Disclamer: Rien ne m'appartient hormis mes idées et mes éventuels OC.


Prologue

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Depuis des dizaines d'années, Laure fait le même cauchemar, sauf que le problème c'est que ce n'en est pas vraiment un, mais plutôt un souvenir enfouis au plus profond d'elle et de la seule personne au courant de son existence en temps qu'elle : Texas, 1907 : Les capes noires s'approchent, elles arrivent, elles fondent sur la masse grouillante des nouveaux-nés, son père la pousse et lui hurle de s'enfuir, malgré ses décennies d'expérience, elle ne peut rivaliser avec la puissance et la discipline des Volturi. Bien sur au début elle refuse, c'est alors qu'ils se voient, au moment où ses sens sont anesthésiés par son don, elle résiste, elle sent une odeur qu'elle ne connaît que trop bien : les vampires morcelés qui flambent sous la lune de printemps. Elle sent des mains se poser sur ses épaules et enfin elle réussit à émerger du brouillard, elle connaît le don de son adversaire, son mécanisme, jamais il n'aurait du la toucher, c'était l'erreur à ne pas commettre. Elle fait volte face juste à temps pour voir sa seule famille devenir poussière, l'intrus se retrouve sur le sol ébahit, personne ne résiste à son don, personne ne résiste à la peur qu'implique de se mesurer à Alec du clan Volturi. Pourtant ce soir là, une jeune fille le met au sol et leurs yeux se croisent, à sa grande surprise, ils ne sont ni vermeille ni or, mais bleu, un ciel d'été sans nuage où pourtant l'orage gronde. Sous la surprise il se laisse dominer et fixe de avec une curiosité non dissimulée son ancienne proie, la peur, le chagrin, la fatigue et la détermination se lisent dans son regard azur, une seule certitude : c'est une survivante et elle n'est pas comme les autres, mais qui est-elle ? Alors profitant de son inertie Laure se sauve. Le garde est encore plus surpris, elle aurait pu le tuer mais elle ne l'a pas fait, elle avait le dessus mais elle n'en a pas profité. Il a cru entendre un tambourinement comme un cœur qui bat, seulement c'est impossible au vu de sa force qu'elle soit une simple humaine, qu'est-elle ? Alors il la poursuit oubliant son devoir et son clan, seule compte l'inconnue dont les larmes perlent sur ses joues. Ainsi commence leur course, le chasseur et sa proie, la cible et son traqueur ils courent longtemps, enfin, dans leur référentiel, ce qui correspond à une dizaine de minutes, avant que Laure ne sente une main lui agripper le bras et les ténèbres l'engloutir...

C'est souvent à ce moment qu'elle s'éveille trempée de sueur et haletante, tout ceci est si loin, sa vie d'avant, sa course pour la vie, cette vie de violence et de crainte. Aujourd'hui elle mène une vie équilibrée, enfin autant que faire ce peut.

Une main glacée mais familière se pose sur son épaule désertée pendant la nuit par sa bretelle de débardeur :

_ « Encore ce rêve ? Demande Alec.

_ Ce cauchemar tu veux dire ?Grommelle Laure.

_ Ça, cela dépend du point de vue dit-il en lui caressant le bras avec un sourire. Hormis ce ' rêve ', bien dormi ?

_ Très bien, merci, je dors toujours bien lorsque tu me tiens compagnie. »Murmure la jeune femme en lui rendant son sourire.

Oui, les choses ont bien changé, elle n'aurait jamais pensé un jour entretenir une relation avec quiconque, enfin relation c'était très vite dit, Alec avait tellement peur de lui faire du mal que s'il l'embrassait c'était déjà presque un événement digne d'un magasine à scandales.

_ « Es-tu prête ?La questionne-t-il.

_ Comme toujours. Lance-t-elle en se levant et filant sous la douche. Tu sais, ce n'est pas mon premier poste !

_ Certes, mais je suis au courant que ce poste et cette « magnifique » ville comptent beaucoup pour toi. Et je le comprends d'ailleurs, simplement, j'espère que tout se passera pour le mieux.

_ Que pourrait-il bien m'arriver ? Je vais travailler au milieux d'humain pleurant, geignants et hurlant car ils ont besoin d'être soignés, rien de bien risqué pour moi. Nous ne sommes plus au Texas !

_ C'est exact, mais le coin est infesté de loup-garous. Grimace le vampire.

_ Qui ne me verront même pas ! Cesses de t'inquiéter ! Je suis grande Alec ! J'ai 130 ans tout de même !

_ 129. Rectifie-t-il.

_ Très bien, je vois que monsieur est d'humeur perfectionniste ce matin ! 129 ans, 11 mois, 10 jours, 6 heures, 27 minutes et 33 secondes. C'est mieux ?Le nargue Laure en sortant de la salle de bain en sous-vêtements.

_ 37 secondes maintenant.

_ …. Soit, quoi qu'il en soit, il ne m'arrivera rien de fâcheux, et si tu as si peur il ne fallait pas me parler de l'autre hybride !

_ J'aurais en effet du me taire. Bougonne Alec.

_ J'y serais quand même allée, tu comptais me le cacher encore combien de temps que j'avais un oncle vampire ?

_ Longtemps, il n'est pas très fréquentable tu sais.

_ C'est l'hôpital qui se moque sans retenue de la charité. C'est parce que c'est un ancien chef d'armée de nouveaux-nés que tu dis cela ? Que dois-tu penser de moi ? Dit-elle en haussant la voix.

_ Tu sais bien, que je ne te vois pas comme ça…

_ Pourtant moi aussi j'ai tué des gens Alec, et pas que pour me nourrir, tu penses qu'ils méritaient la mort ?

_ Pour ne pas citer un auteur que tu adores : « Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. (...) ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement. Même les grands sages ne peuvent connaître toutes les fins.* ». Tu n'as pas à repenser à cette période sombre de ta vie, elle est derrière toi. Et je disais cela surtout car il semblerait qu'il ne sache pas bien contrôler sa soif et comme tu es à moitié humaine je m'inquiète c'est tout, même si je sais que ce n'est pas nécessaire.

_ Tu es un idiot. Dit Laure, habillée en plaquant un baisé sur sa joue. Je vais être en retard. Seras-tu encore là quand je rentrerai ?

_ Je vais essayer, mais Aro va se poser des questions, heureusement que tu inhibes d'une certaine manière son don en ta faveur.

_ D'accord, tu as quartier libre du moment que tu ne tues personne dans un rayon de 50 kilomètres autour de cette maison et qu'elle est dans le même état d'ordre que maintenant à mon retour.

_ Très bien chef ! » Accompagne-t-il d'un salut militaire et serrant son amie dans ses bras. Passez une agréable journée mademoiselle Laure Whitlock.

La nommée lui sourit une dernière fois avant de franchir le pas de la porte et de fermer derrière elle, laissant Alec à ses pensées. Jamais il n'aurait pu imaginer rencontrer une personne telle que Laure.

Pendant des années il l'avait protégée et aidée, réconfortée, et aujourd'hui encore, il se sentait près à soulever des montagnes pour qu'elle soit heureuse.

Pendant presque un siècle il l'avait cru unique et il y a quelques mois, il avait vu Renesmée, et en elle il avait reconnu sa protégée, pour la première fois il s'était permis d'espérer une famille pour elle, un foyer et une vie stable. Seulement, elle ne pouvait pas débarquer comme cela au milieu de la famille Cullen avec ses bagages et son passé, alors il réfléchit à un moyen pour arriver à cet idéal.

Il sait qu'ils risquent d'être séparés si elle se joint à eux, mais sa sécurité prime sur le reste et il est prêt à faire tous les sacrifices nécessaires, il sait qu'elle aimerait beaucoup, qu'il se nourrisse de sang animal comme elle, mais la chose n'est pas simple, et le clan Volturi quasiment toute sa vie. Il soupire et sourit en se disant que d'une manière ou d'une autre ils s'en sortiraient, comme toujours, ensembles.

Il attrape un livre sur l'étagère de la chambre et commence sa lecture sur le rebord de la fenêtre.

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*JRR Tolkien : Le seigneur des anneaux, tome 1.