Bonjour !

Voici une nouvelle fic.

Cette fois, les choses changent un peu. Je préviens immédiatement : ça sera un HP/SS avec Mpreg ! Ne venez pas me dire que vous êtes choqué !

En fait, cette histoire est un peu particulière. Je n'aime pas tellement les Mpreg d'habitude (si si!) mais j'avais cette trame dans la tête, elle tournait, tournait et ne voulait pas partir. Tous les jours, j'en peaufinais un peu plus les détails dans mon demi cerveau, alors j'ai craqué et je l'ai écrite. Ce devait être un OS et au bout de 150 pages Word, je me suis dit que ça ne pouvait décemment pas en être un !

J'ai donc coupé cette histoire en 10 chapitres. Elle est terminée, prédécoupée et je posterai un nouveau chapitre tous les vendredis.

Par contre, je voulais y mettre un prologue et là, plusieurs possibilités ce sont offertes à moi et je n'ai pas su en choisir une. La fic est bien fini et peu très bien se terminer comme ça, mais j'aimerais attendre le dernier chapitre et vos réactions, pour savoir si j'écris un prologue et si oui, ce qu'il contiendra. Je ne vais pas faire de vote, mais juste lire vos avis et juger sur le moment.

Je répondrais systématiquement aux reviews si l'auteur a un compte, pour les anonymes, je me contenterais d'une réponse général au début de chaque chapitre pour vous remercier et éventuellement répondre aux questions, je n'aime pas les kilomètres de blabla avant les chapitres (ce n'est pas du tout ce que je suis en train de faire !)

Je ne suis malheureusement pas une pro de la langue française, et je recherche un ou une Beta pour cette histoire.

J'ai essayé de coller de près aux caractères originaux mais évidemment, pour le bien de l'histoire, il y aura quelques écarts.

Rainting : M dès le deuxième chapitre. Plusieurs lemon. (Je précise immédiatement que j'aime les hommes, mais n'en étant pas un moi même je ne suis pas gay. Mes lemons sont donc le fruit de l'imagination rêveuse dont je suis doté, et sûrement très improbable pour des personnes qui s'y connaissent. Mais après tout, nous lisons des fics pour rêver non ?)

Pairing : Slash et Het : HP/SS et DM/HG très secondaire.

Disclaimer : Après une vérification très approfondi, il s'avère que je ne suis malheureusement pas JKR, que HP et les autres ne m'appartiennent pas et que comble du comble, je ne touche pas le moindre dollar, livre ou roupie pour cette histoire.

Statut : Terminée. Elle fait plus de 77 000 mots et 150 pages Word.

Mise en situation et spoil : Spoil sur un peu près tout. L'histoire commence en septième année, la sixième année n'a pas été pareil. Des nouveaux combats, pas de serment inviolable, Draco s'échappe et Albus ne met pas la bague etc... Horcruxe bien présent.

Résumé : En septième année, Harry est plus combatif que jamais. Ses cours avec Snape vont prendre un nouveau tournant, d'abord physique, puis émotionnel. Mais c'est dur d'apprendre la trahison. Surtout dans son état. Il doit partir... Loin...

Papa, pourquoi tu pleures ?

Chapitre 1 : Les cours particuliers

« C'est pourquoi j'aimerais que tu prennes ces cours avec le Professeur Snape. J'espère que vous pourrez mettre de côté cette haine mutuelle et que ces cours se passent au mieux. » Le vieil homme regarda son élève dans les yeux. Ils étaient dans le bureau du Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore.

« Pourquoi le Professeur Snape, Monsieur ? » demanda Harry. Albus réfléchit un moment avant de lui donner sa réponse. Il avait longuement réfléchi à cette solution, mais n'en voyait pas de meilleure. Les Mangemorts commençaient à gagner du terrain et Voldemort était plus puissant que jamais. Ils attaquaient de plus en plus et parfois même sur des coups de tête.

« Il est le seul qui, j'en suis sur, ne te ménageras pas Harry. Je pense qu'il est le seul qui puisse te pousser à donner tout ce que tu as. »

« Je vous le fais pas dire... » grommela peu discrètement le jeune homme ce qui fit sourire son directeur.

« De plus, c'est un Maître en Potion et un spécialiste en Magie Noire, il pourra te guider mieux que personne... »

« Je comprends... » répondit humblement Harry.

« Bien, maintenant que tout est clair, je peux le faire entrer ? » demanda Albus, les yeux pétillants.

« Attendez Professeur... » s'écria le garçon qui le retint, alors qu'il s'était approché de la porte. « Moi aussi, je veux que ça marche... J'ai beaucoup trop perdu à cause de Voldemort. Mes parents, Sirius et maintenant Remus... J'ai mûri, j'ai grandi, et je connais les priorités... Je veux devenir puissant, accomplir la prophétie et être tranquille. »

« C'est une bonne décision Harry. Je sais que la capture et la mort de Remus à été un coup dur de plus dans ta vie. Tu es si jeune Harry... » Les yeux du vieil homme étaient remplis de tristesse et de regret. « J'aurais aimé que tout soit plus simple pour toi Harry... »

« Mais ça ne l'est pas ! » coupa Harry d'une voix dure. « Tant que Voldemort sera là, il y aura plus de morts. Je ne m'en remettrais pas si je venais à perdre Hermione... » Sa phrase s'était finie en un murmure. Ses yeux étaient un peu plus vides, comme à chaque mort de plus. Cédric, Sirius, Remus, Maugrey, Mr et Mme Granger, trop de morts...

« Pourquoi me dis-tu tout ça Harry ? » demanda doucement Albus pour ne pas perturber le Gryffondor, plongé dans ses pensées

« Je veux que ça marche. Je veux pouvoir me dire que j'ai fait tous les efforts possibles... Je ne veux pas ternir mes chances de victoire à cause du conflit entre mon père et mon professeur. Comment pourrais-je faire savoir au professeur Snape que je ne suis pas mon père, que je ne cautionne pas ce qu'il lui a fait et que je ferais mon possible pour suivre son enseignement et devenir plus fort, » clama le jeune homme avec conviction.

« Je pense que c'est un bon début Harry. »

« Mais il ne me croira pas... J'ai déjà essayé de lui parler, de m'excuser, mais cette chauve-souris têtue ne me laisse pas en placer une, »gGrogna-t-il alors qu'Albus, gloussait gentiment à côté de lui. « Il fait tout pour me faire sortir de mes gonds. Et il y arrive très bien ! Comme un stupide Gryffondor, je pars au quart de tour et nous en venons à nous détester encore plus ! Je n'ai pas le temps pour tout ça. Je m'en rends bien compte maintenant, mais le comprendra-t-il ? »

« Je pense que c'est un bon début, » clama le directeur alors que ses yeux pétillaient plus que jamais. « Qu'en penses-tu Severus ? »

Harry, les yeux exorbités, regarda la porte s'ouvrir et son professeur de Potion entrer dans la pièce.

« Ça me paraît acceptable, » susurra le professeur Snape avec un sourire goguenard face à l'air ahuri de son élève. Celui-ci, se reprenant, lui jeta un regard noir.

« J'étais sûr que vous ne résisteriez pas à écouter à la porte Severus, » s'amusa Albus. « Je me dis parfois que vous avez l'âme d'un curieux Gryffondor. » Ce fut à Severus de fusiller du regard son patron alors que le jeune homme avait un sourire malicieux. Après quelques secondes de silence, Harry souffla un bon coup et se tourna vers le professeur de potion.

« Écoutez-moi, monsieur, s'il vous plaît... » Severus tourna la tête vers son élève. Harry, voyant qu'il avait l'attention de son professeur commença son discours. « Je sais pourquoi vous me détestez et je le comprends, même si je trouve votre façon de me le montrer injuste et inapproprié. Mais je l'accepte ! » Ajouta précipitamment le Gryffondor en voyant que l'homme allait lancer une réplique acerbe. « Je m'excuse pour les insultes et les mauvaises tours. J'accepterai vos remarques et votre mépris aussi longtemps que vous accepterez de m'apprendre tout ce que je dois savoir pour défaire le monstre qui a laissé cette marque sur votre bras. » Voyant qu'il ne répondait pas, Harry continua « J'aimerais juste en échange, si vous le permettez, que vous ne me preniez pas pour mon père et que vous acceptiez le fait que je ne sois pas lui. J'ai des défauts ! Par Merlin, j'en ai même beaucoup. Mais jamais je n'aurais agi comme il l'a fait. Car c'est ça finalement qu'il y a de plus dur. Je ne l'ai pas connu, et bien que je sache qu'il n'était pas parfait, j'aimerais continuer à penser à lui comme un héro. Parce que c'est finalement tout ce qu'il me reste... »

Un silence pesant s'abattit alors dans le bureau. Chacun réfléchissant aux paroles du jeune homme. Severus était abasourdi par l'éloquence de son élève, bien qu'il ne le laissa pas paraître, gardant son air impassible. Il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu aligner plus de deux phrases cohérentes. Il savait bien que le jeune homme n'était comme son père. Mais il voulait lui faire payer tout ce que James Potter lui avait prit, lui avait fait subir.

Il voulait le voir sortir de ses gonds, car c'était finalement un des seuls plaisirs de sa vie. Enseigner à des enfants inconscients et incapables, s'agenouiller devant l'homme qui avait tué sa meilleure amie, accepter les missions plus dangereuses les unes que les autres de ses deux maîtres. Car finalement, c'est bien ce qu'était Albus. Malgré qu'il ne lui fasse pas subir de Doloris et prenne en compte son état d'esprit ou sa santé, il était lié à lui par un serment qu'il avait fait il y a des années de ça. Celui de protéger Harry Potter.

Il s'était lié à Voldemort à cause de James Potter et c'était lié à Dumbledore à cause d'Harry Potter. Les Potter étaient décidément sa perte. Alors oui, il avait enfoncé ce garçon plus bas que terre au moment même ou il l'avait vu. Son seul plaisir venait à lapider l'amour-propre et les rêves d'un gamin orphelin de 11 ans. Pas très glorieux en effet, mais depuis quand recherchait-il la gloire ? Albus avait bien essayé de le raisonner, mais ça faisait très longtemps qu'il avait envoyé sa raison se faire foutre. Il était Severus Snape, il n'était pas quelqu'un de gentil et encore moins quelqu'un de raisonnable.

Albus lui, regardait le jeune homme qu'il avait presque vu naître, avec fierté. Il avait fait preuve de courage pour avoir dit sa façon de penser à cet homme froid et intimidant. Il avait aussi parlé distinctement, sans s'énerver, sans bégayer, ce qui était un plus quand on s'adressait à Severus. Le vieil homme avait aussi remarqué la technique toute Serpentard du Pas-si-Gryffondor-que-ça, de rappeler à l'homme qu'il était le seul à pouvoir le débarrasser de la marque. Il était fier de l'évolution d'Harry.

Albus savait qu'il avait fait de mauvais choix pour lui, il savait qu'il n'avait pas été à la hauteur, il savait que toutes les morts que se reprochait le jeune homme étaient en partie sa faute, et pourtant, il se relevait toujours. Et il était aujourd'hui d'une maturité étonnante. Au moment ou les jeunes gens ne s'intéressait qu'à leurs hormones, aux sorties et peut-être parfois aux études. Lui, avait l'esprit de combat, la tête dans la guerre. Peut-être ne devrait-il pas être fier de ça. Mais il l'était.

Le petit garçon timide et naïf avait laissé place à un jeune homme. Il était resté plus petit que la moyenne mais, n'était plus maigre, il était mince, svelte tout en étant finement musclé par le Quidditch et les entraînements qu'il s'imposait maintenant régulièrement. La mort de Remus, i mois avait été le déclencheur. Un nouveau drame pour une renaissance. Harry s'était plongé dans le mutisme pendant plus de 2 mois, restant prostré derrière les rideaux de son lit. Ça avait été un bien triste noël...

C'était ensuite allumé dans son regard la flamme de la vengeance, de la victoire. Il s'était fait tatouer un grand phœnix noir dans le dos. Tout le tatouage était en nuance de gris. D'un doux gris clair, jusqu'à un noir de jais pour les yeux. Pour un tatouage magique, il bougeait peu, mais dardait son regard sur chaque personne s'approchant de son "Maître". Harry s'était entraîné tous les jours, -et c'est en l'espionnant qu'Albus avait vu le tatouage- seule, pour évacuer sa rage, son désespoir et son deuil. Et maintenant, il acceptait d'être formé par l'un des êtres qu'il détestait le plus, en faisant profil bas, pour engranger plus de savoir.

Harry, lui, avait un peu pâli à la fin de sa tirade. Il s'était rendu compte qu'il avait donné les armes à son ennemie en lui parlant ainsi de son père. Si Snape voulait s'en prendre à lui, il savait comment faire. Avant, son professeur avait dû remarquer que ça lui portait sur les nerfs. Maintenant, il savait que c'était sa faiblesse, que c'était ce qui le blessait. La réponse de Snape allait être déterminante, pour savoir comment se passerait son année scolaire.

Harry avait passé ses vacances d'abord à Private Drive, ou les Dursley l'avaient plus ou moins laissé tranquille. Pour une fois, il avait mangé à sa faim. Il avait pensé à prendre de l'or en plus dans son coffre et de le convertir en argent moldu. Il avait fait des réserves qu'il avait bourrées dans l'armoire de sa chambre. Mais finalement, il n'en avait pas vraiment eu besoin car Dobby était passé tous les jours lui apporter de succulents repas et des livres de la bibliothèque des Black. Il avait donc beaucoup lu et continué son entraînement physique en courant un peu chaque jour. Même si le Quidditch l'avait rendu plus endurant, il savait qu'il ne tiendrait pas un duel, ses jambes le lâcheraient plus vite que le chaudron de Neville explosait.

La deuxième partie de son été, il l'avait passé au Square Grimmauld. Plus principalement avec Hermione. Les Weasley étaient là aussi, mais ils avaient besoin de calme pour vivre leur deuil. Et les Weasley étaient tout sauf calme ! Hermione avait perdu ses parents quelques semaines plus tôt et avait trouvé réconfort dans les bras de son meilleur ami qui comprenait le drame qu'elle vivait. C'était d'ailleurs l'un jour particulièrement dur pour elle, ou Ron les avait trouvé dormant, enlacés dans le lit d'Harry. Son sang n'avait fait qu'un tour et il avait passé plusieurs minutes à hurler, ameutant toute la famille. Hermione, encore plus mal, avait recommencé à pleurer alors qu'Harry jetait un regard froid à Ron qui, calmé, bafouillait des excuses. Le brun aux yeux verts avait alors poliment demandé à Mme Weasley si la famille pouvait retourner au Terrier, car Hermione et lui avaient besoin d'être seul. Molly avait bien sur accepté en mettant une petite tape derrière la tête de son fils pour sa grossièreté et son manque de tact.

La famille était partie, Hermione et Harry avaient pu respirer un peu mieux. Ils s'étaient confiés, câlinés, réconfortés, comme un frère et une sœur. Harry lui avait avoué son homosexualité découverte l'année précédente. Ils avaient été présents l'un pour l'autre et avaient même dormi dans le même lit, pour se protéger des cauchemars. Rien n'avait été ambigu, tout avait été facile. Et au retour à Poudlard, ils étaient plus proches que jamais. Ron s'était excusé et ils avaient pardonnés.

Un raclement de gorge le surprit dans ses rêveries, Severus Snape allait prendre la parole.

« Très bien monsieur Potter. J'accepte vos excuses et je ferai un effort par rapport à votre... père. Je vous apprendrai tout ce que je sais si, et seulement si vous acceptez d'obéir à chacun de mes ordres, qu'ils vous paraissent fous, stupides où humiliants à partir du moment ou nous serons en entraînement privé. Durant les classes, faites comme d'habitude pour ne pas éveiller les soupçons. »

« Oui professeur, » répondit Harry. Il n'était pas sûr de pouvoir obéir à tous les ordres de son professeur, mais il était certain qu'il allait faire tout son possible pour ne pas se le mettre à dos.

« Vous pouvez disposer, je dois parler au directeur. »

« Bien. Bonsoir professeur Dumbledore, » dit respectueusement Harry en inclinant la tête avant de se tourner vers l'homme en noir et de faire de même. « Professeur Snape. »

« Dors bien mon garçon, » le salua joyeusement Albus, alors que le maître des potions lui rendait son salut poli.

Après une joyeuse note d'au revoir de la part de Fumseck, Harry se dirigea vers la porte et la ferma doucement derrière lui. Il descendit aussitôt les escaliers et partit en direction du dortoir pour se coucher.

« Surprenant... » murmura la terreur des cachots une fois que la porte fut fermée. Dumbledore gloussa un moment à l'air surpris, pour qui le connaissait bien, du Maître des potions. Il reprit ensuite un visage sérieux et anxieux en caressant sa longue barbe blanche.

« J'ai peur qu'à trop vouloir vaincre, il se perde lui-même, » murmura Albus. « Il est déterminé à en finir sans autre perte. Il ne veut pas voir d'autre de ses proches mourir, mais il s'est oublié en chemin. Je suis presque sûr qu'il pense se donner la mort une fois la prophétie accomplie, s'il y arrive. La seule personne qui le maintient hors de l'eau est Miss Granger. »

« Le sauveur aurait trouvé la femme de sa vie et il l'a volé sans scrupule à son rouquin de meilleur ami ? » demanda Severus, un sourcil levé en signe d'incompréhension.

« Non, bien sûr que non. C'est un amour fraternel qui les unit. Ils sont seuls, sans famille tous les deux. Ils ont formé leur propre famille en devenant comme frère et sœur. »

« Je vois » répondit Severus d'un ton lasse. Ces histoires ne l'intéressaient pas le moins du monde.

« Je compte sur toi Severus pour être un bon professeur et lui apprendre ce qu'il doit savoir. » Dit doucement Albus en le regardant dans les yeux. Il voulait être sûr que Severus comprenne l'enjeu de ses cours.

« J'ai compris Albus... Apparemment monsieur Potter à décider de faire un effort, je vais en faire moi aussi. » Soupira Severus à qui cette perspective ne disait rien du tout. Il ne lui restait que Longdubat à asticoter. Enfin... Pour les cours normaux, il pourrait toujours embêter Potter.

C'est ainsi qu'il trouva un Potter empli de détermination devant sa porte, quelques jours plus tard. Il venait pour son entraînement et Severus le fit entrer dans ses appartements. Seul Draco y avait déjà pénétré. Il venait de plus en plus maintenant qu'il était sous la protection de l'Ordre du Phoenix. Draco n'avait pas voulu suivre son père dans sa folie et avait fuit. Il avait trouvé refuge chez son parrain qui lui avait appris à être Occlumens et lui avait confier le secret de son double jeu et de sa véritable allégeance. Il venait maintenant souvent chez son parrain. Et Severus l'acceptait très bien.

Là par contre, c'était autre chose. Laisser un Gryffondor entrer chez lui n'était pas chose aisé. Un Potter qui plus était ! Les Gryffondor étaient curieux et fouineurs. Mais c'était la seule façon qu'il avait trouvée pour rester discret. Albus avait demandé au château de faire une pièce supplémentaire dans ses appartements. Sans meuble, et bourré de protection. Ils allaient pouvoir combattre dans cette pièce, sans rien casser. Ils seraient prêts du labo s'il voulait lui faire faire des potions, et de la réserve s'ils avaient besoin de potion, et son salon était à coté si le Gryffondor tombait d'épuisement après un cours. Il pourrait dormir sur son confortable canapé. Même s'il ne souhaitait ça pour rien au monde.

Revenant à l'instant présent, Severus pu observé que le Gryffondor était effectivement curieux de voir l'appartement de son professeur, mais pas intrusif, il restait au plus près de la porte, attendant une consigne qui ne venait pas. Severus le laissa patienté un peu, juste pour savoir si son tempérament allait vite reprendre le dessus. Il rangea quelque papier de son bureau et attendait l'explosion qui viendrait... Peut-être...

Harry regardait l'appartement de son professeur avec curiosité. C'était sombre et un peu lugubre. Le manque de fenêtre jouait énormément sur l'atmosphère. On avait l'impression d'être au cœur de Poudlard. Et c'était peut-être un peu le cas vu qu'ils étaient dans les cahots. La pierre était but, pas un tapis ou un tableau pour égayer le tout. Un canapé, une bibliothèque, un bureau, le strict nécessaire. Les meubles présents semblaient être de bonne qualité et robuste bien qu'ils soient simples. Dans des matériaux nobles et sombres. Le canapé en cuir noir avait l'air très confortable, bien plus que n'importe quel autre et Harry rêvait déjà de se vautrer dedans. Il regarda l'homme en noir évoluer dans cet espace qu'il connaissait apparemment sur le bout des doigts. L'endroit était parfaitement propre et ranger. Les trois vases, semblant de décoration, qui trônaient sur la cheminée était posé de façon tellement parfaite que Harry ne doutait pas qu'il ait utilisé une règle pour les placer correctement.

Au bout de quelques minutes, son professeur se tourna vers lui, lui portant enfin de l'attention. Tout ce temps, il n'avait pas bougé, se contenant d'observer, attendant les ordres. C'était un test, il en était conscient et le comprenait. Mais il n'était plus ce garçon impatient et impulsif. Lui aussi avait un penchant Serpentard et pour traiter avec l'un deux, mieux valait se comporter comme eux.

« Bien monsieur Potter. Ici, vous êtes comme vous l'avez sûrement remarquer, dans mes appartements personnels. » commença le professeur d'une voix basse, velouté et dangereuse. « Vous viendrez ici trois fois par semaine sous prétexte de retenue que je vous donnerai durant les cours. Nous changerons souvent de jours pour ne pas éveiller les soupçons. Albus à fait mettre une pièce supplémentaire, qui vous servira de salle d'entraînement. Vous n'aurez pas le mot de passe, vous attendrez donc que je sois là pour entrer. Pensez à prendre votre maudite cape pour m'attendre sans être vu » Cracha l'homme en noir. « Vous ne toucherez pas à mes affaires. Je vous interdis de fouiner et de fureter en ces lieux. Si je vous trouve ailleurs que dans la salle d'entraînement, sur le chemin séparant la porte d'entrée et la salle, dans la salle de bains pour vos ablutions ou, exceptionnellement, sur le canapé après un entraînement difficile, vous le regretterez Potter. » Il avait grogné ces mots en se rapprochant petit à petit du jeune homme qui le regardait sans ciller. Ils étaient maintenant séparés d'une dizaine de centimètres et Harry devait se tordre le cou pour pouvoir regarder son professeur qui faisait bien une tête de plus que lui.

« Oui monsieur, » répondit-il sans baisser les yeux. Il voulait bien faire un effort, mais il ne se soumettrait pas, ne craindrait pas son professeur. Il essaya tout de même, de ne pas laisser transparaître de défiance dans son ton et son regard. Il essaya de garder une attitude humble et respectueuse, concentré sur son entraînement à venir.

« Je vois que vous avez enfin acquis une conscience et un sens de l'auto préservation. Vous m'en voyez ravis ! » railla l'homme en se reculant. « Allons dans cette salle maintenant et commençons. »

Dans une de ses très célèbres envolées de cape noire, le non moins célèbre professeur Snape se retourna brusquement pour partir d'un pas vif en direction de la porte en bois sombre près de la cheminée. Harry le suivit de près. Il entra à son tour dans la salle. Elle était aussi sombre et sinistre que le reste. Encore et toujours de la pierre brute, partout. Snape était debout au centre de la pièce. Le Gryffondor se plaça face à lui. Peu sur de l'attitude à adopter.

« À partir d'aujourd'hui, je vais vous apprendre ce dont vous pourrez avoir besoin pour vaincre le seigneur des Ténèbres. Tout d'abord... La fuite. »

« Pardon ? » Demanda Harry en se redressant totalement. Il n'était pas sûr d'avoir bien entendu.

« La fuite Potter, » s'agaça le professeur. Il n'aimait pas répéter. « Je sais que dans votre cervelle de bullou, vous placez le soit disant courage sur la liste de vos qualités, moi j'appelle ça de la stupidité et de l'inconscience. On n'est pas lâche quand on fuit, on est réfléchi. Car c'est pour mieux revenir ensuite »

Harry serra les dents, contacta la mâchoire pour ne pas répliquer. Il se contenta de hocher la tête sèchement en attendant la suite. Le professeur eu un rictus narquois en voyant son élève se retenir de l'insulter. Il en était heureux. Il pouvait continuer de l'insulter encore et encore tout en tenant la promesse de l'aider et lui apprendre. C'était parfait.

« Vous n'avez pour le moment pas la moindre chance de gagner contre le Lord Noir. Pas la moindre Potter. Et il ne va pas attendre que vous soyez prêt. Ses attaques sont de plus en plus nombreuses et un jour, il vous trouvera. Alors je vais vous apprendre toutes les techniques pour fuir efficacement, pour se cacher aussi. Le Seigneur des Ténèbres peu prendre le contrôle de ce pays du jour au lendemain, il ne devra pas vous trouver, le temps que vous deveniez puissant et que vous montiez un plan. »

Harry s'était calmé. Son professeur avait raison, il devait apprendre à fuir, même si ça signifiait être lâche aux yeux des autres. De plus, il voyait que Snape faisait un effort pour lui expliquer, plutôt que lui hurler des ordres comme il en avait l'habitude. Oui, il avait bien fait d'accepter ces cours et de tout faire pour apaiser ses relations avec son professeur.

Les jours passèrent. Puis les semaines. Le mois de septembre passa calmement. Trois fois par semaine, pendant plusieurs heures, Harry se rendait chez son professeur de potion. Il apprenait à fuir, se cacher, espionner aussi. Il savait maintenant transplaner sans laisser de traces, effacer son emprunte magique d'un lieu, et même son odeur. Il connaissait tout les sorts de désillusion, certains glamours peu puissants. Il était en train d'apprendre le sort d'oubli et celui qui pouvait faire cesser de respirer pendant 3 ou 4 minutes, très utile pour se cacher dans une course-poursuite.

Harry et Severus entretenaient des rapports cordiaux. Severus avait cessé de s'acharner sur Harry, même s'il continuait ses petites piques cassantes, mais jamais il ne lui parlait de son père. Ils se disputaient parfois et les mots pouvaient être durs, mais quand ça dégrénerait, Severus rappelait à son élève qu'il avait promis de lui obéir. Harry se taisait alors et ses yeux lançant des éclairs, obéissait à son professeur.

Effectivement, si Snape ne lui enlevait pas de point pour ne pas attirer l'attention, il lui ordonnait parfois comme punition de récurer des chaudrons, faire des pompes, ou parfois, plus humiliant, de cirer ses chaussures ou répéter "Le professeur Snape est le meilleur professeur de Poudlard".

Oh oui... Severus s'amusait beaucoup à faire ce genre de chose. Voir le fier Gryffondor plier sous ses ordres. Néanmoins, contrairement à ce que son élève avait imaginé, il n'en abusait pas. Il ne donnait ce genre de punition que quand le jeune homme dépassait les bornes et c'était assez rare.

Harry pliait effectivement. En un mois, il avait appris plus de choses que pendant les 7 mois où il avait étudié seul. Son professeur était doué. Il l'avait déjà remarqué bien sur, mais en plus comble du comble, il enseignait bien. Depuis qu'il n'y avait plus vraiment d'animosité entre eux, il prenait le temps de lui expliquer les choses. Oh bien sûr, il continuait à le traiter de débile, de stupide Gryffondor ou d'incapable, mais Harry savait faire fi de ce genre de remarque pour écouter l'essentiel.

Ils allaient bientôt passer à la défense. Savoir créer des boucliers puissants, fermer et protéger un endroit ou métamorphoser un objet en un animal et insuffler sa magie pour envoyer les ennemis sur une mauvaise piste. S'il venait à se cacher, il faudrait qu'il puisse se protéger au cas où il se fasse surprendre dans sa cachette. Il avait hâte de commencer cette partie.

C'était le mois d'octobre à présent et le Trio d'Or se trouvait à la table des Gryffondors comme d'habitude. La grande salle était bruyante, les élèves parlaient joyeusement comme si en dehors des portes de cette salle, la guerre n'existait pas. C'était ça aussi la magie de Poudlard. Elle permettait de garder une touche de joie et d'innocence, malgré tout. Leurs assiettes étaient remplies de mets succulent comme le poulet au champignon, accompagné de haricots verts que mangeait Harry en ce moment même.

Harry et Hermione parlaient calmement de Magie Ancienne. Il est vrai que depuis environ 8 mois, Harry lisait beaucoup et apprenait énormément. Il voulait devenir puissant et pour ça... Il devait commencer par ses devoirs ! Alors il avait fait plus attention en cours, il avait fait ses devoirs plus consciencieusement et avait passé du temps à la bibliothèque. Il avait aussi participé à un débat passionnant avec le professeur Flitwick à propos de la Magie Ancienne et c'est là dessus qu'il débattait avec sa meilleure amie, sa sœur, Hermione, au moment du déjeuner.

« Évidemment que plus personne ne l'utilise, dans un combat c'est impossible. Tu es considérablement ralenti, » argumenta la rouge et or.

« C'est vrai, bien sûr. Mais tu te rends compte des possibilités que ça offre ?! Trouve une personne pour te défendre, cache toi ou met un bouclier exceptionnel et tu as le temps d'incanter, il y a une tonne de possibilité, » clama son ami avec fougue.

« Oui Harry, sur le papier c'est extrêmement tentant, mais je ne suis pas sur que ce soit réellement faisable, » contra Hermione. Ce sujet était passionnant et maintenant que son meilleur ami était aussi intéressé qu'elle, leurs conversations pouvaient durer des heures. « Plusieurs phrases dans un latin très clair, une concentration extrême, dans un calme absolu, et parfois même un sacrifice, c'est la base Harry ! »

« Je sais tout ça Hermione, mais ça serait le moyen rêvé pour gagner du temps. Je suis sûr que je peux le faire et... »

« Dites, » Coupa Ron, excédé par leur conversation qui ne s'arrêtait plus et dont il ne comprenait rien. « Ça vous ennuierait de parler d'autre chose ?! On a une journée chargée, les cours de l'après-midi commencent dans 40 minutes et j'aimerais me détendre, » continua alors le rouquin.

Il était agacé de les voir si proches. Ils le lui avaient bien expliqué, ils se voyaient comme un frère et une sœur. Mais Ron ne pouvait s'empêcher de douter. Il était amoureux d'Hermione. Merlin, comme il l'aimait ! Et il avait peur de voir ses chances s'envoler face au riche, célèbre et beau Harry Potter.

Hermione et Harry se jetèrent un coup d'œil, ce qui ne passa pas inaperçu pour Ron, qui en fut encore plus irrité.

« Excuse-nous Ron, c'est vrai que quand nous nous lançons sur ce genre de sujet... Nous ne pouvons plus nous arrêter. De quoi veux-tu parler ? » demanda doucement Hermione.

Ron vit là, sa chance. Il pourrait essayer de récupérer l'attention d'Hermione si Harry se rapprochait de quelqu'un d'autre, et il savait parfaitement qui.

« J'ai vu que Ginny avait quitté Dean la semaine dernière, » lança-t-il d'un ton faussement désinvolte. « Apparemment, il n'était pas assez mature pour elle. Elle veut un garçon qui sait faire face à ses responsabilités et qui ferait attention à elle. Quelqu'un d'attentionné. » Harry avait les yeux perdus dans le vague, fixant son assiette et Hermione se redressa légèrement.

« Et elle a jeté son dévolu sur quelqu'un ? » demanda-t-elle naïvement.

« Allons Mione... Tu sais bien qu'elle a un faible pour Harry depuis des années ! »

Un silence pesant prit place au sein du petit groupe d'ami. Harry et Hermione savaient pertinemment que ça ne marcherait jamais avec Ginny. Elle était comme une sœur pour lui. Et même si elle était jolie, les rousses n'étaient pas vraiment son style... Sans compter les relations physiques... Il y avait chez elle deux choses bien trop présente à son goût et une autre qui lui manquerait cruellement, il en était persuadé même s'il n'avait pas d'expérience en la matière.

Ron lui, était perplexe. Ses amis lui cachaient-ils quelque chose ? Sortaient-ils vraiment ensemble alors ? Malgré le fait qu'ils lui aient promis qu'il ne serait jamais question de ça entre eux. Il avait peur de perdre Hermione et cette peur se muait doucement en colère au fur et à mesure que le silence s'épaississait.

« Alors quoi ? Ginny n'est pas assez bien pour toi ? » finit-il par demander avec hargne.

« Tu sais bien que j'aime beaucoup ta sœur. C'est une fille géniale, mais... »

« Elle n'est peut-être pas assez jolie pour toi ? » continua Ron sur sa lancée, ne voyant pas la gêne de ses amis.

« Bien sûr qu'elle est jolie, mais... »

« Alors quoi Harry ? Qu'est-ce qui ne te plaît pas chez cette jolie jeune fille qu'est ma sœur ? »

Il y eut un silence, qui ne dura pas longtemps mais qui parut duré une éternité pour le Trio d'Or. Ce fut juste avant qu'Harry lâche sa bombe.

« Ce qui ne me plaît pas, c'est justement le fait que ce soit une fille... » murmura Harry.

Le silence suivant fut l'un des plus long de la vie d'Harry presque aussi long qu'après le baiser le Cho en cinquième année. Long, dérangeant, désagréable, gênant et terriblement ang...

« TU ES GAY ?! » Ron avait bondi de son banc comme un ressort et regardait son meilleur ami dont la fourchette s'était arrêtée à quelques centimètres de sa bouche. Les lèvres stupidement entrouvertes, il avait mis tout son être sur pause en se rendant compte de l'effroyable réalité. Sans même avoir à regarder, il savait que tous les regards étaient sur lui, élèves, professeurs, fantômes, tableaux... Tout le monde regardait bouche-bée, le survivant et son meilleur ami, ce faisant face à la table des Gryffondors.

Prenant conscience de son attitude, Ron pâlit brusquement et regarda autour de lui. Tout le monde avait effectivement les yeux rivés sur eux. Même le professeur Snape avait un sourire ironique sur le visage. Un de ces sourires qui voulait dire "J'avais bien dit que les Gryffondors n'étaient que des idiots impulsifs".

Certains regards étaient choqués, d'autre rêveur. Il y en avait aussi des haineux bien qu'il ne sache pas si c'était à cause de son manque de tact évident ou de sa révélation en elle-même.

Harry se reprit assez vite en glissant sa fourchette de haricots verts, qui était toujours en l'air, dans sa bouche. Il mastiqua un instant. Les yeux toujours sur Ron, le défiant d'ajouter un mot de plus. Il fini par avaler sa bouchée et se releva lentement.

« Bien, maintenant que tu as fourni un merveilleux sujet de conversation à tout Poudlard et au moins une semaine de scoop pour la Gazette, je te conseille fortement de ne plus t'approcher de moi Ronald. »

Celui-ci, les yeux baissés, bafouillait des excuses que Harry n'écouta pas une seule seconde. C'était le coup de trop. Il avait toujours tout pardonné à son meilleur ami. Ses crises de jalousie à répétition, son manque de tact, son coté intrusif et son manque de confiance.

Malgré tout, cette fois, il ne pardonnerait pas. Il n'était encore sorti avec personne. Ses dernières années étaient bien trop rempli de danger et de mystère pour s'occuper de ce genre de chose. Il avait découvert son homosexualité récemment et ne se sentait pas prêt à la partager avec le monde. Il aurait voulu le faire à sa façon, et pas suite à une erreur si stupide. Non... Cette fois, il ne pardonnerait pas.

Harry enjamba son banc et sans un regard pour aucune des personnes de la grande salle, marcha dignement vers les portes. Il entendit des pas derrière lui et n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'Hermione était en train de le rejoindre.

Une fois la porte de la grande salle passée, dans un silence pesant, ils se dirigèrent vers la salle sur demande. Hermione le devança et passa trois fois devant le mur vide. Une petite porte en bois clair apparu, elle était très discrète, se fondait dans le mur.

Ils entrèrent et sans accorder d'importance à la pièce, Harry s'écroula sur une immense pile de coussins, couvertures et plaids qui jonchaient le sol au milieu de la pièce. Hermione, après avoir enlevé ses souliers le rejoignit et le prit dans ses bras, comme elle l'avait souvent fait ces derniers mois.

Harry se blottit dans l'étreinte de sa meilleure amie, sa sœur. Il ne savait pas se qu'il ferait sans elle... Il ramena une couverture sur eux et se pelotonna dans l'étreinte réconfortante, presque maternelle. Il avait tellement besoin de cet excès de douceur après le fantastique étalage de sa vie privée. Les hiboux devaient déjà être en train de partir de Poudlard pour annoncer la nouvelle au monde entier.

« Ron est un idiot... Je le savais. Pourtant, j'ai cru qu'il pourrait peut-être... Être un soutien pour moi, » murmura Harry, le nez dans le cou de son amie.

« J'ai cru aussi qu'il le pourrait Harry... Mais je pense qu'il n'a toujours pas mûri. Il n'a pas vécu les mêmes choses que nous... Il a toujours sa famille, une famille aimante qu'il voit souvent. Une mère qui lui envoie ses chocolats préférés quand il a un coup de cafard. Des frères qui lui changent les idées dès qu'elles se font plus noires, en parlant de voyage, de travail ou en faisant des farces... Une sœur qu'il peut protéger, et se dire qu'il a réussit jusqu'à aujourd'hui en voyait le sourire lumineux sur son visage... Il n'a pas assisté à la mort de son second parrain pendant son sommeil comme tu l'as fait. Il n'a pas assisté à la torture de ses parents comme je l'ai fait. Ni été lui-même torturé, comme nous l'avons été tous les deux, » finit-elle dans un murmure.

« Tu penses que l'on pourra être réparé ? » demanda Harry d'une voix lasse, comme s'il n'y croyait pas lui-même.

« Je pense oui... Mais nous ne serons jamais vraiment du même monde que ceux pour qui la magie de Poudlard agit encore. »

« Je suis fatigué Mione... » murmura le Gryffondor.

« Je sais Harry... Je sais... » répondit-elle en embrassant le sommet de sa tête.

C'est comme ça qu'ils s'endormirent. Ils avaient tout les deux raté leurs cours de l'après-midi mais ne s'en souciaient pas le moins du monde. Ils se laissaient aller dans la douceur de leur cocon, la chaleur de leur étreinte et la joie d'avoir une personne sur qui compter.

Le lendemain fut bien comme ils l'avaient prévu. La Gazette des Sorciers était arrivée le matin avec une photo de Harry en première page. Une photo prise à son insu pendant les dernières vacances alors qu'il faisait ses achats scolaires avec Hermione.

Beaucoup le trouvaient séduisant. Debout devant la librairie, il regardait son amie derrière ses immondes lunettes avec des yeux rieur et brillant, humide du fou rire, bien trop rare qu'il venait d'avoir. Avant sa sortie, Hermione et lui s'était essayé à la métamorphose pour que ses vêtements trop grands et défraîchit soient plus beau et lui aillent mieux. Ils savaient qu'entre la menace d'une attaque de Voldemort et le garde rapprocher de l'Ordre, ils n'auraient pas le temps de faire du shopping.

Tout y était passé, même les sous-vêtements et l'exercice était compliqué. Sur la photo, son pantalon en toile beige trois fois trop grand, c'était transformé en un pantalon noir presque ajusté, tombant légèrement sur ses hanches. Il n'avait pu en réparer les trous, l'un au genou et l'autre derrière la cuisse, souvenir d'une rencontre brutale avec Molaire, le chien de tante Marge, mais Hermione affirmait que c'était la mode.

Son tee-shirt détendu, gris et sale était devenu très blanc grâce à un sort de lavage, mais aussi très petit. Si bien qu'il était devenu un débardeur moulant. Pour cacher les manches qu'ils avaient dû couper avec des ciseaux, ils avaient ajouté une chemise manches courtes qui par miracle, était à sa taille. Il l'avait seulement teinte en noir pour cacher la couleur grisonnante qui aurait dû être blanche, puis l'avait laissé ouverte.

Ses vieilles baskets étaient devenu des tennis, ses chaussettes teintes en noir également même si là non plus, ils n'avaient pu réparer les trous, et même son caleçon avait été rétréci, teint et transformer en une sorte de boxer, qui heureusement, n'apparaissait pas sur la photo. Avec ses cheveux en bataille, les yeux brillants et la légère rougeur de ses joues dû à son fou rire, il avait l'air d'un jeune homme rentrer chez lui après une nuit de débauche.

Cet inimaginable rafistolage de vêtement, tout comme la circonstance incongru l'avait rendu séduisant. Incongru, car le fou rire en question avait été déclenché par ses métamorphoses plus ou moins réussis.

Alors qu'ils se baladaient tranquillement dans la rue, regardant les boutiques sorcières, Harry avaient eu une drôle de sensation en haut de ses cuisses, puis au niveau de son entre-jambes. Il avait alors réalisé que son caleçon était, doucement mais sûrement, en train de reprendre sa taille d'origine.

La métamorphose ne tenait pas. Avec un couinement d'horreur, il en avait informé Hermione qui n'avait pu retenir son fou rire devant les yeux écarquillé de son meilleur ami. Harry voyait sa meilleure amie rire vraiment pour la première fois depuis des semaines. S'en était alors suivit plusieurs minutes de rire et de larme de joie, avant qu'ils ne partent très vite pour éviter que le drame qui survint quelques minutes après, ne se passe en plein milieu de la rue, la transformation du reste des vêtements.

Apparemment, quelqu'un l'avait donc photographié à ce moment là et avait vendu -sûrement pour une somme astronomique- le cliché à la Gazette. Le titre racoleur sautait aux yeux :

« Le survivant est gay ! Et il n'y a apparemment pas que sur le champ de bataille qu'il domine ! »

S'en suivait ensuite tout un tas de déclarations d'hommes, qui serait sois disant passé sous les coups de reins du survivant. Il était apparemment un amant passionné et attentionné. Un dieu du sexe et de la débauche

La semaine se déroula ainsi, tous les matins, les hiboux apportaient les récits de ses parties de jambes en l'air débridé, dans les pubs, à l'école et même une fois sur le terrain de Quidditch.

Harry restait assis à manger son porridge en ne prêtant aucune attention aux regards posés sur lui. Il laissait en place le "masque du survivant", comme il l'appelait avec Hermione. C'était son attitude assurée et déterminée, que rien ne pouvait atteindre. En revanche, une fois dans leur petit cocon, il s'effondrait.

Il souhaitait tant que tout s'arrête et qu'ils le laissent enfin tranquille... Il ne pouvait désormais envisager une histoire d'amour, voir même une aventure avec tous les ragots qui circulaient. D'autant que lorsqu'il s'imaginait avec un homme, il se voyait s'abandonner complètement. Laisser enfin cette carapace pour découvrir les plaisirs de la chair avec un homme qui le guiderait et prendrait soin de lui. Il n'était pas cet homme dominateur que tout le monde voulait voir en lui. Il devait garder cette carapace dans le monde extérieur, n'avait-il pas le droit d'avoir un peu de tendresse et de détente dans sa vie intime ? Tout le monde comptait sur lui au-dehors. Lui aussi aimerait pouvoir compter sur quelqu'un... Il ne trouverait jamais personne qui puisse lui offrir ça.

Le samedi matin par contre il en eu marre. Il aperçut le titre disant qu'une sorcière l'avait aperçu dans un club de SMBD sorcier dans l'allée des embrumes. Il arracha le journal des mains du Serdaigle qui passait par là et survola l'article. Ritta Skeeter. Une aura meurtrière l'entoura et l'atmosphère devint pesante. Il jeta le journal à terre et se dirigea vers la porte qui s'ouvrit seule et claqua derrière lui. Il ne prévint personne et transplana dans une ruelle de Londres.

Après avoir trouvé la cabine téléphonique rouge, il descendit dans les étages et arpenta les couloirs du niveau 2 après avoir demandé des informations au réceptionniste sur le chemin à prendre. Il arriva quelques minutes plus tard dans le bureau du secrétaire de la directrice du département de la justice magique, Mme Amelia Bones. Un jeune homme releva la tête vers lui et écarquilla un peu les yeux en le reconnaissant.

« Bonjour, j'aimerais avoir une audience avec Mme Bones, » demanda-t-il calmement malgré la fureur qui l'habitait toujours.

« Les rendez-vous se prennent habituellement à l'avance Mr Potter, mais je vais voir ce que je peux faire. » Il partit en direction d'une porte derrière le bureau et y pénétra pour en sortir quelques secondes plus tard. « Madame la Directrice va vous recevoir, » dit-il en s'effaçant pour le laisser passer.

Harry entra dans le bureau et fit face à la femme aux cheveux gris assise à son bureau. Elle était robuste et avait un visage carré et dur. Elle était paraît-il impartial.

« Enchanté Monsieur Potter, » dit-elle en se levant pour lui serrer la main.

« Pareillement, » répondit-il sombrement. Elle l'invita à s'asseoir et lui demanda la raison de sa présence. « Vous n'êtes pas sans savoir que je suis au centre des ragots du monde sorcier depuis maintenant une semaine. » Mme Bones acquiesça. « Tout ce qui est dit depuis le début de cette histoire n'est que mensonge, et j'aimerais que la Gazette s'arrête et me présente des excuses, même si je dois en passer par le tribunal. »

« Je comprends bien Mr Potter, malheureusement il me faudra pour ça une enquête et des preuves... » Commença la directrice.

« J'ai un moyen de le prouver, ici et maintenant, en vous prenant à témoin. » Coupa Harry en se levant et en sortant sa baguette. Il sécurisa le bureau pour que personne ne puisse entendre leur conversation. Il pointa ensuite sa baguette sur lui et murmura une formule « argumentum virginitas »

Une lueur violette apparue doucement autour de lui pour l'englober intégralement sous les yeux stupéfaits de Mme Bones. Il reprit la parole.

« J'ai trouvé cette formule cette semaine dans les grimoires de Poudlard. Je me suis dit que si les choses dégénéraient ça pourrais être utile. Comme vous pouvez le voir d'après la couleur du sort, je suis toujours vierge. Et je veux que ces calomnies cessent. »

La directrice du département de justice magique regarda le Gryffondor face à elle avec les yeux légèrement écarquillés. Elle n'arriva pas à croire que Harry Potter, un jeune homme sans aucun doute séduisant, puissant, riche et célèbre puisse être encore vierge à plus de 17 ans. À cet age-là, la plupart des jeunes sorciers avaient déjà expérimenté certaine pratique. Les sorciers, surtout de grande famille, se mariaient généralement tôt, pour faire des héritiers et assurer une descendance. Ce qui les poussaient à être plutôt entreprenant durant leurs années d'études. Mais là, l'aura violette ne laissait aucun doute, pas la moindre trace d'argent signifiait que Harry Potter était totalement pur. Car le sort indiquait aussi bien les préliminaires ou le sexe oral. Elle reprit enfin.

« Je comprends monsieur Potter. Je vous jure que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour arrêter ses innombrables histoires sur votre vie sexuelle qui, même si tout ça s'était révélé exact, est de l'ordre du privé. » Elle s'arrêta un instant pour le regarder. « Je ferai en sorte que vous n'ayez plus à intervenir et que ce que vous avez révélé aujourd'hui ne s'ébruite pas. Pour miss Skeeter... »

« Je m'occupe d'elle, » coupa Harry. « Je sais exactement comment lui faire regretter le jour où elle a décidé de s'attaquer à moi. » Annonça Harry avec un sourire sadique, qu'il perdit quand il vit le regard dur d'Amelia Bones. « Tout en restant dans la légalité, » ajouta-t-il précipitamment.

« Très bien, mais s'il lui arrive malheur, sachez que je penserai immédiatement à vous monsieur Potter. »

Harry lui sourit et se leva de la chaise dans laquelle il s'était assis après avoir jeté son sort.