Me revoilà avec une nouvelle histoire. Chapitres assez courts je pense (contrairement à ce que je peux faire habituellement sur d'autres fandoms), mais c'est loin d'être des drabbles. Le base de cette histoire est une UA, mais se passe toujours dans l'univers d'Hiro Arikawa. Les mésaventures de Dojo arrivent à Kasahara. J'ai juste imaginé ce qu'il se serait passé si c'était elle qui s'était prise la balle et non son beau et tendre Prince Charmant.
Movie!verse, mais avec de nombreux éléments du livre (que j'ai lu en anglais, d'une fan-traduction vraiment bien faite).
J'en profite pour poser une question. Le site de Glénat stipule que le dernier tome est sorti ce 3 mars. Les sites des libraires et les programmes informatique spécifique aux libraires (ça aide d'être en formation dans ce domaine !) indiquent qu'effectivement il est sorti depuis le 3 mars. Néanmoins, j'ai beau faire les librairies de ma ville universitaire et celles où j'habitude (en plus de l'avoir pré-commandé) : il n'est nul part. Est-ce aussi votre cas où c'est parce que, tout compte fait, même la ville universitaire où je suis est tout aussi paumée que ma ville natale xD ?
Sur ce, bonne lecture !
PS: Si seulement... est un titre provisoire !
Si seulement…
Chapitre 1
Kasahara serre les dents. Elle souffre, ça se voit plus que le nez en plein milieu d'un visage, mais pour ne pas montrer sa douleur et les inquiéter davantage, elle serre les dents et maîtrise ses gémissements.
Pendant que Toma la soutient encore un peu, Dojo lui retire sa cravate, défait les boutons de sa veste pour retirer cette dernière, n'écoutant pas les protestations faibles de sa subordonnée. Les deux hommes l'allongent alors précautionneusement à plat ventre sur le lit de fortune mis à disposition par Sayaka. Ils y vont le plus doucement possible, de peur de la faire souffrir encore plus.
_ La balle n'est pas ressortit… siffle le lieutenant
_ C-C'est une bo-bonne ou mauvai-vaise chose ? articule-t-elle entre deux longues respirations
_ Je ne sais pas où elle est logée, je ne peux pas dire
N'ayant rien d'autre sous la main, et allant contre la gêne de la jeune femme de se retrouver ainsi en sous-vêtements, il déchire la veste et appuie assez durement sur la plaie, pour réguler puis annihiler l'écoulement du sang.
Elle grimace. Un couinement piteux quitte sa gorge. Il ferme les yeux, mais ne se stoppe pas pour autant. Il doit voir les dégâts pour appliquer les premiers soins. Dojo a tellement vu ses collègues faire les gestes, qu'il reproduit actuellement, sur le champ de bataille. Mais il n'a pas les mouvements sûrs, ni précis. Kasahara doit surement le ressentir. La jeune femme ne doit pas non plus être très à l'aise ainsi dévêtue. Sincèrement, et malgré la situation, le militaire comprend cette gêne. Ce n'est pas vraiment dans cette situation qu'il aurait la voir sans vêtement. (Dojo se flanque une baffe mentale pour se remettre les idées en place.)
Il aperçoit vaguement Sayaka déposer des couvertures, compresses et désinfectants aux côtés de l'écrivain.
_ Il faudrait vraiment appeler une ambulance…
_ Je sais. C'est trop dangereux. Pour Toma-senseï mais aussi pour Kasahara. Ils n'ont plus une personne à faire taire. Kasahara est dans leur ligne de mire. Ils ont tiré dans une zone tampon, ils savent qu'elle est membre du GIB. Si elle porte plainte à la suite du commandant Inamine, ça va faire tâche.
_ Mais-
_ Ça va aller Kojima-san, souffle la blessée serrant ses points sur l'oreiller de fortune, Merci de votre sollicitude…
La libraire hoche la tête et s'en va retourner à ses occupations. Elle ne peut pas rester plus longtemps. Surtout qu'il y a du monde à la caisse.
Dojo est crispé, tendu, au bord de la crise de nerf. Une blessure au niveau des reins n'est pas un bon signe. La perte excessive de sang non plus. Surtout s'ils trainent en longueur à appeler une ambulance. Mais comment peut-il faire ? S'il appelle un médecin maintenant, Toma-senseï ne sera pas en sécurité. S'il ne fait rien, c'est Kasahara qui en pâtira. Dans les deux cas, il est perdant. Dans les deux cas, la mission est un échec cuisant.
Une main rugueuse de l'écrivain se pose sur les siennes, le ramenant à la réalité.
_ Il faut désinfecter.
_ Oui… Oui.
Le lieutenant se reprend. Toujours en appuyant sur la plaie d'une main, il attrape la compresse imbibé de désinfectant que lui tend Toma-senseï.
_ Ça va piquer un peu Kasahara. Tu peux crier si ça te détend.
_ Je ne leur ferai pas ce plaisir ! grince-t-elle les yeux fermement clos
Toujours aussi courageuse.
Dojo en a vu des soldats, hurler de douleur à la moindre pression sur leur plaie. Ce petit bout de femme ne cessera jamais de l'impressionner.
Le médecin improvisé cherche à faire les gestes les plus doux possible. Il remplace la veste par les compresses qui s'imbibent de sang beaucoup trop vite et s'entassent dans la poubelle à une vitesse folle. Kasahara tremble. Sa respiration est saccadée, et elle lâche des râles d'inconforts.
Il lui faut autre chose pour comprimer la plaie.
_ J'ai besoin de bandes… Toma-senseï, pouvez-vous en découpez dans une couverture ?
_ Oui. Bien sûr !
Ravi de pouvoir se rendre utile dans une telle situation, le vieil homme se presse pour agir. Il déplie la couverture la moins rêche et la plus fine, à la main. La peur qui court dans ses entrailles l'aide à trouver la force nécessaire. Il ouvre aussi d'autres paquets de compresses, qu'il empile les unes aux autres, jusqu'à une épaisseur raisonnable. Dojo le remercie du regard.
_ Ça va faire mal, Kasahara. Si tu ne veux pas crier, serre les dents.
_ Je vous fais confiance mon lieutenant, vous ne me ferez jamais de mal inutilement. C'est toujours pour mon bien. Faites ce que vous devez faire.
_ Dis pas des choses comme ça à un moment pareil !
_ Je peux dire que vous avez les mains chaudes ?
Le militaire déteste cette voix affaiblie et ces pupilles cachées derrière les paupières par appréhension. Il déteste la position actuelle de sa collègue. C'est lui qui aurait dû se prendre cette balle. Pas elle. Alors même si sa question est dérangeante en tout point (si elle commence à avoir froid, ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle), il l'accepte. Il n'a que cela à faire après tout.
_ Je vais passer une main sous ton ventre.
_ Je n'arriverai pas à me redresser.
_ Je sais. Je vais y aller lentement, mais ce ne sera pas sans douleur.
Elle hoche la tête, se crispe lorsqu'il effectue les mouvements prédis. Elle gémit, retient un cri de justesse en mordant dans le coussin. Pendant que l'écrivain appuie le tas de compresses sur sa blessure, elle sent la couverture et les mains de son lieutenant sur son ventre. A bout de souffle, elle se concentre sur les caresses que lui procurent les doigts et le tissu. (Elle se convainc à son tour que, dans une autre situation, ce type d'attention, elle l'aurait plus qu'apprécier. Ce constat l'aide à retenir sa voix sagement dans sa gorge.)
Les bandes placées et prêtes à être nouées, Dojo respire un peu mieux. Il espère que ça suffira, le temps qu'il élabore une solution.
_ Je vais serrer Kasahara.
L'agent chef hoche difficilement la tête. Elle craque sous la soudaine pression un cri de souris franchit ses lèves. La douleur la réveille. La seconde bande lui remet les idées en place et lui arrache un second cri. La troisième, manque de la faire hurler, mais Iku se retient de justesse. Les deux autres, elle les sent à peine, trop occupée à réguler sa respiration.
_ Ça devrait suffire pour un temps.
Il prend une seconde couverture et recouvre le corps affaiblit de sa cadette. Elle semble se recroqueviller sous cette soudaine chaleur.
Pourquoi n'avaient-ils pas pris la peine d'enfiler un gilet par balle ? Pourquoi s'étaient-ils bêtement dit que le Comité des Médias ne tirerait jamais dans la rue, zone tampon établit par l'État ? Pourquoi n'avaient-ils pas pris cette stupide précaution ?
Il sursaute lorsqu'une petite main gelée s'empare de la sienne, toute ensanglantée.
Iku a rouvert ses yeux. Dojo a l'impression qu'elle va s'évanouir à tout instant. Il s'accroupit de nouveau pour être à sa hauteur.
_ Lieutenant… Appelez la base d'ici-
_ Reine des godiches ! Les lignes sont sur écoutes !
_ Appelez la base d'ici et partez avec Toma-senseï.
_ Je ne vais pas te laissez seule ici, idiote !
La jeune femme secoue la tête.
_ C'est la seule solution. Vous le savez.
_ Kasahara-san, c'est bon. Je vais me résigner. Je pourrai toujours écrire, je ne pourrai pas publier pendant 5 ans seulement. Je peux me résoudre à cela.
_ Non ! murmure-t-elle, Ne les laissez pas gagner ! S'ils vous ont, ils s'attaqueront aux écrivains. Les livres disparaîtront de notre pays. Vous êtes le roi de l'échiquier, vous vous souvenez ? Si vous tomber, le monde des livres s'écroulera avec vous. Ne renoncez-pas. Je vous en prie. Il y a encore une chance !
_ Mais vous êtes blessée, je ne peux-
_ Laissez-moi appeler la base dans ce cas. Laissez-moi donner l'une des ambassades mais prenez la direction opposée. Si les lignes sont vraiment sur écoute, les agents des médias abandonneront leurs autres positions. Ou demandez à Kojima-san, une simple civile ne peut savoir que le GIB s'informe par ligne sécurisée…
Pourquoi faut-il que ce soit dans des situations comme celle-ci qu'elle montre à quel point elle est futée ? À quel point elle a de bonnes idées ? Ce n'est pas sûr que les agents abandonnent tout leur poste, mais son idée est à tester. Toma-senseï n'aura pas d'autres occasions dans le cas contraire.
Le vieil homme à la tête baissée, il capitule par ce simple geste. S'ils suivent cette possibilité, Kasahara recevra les soins nécessaires à temps. Sayaka pourra même appeler plus tôt une ambulance, et contacter juste après leur supérieur. D'un autre côté, il s'en veut de partir, de la laisser là, blessée, affaiblie.
_ Je ne laisse pas mes hommes derrière moi ! gronde Dojo
Le seul agent féminin du GIB ne peut que sourire à cette déclaration.
_ Je vous laisse seul avec votre auteur favori. Prenez cela comme un cadeau !
_ Ce n'est pas le moment de plaisanter, idiote !
_ Alors faites-moi tenir une promesse, lieutenant. Je les tiens toujours vous savez.
Toma-senseï se fit tout petit dans un coin, son cœur battant moins fort dans sa poitrine. L'atmosphère devient plus intimiste, plus rassurante.
Le lieutenant dégage doucement sa main et attrape la chemise couverte de sang de sa subordonnée. Il détache ses écussons dans un premier temps, puis fait de même avec ceux de sa subordonnée. Il accroche ces-derniers à son col, avec l'horrible sentiment de retourner en arrière, lors de leur première rencontre.
_ Tends ta main… murmure-t-il
Elle obéit, docilement et il dépose dans sa paume les insignes du grade de lieutenant de deuxième classe. Sous son regard perdu, il lui tapote la tête.
_ Tu voulais les camomilles, n'est-ce pas ? Alors je te les prête. Et tu devras me les rendre en main propres lorsque je reviendrai d'Osaka. Alors tu as intérêt à rester en vie et à t'en remettre rapidement.
_ C'est promis !
Ses yeux bruns brillent et ça lui arrache un sourire.
Alors qu'il allait se relever, elle le retient.
_ Lieutenant… vous allez revenir sauf vous aussi ?
_ Oui…
_ Promettez-moi-
_ Je vais revenir, tu dois me rendre mes insignes, non ?
_ Moi aussi je voudrai que vous me fassiez une promesse lieutenant…
Il reste à sa place, se rapproche un peu plus et la laisse poursuivre.
_ Lorsque vous rentrerez, promettez-moi que vous me laisserez vous avouer mon amour pour vous. S'il vous plaît…
Sa main fine tremble dans la sienne. De peur, d'épuisement.
Mué par un instinct, sous les yeux de son auteur préféré dont les deux militaires ont oublié la présence même, il se penche vers elle. Main sur sa joue glacée, il l'embrasse. Surprise dans un premier temps, elle finit par fermer les yeux, se laisse aller et répond à cette étreinte tant attendue, tant désirée, tant chérie.
Elle a l'air si fragile que le moindre courant d'air pourrait l'emporter. Elle est dans une telle souffrance qu'il veut lui donner du réconfort, une excuse supplémentaire et sincère pour faire battre son cœur pour des années encore. Il a peur aussi. Il est terrifié. Terrifié de ne pas avoir une autre chance, une autre occasion. Cette peur est commune. Plus que ce baiser inopinée, c'est un goût amer qu'ils se transmettent, dans la peur que ce baiser ne soit le premier mais aussi le dernier.
Alors ils le font durer, pour sceller leur promesse.
Derrière eux, le vieil homme sourit. Témoin, sans le savoir, d'une scène que le GIB attendait depuis plus de quatre longues années, sans succès jusqu'à aujourd'hui. Depuis qu'ils les avait vu, qu'il les avait côtoyés, il le savait : ces deux là étaient faits pour être ensemble.
- To Be Continued -
Je vous embrasse et je vous dis à très bientôt !
