Disclamer: Bonjour à tous, et merci de lire ma fanfic ! Un nouveau chapitre sera publié tous les quinze jours environ, sauf exception. J'ai écris cette histoire en m'inspirant de l'univers de Rowling, et j'ai donc essayé d'y rester le plus fidèle possible. Néanmoins, s'il se trouve des erreurs chronologiques n'hésitez pas à les signaler. Le personnage principal, Joy, est inexistant dans l'univers de Rowling, mais est largement inspiré de Ginny Weasley. D'autre part, j'ai pris la liberté d'imaginer un certain nombre de choses, donc merci de respecter ce choix. N'hésitez pas à me laisser vos avis, je les lirai avec plaisir. Bonne lecture !


31 août 1976

Ce fut le passage du premier train de la matinée qui, comme à son habitude, réveilla Joy Adams. Cette dernière avait pourtant glissé sa tête sous l'énorme oreiller moelleux, mais rien n'y faisait. Le bruit assourdissant de la voie de chemin de fer qui passait sous sa fenêtre avait le don de la réveiller tous les matins à l'aube depuis bientôt deux semaines. Comme s'il l'avait deviné, le réveil magique qui se trouvait sur la table de chevet retentit d'une voix joyeuse.

- Nous sommes le 31 août 1976, il est 7h49 ! Dehors le temps est au beau fixe, avec un soleil qui commence déjà à percer entre les nuages. Les températures seront chaudes, puisqu'elles avoisineront…

- La ferme, souffla Joy.

Un soupir traversa le corps de la jeune fille, qui tenta de replonger dans les bras de Morphée, en vain. Elle manquait pourtant cruellement de sommeil, mais depuis qu'elle avait loué cette chambre au Chaudron Baveur, dormir était devenu presque impossible, tant la tristesse l'accablait. Elle avait pourtant vécu de si belles années, avant que tout bascule. Joy avait grandit dans un cottage sur la côte ouest de l'Ecosse, dans un petit village du nom de Lochinver. Situé au bord de la mer, on y sentait une douce odeur de sel, accompagnée de parfums que sa mère adorait disposer de part et d'autre de la maisonnette. Sa mère Ether était une jeune artiste qui vivait de ses tableaux qu'elle exposait dans un musée local. Neels, son père, était un pêcheur local qui avait grandit en Ecosse. Tous deux formaient un couple bienveillant qui vivait pour faire le bonheur et qui était apprécié de tous. Ensembles, ils avaient eu trois filles, Joy tout d'abord, puis Alice et enfin Sara. La famille avait tout pour être ordinaire, à la seule différence qu'ils étaient tous des sorciers.

A l'âge de onze ans, Joy avait donc fait sa rentrée à Poudlard, mais qui fut malheureusement de courte durée. Au bout de quelques semaines, la jeune fille tomba malade, sans que personne ne sache l'expliquer. Une fatigue extrême l'empêchait de marcher, sa respiration se faisait saccadée et ses muscles semblaient l'abandonner. Suivre une scolarité normale était devenu impossible pour la jeune Adams. Bien que les médecins de Sainte Mangoustes soient qualifiés pour soigner toutes les maladies, celle-ci était trop complexe, et Joy dû rentrer à Lochinver. La petite fille joyeuse devint une adolescente fragile et renfermée, qui ne parlait quasiment pas. La douleur se faisait parfois si intense qu'elle se tordait de douleur pendant des heures avant de finir par s'évanouir, et aucun guérisseur n'était capable de l'expliquer. Mais si les souffrances étaient atroces, le pire dont souffrait Joy était l'ennui; car sans Poudlard, la jeune fille passait ses journées seule à lire des ouvrages de magie qu'elle tentait de comprendre. Ses parents, qui refusaient de laisser Joy sombrer dans le malheur, décidèrent de trouver quelqu'un pour faire son éducation.

Ils tentèrent d'abord d'embaucher une nourrice, mais malheureusement aucune n'était capable de lui dispenser un enseignement aussi vaste. C'est alors qu'un matin, tandis qu'il était en visite chez son frère, le professeur Muirhead, un brillant sorcier de renom, passa devant le jardin des Adams et vit la jeune Joy en train de lire un livre de magie avancé. Intrigué, il s'approcha et tous deux commencèrent à échanger avec passion. Quelques jours plus tard, Joy partait s'installer chez le professeur, qui avait accepté de prendre en charge son éducation. La jeune fille grandit donc dans l'immense manoir Muirhead, situé dans le sud de l'Angleterre. Elle y apprit les enseignements de base de la magie, mais pas seulement. Le professeur lui enseigna les langues et dialectes magiques, si bien qu'elle fut rapidement capable de communiquer avec les êtres de l'eau. Elle développa une connaissance en biologie sorcière digne des plus grands savants de ce monde, et était capable, à quatorze ans, de réaliser des potions d'une grande complexité. Mais par-dessus tout, Joy réalisa au fil des années, qu'elle avait guérit. Sans que personne ne sache l'expliquer, la jeune fille pouvait désormais faire de longues balades à cheval dans les plaines anglaises, et adorait courir dans les forêts boisant les terres du professeur. Sa respiration était franche et profonde, et la fatigue ne semblait pas l'atteindre. Quant au crises de douleurs, il ne s'agissait que d'un lointain souvenir.

Mais le bonheur qui s'était installé dans le cœur de la jeune fille semblait destiné à la quitter. Quelques jours après son seizième anniversaire, elle se leva pour rejoindre le professeur dans la bibliothèque afin de suivre ses cours habituels, et découvrit avec effroi le corps de celui-ci à terre, le visage figé dans une sentiment de douleur extrême, mort. Le choc fut si violent pour Joy qu'elle se paralysa de terreur pendant plusieurs heures avant de réussir à prévenir quelqu'un. Du moins, c'est ce qu'elle dû raconter pour cacher la vérité. De là, tout s'était enchaîné, et son retour dans sa famille fut immédiat. Ses parents réalisaient bien que Joy était d'une intelligence et d'une culture extraordinaire, et que la laisser de nouveau au cottage serait une monumentale erreur. Ils décidèrent donc de contacter le professeur Dumbledore pour savoir s'il accepterait de reprendre Joy dans son école. Ce dernier accepta, curieux de rencontrer cette atypique enfant. Joy en fut soulagée, car après la terrible mort de son professeur, elle savait que Poudlard était le seul endroit où elle serait en sécurité. Mais une autre peur commença à l'envahir. N'ayant jamais été scolarisée, elle n'avait jamais réellement eu d'amis, et n'avait jamais vécu avec plus de deux personnes, le professeur et sa gouvernante Aisha, ce qui représentait une épreuve de plus. C'était ainsi qu'elle se retrouva à Londres, seule, et avec pour but de faire ses achats de rentrée avant de prendre le Poudlard Express.

Un miaulement sonore ramena brutalement Joy à la réalité. Si elle n'avait aucune envie de se lever, son chaton lui, était déjà bien réveillé. Assis sur parquet bosselé de la chambre, il semblait attendre que sa gamelle se remplisse de nouveau, tout en nettoyant son pelage gris clair.

- Déjà ? soupira Joy. Mahar, si tu continues à manger autant, tu ne rentreras jamais dans ta cage, et je serais obligée de te laisser ici.

L'animal, qui n'avait évidemment rien compris de ce que venait de lui dire sa maîtresse, miaula de nouveau et obligea la jeune fille à se lever pour remplir sa gamelle de croquettes fortifiantes. Alors qu'il se jetait sur la nourriture, Joy l'observa avec tendresse. Elle n'avait jamais eu d'animal auparavant, et c'était sa mère qui avait eu l'idée de lui en offrir un avant son départ pour Londres.

- Il te tiendra compagnie, lui avait-elle murmuré. Et quand tu te sentiras seule, tu te rappelleras qu'il fait partie de ta famille, lui aussi.

Sentant sa gorge se nouer, Joy secoua la tête et commença à se préparer, car la journée s'annonçait chargée. Elle se dirigea vers la salle de bain, qui malgré un mobilier antique était d'une propreté décente, et aspergea son visage d'eau fraiche avant de commencer à s'habiller. Croisant son reflet dans le miroir, il lui fallut un instant pour se reconnaitre. Ses habituels cheveux roux qu'elle portait en dessous de la taille était désormais coupés courts, et lui arrivait au niveau des omoplates. Bien qu'elle les ait raccourcis quelques jours auparavant, elle avait encore du mal à s'y faire. Son visage fin était quant à lui inchangé, avec ses habituelles tâches de rousseur, son nez en trompette et ses yeux oscillants entre un brun cuivré et un vert olive. Continuant sa toilette, elle enfila une salopette en tissu marron, qui dévoilait ses jambes pâles, sous laquelle elle glissa un débardeur, le tout accompagné d'une paire de tennis. La fin de l'été était brulante, et même les sorciers optaient pour des tenues moldues.

Une fois prête, elle quitta la salle de bain et embrassa son chat avant d'attraper sa sacoche en cuir, où se trouvaient un livre sur les runes celtiques, une bourse en peau de mock pleine de gallions, et un nombre incalculable de bricoles. Puis, avec une détermination proche du néant, la rouquine quitta sa chambre, et se dirigea vers les escaliers pour prendre son petit déjeuner. A son arrivée au Chaudron Baveur, elle n'avait croisé que des touristes sorciers venus en vacances, et le chemin de Traverse était quasiment désert, ce qui lui avait permis de faire tous ses achats scolaires et de le visiter en toute tranquillité. Mais ces derniers jours, une arrivée massive d'étudiants de Poudlard s'était produite, et Joy n'avait pas osé retourner sur la partie magique de la rue, craignant d'être suivie. Elle s'était donc contentée de se balader du côté moldu, évitant ainsi la plupart des adolescents de son âge. Malheureusement, elle s'était rendue compte avec effarement qu'il lui manquait encore quelques fournitures scolaires, et qu'elle allait devoir affronter la foule sorcière si elle voulait faire sa rentrée dans des conditions optimales.

Une fois arrivée dans la salle de restauration, la jeune rouquine constata avec stupeur qu'un certain nombre d'élèves avaient également loué une chambre la veille afin de venir faire leurs achats. Cela n'avait rien d'inhabituel en cette veille de rentrée, aussi la rouquine décida de se fondre dans la masse et alla s'asseoir à une table basse située dans un coin de la pièce. Sortant son livre, elle commanda un thé à la menthe ainsi que des toasts. Alors qu'elle commençait à se plonger dans sa lecture, des rires se firent entendre, et elle vit un groupe de fille passer non-loin de sa table. Elles semblaient avoir son âge, et étaient au nombre de quatre. Tout en bavardant, elles se dirigèrent vers la table voisine, lorsque l'une d'elle remarqua Joy.

- Par Merlin, ta salopette est magnifique ! Tu l'as trouvée ici ?

Aussitôt, la rouquine sentit ses joues virer au rouge, et ses mains se mirent à trembler nerveusement. Les trois autres filles continuèrent leur route en lui adressant un sourire, mais celle qui venait de parler se tint devant elle avec grâce. Grande et brune, ses cheveux étaient coiffés en deux tresses qui entouraient son visage pâle. Tentant de rester calme, elle sourit et tenta de formuler une réponse digne d'une jeune fille normale.

- Oh euh, et bien c'est très gentil merci beaucoup ! Non, je l'ai acheté en Ecosse, dans une boutique de mon village et…

- J'adorerais visiter l'Ecosse, intervint l'une des filles qui s'était relevée pour rejoindre son amie. Et je ne savais pas qu'ils avaient un si grand sens du style !

- Je ne savais pas non plus, mais c'est bon à savoir, rajouta la brune. En tout cas, elle te va très bien !

Joy sentit son visage s'empourprer de nouveau, et leur adressa un sourire maladroit.

- C'est vraiment gentil, merci beaucoup, euh…

- Charlène, lui répondit la brune. Et voici Lily.

- Et bien, ravie de vous rencontrer ! Je m'appelle Joy, répondit-elle en se faisant violence pour parler avec aisance.

- Enchantée Joy, répondit la dénommée Lily. Bon, on te laisse, il faut que l'on aille déjeuner, au revoir !

Et les feux filles disparurent en lui adressa un signe de la main. Le cœur palpitant, Joy fixa le sol durant une dizaine de secondes avant de réussir à reprendre ses esprits. Elle l'avait fait. Elle venait de discuter avec des personnes de son âge, et elles s'étaient montrées complètement différentes de ce que la rouquine avait imaginé. Evidemment, la jeune écossaise s'était jurée de limiter au maximum ses fréquentations pour ne pas prendre de risque, mais parler avec quelqu'un lui avait fait un bien fou. De plus, elles n'avaient rien à voir avec l'image que Joy gardait des filles qu'elle avait croisé lors de ses quelques semaines passées au château, bien au contraire. Abasourdie, Joy finit de déjeuner avec un petit sourire aux lèvres. Avec un peu d'espoir, songea-t-elle, cette année ne serait pas aussi mauvaise qu'elle l'avait imaginée.