Bonjour, et bienvenue dans cette nouvelle petite Fanfic. Je vous souhaite une agréable lecture, et vous donne rendez vous en bas de page.

Rating : M. Justifié par la violence et les images employées.
Disclaimer : Messieurs Dames de la BBC je vous crédite, Sir Arthur C.D également.

Autre : Spoilers divers jusqu'au premier épisode de la saison 3.


Nous l'avons toujours su.

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Sherlock avançait progressivement, adoptant des postures de plus en plus étranges. John l'observait à quelques mètres de là, amusé par la souplesse du détective. A un moment il leva la jambe si haut qu'il était persuadé que Sherlock allait tomber en arrière. Il posa finalement le pied à terre, et leva les bras en signe de victoire. Au total, il avait fallu une vingtaine de minutes de bataille. John s'avança à son tour, avant d'être arrêté d'un signe de main.

« Il y a un système de surveillance.

- Une caméra ? Tenta John sans grande conviction. Pourquoi tous ces gestes ? »

Sherlock secoua ses boucles, avant de fouiller ses poches. Il y trouva un mouchoir de tissu, ainsi que quelques craies. Le détective les enveloppa soigneusement, avant de les écraser méthodiquement avec son pied, pour obtenir une fine poussière. John arqua un sourcil, ne comprenant pas ce que l'autre faisait. Mais il souffla de surprise quand Sherlock jeta une pincée de poudre blanche dans sa direction, dévoilant ainsi tout un enchevêtrement de rayons rouges lumineux.

« Non ? Dit John en passant sa main dans ses cheveux. Comment as tu pu les voir ?

- C'est simple. Tu vois les murs ? Leurs motifs sont assez simples, des pastilles noires sur un fond beige, prétendues aléatoires. Mais ce n'est pas le cas. Ici, ici et ici on observe une récurrence du motif. Là, le motif est coupé en deux en haut du mur, là en bas, énonça Sherlock tout en pointant du doigt les endroits concernés. Cependant, certaines pastilles n'ont rien à faire dans le motif.

- Mais ? Ça aurait pu être je sais pas... Des micros ?

- J'ai reconnu le modèle. Certaines banques utilisent ça pour protéger leurs bijoux.

- Tu ferais un excellent cambrioleur, grommela John. Je reste ici. »

Sherlock acquiesça pensivement, peu surpris par cette décision, et rangea le reste de poudre dans ses poches. L'ancien militaire n'était sans doute pas aussi souple et habile pour éviter tous les lasers qui quadrillaient la zone. Il observa la poussière qui tombait sur les traits rouges, tout en se disant que c'était beau. Ennuyeux, mais beau. Après de longues minutes, il tourna enfin le dos à John, et il regretta immédiatement cette décision. Mais il devait avancer. Tout au fond de la salle, il y avait un tableau minuscule, et laid à mourir. Sherlock le regarda attentivement, la peinture était éclairée par trois spots différents. Pourquoi trois ? Valait elle si cher que cela ?

« John, peux tu appeler Lestrade ? Je crois que j'ai retrouvé l'argent volé. »

Le détective eut un petit sourire, et John s'exécuta joyeusement, heureux que cette affaire soit résolue. Cette peinture n'était qu'une lithographie, la peinture n'avait aucune rugosité. De plus, le cadre était beaucoup trop épais pour une si petite toile, et il voyait parfaitement un cheveu coincé entre le montant de bois et le papier de la reproduction. Il était brillant, encore recouvert d'une fine laque pailletée. C'était donc une femme qui avait créé cette cachette. Long, brun... Sherlock eut un léger frisson en pensant à Irène.

John observait au loin, nerveux. Il n'aimait pas être ainsi éloigné, et il se mit à triturer nerveusement son alliance. Ce contact réchauffa sa pensée. Quelqu'un l'attendrait, à la maison. Quelqu'un sera là pour soigner toutes ses petites blessures, et lui préparer un bon thé chaud pour se remettre de ses émotions. Mary avait été là quand Sherlock s'était fait passer pour mort. Elle avait su trouver les mots pour réchauffer son cœur, tout en lui faisant part de ses croyances. Alors, quand le détective s'était pointé le soir de sa demande en mariage, tout autour de lui s'était effondré comme un château de cartes. Il avait su construire une vie sans Sherlock, mais il était toujours là en chair et en os. Toujours aussi insupportable. Depuis ce temps, il ne supportait plus de le quitter des yeux.

« Sherlock ? Il serait prudent de faire venir les démineurs, non ?

- Inutile, j'ai la situation bien en main. Peux tu te pousser vers ta gauche ? Je pense que c'est la... Femme qui a mit ce dispositif en place. En fait j'en suis certain. »

John accepta sans broncher, tous ses réflexes de militaire en alerte. La dernière fois que Sherlock s'était amusé à ouvrir un coffre appartenant à Irène, un pistolet caché à l'intérieur avait tiré droit devant, tuant un assaillant au passage. Alors, quoi ? Ce n'était qu'un tableau, et Sherlock se tenait devant. D'un geste sûr, le détective le décrocha de son support, pour apprécier son poids. Il devait bien il y avoir trois millions à l'intérieur. Sherlock eut un petit rire en constatant qu'il venait de se faire avoir. A l'arrière du tableau, il y avait quatre légers renflements noirs en silicone. Il pressa l'un d'entre eux, et il s'enfonça sans difficulté.

« John ? Cours. J'ai déclenché le système de protection. Sors d'ici tout de suite.

- Non, dit fermement John. S'il y a un risque pour toi, je reste ici. Je suis médecin. »

Sherlock lui adressa un sourire blasé. Médecin. C'était son excuse pour rester là où il ne fallait pas. Le détective leva les yeux vers le plafond. Il y avait deux minuscules trous dans les dalles de marbre, et elles émettaient un léger sifflement, qui n'était pas là auparavant. Sherlock renifla l'air avec application, mais il ne sentait absolument rien. Il haussa les épaules, pour se concentrer à nouveau sur le faux tableau. Le détective réfléchissait à un moyen d'ouvrir le cadre sans rien briser. Même le cheveu coincé là semblait avoir son importance.

John observait la scène avec application, et il avait aussi entendu le sifflement. Tous ses poils se dressèrent quand il comprit ce qu'il se passait dans la salle. Il avait déclenché un horrible système de défense, et la pièce n'allait pas tarder à se remplir de monoxyde de carbone. Inodore, incolore, indétectable par l'Homme et plus léger que l'air. Sherlock n'avait pas l'air affecté, et il ne se souciait même pas de son assistant qui gesticulait.

« Sherlock ! Il faut partir ! Nous allons être empoisonnés.

- Non. Je vais être empoisonné. Toi, tu t'en vas tout de suite, dit Sherlock sans la moindre once d'inquiétude.

- Je t'ai déjà perdu une fois Sherlock ! Hors de question de recommencer ! »

John posa un pied devant l'autre, tentant de se rappeler comment son ami s'était débrouillé pour ne pas se faire remarquer par les lasers. Il jura plusieurs fois, en prenant des poses absolument ridicule. Sherlock leva les yeux dans sa direction, détachant son attention du tableau. Son ami venait à lui pour le tirer de là.

« La salle sera remplie en quinze minutes ! Gronda John en toussant. C'est un piège, on doit s'en aller !

- J'ai mis vingt minutes avant de réussir à passer sans me faire repérer. Crois tu que je suis capable de le faire en quinze ?

- On peut le faire en quelques secondes, grommela John en serrant les poings, si on court assez vite. Tu sors de toi même ou je viens te chercher. »

Sherlock haussa les épaules en levant les yeux au ciel. John était coincé en plein milieu de ce labyrinthe invisible, dans une zone cependant assez large pour qu'il ne touche rien. Il savait que quoi qu'il fasse, il ne sortirait pas. Alors il se consolait en se disant qu'il ouvrirait ce cadre comme Irène l'attendait.

Le détective eut un frisson en entendant un sifflement, plus puissant cette fois, et le bruit d'un corps qui s'écroule au sol. John devait avoir touché un des rayons. Sherlock ravala sa salive en remarquant que le sang commençait déjà à couler sur le sol. Il jeta les poussières de craie restantes de toutes ses forces, pour voir où poser les pieds.

« John ! Cria Sherlock en courant presque entre les faisceaux rouges. John ! »

Sherlock se rua aux côté de John. Il était allongé, les yeux grands ouverts, la bouche tordue par la douleur qu'il ressentait. Le détective ne mit pas longtemps à comprendre ce qui s'était passé. Il avait enclenché un simple mécanisme en touchant un rayon, mais Sherlock n'avait pas le cœur à comprendre ce qu'il s'était passé. La gorge de son ami saignait abondamment, ouverte à la naissance de sa pomme d'Adam. John hoquetait parfois, encore sonné. Puis, quand le détective souleva son buste pour presser ses longs doigts sur la plaie béante, il se dit que ce n'était pas plus mal.

Quatorze minutes. Il lui restait quatorze minutes avant que la salle ne soit remplie de Monoxyde, les empoisonnant définitivement. Combien de temps, avant que sa blessure ne lui soit fatale ? Dix minutes, onze tout au plus. Il en savait quelque chose.

« Je... Sherlock je suis désolé. Je... »

Pourquoi ressentait il le besoin de s'excuser ? Les doigts faisaient toujours pression, là où se trouvait sa thyroïde. Dieu qu'il avait mal.

« J'ai souhaité si fort que tu reviennes. Tu sais, je suis venu... John toussa plusieurs fois, lui arrachant des gémissements de douleur. Mettre des fleurs.

- Je n'aime pas les fleurs. Tais toi. »

Treize minutes. John ne lutta même pas. Son ami était un enfoiré, ça il s'y était habitué. Pire, il l'avait aimé ainsi.

« Je... J'ai tué pour toi. Ce vieux chauffeur de Taxi... Les yeux de John papillonnèrent un instant, comme si la lumière était devenue soudainement trop forte. J'ai tué avant ça, et j'avais été hanté. Nuit et jour. Et je l'ai fait pour toi. Je n'ai jamais eu le moindre remord. »

Douze minutes. Sherlock avait abandonné l'idée de faire taire son ami, curieux de savoir ce qu'il avait à dire. Il se souvenait de tout ce qu'il avait pu dire, quand la bombe souterraine avait menacé d'exploser.

« La première fois que je t'ai vu, murmura John en plissant le front, je savais que c'était toi. Que tu... Ah... Tu mérites qu'on se batte pour toi, Sherlock.

- Personne ne mérite ça, dit le détective en raffermissant sa prise contre le cou blessé.

- Tu n'es pas... Personne. »

Onze minutes, et John savait qu'il était condamné. Il n'avait pas peur, il savait que tout se passerait bien. Il le croyait sincèrement.

« J'ai... J'ai jamais cru aux conneries de Moriarty. Jamais. J'ai toujours su que... Que tu... Ah ! Gémit John en sentant les doigts devenir toujours plus pressants. Ça ne sert à rien Sherlock. Mais je n'ai jamais su pourquoi tu...

- Je voulais sauver des gens. Un jour je te raconterai.

Dix minutes. John savait qu'il ne saura jamais la fin de l'histoire. Mais à quoi bon ? Sherlock l'avait écarté de sa vie pendant deux années. Deux années durant lesquelles il croyait devenir fou. John tourna encore la tête, mais la douleur l'en empêcha une fois de plus.

« Tu sais quoi ? On dit merde à la mort à chaque fois qu'on part enquêter... Mais je me suis toujours dit... John s'étouffa pendant quelques secondes. Me regarde pas comme ça. »

Neuf minutes. Sherlock s'était légèrement penché sur le corps immobile de John. Une larme roula sur la joue du détective, qui réalisait qu'il était en train de perdre son unique ami. Il l'aimait, son docteur. Mais son esprit lui disait que ce n'était pas important.

« Tu m'as manqué, pendant ces deux années, dit doucement Sherlock. Et...

- La ferme. Toi aussi tu m'as manqué. Je... J'ai eu l'impression d'être le pire des salauds. J'aurais pu... Si je n'avais pas cru à cette histoire...

- Tu as bien fait de t'inquiéter pour Mrs Hudson. Tais toi. »

Huit minutes. Sherlock posa ses lèvres sur le front de John, et le berça doucement. Il commençait déjà à se sentir mal à cause du gaz, mais il tenait bon. De sa main libre, il caressa les cheveux de son associé, dans un geste qui se voulait apaisant.

« Sherlock, tu... Ah ! Arrête maintenant. C'est foutu. Cours. Tu peux encore...

- Non, dit fermement Sherlock.

- Meurs pas encore, je t'en supplie. »

Sept minutes. Les yeux de John roulèrent dans leurs orbites. Il avait du mal à respirer, et il sentait que ses forces étaient en train de s'enfuir. Les mots brûlaient ses lèvres, mais il voulait continuer, il devait dire tout ce qu'il avait sur le cœur.

« La bombe... Je n'aurais eu aucun regret, gémit John en toussant un épais crachat de sang. Si nous étions morts ce jour là.

- Ne dis pas de sottises, murmura Sherlock le plus doucement possible. Tu étais terrifié.

- Tout ce que je t'ai dit là bas... C'était sincère. »

Six minutes. John maudissait ce crétin intelligent. Il le détestait. Il l'aimait. Il ne savait plus. Il tourna doucement la tête, pour voir tout le sang qui ruisselait de son cou. Dieu que ses chairs tiraient à cet instant.

« Mourir dans tes bras...

- Par pitié, tais toi, gronda Sherlock en repositionnant ses doigts contre la plaie.

- C'est la plus belle façon que je pouvais imaginer. »

Cinq minutes. Sherlock et John se regardèrent un long moment, comme s'ils avaient des heures devant eux. Une larme roula de l'œil du médecin, et Sherlock s'empressa de déposer un second baiser sur sa joue humide. Il l'aimait. Sherlock Holmes était totalement éperdu de son associé. Il le savait, et c'était le plus important. Il ne l'avait jamais montré. Non pas de peur d'être rejeté, mais car il ne jugeait pas cela nécessaire.

« Je me suis... Ah... La voix de John s'était transformée en un infâme gargouillis, et un fin filet de sang s'écoula de la commissure de ses lèvres. Toujours demandé...

- Repose toi.

- Je vais avoir... Le pauvre homme eut un léger spasme. Je vais avoir l'éternité pour me reposer. »

Quatre minutes et trente secondes. John souffla aussi fort qu'il en était encore capable. Le goût du sang était immonde. Doucement, il leva la main vers Sherlock, pour toucher ses pommettes saillantes. Il les détailla, au fur et à mesure que son corps s'affaissait. Sans hésitation, John passa ses mains dans les boucles du détective. Son détective. Il attira Sherlock à lui, et posa ses lèvres tout contre les siennes. Le goût du sang ne le révulsa pas, et il accentua sa pression contre le cou de John.

« Je t'aime, murmura John. Je... »

Quatre minutes. John ferma les yeux, et plus aucun son ne s'échappa de sa bouche. Sherlock posa son front contre celui de son ami, les lèvres tremblantes. C'était terminé.

« John, dit faiblement Sherlock en posant à nouveau ses lèvres sur celles du docteur. Nous l'avons toujours su. »

Trois minutes. Sherlock s'écroula à son tour, suffoqué, incapable de respirer. C'était terminé. Mais ses doigts ne quittèrent jamais le point de pression dans le cou de John.

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Comme vous avez pu le remarquer, la fic est incomplète.

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