Disclaimers : Personnages de Gundam Wing appartennant à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency.
Genre : UA, léger Angst, Shonen ai.
Rating : K
Résumé : J'ai 17 ans et je viens de perdre mes parents.
Bonjour tout le monde ^^
Tahitia shaman fais un petit come back, après quoi... trois, quatre ans d'absence, c'est en voyant que mon compte est toujours vivant que j'ai eu envie de revenir, j'espère ne pas avoir perdu la main et à part ça bonne lecture ^^
Chapitre un :
J'ai dix sept ans et je viens de perdre mes parents.
Ma vie était toute tracée, j'étais fils unique, mes parents étaient riches à ne plus savoir quoi faire de leur argent, ils possédaient une des plus grandes firmes de salon de beauté de tout les États-Unis, ils étaient des hommes d'affaires aguéris.
Mon père gérait les comptes, c'était un comptable qui se perdait souvent dans les milliers de zéros qui lui donnaient mal au crâne, il se plaignait souvent mais nous savions qu'il aimait ça, il avait fait de sa vie exactement ce qu'il voulait, un empire de chiffres conséquent et étourdissant, l'idée venait de lui, d'abord un petit salon de coiffure sans prétention, des mains expertes et un désir insatiable de toujours plus, le petit salon devint en quelques années la chaine de salon de beauté que tout le monde connait aujourd'hui et le petit coiffeur était devenu un grand styliste capillaire qu'on s'arrachait.
Ca c'était mon père.
Mon beau-père, lui, était avocat, un homme de pouvoir dans toute sa splendeur, il incarnait l'idéal masculin de façon aberrante, beau et charismatique, on disait que le charisme était inné, cela n'avait jamais été aussi vrai, il était doué dans ce qu'il faisait et il aimait tout contrôler, mais il devait tout à mon père, du jour où ils se sont rencontrés en simple étranger au jour où mon beau-père s'est vu offrir son propre cabinet d'avocat. Mais cet homme n'avait jamais été satisfait de ce qu'on faisait pour lui, il aimait faire les choses lui-même, mon père l'avait aidé, mais il s'était fait une place tout seul, à savoir si la place était honnête ou non, cela ne regardait que lui, on savait tous que le monde des affaires n'était pas honnête et encore moins la justice.
C'était mon beau-père.
Quand à ma mère, elle est morte depuis un bail déjà, elle et mon père n'ont entretenu aucune relation amoureuse, ils se détestaient cordialement, c'était la fille de son oncle, sa cousine, ils n'ont cessé jusqu'au jour de ma conception de se pourrir la vie, après ce jour là, ils ne se sont plus parlés jusqu'à ma naissance, à l'hôpital, dans ma couveuse, j'ai failli ne jamais connaître ma vraie famille. Ma mère est morte en couche, de toute façon elle se droguait et buvait pas mal pendant sa grossesse, j'ai les séquelles, quand à mon père s'il m'a reconnu c'est uniquement parce qu'il n'aurait plus l'occasion d'avoir des enfants, il était profondément homosexuel, je ne saurais jamais s'il m'aimait vraiment. Et un jour mon beau-père est arrivé, petit avocat qui se débrouillait pas mal mais pas assez, jusqu'à il y a deux jours, il était la seule personne qui me comprenait réellement, il a été le père que mon propre père avait oublié d'être parfois et c'était bien ainsi, on vivait tous tranquillement et richement, on avait chacun notre place.
Aujourd'hui, je n'ai plus de place nulle part, je ne sais pas pourquoi, c'est cette impression que j'ai, dans mon être, de n'avoir de chez moi nulle part, je n'étais pourtant pas si triste que ça, ou peut être encore sous le choc, je ne pleurais pas, j'avais même tendance à m'énerver contre le prêtre qui éternisait son serment, c'était marrant comme les gens devenaient bons lorsqu'ils mourraient, comme ils étaient vertueux maintenant qu'ils ne vivaient plus. Balivernes. Hypocrisie.
D'ailleurs, qui étaient toutes ces personnes ?
Des amis ? Surement pas. Mes parents n'étaient surement pas du genre à avoir des amis, des connaissances, des anciennes conquêtes mais jamais des amis, ils étaient amis, amants et amoureux, cela leur suffisait j'avais l'impression, sans cesse dans leur bulle, que même moi je ne pouvais entrer.
Des associés... ou des resquilleurs alors ?
Il en avait tellement, beaucoup étaient passés à la maison, beaucoup avaient voulu quelque chose quand à savoir s'ils l'avaient eu je n'en avais aucune idée, je pensais juste que s'ils l'avaient eu, ils ne seraient pas ici.
Et mon oncle... demi-oncle ?
De toutes les personnes présentes, c'était de sa présence à lui dont j'étais le plus étonné.
Le demi-frère de mon père, on aurait pas dit pourtant, il était différent de nous, tout en étant assurément de nous, peut être était-ce parce qu'il était jeune ou parce qu'il ressemblait à sa mère, aller savoir, je ne le connaissais pas plus que ça, je l'avais déjà vu, des dizaines de fois, en coup de vent comme s'il avait des ailes dans le dos et le feu au cul, il ne restait jamais assez longtemps quelque part pour que j'ai un intérêt à vouloir le connaître plus, c'était juste un membre de la famille comme les autres que je connaissais de loin.
Et de toute façon, il fut partit dès la mise en terre, comme d'habitude, un courant d'air qui ne s'éternisait jamais, au grand dam de mon grand-père, un homme décrépissant, qui avait trop vécu mais qui ne vivait encore simplement pour ne pas devoir perdre son argent, un homme cupide que j'ai toujours adoré et derrière ses lunettes ambrés, des yeux souriants à mon égard, qui n'avaient pas pleuré comme les miens et qui ne le feraient surement pas, même si son fils aîné venait de mourir, même si son fils tant aimé allait disparaître pour toujours sous terre, il était juste ainsi, mon grand-père, un homme dans un univers d'homme qui ne se laisserait pas aller à la faiblesse qu'au seuil de sa mort.
Et le soleil superbe qui brillait sur la terre battue, qui tapait sur ma tête comme une enclume géante, j'imaginais la scène de leur mort, la porsche noire que mon père adorait sauf quand mon beau-père la conduisait, parce qu'il allait toujours vite, un homme nerveux qui aimait aller plus vite que la montre, le danger était grisant, il y a deux jours, il avait été mortel, un tournant, comme avaient rapportés des témoins, celui qu'ils prenaient tout les jours pour gagner la nationale, trop de vitesse, un sol glissant, une voiture en face, un dérapage incontrôlé, tout bêtement.
Il n'y avait pas eu de veillée mortuaire, les corps étaient à la morgue, mon grand-père avait juste à les reconnaître, parce qu'ils avaient été méconnaissables, carbonisés dans l'explosion de leur voiture, mort jusqu'à la moelle.
Ils m'ont laissés un héritage qui ferait coulé une deuxième fois le Titanic s'il devait le transporter et un goût amer dans la bouche, ce goût que nous avons quand on se dit qu'on a pas eu le temps, qu'on a raté l'occasion, quelque chose comme du regret, un remord.
C'est tout ce qu'ils m'ont laissés.
Et d'y songer, mes pensées s'embrouillèrent, mon cœur hurla et mon corps se figea.
Le choc de la terre contre mon visage n'était rien, je n'avais même pas mal.
C'était le froid qui engourdissait ma tête qui fit mal...
Puis le silence d'un sommeil protecteur.
Je me suis réveillé à cause du bruit d'un moteur, un moteur de voiture, celle qui me transportait, le vromdissement pourtant peu bruyant de la machine faisait vibrer le siège où j'étais allongé, les faibles secousses me sortirent de mon inconscience, j'étais allongé de tout mon long sur une large banquette qu'une voiture normale n'aurait pas pu avoir, que la voiture de grand-père n'aurait pu contenit, j'étais surpris, à travers mon regard trouble et durant le moment où mon cerveau essayait de repartir, je n'arrivais pas à reconnaître l'automobile où j'étais, en plus l'odeur de désodorisant n'était pas celui, habituel, de la voiture de grand-père.
J'ai fini par comprendre que je n'étais pas dans la berline du vieux, cette voiture là était plus large, plus froide, les vitres fermées et teintées coupaient l'habitacle du monde, la voiture était plus haute car la vue du dehors se trouvait au dessus de la ligne habituelle de mon regard quand je montais avec mes parents, l'air frais que distribuait la climatisation m'engourdissait et un silence glacial régnait dans l'espace clos. Jusqu'à ce qu'on prenne la parole.
Tellement absorbé par mes pensées, perdu et suspris de ne pas savoir où j'étais, où j'allais, je me sentis agressé par la voix qui déclencha en moi une sueur froide intense, pourtant elle était douce, basse, agréable maintenant que le choc était passé, elle venait de mon extrême droite, la voiture était si spacieuse que la personne n'était entré à aucun moment dans mon champ de vision, cachée par un angle mort, c'est aussi pour cela qu'il me surprit, et elle retentit de nouveau, un peu plus forte mais toujours douce, comme lorsqu'on parle à un animal que l'on ne veut pas effrayer, et maintenant que je l'entendais parfaitement, masculine, celle de mon père, la même, mon coeur chavira et un rideau de larmes dégoulina de mes yeux, des larmes silencieuses, pas de hoquet, pas de gémissements, juste des rivières de larmes le long de mes joues, de l'eau qui brouilla ma vue, qui m'empêcha de le voir parfaitement, mais je le perçus brun alors que mon père était blond, de le voir près de moi alors que mon père était mort fut atrocement douloureux, pourtant ils avaient le même timbre de voix.
Ma douleur fut profonde et violente.
Je prenais doucement conscience que mon état de choc était passé, j'étais en train d'encaisser la peine que j'avais refoulée jusque là, j'étais en train de me prendre en pleine figure la réalité de la situation, je venais d'émerger, ils étaient morts, morts, à jamais, partis, envolés, brulés... enterrés.
Et moi j'étais toujours là.
Un corps contre moi, des bras qui m'encerclaient et me serraient, qui se voulaient réconfortant alors que dans ma douleur je ne voulais pas être consoler, puis il y a eut un torse contre lequel je cachais mon visage, un parfum léger me parvint, musqué, le parfum d'un homme, et la chemise de cet homme que mes larmes imbibaient, que mes doigts aggrippaient avec rage, que je voulus déchiqueter, griffer, jusqu'au sang.
Et finalement, je criai.
De toute mon âme écorchée, comme un animal enragé et blessé.
J'aurai presque voulu que grand-père soit là pour me gifler, durement, que quelqu'un me montre que leur mort n'est pas importante, qu'on me dise qu'ils l'avaient mérité, que cet homme arrête de me consoler, qu'il arrête parce que ça voudrait dire qu'ils étaient importants, ça voudrait dire que je le avais perdu, pour toujours.
Que ca faisait vraiment mal.
Que quelqu'un me dise que je pleure pour des idiots...
Qu'on retire les échardes qui déchiraient mon coeur.
Laissez moi rire.
A suivre...
Et voilà, carpe diem ^^
Bisous à tous !
Sham'
