Les personnages de Saiyuki ne m'appartiennent pas, malheureusement ou peut être heureusement pour eux…

Cauchemar(s)

Il se leva enfin la tête lourde, le teint blafard, les muscles raidis par un froid glacial. Désorienté il cherchait des yeux ses compagnons de voyage.

-Putain où sont ils passés !

Cherchant inutilement son briquet dans sa poche il remarqua quelque chose sur le sol. C'était des vêtements, ou du moins le présuma-t-il puisque vu l'état dans lequel ils se trouvaient c'était difficile a bien les distinguer.

Le brouillard qui lui obscurcissait la vue disparaissait peu à peu et avec lui sa fatigue précédente. Un sentiment affreux le saisit quand la lueur de la lune lui laissa voir que ces vêtements appartenaient à quelqu'un, et que ce quelqu'un avait été massacré. Ses vêtements en lambeaux souillés de son sang laissaient voir une profonde entaille au ventre qui laissait le champ libre a ses entrailles qui s'étalaient sur le sol dans un spectacle ignoble et pathétique.

Il s'avança pour voir le visage du malheureux qu'on avait tué si violement. Il n'arrivait pas à le voir clairement, ses traits se brouillaient devant ses yeux, la lune, cachée par un gros nuage noir, n'éclairait plus le spectacle ignoble qu'offrait ce corps détruit.

Il chercha à tâtons son briquet. Ses yeux affolés n'arrivaient pas à se concentrer sur un point précis, son regard améthyste sautait d'un endroit à l'autre dans une quête désespérée pour trouver un point d'appui. Quelque chose à laquelle il pourrait se raccrocher, quelque chose de familier, de rassurant de réel, dans cet endroit où tout semblait irréel, fantomatique, cauchemardesque, vide. Vide mais pourtant il sentait la présence glacée de ce corps près de lui.

Il vit enfin plus loin son briquet brillant, offrant enfin un point de repère, ce quelque chose de familier qu'il recherchait. Il se leva enfin et courut vers lui ignorant les protestations de ses jambes ankylosées par ce froid et le manque d'activité depuis plusieurs minutes, heures, jours ?

Il ne savait plus. Il était là depuis combien de temps ? Très longtemps, trop longtemps.

Enfin parvenu jusqu'à lui il le prit dans ses mains avec autant de joie qu'un noyé reçoit une bouée de sauvetage.

Sans oser s'approcher de nouveau du corps il alluma son briquet et sa lumière rassurante l'apaisa quelque peu. Il le leva vers le corps un peu plus loin et il put enfin voir son visage. Goku.

-GOKU !!!!!!!!!!!!!!!!

La lumière apaisante disparut sous les premières gouttes de pluie qui tombaient. Doucement, puis plus fort plus vite. Faisant de cette forêt sombre un fleuve de sang.

De ses beaux yeux irréels tombaient des larmes salées se mêlant avec la pluie qui tombait toujours. Le ciel pleurait. Il pleurait avec l'ange blond.

Il tomba à genoux et fut incapable de se relever. Il ne pouvait plus bouger, les souvenirs revenaient. Plus forts plus douloureux. Il n'apportait par sa lâcheté que souffrance et mort.

« Sois fort ! » « Sois fort » « Sois fort, fort, fort, fort !! » Ses paroles sonnaient à ses oreilles comme un reproche implacable. Il n'a put le sauver, ni son maître, ni Goku, son compagnon, son singe, son ami, son protégé.

La pluie continuait de tomber sans répit, et chaque goutte qui le mouillait de plus en plus semblait crier qu'il était trop faible.

L'orage approchait. Le ciel criait à l'unisson avec cette âme perdue.

Soudain un éclair éclaira cette forêt comme en plein jour et il vit ce qu'il soupçonnait déjà. Les corps de Gojyo et d'Hakkai gisait quelques mètres plus loin, dans le même état lamentable que Goku. Il voulut crier mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il était mort lui aussi. De l'intérieur. Brisé.

Comment ça c'était passé ? Il n'en savait rien. Il ne savait même pas ce qu'il foutait dans cette putain de forêt. Il s'était juste réveillé ici et le cauchemar avait commencé.

Il se leva enfin et comme dans un réve il s'avança vers son revolver bien évidence sur ce qu'il lui semblait être une table. Peu lui importait. Ce revolver seul pouvait lui offrir ce qu'il recherchait. Il le prit dans ses mains et le froid métallique de la crosse le réchauffa étrangement. Oui c'était ce qu'il avait de mieux à faire. Il allait faire ce qu'il aurait du faire cette nuit là, il y a dix ans.

Il mit le revolver contre sa tempe et un dernier éclair lui montra le visage du meurtrier.

Il eut un sourire. Bien sur le même visage. L'assassin de son maître. Le même, sinon ce ne serait pas drôle.

Il ferma les yeux et enfin le noir éclaira cette forêt sombre. Enfin un noir apaisant. La fin…

THE END ?