de ce cheval à par toi, Heero.

- Ce garçon doit être un peu sorcier, il mériterait qu'on le mette aux arrêts pour avoir oser voler le cheval du prince, vociféra Wufei.

- Non ! intervint Heero. Je crois plutôt qu'il mériterait une récompense. Il est vraiment trés habile.

- Attention Heero ! remarqua Trowa. Si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu es entrain de te déclarer comme vaincu.

- Et si c'était le cas ?

- Alors je dirais que pour que toi, le grand Heero qui ne s'avoue jamais vaincu même sous la tourture, tu le fasses si facilement, c'est que ce garçon a dû te faire une trés grande impression.

Heero caressa pensivement la crinière de son étalon. En effet, il ne savait pas pourquoi mais ce garçon l'avait beaucoup marqué. Il avait un il ne savait quoi de spécial. Peut-être était-ce dû à la couleur extraordinaire de ses yeux. Ou à la longueur inhabituelle de ses cheveux qui faisait de lui un être tout droit sorti d'un conte. Il fut interrompu dans ses pensées par le cri de Wufei.

- Je ne voudrai pas vous alarmer mais on a de la visite ! les avisa-t-il en pointant du doigt quelque chose dans leur dos.

Sur ce, le Prince porta son regard derrière lui et il aperçut son précepteur arriver vers eux au petit trot. Sa réaction ne se fit pas attendre.

- Vite ! Fuyons les amis ! dit-il en se mettant à cheval.

Les deux amis ne se le firent pas dire deux fois et imitèrent le Prince. Tous les trois s'enfuirent au grand galop pendant que le précepteur les regardait s'éloigner à toute vitesse, incapable de les poursuivre.

Pendant ce temps, au domaine Maxwell, le Roi et son escorte s'apprêtait à reprendre la route. Il menait son épouse vers le carrosse, Lady Une et Réléna les suivaient .

- Majesté, dit la lady d'un ton mielleux. Si vous saviez à quel point nous sommes heureux de l'honneur que vous nous faites en acceptant de faire une halte dans notre modeste demeure.

- Ce fut une halte des plus plaisantes, répondit le Roi en prenant un petit air séducteur qui ne plut pas du tout à son épouse.

- Ce compliment nous va droit au coeur. Mais dites-moi ! Notre bon seigneur, le Prince, n'aura pas daigner accompagner leurs majestés jusqu'ici ?

- Le Prince a daigné, Madame, s'empressa de répondre la Reine. Son amour des études l'a poussé à partir observer la nature au cour du voyage.

- Quelle dommage ! s'exclama Lady Une avec une moue déçue. Nous étions pourtant trés heureux de revoir sa Majesté, votre fils, par chez nous sur le chemin du château. Peut-être aurons-nous l'occasion de le voir au cour du bal ?

- Vous avez raison, il serait dommage de ne pas réparer cette injustice. Nous ferez-vous l'honneur de venir au bal, vous et votre charmante fille ?

- Majesté, nous sommes toutes deux comblées de l'honneur que vous nous faites, répondit-elle en faisant une profonde révérence, imitée par Réléna.

Sur un dernier sourire pour ses hôtesses, le couple royale remonta dans sa voiture et sur un signe à leur suite, ils reprirent leur route. Alors que le cortège quittait progressivement la cour, Lady Une eut un sourire machiavélique. Elle était parvenue à ses fins, à savoir parvenir à se faire inviter au bal. Les plus riches nobles de la cour allait être présent et il ne lui serait pas difficile de trouver un bon parti pour sa fille, peut-être même le Prince si la chance leur souriait. Au même moment, le cortège royal s'engagea dans une grande allée bordée de grans arbres. Il fut aussitôt rejoint par trois cavaliers qui venaient de sortir de la forêt. Le Roi, ayant reconnu son fils, lui fit signe d'approcher. Celui-ci obéit et régla le pas de sa monture sur celui du carosse.

- N'as-tu pas honte de te conduire comme un enfant ? lui dit le Roi sur un ton empli de reproche. Moi à ton âge, je portais...

- Portais déjà sur les épaules le fardeau du gouvernement, répéta Heero en se synchronisant avec son père.

- Tu feras moins le malin le jour de tes épousailles, mon garçon. De plus rebelles que toi ont été dompter.

- Vous faites allusion à votre jeunesse ? demanda le jeune homme avec un sourire ironique qui déplut fortement à son père.

- Je vous en prie ! intervint la Reine Lucrézia. Ne préférez-vous pas débattre de cette histoire sans témoin gênant ?

Zech sourit à son épouse qui le lui rendit. Celle-ci avait l'art et la manière de faire cesser toute dispute entre le père et le fils. Comprenant qu'il valait mieux changer de sujet, le Roi se tourna vers Trowa et Wufei qui chevauchaient côte à côte derrière son fils.

- Alors mes jeunes seigneurs ! Il semblerait que votre amour des études se soit considérablement refroidi.

- Sire, nous essayerons de rattrapper le temps que nous avons perdu, répondit calmement Trowa.

- Absolument ! soutint Wufei. Bien que les études ne correspondent guère aux impératifs de notre époque.

- Mais où est donc passé le précepteur ? demanda le souverain.

- Il s'est égaré dans la forêt, dit Trowa, mais il saura bien s'y retrouver.

/ Le précepteur était bel et bien perdu et tournait inlassablement en rond. /

Pendant que ses compagnons distrayaient son père, Heero fit le tour du carrosse pour se retrouver aux côtés de sa mère.

- Ce projet de noces est une ruse pour me faire peur ? chuchota-t-il pour ne pas se faire entendre.

Lucrézia regarda son mari puis se tourna vers son fils et lui dit sur un ton désolé :

- Non. Attends-toi à prendre épouse dans quelques jours.

Cet aveux eut tôt fait de faire perdre le sourire au jeune Prince. Son père avait vraiment l'intention de le marier et le priver de sa liberté. Fini les galopades à cheval et la chasse avec ses amis. C'est avec la mine déconfite qu'il rentra au château en compagnie de ses parents alors que plus loin, un jeune homme avec une longue natte revint chez lui. Il mena son étalon à l'écurie et s'apprêta à rejoindre sa chambre quand il fut interpellé par une voix amicale :

- Agréable promenade !

Il se retourna et vit son ami Quatre.

- Agréable et riche en rencontre ! répondit Duo avec le sourire.

- Oh ! Tu vas me raconter tout ça autour d'une tasse de thé, lui dit-il en lui prenant le bras et en le conduisant dans la cuisine.

Celle-ci était vide. Ils purent se préparer une petite collation et Duo raconta toute son aventure à son ami, tout en buvant sa tasse. Quatre l'écouta attentivement, attendant qu'il eut fini avant de lui faire part de son avis.

- Tu as vraiment eu de la chance. Qui sait ce qu'il se serait passé s'ils t'avaient finalement attrappé.

- Tu l'as dit. N'empêche que je ne me serais jamais attendu à rencontrer le Prince de cette façon.

- C'est sûr que c'est loin d'être une rencontre ordinaire.

- Mon Dieu, Quatre. Si seulement tu avais pu le voir. Jamais je n'avais vu un homme aussi beau que lui avant.

- Tu oublies que, contrairement à toi, j'ai déjà eu l'occasion de voir le Prince par le passé.

- Ah oui ! Et même que tu m'as avoué avoir eu un faible pour l'un de ses compagnons. Un grand ténébreux avec une grande mèche qui lui barre le visage et les yeux verts, c'est bien ça ? lui dit-il avec un grand sourire.

Quatre rougit comme une pivoine devant le regard lourd de sous-entendus de son ami. Avouer n'était pas le terme exact, pensa-t-il en essayant de retrouver une teinte normale. Son ami l'avait menacé de le faire passer par le supplice des chatouilles s'il ne lui disait pas pourquoi il avait un sourire niais depuis le départ du cortège royal. De nature trés chatouilleuse, il n'avait pas tenu longtemps avant de lui dire qu'il avait eu le coup de foudre pour le Comte Trowa Barton. Ce fut ce jour-là que Duo lui avait confié son même penchant pour la gente masculine, ce qui avait renforcé leur amitié.

- De toute façon, reprit Duo, je ne le reverrai sans doute plus jamais. Alors il est inutile que je me fasse de faux espoirs.

- Qui sait ? Peut-être le destin vous fera de nouveau vous rencontrer.

- Je préfère ne pas y penser. Déjà qu'il ne doit pas me porter dans son coeur aprés ce que je lui ai fait, soupira Duo.

- Ca, seul l'avenir nous le dira.

Et sur ces mots, ils quittèrent la cuisine aprés avoir ranger les tasses.

Tsuzuku...


Voilà pour le premier chapitre. Quand nos héros vontils se retrouver et dans quelles circonstances ? Répose au prochain chapitre. Please reviews ?!!