Bonsoir!
Mes fics étant en phase de correction, je me suis lancée dans un projet un petit peu particulier!
Cette fic est un défi que m'a lancée Duneline. Vous reconnaitrez surement cette fic puisque c'est la sienne, je la recommence mais du point de vue d'Erik.
Merci à Duneline pour avoir corrigé et relu mon chapitre. Et merci pour ce défi, je ne résiste jamais très longtemps lorsqu'on m'en lance un.
J'espère vraiment avoir réussi et ne pas avoir dénaturé sa superbe fic, sinon je m'en excuse d'avance!
Amour par procuration (POV Erik)
Chapitre 1:
Erik se dirigeait rapidement vers sa chambre, en fulminant. Il revenait d'une de ses parties d'échec avec Charles et encore une fois, cela s'était mal terminée. Leurs opinions différentes ne faisaient que les éloigner l'un de l'autre. Et cela, Erik avait dû mal à le supporter.
Charles, dans sa vision utopique du monde, allait finir par se mettre en danger. En voulant protéger les humains, il se rendait vulnérable. Eux qui ne feraient que les rejeter lorsqu'ils se seraient montrés au grand jour. Pourquoi Charles ne voyait-il pas qu'ils étaient supérieurs à cette racaille ? Depuis le premier jour où ils s'étaient rencontrés, Erik avait ressenti, à l'égard de Charles, cet immense instinct de protection.
Charles était bien trop généreux et naïf pour son propre bien. Preuve en était puisqu'il avait accepté de faire confiance à quelqu'un comme lui.
La semaine où ils étaient partis à la recherche de tous les mutants avaient été fantastique, et chaque jour qui passait, il s'attachait à ce jeune homme étrange, si différent de lui, et tellement puissant, qui voyait du bien en toute personne et qui donnait sans même jamais recevoir. Erik ne supportait pas de voir Charles brider ses pouvoirs parce qu'il était trop honnête pour utiliser tout le potentiel de sa mutation.
Sa droiture et sa bonté l'irritaient parfois prodigieusement. Et pourtant, il était fou de ce naïf télépathe et malheureusement pour lui, cela ne s'arrangeait pas.
Lorsqu'il avait rencontré ce mutant bourru qui leur avait balancé à la figure « allez vous faire enculez tous les deux », il avait été à deux doigts de se jeter sur lui mais l'air déboussolé, gêné de son ami l'en avait empêché. Non, ce soir là, il n'était définitivement pas prêt.
Ce soir encore, la tentation avait été forte, mais la colère avait finalement pris le dessus. C'était d'ailleurs pourquoi, il retournait dans sa chambre, furieux. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se rendit compte que quelqu'un occupait déjà son lit. Raven était enroulée sensuellement dans les draps et dardait sur lui un regard aguicheur qui , malheureusement, le laissait totalement indifférent.
« Eh bien, fit-il en refermant la porte de sa chambre, en voilà une surprise.
- Pas trop désagréable j'espère ? souffla la jeune femme d'une voix qu'elle espérait sensuelle mais qui sonnait irritante aux oreilles d'Erik.
- Sors d'ici Raven ! claqua-t-il en se dirigeant vers le bureau pour se servir à boire. Je vais me coucher. Dans quelques années peut -être. Ou pas ! Les femmes ne l'intéressaient plus depuis des années. Il observa avec exaspération Raven prendre une apparence plus vieille ; Il ne comprenait vraiment pas pourquoi elle ne gardait pas sa véritable apparence. Elle était extraordinaire : Pourquoi voulait-elle absolument redevenir ordinaire ?
Il lâcha d'une voix dure :
- Je préfère la vraie Raven. La jeune femme mit quelques secondes à comprendre, avant d'hésiter puis de finalement prendre l'apparence qui était la sienne.
- La perfection, murmura-t-il, fasciné. Ce n'était visiblement pas l'avis de la jeune femme qui semblait terriblement mal à l'aise. Elle balbutia :
- Tu peux me donner mon peignoir ?
- Tu n'en n'a pas besoin, répondit-il en s'approchant d'elle. As- tu déjà contemplé un tigre, en te disant qu'il faudrait l'habiller ? La jeune femme secoua négativement la tête en souriant. Assis sur le lit, à quelques centimètres d'elle, il termina finalement sa diatribe.
- Tu es une créature exquise, Raven. Toute ta vie, le monde a tenté de te soumettre, il est temps de briser tes chaînes. Murmura-t-il d'une voix douce avant de l'embrasser. »
Ce n'était pas un baiser amoureux, oh non. C'était tout autre chose, un baiser de dépit et de curiosité aussi. Il n' aimait pas les femmes. Cependant l'apparence de Raven le fascinait réellement et il était terriblement curieux : Faire l'amour avec une créature telle que Raven devait être …différent. Visiblement, il avait pris goût aux expériences.
En réalité, il était surtout frustré et en colère contre Charles et cet intermède était un bon exutoire pour évacuer cette frustration. Les sentiments de Raven lui importaient peu, il n'en avait rien à faire de la blesser.
C'est pourquoi, il accentua le baiser entraînant la jeune femme sur le lit. Et ce qui devait arriver arriva, ils firent l'amour…
Erik regarda la jeune femme quitter sa chambre, sans son peignoir… Il soupira puis s'allongea sur le dos, le regard vague. Il regrettait déjà ce qu'il avait fait. S' il avait eu la moindre chance de séduire Charles un jour, il venait de la perdre. Pour presque rien en plus, cela n'avait pas été très agréable, déjà il n'avait pensé qu'à Charles… En plus la peau de la jeune femme grattait légèrement. Seul point positif, il venait de se trouver une alliée, il était persuadé que Raven était maintenant de son côté. Enfin, il avait réussi à lui faire accepter ce qu'elle était réellement.
Il se sentait pourtant terriblement triste et coupable, son esprit et son cœur prisonnier d'une seule et unique personne : Charles, Charles…
L'heure sur le cadran le surprit : Déjà deux heures et demie du matin. Il n'arrivait pas à dormir, il partit donc prendre une douche, l'odeur de Raven sur lui le dérangeait.
Une demi heure plus tard, propre et encore plus réveillé qu'il ne l'était tout à l'heure, il se dirigea vers la cuisine avec l'intention de boire une bonne bière.
Il découvrit avec surprise que la pièce était occupée et pas par n'importe qui, par l'objet même de toutes ses pensées. Son cœur s'accéléra brutalement et ses mains tremblèrent légèrement : Il était réellement dans tous ses états.
Il observa intrigué le jeune professeur qui fixait la porte du réfrigérateur depuis quelques minutes, visiblement perdu dans ses pensées. Lorsque Charles remarqua enfin sa présence, Erik ne fit aucun commentaire sur l'étrange comportement de son ami.
Avec étonnement, il remarqua que le jeune professeur le toisait avec désapprobation.
« Bien Charles, commença-t-il avec son flegme caractéristique, bien qu'il était beaucoup plus inquiet qu'il ne le laissait paraître. Si tu me disais pourquoi tu me fusilles des yeux ?
Charles eut l'air terriblement gêné l'espace de quelques secondes, il se reprit cependant, affichant sur son visage, une mine adorablement confuse.
- Je suis désolé, Erik, répondit-il d'une voix pas très convaincante. Je n'avais pas conscience de mon impolitesse. »
Erik sentit ses yeux s'élargir de surprise, en sentant l'ironie mordante du professeur. Le télépathe ne semblait plus avoir aucune prise sur ses émotions, il semblait à tout moment sur le point d'éclater. Le masque de civilité glissait doucement et laissait apparaître un Charles différent, avec ses faiblesses et ses mouvements d'humeur.
Erik n'en fut que fasciné d'avantage. Il s'approcha imperceptiblement du télépathe et observa ses traits.
Il semblait épuisé, au bout du rouleau, de larges cernes se dessinaient sous ses yeux et il peinait visiblement à garder sa télépathie sous contrôle. Gêné par l'examen dont il faisait l'objet, le télépathe baissa les yeux.
« Bon je vais me coucher, murmura-t-il tout son corps tendu. Il est tard et une longue journée m'attend demain. »
Alors que le télépathe s'apprêtait à prendre la fuite, Erik n'eût pas la force de le laisser partir encore une fois.
D'une poigne d'acier, il le retint et le plaqua doucement contre la porte du réfrigérateur. Il ne souhaitait pas lui faire du mal. Lentement, il posa ses mains de chaque côté de la tête de son ami puis se lova contre lui. Charles avait l'air d'être un petit animal acculé, pris au piège par le grand méchant loup !
Il sentit le souffle de Charles s'accélérer brutalement à son contact et ses joues prendre une délicieuse teinte rosée. Il n'allait plus se retenir très longtemps.
Mal à l'aise, le télépathe détourna la tête ; Erik approcha ses lèvres de la joue du jeune homme, il l'effleura même. Des frissons parcoururent l'ensemble de son corps et il lui sembla un instant que son cœur s'était fait la malle. C'était incroyable ! Un simple effleurement lui faisait plus d'effet que tous ce qu'il avait vécu au cours de sa vie. D'une main tremblante, il caressa la joue du télépathe qui tourna vers lui un regard désorienté et suppliant.
Il plongea son regard dans celui de Charles, une main toujours sur sa joue l'autre caressant son cou, frissonnant sous la caresse.
« Tu sais, je ne plaisantais pas, murmura-t-il d'une voix tendre. J'étais sérieux quand je disais que tu faisais un cobaye des plus adorables. »
Il inclina son visage vers celui de Charles qui ne bougea pas, ne se déroba pas. Tendrement, il déposa ses lèvres sur celles tellement attirantes de son ami. Il l'embrassa chastement au début mais il désirait tellement plus… Alors il mordilla légèrement la lèvre inférieure du télépathe qui gémit ; Sa langue entra en contact avec sa jumelle et elles entamèrent un ballet passionné. Rapidement, ils furent entraînés dans une sorte de frénésie qui les fit s'embrasser plus férocement encore, avec ce qui semblait être l'énergie du désespoir. Ils gémirent de concert, un amour infini se ressentait dans ce baiser. Il ne prit fin que lorsque Charles le repoussa violemment les yeux écarquillés. Interloqué, Erik observa le visage douloureux de son ami et un mauvais pressentiment lui tordit l'estomac, qui fut confirmé quelques secondes plus tard.
« -Non ! protesta Charles en colère. Non tu n'es qu'un menteur ! Tu as couché avec Raven ! Tu as profité de ma sœur ! »
Dire qu'Erik fut surpris était un euphémisme. Comment diable, Charles avait-il pu le savoir si rapidement ? Il tenta vainement d'enlacer le jeune professeur dont la colère assombrissait les jolis yeux et qui lui intima l'ordre d'une voix sèche de s'écarter de lui.
« -Tu as couché avec ma sœur ! lui reprocha le télépathe, désespéré en tentant de gagner la sortie. Tu l'as séduite et tu veux jouer avec moi ! Ne t'approche pas de moi !
Erik sentit la tristesse l'assaillir, son cœur au bord de l'implosion. Comment Charles pouvait-il croire réellement qu'il voulait jouer avec lui ? Il l'aimait à en crever, chaque moment passé loin de lui s'assimilant à une torture.
Il allait très chèrement payer sa dernière erreur si les choses continuaient dans ce sens.
Non, il ne laisserait pas faire ça, pas après avoir ressenti autant de choses dans ses bras, pas après l'avoir embrassé. Il ne pouvait tout simplement pas, il avait besoin de lui… Charles devait comprendre à tout prix, il devait se justifier à tout prix. D'autant plus qu'il sentait de la peine et de la jalousie chez le télépathe. Il se recomposa un visage impassible, ravala les larmes qui lui brûlaient les yeux, avant de rétorquer.
« -Charles, c'est toi le menteur, rétorqua-t-il calmement. Non, mais qu'est-ce qu'il disait, lui qui voulait se rattraper, s'en prenait au pauvre télépathe, il était irrécupérable ! Il continua cependant sur la même voie d'un ton horriblement réprobateur :
« - Tu n'en as rien à faire de ta sœur en cet instant ! Tu es furieux parce que je suis allé vers elle en premier. «
A cet instant précis, Erik se détestait : Il voyait dans les yeux de Charles qu'il le faisait terriblement souffrir, tout cela parce qu'il n'arrivait pas à s'excuser et à s'expliquer. Erik ou l'art de mettre les pieds dans le plat. Il n'y pouvait rien, il ne connaissait pas d'autres réactions que celle- ci lorsqu'il était acculé. Eh oui, la meilleure des défenses restait toujours l'attaque.
« -Dis-moi ce que tu veux et je te le donnerai. Sans restriction. » termina-t-il d'une voix convaincue et pleine d'espoir, le regard déterminé.
Erik n'était pas très en confiance pour le coup, et si Charles le rejetait ? Il faisait bonne figure là, donnant l'impression de dominer l'échange, d'être en confiance, des années de haine et de violence lui ayant appris à rester fort en toute circonstance. Pourtant… Là, il était réellement terrifié, personne ne lui avait appris à faire face à un possible rejet de la personne aimée.
« -Je t'interdis de me faire la leçon ! hurla le télépathe, éperdu. Je te l'interdis ! Tu m'avais dit que j'étais adorable ! Tu… »
Erik sentit son cœur se briser, en voyant les larmes du télépathe glisser sur ses joues. Tout était de sa faute. Il était cependant surpris par la soudaine émotivité de Charles, lui qui se maîtrisait toujours parfaitement… et il comprit ce qui échappait à son ami.
D'une manière ou d'une autre, depuis que Charles était entré dans son esprit, ils étaient liés et lorsque le télépathe était fatigué, éméché, malheureux et qu'il se trouvait à proximité de lui, il ressentait ses émotions comme si c'était les siennes.
Charles était véritablement à bout, le barrage avait cédé et Erik le comprenait aisément, si on prenait en compte que Charles devait supporter sa propre peine mais également la sienne, immensément grande.
Il laissa Charles en larmes se jeter sur lui, le frapper de ses poings. C'était sa punition, sa pénitence pour l'avoir fait souffrir. Et c'était largement suffisant, chaque coup que Charles lui assénait, chaque larme qui coulait de ses yeux était une meurtrissure de plus à son âme.
Le télépathe se calma doucement, il le serra alors fortement dans ses bras, et lorsqu'il sentit les larmes de Charles glisser dans son cou, il ferma les paupières, empêchant ainsi les siennes de s'écouler. Quelques minutes plus tard, il se détacha avec difficulté de son ami qui s'agrippait violemment à son pull, le retenant avec désespoir près de lui.
Il prit son visage inondé de larmes en coupe et croisa son regard bouleversé, avant de l'embrasser. Ce furent d'abord des baisers rudes, brutaux qu'il lui offrit, montrant les sentiments qui se déchainaient dans son cœur puis ils devinrent doux, amoureux, respirant la tendresse et l'adoration qu'il lui vouait.
Erik sentit peu à peu Charles s'apaiser, à mesure que sa propre peine combinée à celle d'Erik disparaissait, laissant la place à un sentiment tellement plus fort, tellement plus puissant.
Alors? Vous en pensez quoi?
Bonne soirée!
