Les personnages appartiennent à Stephenie Meyer je les utilise seulement avec imagination. Ma Bella a un caractère assez spéciale vous le remarquerez bien vite ! J'espere que cela vous plaira, n'hesitez pas a poster des reviews, toutes critiques bonnes ou mauvaises sera constructive. :) Bonne lecture !

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Je m'appelle Bella et je suis orpheline. Certes cette histoire ne commence pas par un sujet joyeux... Mais est-ce ma faute? Pas vraiment, la victime c'est moi dans cette affaire. Du moins c'est ce que toutes les assistantes sociales me sortent quand je suis transférée dans une nouvelle famille. " Pourquoi vous ne voulez plus d'elle " c'est ce que j'entends qu'elles leur lancent dans leurs bureaux. A eux, qui affichent un air grave sur le visage mais qui en réalité sont heureux de ne plus jamais me revoir. Suis-je un monstre? Dans un certain sens peut être... Ça dépend de la définition du mot monstre…

— Bella...

Je sors de mes pensées et me retourne vers mon interlocutrice. Jessica, mon assistante sociale attitrée, me regarde avec des yeux tristes accompagnés d'un sourire timide. Chose qui m'indique qu'aujourd'hui est le jour où les Johnson ne veulent plus de ma petite personne dans leur jolie maison. En même temps je m'en suis douté quand ils m'ont demandé de préparer ma valise !

— Tu peux venir s'il te plait ?

Je la regarde las puis me lève de ma chaise en direction de son bureau, elle se pousse pour me laisser entrer et je fais face à ce couple d'une quarantaines d'années que je vois tous les jours depuis environ deux mois.

— Nous sommes désolé Bella. Lance madame Johnson avec un air affecté.

J'aurais pu la croire si je n'avais pas vu pas son mari s'empêcher de souffler de soulagement. Jessica me regarde attentivement, attendant sûrement une réponse de ma part ou bien que je m'écroule sous les larmes. Mais cela n'arrivera pas, premièrement car je me suis habitué à ce genre de scène et deuxièmement car ses personnes ne me manqueraient pas le moins du monde.

— Bon nous allons y aller... Monsieur Johnson regarde en ma direction puis serre la main de Jessica. Prenez soin d'elle.

Je me mets à rire intérieurement. Il aurait pu éviter de lancer ces paroles. Je pourrais me faire écraser par un bus sous ses yeux qu'il ne lèverait même pas le petit doigt. Le couple sort, accompagné de Jessica, je leur jette un dernier coup d'œil et part m'assoir sur une chaise en attendant. Je me demande bien où je vais atterrir cette fois. Si ça se trouve elle va me placer dans une famille de barge! Ou bien des alcooliques... Ou alors elle commence à bien m'aimer et m'enverra chez des riches qui ont auront une belle grande maison avec piscine et un fils un minimum mignon... Se serait marrant de le torturer celui-là ! Vous devez vous dire que j'ai un langage un peu... Franc... Que j'utilise des mots tranchants mais que je ne dois pas les penser. Erreur. Je les pense, mais il ne faut pas être choqué, penser est un acte simple. Penser, c'est imaginer des choses, pas obligatoirement les faire. Puis je ne suis pas méchante comme fille, je ne me lève pas la nuit avec un couteau dans la main et un masque de scream sur la tête pour aller faire peur aux petits enfants. Je dors la nuit, je n'ai pas le temps.

— Je me demande quand même... Pourquoi ne restes tu pas dans une famille plus de quelques semaines ?

Je sursaute, je n'avais pas entendu la jeune femme entrer dans la pièce. Elle s'avance lentement jusqu'à son bureau et s'assied en face de moi en pleine réflexion.

— Peut être que je ne suis pas assez distrayante... Les gens préfèrent adopter des petits enfants de cinq ans tout mignons, comme ça ils ont le temps de l'élever à leur manière. Moi j'approche de la majorité alors dans un sens ça doit les ennuyer.

— Il y a peut-être de ça…

Je sais qu'elle doute fortement de mon argument. Elle se dit que le problème vient de moi. Mais mon explication n'est pas tout à fait fausse pour autant. Tout le monde le sait, qu'à partir d'un certain âge, il y a peu de chance d'être adopté ou bien que quelqu'un s'occupe de nous. La dure réalité de la vie.

— Bon et maintenant je vais où?

Je demande cela avec un air faussement enjoué qu'elle a facilement remarqué.

— Je fais des recherches depuis quelques semaines. Enfin tu vois... Au cas où...

Elle baisse la tête gênée. Dire qu'elle a fait des recherches depuis un bon moment signifie qu'elle s'attendait à ce que je sois encore viré de mon nouveau cocon familial.

— Et j'ai trouvé une sorte d'orphelinat à une heure d'ici et il accepte de te prendre.

J'ai du mal comprendre, je la regarde avec de grands yeux attendant qu'elle me dise qu'elle rigole ou qu'une caméra caché se trouvent derrière moi. Je me retourne, rien.

— Orphelinat?

— Je sais très bien que tu ne veux pas aller dans un endroit de ce genre. Mais pourtant c'est super. Et il y a pleins d'enfants comme toi.

C'est justement ça le problème! Déjà il y aura des enfants en bas âge! Il va falloir supporter leurs pleurnicheries jour et nuit et je sens que ça va me prendre la tête. Ensuite ils vont vouloir me faire un long récit à en faire chialer un petit chat comme quoi tout le monde là-bas, est comme moi, sans famille, ni repère, mais le bonheur d'être ensemble les rassure et les aide. Tout mais pas ça!

— Et la deuxième possibilité c'est quoi?

— Il n'y a pas de deuxième possibilité! C'est ça ou rien!

— Et par rien tu entends quoi?

Elle prend un air sévère, elle ferait presque peur, puis elle me sourit. Quel changement rapide!

— Tu n'as pas le choix!

Je me mets à réfléchir à vitesse grand V à une solution pour échapper à cela, je fais machine arrière et me remémore les mots de Jessica quand...

— Une sorte d'orphelinat? Ça veut dire quoi une sorte?

— Disons que c'est plus un foyer chaleureux et... Tu verras bien sur place. Lance-t-elle avec un air louche visible à des kilomètres.

— Comment ça je verrais bien sur place?

— Écoutes moi bien Bella ! Ce sont les seules personnes qui ont accepté de te prendre! Ils en étaient même ravis! Apparemment tous leurs enfants sont comme toi.

— C'est-à-dire ? Demandé je intrigué.

— Bizarre...

Bizarre? Oui ce mot me décrit bien... Mais est-ce la peine de le dire avec autant d'inquiétude dans la voix?

— Quand tu dis bizarre tu veux dire psychologiquement atteint ou bien qui balance des boules de feu avec leurs mains comme dans XMEN?

— Je ne sais pas et crois moi je ne vais pas chercher à comprendre! Et puis arrêtes avec tes questions ! Je ne peux pas tout savoir.

Pourtant ça sert à ça logiquement une assistance sociale mais bon je ne dirais rien ! Il manquerait plus que je me la mette à dos.

— Et je suis sensé allé là-bas quand?

Elle se concentre sur des papiers qu'elle commence à remplir à une vitesse affligeante.

— J'ai juste à les appeler pour les prévenir de ton arrivé et on peut y aller. Je remplie les derniers formulaires.

Comment tout cela à t- il put se régler si vite? Jessica a apparemment tout prévu! Même le fait que ma nouvelle famille me rejetterait. Quelle futé cette Jessica. Mais quand même… A partir d'aujourd'hui je vais vivre dans un orphelinat. Et croyez-moi, une fille de mon genre qui y entre, n'en sors jamais… Je vais devoir passer tout mon temps avec ces gens inconnu qui boufferont mon espace vitale ! La vie va devenir un enfer.

Quelques papiers remplies plus tard me voici devant une maison pas trop moche légèrement éloigné de la ville avec un jardin pas vraiment grand, mais bon je n'en espérais déjà pas tant pour un orphelinat!

— Ça n'a pas l'air si mal!

Jessica sort de la voiture, regard vers ma direction puis se met à rire.

— Ce n'est pas celle-là Bella!

Je me disais aussi que c'était trop beau pour être vrai, je me retourne cherchant un immeuble délabré décoré par des graffitis de toutes les couleurs ainsi que des jeunes habillés avec des pantalons en dessous les genoux, mais ne vois rien. Jessica me sourit puis me montre la direction d'un signe de tête.

— Impossible!

Et là c'est le choc! Baraque immense vu de l'extérieur, deux étages, un jardin interminable avec des arbres un peu partout.

— Ok il est où le Piège?

— Pardon?

— Il y a un truc qui cloche !

C'est évident, ils sont soient disant « ravis » de m'accueillir. Personne n'a jamais été ravis de m'accueillir et encore moins de gens qui ont les moyens de vivre dans une telle maison.

— Oh… C'est la vue qui te choque? C'est vrai que ça fait un peu vide sans la piscine mais ne t'inquiète pas elle est de l'autre côté.

Kézako? Elle s'avance et commence à monter la petite pente qui nous sépare de l'habitation, il me fallut bien deux minutes entières pour retrouver mes esprits et la rattraper.

— Et ils font quoi dans la vie. Je parle bien évidemment des personnes qui ont créé ce foyer, les enfants sont trop jeune pour travailler à moins qu'ils ne soient esclaves ?

Je la regarde avec un regard remplie de curiosité, cette supposition expliquerait bien des choses, la première étant pourquoi ils veulent de moi!

— Leur job est de s'occuper de vous.

— Sans blague ils ont que ça à fout… Elle me regard de travers. Ils occupent leur journée à élever des pauvres enfants malheureux comme moi ! Qu'Est-ce que c'est gentil, ont devrait leur donner une médaille tiens!

Je la rattrape vite fait avant qu'elle me fasse la morale et arrive devant le portail électrique en fer forgé noir, qui s'ouvre au bout de quelques secondes.

— J'ai compris ils sont devin c'est ça?!

Jessica soupire et me montre une caméra du doigt.

— Ouais bah le fait qu'ils soient devin auraient été moins inquiétant que celui de voir des caméras à chaque recoin tu m'excuseras!

— Arrête Bella ça ne sert à rien de trouver des complots partout ! Tu resteras ici jusqu'à ce qu'ils ne veuillent plus de toi. Et si ce jour arrive crois-moi ça sera dur de te trouver un nouveau toit. Alors fais des efforts!

Je la regarde, elle n'a pas vraiment tort, mieux vaut vivre dans un foyer que sous les ponts, du moins c'est que je pense pour l'instant. Mais ce n'est pas pour ça que je changerais ma façon de penser et de me comporter, j'essaierais juste de montrer mes mauvais côtés le plus tard possible. Comme ça j'aurais une chance.

Je la vois pénétrer dans l'immense jardin, je la suis lentement admirant le lieu où je vais demeurer à partir d'aujourd'hui. Je pourrais trouver pas mal de mauvaises choses ou bien de défaut à cet endroit mais la beauté n'en ai évidemment pas une. J'entends un cliquetis, le portail vient de se refermer derrière nous, à partir de maintenant je ne peux plus m'échapper, je fais officiellement partie de ce foyer. Jessica se retourne et me lance un regard qui veut dire « dépêche-toi je n'ai pas toute la journée » je presse le pas et nous arrivons toutes les deux devant la porte. Celle-ci s'ouvre au bout de quelques secondes, la scène du portail me revient à l'esprit et je cherche une quelconque caméra au-dessus de nos têtes. La personne qui est venu nous ouvrir me regarde avec des yeux mystérieux comme si j'étais un objet rare.

— Bonjour, tu dois être Bella je présume, je m'appelle Carlisle Cullen, je suis le maître de ces lieux.

Maître de ces lieux? Je ne suis pas certaine d'avoir la bonne description de cette expression mais je suppose que c'est le directeur. Même si il parait plutôt jeune pour avoir ouvert un orphelinat dans une aussi grande maison, sûrement a-t-il hérité d'une richesse familiale. Je vois le soleil se refléter sur ses cheveux blonds, ses yeux sont d'un bleu intense et il est très charmant pour son âge. Je suis en pleine observation, quand je me rends compte que son regard et celui de Jessica sont posés sur moi. Il me faut quelques secondes de réflexion pour me rappeler que je n'ai pas répondu à mon interlocuteur, chose plutôt impolie.

— Excusez-moi. Je suis Bella, enchanté.

Je lance ces mots avec un air timide et plutôt gênée. L'homme me sourit et nous invite à entrer, Jessica me laisse passer devant elle, je la soupçonne de faire cela par précaution, si quelques choses d'horrible doit se passer c'est moi qui en subira les conséquences. Où sont les vieilles bonnes manières ! Je m'avance d'un pas prudent et ne me retrouve pas étonné de voir un intérieur aussi magnifique que le jardin, carrelage blanc d'une brillance intense, grand escalier avec des rambardes en marbres, la seule chose surprenante est la couleur des murs: gris métallisé. La nouvelle mode peut être. Je lève la tête, un lustre démesuré se trouve au-dessus de nous. Je fais deux pas en arrière par prudence, après tout on ne sait jamais. Carlisle se met à rire.

— Il est très bien fixé. Et le plafond est costaud, ce n'est pas demain la veille qui tombera!

Je relance un coup d'œil au lustre sans un mot. Quelques secondes passent ou le silence règne quand Jessica se décide à briser ce calme, ce qui ne me dérange pas le moins du monde.

— Alors c'est le hall d'entrée ici n'est-ce pas?

Je la regarde mon soulagement laissant place à un grand sentiment de désespérance qu'est-ce qu'elle veut que ce soit d'autre à part le hall d'entrée? L'homme acquiesce et nous emmène dans une pièce voisine qui doit être, à mon humble avis, le salon. Si Napoléon avait vécu à notre époque je pense que cela aurait pu être sa maison, tout est luxueux à se demander si on ne doit pas enlever nos chaussures à l'entrée. Je ne montre pas trop mon émerveillement, certes tout est magnifique mais il n'y a pas que le décor qui compte, puis je pense plutôt rester cloîtrer dans la chambre qui sera la mienne que me balader dans ces murs. Carlisle nous invite à nous asseoir sur le canapé recouvert d'un plaid duveteux. Lui et Jessica commencent une conversation que je n'écoute que d'une oreille, pas vraiment intéressé. Je me demande si je vais arriver à vivre ici. Ce n'est pas l'endroit qui va poser problème, mais peut être que l'ambiance ou bien leur façon de vivre pourrait me gêner. Mais rien n'est sûr. J'imagine mes colocataires, sûrement une jeune fille superficielle, un Bad boy de service, qui finiront ensemble dans un futur proche, une personne torturé de la vie et peut être dans ce tas quelqu'un à l'air sympathique qui voudra apprendre à me connaître mais je n'en espère pas trop. J'attends tout simplement. La conversation de Jessica et Carlisle qui est basé jusqu'à maintenant sur la cheminé et son insert dérive sur ma personne et ma soudaine arrivée, pas si soudaine de leur point de vu apparemment, étant donné que mon débarquement avait été programmé depuis déjà pas mal de jours.

— Alors Bella, tu es heureuse de venir vivre parmi nous?

Je jette un œil à mon interlocuteur, il me regarde avec des yeux emplis de générosité, j'aurais voulu lui donner une réponse qui lui fasse plaisir mais j'opte pour la sincérité.

— Ce n'était pas mon premier choix sur la liste de mes résidences préférés, celui-ci étant un chalet dans les montagnes à côtés des pistes, l'orphelinat est plutôt dans mes derniers choix mais je pense que c'est tout de même mieux que de me cailler dehors à dormir dans un carton donc je prends ça comme un nouveau gîtes sur la grande route de la vie étant la mienne.

Jessica me regarde le sourcil arqué. Je me tourne vers Carlisle qui retient un rire, sûrement à cause de mes paroles. J'ai encore l'air d'une cruche je crois que je vais opter pour l'abstention d'éloquences se sera le mieux!

— Je comprends… me répond-il. Mais je pense que tu te plairas ici.

— Si vous le dites. J'espère que vous avez raison.

A vrai dire je n'en crois pas un traître mot, mais je ne veux pas paraître désinvolte. Ils continuent de parler de tout et de rien mais surtout de mes anciennes maisons, Carlisle répond à Jessica que cela l'importe peu et que de toute façon il espère avoir une conversation avec moi un peu plus tard. Je m'en réjouis à l'avance. Je sens le long discourt pour enfant malheureux à plein nez! J'examine ce qu'i proximité plus doucement. M'attardant sur des objets plus que sur d'autre, regardant chaque détails, quand je m'aperçois qu'à part les voix de Carlisle et Jessica il n'y a aucun bruit dans cette maison, chose plutôt étrange. C'est bien un orphelinat, alors où sont les enfants? Je m'indigne de ne pas avoir remarqué cela plus tôt et prête un peu plus attention, tendant l'oreille, mais rien. La seule possibilité sont que les enfants ne sont pas ici, après tout certaine personne ont une vie. Je pourrais tout de même poser la question à Carlisle histoire de faire la conversation et de montrer un semblant d'intérêt mais je ne le fais pas, sans vraiment de raison valable. Le temps s'écoule lentement, ma capacité à rester éveillé aussi. Il n'est pas très tard et pourtant les « émotions » si je peux appeler ce que je ressens ainsi, m'ont fatigué. Le fait de rester assise pendant un bon moment sur cette chaise, bien qu'elle soit confortable, n'aide en rien.

— Bella tu veux boire?

Je prends quelques secondes pour sortir de mon mi sommeil. Je tourne la tête vers mon interlocuteur et me retrouve surprise de voir une jeune fille brune, avec un verre et une carafe à la main. Qui est ce? Et surtout comment connait elle mon nom? Mais la question qui revient le plus est: Comment a elle put entrer dans la pièce sans que je ne la vois?! Sûrement à cause de mon mode ' Standby ' dans le lequel j'étais encore il y a quelques instant.

— Heu… Oui je veux bien merci.

Elle me sourit, pose le verre devant moi et penche la carafe remplis d'une solution orangé.

— C'est du jus de fruits multi vitaminés, je l'ai fait moi-même.

Elle lance ça avec un brin de fierté dans la voix ce qui me fait sourire. Je la remercie une deuxième fois et la regarde s'asseoir à mes côtés. Je jette un coup d'œil dans la pièce et vois Carlisle et Jessica discuter, encore et toujours, je n'ai apparemment pas loupé grand-chose. Je reviens sur la jeune fille et me retrouve perplexe quand je la vois me regarder droit dans les yeux avec toujours son sourire accroché à ses lèvres.

— J'ai un billet de cinquante euros suspendu à mon front pour que tu me regardes comme ça non?

Elle se met à rire, un rire aigu, mais pourtant mélodique. Elle détourne la tête, sans pour autant avoir répondu à ma question. Je remarque aussi qu'elle ne s'est pas présentée. Je commence à bouillonner intérieurement en voyant son visage angélique. Pourquoi ? Sûrement car mon instinct me dit qu'elle n'est pas si gentille que ça. Je me calme et décide de lancer la conversation la première tout en pesant mes mots.

— Pourrais-je savoir à qui ai-je l'honneur?

Je me félicite intérieurement de ma politesse, moi qui ai voulu jeter un « T'es qui? » ai trouvé une bien plus jolie phrase. Elle ouvre la bouche et je vois qu'elle va répondre à ma question, de quelle manière je ne le sais pas et je ne le saurais sans doute jamais car c'est à ce moment précis que Carlisle décide de nous interrompre.

— Voyons Alice tu ne t'es pas présenté?

Je me met à rire doucement. Alice… Je l'image bien avec un lapin blanc en train de prendre le thé.

— C'est mon patronyme qui te fait rire?

Patronyme? Je penche la tête sur le côté, tel la posture des chiens sur les unes des magazines de 30 millions d'amis, puis arque le sourcil. Étrange façon de parler. Je ne demande pas qu'elle me réponde en verlan ou bien dans cette langue jeune que je n'arrive pas à apprendre mais de là à utiliser des mots comme celui-ci je me retrouve étonné. J'hésite sur ma réponse et la regarde, mademoiselle a déjà détourné la tête. Très bien je n'ai pas à me justifier, je prends le verre qu'elle m'a servi et bois une gorgé, contre toute attente je trouve ça exquis et pourtant ce n'est qu'un jus de fruits.

— Délicieux…

— C'est vrai ?

Je la regarde surprise par ce retournement de situation, elle qui faisait la gueule dans son coin il y a trente secondes vient de faire un demi-tour avec son corps, avec une facilité déconcertante et me regardait l'air enchanté, les yeux pétillant de bonheur comme si je lui annoncé que Brad Pitt retournait avec Jennifer Aniston.

— Oui vraiment.

Elle parait heureuse de cette réponse, en plus pour une fois j'ai dit quelques choses de sincère. Elle prend mon verre et me re sert je la remercie, je sens que je vais devoir boire toute la carafe pour faire son bonheur. Je bois une gorgé et me retourne vers Carlisle qui me regarde en silence. Lui et Jessica ont apparemment essoufflés les sujets de conversation.

— Je vais y aller. Lance Jessica en se levant. J'ai assez pris de votre temps, puis il commence à se faire tard.

Je commence à paniquer légèrement, pas que je sois attaché à Jessica, ne nous méprenons pas, seulement car elle monopolisait la conversation. Quand elle sera partit je serais définitivement cloîtré ici, et en plus ma vie en société commencera. C'est beaucoup trop tôt! Je suis fatiguée, je ne vais pas tenir, et pourtant je n'ai pas d'autre choix. Je fais un adieu à Jessica, avec un air plus dramatique qu'il ne l'aurait fallu, ce qui ne manque pas de la faire sourire. Elle me lance un avertissement à l'oreille, le même que d'habitude: « Comporte-toi bien » puis elle disparait derrière les grands arbres qui habitent le jardin. Je suis maintenant livré à moi-même dans cet endroit inconnu entouré de personne bizarre. Ou alors on peut voir ça d'une autre manière: Je suis la fille bizarre. Tout dépend du point de vue. Carlisle arrive prêt de moi, il me regarde en souriant puis nous retournons tous les deux dans le salon. La jeune fille blonde a disparu, mon verre aussi. Carlisle se dirige vers la grande table en verre et s'assoit sur une des chaises. Je sens que la fameuse discussion va être pour maintenant, je m'y prépare mentalement, m'assois sur une chaise opposé à la sienne et attend qu'il prenne la parole.

— Alors, avant tout as-tu des questions?

Je le regarde perplexe, les questions ce n'est pas à la fin normalement?

— A vrai dire je me demande pourquoi c'est si calme. Au début je pensais que c'était car il n'y avait personne à part nous, mais quand j'ai vu…

Je m'interromps, j'ai déjà oublié son prénom. Je me rappelais juste qu'il contenait un « i ». Décidément ça commence mal.

— Alice. Me dit-il sur un ton amusé.

— Oui Alice ! M'écrié je en me demandant comment j'avais déjà pu oublier l'imagine du lapin blanc. Quand je l'ai vu, ma fameuse hypothèse s'est écroulée. Logiquement un endroit remplis de gosse grouillant comme des vers de terre dans l'herbe ça devrait faire du bruit…

J'aurais pu éviter la métaphore… Ou alors je devrais en inventer des plus… Attrayante! Carlisle se met à rire contre toute attente, et se relaxe. Étrangement je n'avais pas remarqué que quelques secondes au paravent il était tendu comme une corde à linge, sûrement à cause de son regard apaisant qui fait penser tout le contraire.

— La plupart des enfants ou bien adultes, car à votre âge on peut vous considérer comme tel, ne sont pas encore là. Il y a juste Alice. Les autres sont à l'école ou à des cours de musique ou de sport.

— Vous ne prenez que des adolescents? Logiquement dans les orphelinats il y a des enfants beaucoup plus jeunes. Je suis étonnée de voir que la fourchette d'age soit aussi petite. Pas que cela m'embête bien au contraire, mais c'est surprenant tout de même.

— Malgré ce que l'on peut croire, la façon de voir les choses quand on est orphelins, entre les adolescents et les enfants est totalement différente. Les adolescents sont plus matures ils peuvent donc prendre leur vies en mains, mais contrairement aux enfants ils sont conscient de ce qu'il leur arrive, ils sont conscient d'être seul, et cela peut engendrer des choses délicates.

— Un enfant peut en être conscient aussi. Ce n'est pas l'âge qui fait la personne, mais la façon d'être et de penser. Je ne suis pas d'accord avec vous là-dessus. Il y a des enfants très évolués, ainsi que des adolescents ou même adultes qui ne voient pas ce qui se passe au bout de leur nez, qui ne comprennent pas. Ces personnes vivent dans leur bulles de bonheur artificielle, c'est jolie, chaud, confortable, mais ce n'est pas la réalité. Et l'âge ni change rien. Même un enfant de deux ans peut se faire des illusions.

— On dirait que ce sujet te touche.

— Aucun rapport. Je ne comprends seulement pas cette façon de voir les choses. Les gens ne peuvent pas être classés par catégories, tout le monde est différent. Et puis c'est quoi cette phrase « On dirait que ce sujet te touche » vous n'êtes pas psy à ce que je sache.

Dès que ses mots passent mes lèvres je m'en veux, je suis peut être allé un peu trop loin, surtout que c'est notre première conversation, seulement je ne peux pas le laisser dire ces choses stupide. C'est intolérable.

— Je comprends ce que tu veux dire.

Je le regarde surprise, je lui gueule dessus, mais il me comprend ? Étrange énergumène.

— Tu as cette façon de penser car tu es différente. Poursuit-il. Mais pas tout le monde ne fonctionne comme toi. Je ne pense pas non plus qu'on puisse classer les personnes ainsi, mais pourtant dans la société d'aujourd'hui nous n'avons pas le choix. Des statistiques ont montré que les adolescents sont plus perturbés quand ils sont orphelins que les plus jeunes… Mais en réalité je pense que les adolescents sont perturbés tout court.

Quand je vois son air déconcerté et le ton qu'a pris sa voix je ne peux que rire. Il parait surprit de me voir ainsi, et se retrouve gêner d'avoir parlé de la sorte devant moi. Du moins c'Est-ce que j'imagine. Il reprend un air un peu plus formel et attend quelques instants. Je me demande si il n'a pas oublié où il voulait en venir. Sûrement est ce ma faute, je dois le déconcentrer.

— Revenons au sujet initial veux-tu. Pour répondre a ta question, non, il n'y a pas que des adolescent la fourchette d'age est beaucoup plus grande tu t'en rendra compte par toi-même ce soir. Il y aussi des règles à respecter. Une de ces règles étant aucune chambre mixte. De toute façon c'est moi qui t'attribuerais ta chambre.

— C'est évident.

— Vraiment?

— Bien sûr. Lancé je calmement. C'est un orphelinat ici pas un hôtel.

— Je suis content que tu voies les choses ainsi. Mais je n'en ai pas finis avec les règles. Une des autres règles de ce foyer est le respect. Le respect envers les adultes, envers les autres enfants, et envers vous-mêmes. Vous pouvez sortir quand bon vous sembles, vous devez juste prévenir où vous aller et avec qui. Il y un couvre-feu 22 heures grand maximum sauf si vous avez une bonne raison de rentrer plus tard.

— Ce n'est pas vraiment un problème… Je ne sors pas.

— Tu n'as pas d'amis? Ou d'activités?

— Mes activités sont le dessin ou bien la lecture. Pas besoin de sortir pour faire cela.

— Et les amis?

— Parfois on est mieux seul.

Je lance cela d'un ton catégorique pour qu'il comprenne que ce n'est pas le moment de me parler de ça. Je ne sais que très bien que cela arrivera mais pas aujourd'hui.

— Très bien… Pour les repas c'est très simple le midi vous pouvez manger dehors ou bien chez des amis, pour ceux qui en ont. Ajoute-t-il. Sinon notre cuisine est toujours ouverte d'ailleurs il y a constamment quelqu'un ici. Par contre le soir c'est à la maison et tous ensemble.

Je tique à la remarque des amis mais ne dis rien. Je l'écoute attentivement, après tout si je dois vivre ici il faut que je respecte les règles, et pour les respecter mieux vaut les connaître. Je récapitule le midi c'est champ libre et le soir à la maison comme il le dit si bien. La maison… Je n'en ai jamais vraiment eu. Je veux dire, j'en ai eu des maisons, beaucoup… Mais je ne les considérais pas comme telles. Elles étaient juste un endroit où dormir, un peu comme un hôtel. Mais une vraie maison, l'endroit familial, chaleureux et où on se sent bien je n'en ai jamais eu. Je me force à arrêter d'y penser. Je commence à ressentir de la tristesse et c'est une chose que je déteste, je préfère encore refouler mes sentiments, c'est plus facile et moins douloureux.

Quand je me retourne vers Carlisle je le vois qui m'observe. Il a arrêté de parler et m'a laissé dans mes songes. Je baisse les yeux légèrement gênée par la situation même si bien évidemment il ne peut pas savoir ce à quoi je pense. Les pensées sont les seules choses que l'on peut conserver et garder pour nous.

— Tu dois être un peu fatigué Bella.

— Oui effectivement, mais c'est juste un petit coup de barre, ça devrait aller mieux plus tard. Mais bon si vous voyez que je m'endors sur la table, il ne faut pas vous inquiétez en plus je ne ronfle pas… Enfin on ne me la jamais dit en tout cas.

— Je pense que te montrer ta chambre et te laisser te reposer une petite heure est une meilleure idée. Nous aurons tout le temps de parler plus tard.

Et à y penser effectivement nous en auront le temps vu que dorénavant je vivais ici. Dorénavant je faisais partie de ce foyer, de cette famille. J'étais en partie une Cullen. Mais la question c'est pour combien de temps ?

Alors vos impressions sur ce premier chapitre ? =)