CHAPITRE I

Au-dessus, la foule. Des couloirs pleins de monde, illuminés par le soleil.

Au-dessous le silence. La solitude. La peur. L'obscurité.

Rituel, sang, magie noire. Hypnotisant. Impuissant.

Un silence assourdissant, où il essayait de crier sans y arriver comme il essayait de se débattre sans arriver à s'échapper.

Mais il pleurait. La cire chaude brûlait sa peau et malgré la chaleur son corps nu frissonnait.

Un courant d'air.

La porte s'était ouverte, puis fermée.

Émergeant des ténèbres une silhouette, à peine plus sombre que l'obscurité.

- C'est l'heure du couvre-feu, Luce.

- Tu me déranges, Severus. Tu ne vois pas que je suis occupé ?

Le regard indifférent parcourt son corps. Il attend la revanche qui ne saurait tarder, les mots qui vont signer son arrêt de mort.

- Tu n'as rien de mieux à faire ? Tu as études demain matin. Tu ne voudrais pas être en retard… Préfet.

Un sourire moqueur.

- Tu ne veux pas en profiter ? C'est une occasion qui ne se reproduira pas. N'es-tu pas tenté ? Regarde comme il tremble…

Envolé le courage gryffondor. Il supplierait si on lui en donnait la chance. Mais il ne peut que rester muet pendant qu'ils décident son destin.

Moue boudeuse

- Tu me déçois, Severus. J'aurais cru que tu profiterais de l'occasion pour exercer ta vengeance. Quelle meilleure façon de récupérer tout ce que ton ennemi t'a pris.

Yeux noirs, indéchiffrables qui le soupèsent.

- Je suis sûr que c'est ce que Black dirait lui aussi.

Sursaut de colère.

Tourne le dos.

- Et toi, Luce tu ne devrais pas ramener ici tes passe-temps de vacances. C'est le lieu de la trêve.

Reniflement.

- Et c'est toi qui dis ça.

Justement. Mes paroles devraient avoir du poids.

Courbette moqueuse

- S'il en est ainsi… Mais tu gâches vraiment mon plaisir.

Dernier regard de regret sur sa… proie

- Enfin. Il est tout à toi, mon prince.

Le garçon lié le regarde s'éloigner, plein d'espoir incrédule. Il part ! Il ne va pas…

La porte se ferme. Et l'angoisse revient. Il est seul avec l'autre.

Silence. Soupir.

- Scourgify.

Le pentagramme s'efface sur le sol. Les liens invisibles qui le retiennent muet et impuissant aussi. Et le sang sur son corps.

- Potter.

Il ne peut que respirer. Il ne peut pas s'échapper. Il ne peut pas courir.

Panique.

Un second soupir.

Une main le saisit, le tourne face à son bourreau.

Sa victime.

Est-ce que c'était comme ça, se demande-t-il follement, l'espace d'un instant, est-ce que c'est toujours comme ça quand on l'attrape, quand on

Gifle.

- Reprends-toi, Potter. Ça n'est pas le moment pour une crise d'hystérie.

Il reprend son souffle, à grandes goulées.

Un paquet de tissu est jeté sur ses genoux.

- Rhabille-toi. Le couvre-feu est proche.

- T-tu ne vas pas… ? Les mots s'échappent de sa bouche. Il n'arrive même plus à paniquer. Il est fatigué, au bout du rouleau.

Un sourcil levé souligne l'ironie de sa question. Il ne la retire pas.

- Non, je ne vais pas.

La silhouette sombre se détourne de son regard sans défense.

- Tu auras sans doute du mal à le croire, Potter, mais le viol n'est pas mon truc.

- J-je c-croyais que t-tu me haïssais.

- Idiot. Tu n'as pas la moindre idée de ce que c'est que la haine.

Il ne se rappela jamais comment il était sorti de là.

A Suivre.