Titre : Les gens que l'on rencontre dans les trains
Disclaimer : Les personnages de l'Attaque des Titans ne m'appartiennent pas, le livre La voleuse de livre non plus, j'ai simplement cité le début (au passage, allez lire ce livre, il est vraiment génial !), seule l'histoire est de moi !
Résumé : Armin a toujours voyagé seul et c'est ce qu'il préfère, comme ça il peut lire et personne ne le touche. Mais cette fois-ci, un peu de compagnie s'invite. Comme quoi, les gens que l'on rencontre dans les trains ne sont pas tous fous dangereux !
Pairing : Jearmin, en quelque sorte
Rated : K, rien de choquant, c'est tout mignon :D (Pour une fois, haha !)
Désolé pour le titre de caca, j'avais pas d'idée… J'espère que ça vous plaira ! Bonne lecture :3
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J'ai toujours aimé les voyages en train, surtout en compartiment. Les sièges sont plus grands, on a de la place pour les jambes, c'est calme : pas de famille et si c'est le cas, je me trouve toujours une place ailleurs. Je ne suis pas à l'aise avec les enfants, ils sont bruyants, sales, ils touchent à tout et impossible d'être au calme à partir du moment où il y en a un.
Ce jour-là, par chance, mon compartiment est vide quand j'arrive. Je suis la seule réservation d'affichée sur le mur. Génial !
Je m'installe à côté de la fenêtre, dans le sens de la marche et pose mon sac à côté de moi. J'en sors le nécessaire : une bouteille d'eau, un flacon de gel désinfectant pour les mains et mon portable, que j'aligne le long de la fenêtre, à partir du milieu de la table. Je me suis lavé les mains avant de monter dans le train, tout vas bien.
Mon regard se dirige vers l'extérieur, la gare grouillant de monde, la ville polluée, tous ces gens malades, qui toussent sans se laver les mains et qui rependent leur microbes… Je frissonne, tire sur mes manches pour qu'elle couvre mes mains le plus possible et enfonce mon nez dans mon col. Tout ça sera bientôt derrière moi. Je dois me laver les mains, je dois les laver…
Je prends mon gel désinfectant, fait tomber deux gouttes sur ma paume gauche et frotte mes mains jusqu'à ce qu'elles soient sèches. Et je recommence, deux fois de plus. Au moment où je repose mon flacon en faisant bien attention à ce qu'il soit parallèle à la fenêtre, le conducteur annonce le départ imminent du train et déclenche la sonnerie de fermeture des portes. Un groupe de jeunes de mon âge armés d'énormes sacs militaires passe dans le couloir. Je vois la terre se détacher de leurs chaussures, la poussière voler derrière eux. Ugh… Tellement sales, tu dois rester éloigné d'eux, ne pas t'approcher…
Une asiatique passe la tête par la porte, une mèche de cheveux traverse son visage. Elle tient aussi un sac militaire dans sa main, mais le sien est propre.
« Bonjour. Excuse-moi, est-ce-que les places sont libres ? »
Je marmonne un petit oui et me serre contre la fenêtre. Faite qu'ils ne soient pas nombreux, faites qu'ils ne salissent pas tout, qu'ils ne me touchent pas….Elle entre, s'assoit près de la porte et pose son sac à côté de ses pieds. Il ne me touchera pas, tout ira bien… Un garçon entre à son tour, son sac sur une épaule, des lunettes de soleil enfoncées sur le nez, les cheveux en batailles, un sourire ornant son visage. Il est suivi par… un énorme chien. Non, pas un chien. Tout mais pas un chien… J'ai horreur des chiens. Est-ce-que même c'est légal d'avoir un chien aussi gros dans un train ?
« Merci, pour les places » dit-il, en posant son sac à côté de la porte, sur la banquette, puis il glisse sur la banquette en face de moi, jusqu'à la fenêtre. Son chien s'assoit à côté de ses jambes.
Je referme mes manches sur mes mains et regarde les gens sur le quai disparaitre à mesure que le train s'éloigne de la gare. Enfin.
Le paysage change rapidement, les immeubles sont remplacés par des maisons avec jardins en quelques minutes. Le ciel est dégagé, le soleil chauffe doucement notre petite Terre, tandis que les feuilles virent aux oranges et rouges sur les arbres.
« MIKASAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »
La fille, Mikasa donc, se lève, passe la tête par la porte et fait signe à quelqu'un dans le couloir avant de se rasseoir. Quelque secondes plus tard, un autre garçon avec des cheveux bruns et des yeux gris se jette sur la porte.
« Ah bah t'es là ! Je te cherchais ! Face de poney… »
« Je t'emmerde Jaeger »
« Tu m'en vois flatté, mais je me vois dans l'obligation de refuser ton offre Jean. »
Mikasa se décale un peu plus vers la porte et il s'assoit, s'avachit serait plus approprié comme terme, sur la banquette entre nous deux en discutant. Ses chaussures sont sales. Il va tout salir… Je soupire et reprend mon livre où j'en étais, puis je sens quelque chose d'humide contre ma main. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et en poussant un cri très viril, je lâche mon livre, qui s'écrase au sol, remonte les jambes contre mon torse et plaque mes mains, renfoncées dans mes manches, entre mes jambes et mon ventre. La honte… Il m'a touché. Le chien m'a touché. Il faut que je me lave. Il faut que je me lave. Il FAUT que je me lave…
Le silence s'installe, dure ce qui me semble une éternité jusqu'à ce que Jean appelle « Mary » d'une voix douce, en tapotant la banquette à côté de lui. Je ramasse mon livre en m'excusant puis le pose sur la table. Et je me relave les mains, deux gouttes, on frotte et on recommence deux fois. Puis j'essaye de me calmer, fixant la table, les mains serrées sur les genoux.
Mikasa et Eren, j'ai entendu son nom dans la conversation, reprennent leur discussion. Jean semble me regarder à travers ses lunettes de soleil, Mary, couchée sur la banquette, la tête posée sur ses genoux se laissant gratter paresseusement les oreilles. Je regarde dehors, la banlieue a laissée place à la campagne et le train ralenti pour le premier arrêt.
Après 2 minutes, le train repart et le paysage est englouti par des nappes de brouillard. Je soupire et me replonge dans mon livre après avoir réaligné mes affaires et vérifié que mon sac ne touchait pas Eren.
Je ne sais pas combien de temps passe, mais quand je relève la tête, soudain conscient du silence alentour, Mikasa et Eren ont disparus et le train est arrêté au milieu de la voie, en plein campagne et au milieu du brouillard. Je prends mon courage à deux mains et demande à Jean :
« Euh… Pourquoi est-ce qu' on est arrêté ? »
« Des vaches sur la voie » dit-il en souriant
« Typique… »
Il reste silencieux un moment avant de reprendre.
« Tu sais, tout à l'heure, Mary ne t'aurai pas fait de mal. Elle a été dressée pour aider les gens »
« Ah, c'est que… J'ai eu une mauvaise expérience avec un chien quand j'étais petit, alors j'ai du mal avec eux maintenant… Surtout les gros chiens… »
« Je vois »
Puis je comprends le sens de sa phrase.
« Tu es - »
« Aveugle, oui. Mary est là pour me guider » m'interrompt-il, il sourit
« Oh… Et… Comment c'est arrivé ? »
Son sourire disparait, ses sourcils se fronce un peu. Abruti…
« Accident de travail »
« Désolé, j'aurai pas dû demander. C'était indiscret… »
« C'est rien » Son sourire réapparait, un peu moins lumineux. « J'ai l'habitude »
Je m'excuse en rougissant et fixe la couverture de mon livre, posé sur la table qui nous sépare. Idiot….
« Jean » dit-il en me tendant la main
Je relève la tête,
« A- Armin Arlelt » et je serre sa main.
« Et qu'est-ce que tu fais dans la vie, Armin Arlelt ? »
« Je suis étudiant. En biologie »
« Hmhm »
Le silence retombe. Je rouvre mon livre, au même moment, le conducteur passe une annonce pour signaler le redémarrage du train.
« Qu'est-ce que tu lis ? »
« La Voleuse de livre, de Markus Zusak »
« Jamais lu »
« C'est mon livre préféré. L'histoire est géniale et j'adore la façon dont l'auteur utilise les couleurs, comment il raconte l'histoire et l'évolution des personnages ! Tu devrais le lire. »
Il rit :
« Je crains malheureusement que mon état ne me le permette pas ! »
« Désolé ! Je- j'avais oublié »
Je suis vraiment le roi de la gaffe, deuxième fois en même pas 5 minutes…
« C'est rien » il incline un peu la tête « Tu veux bien me le lire ? Que j'ai une idée ? »
« Euh… Oui… »
Je gigote sur ma banquette, mal à l'aise. Etre le centre de l'attention n'est pas ce que je préfère… Je réaligne mes affaires, pas qu'elles aient bougé, mais ça me calme un peu. J'ouvre mon livre à la première page. T'as jamais fait ça, tu vas te foirer Armin… Je secoue la tête, prends une grande inspiration et commence à lire. Mais qu'est-ce qui t'a pris de dire oui ?!
« Prologue. Des montagnes de décombres. Où notre narratrice présente : elle-même, les couleurs et la voleuse de livre. » Ma voix tremble, j'espère que ça ne s'entend pas trop. « Mort et chocolat. D'abord les couleurs. Ensuite les humains… »
Ma voix se fait plus assurée à mesure que j'avance et je fini par me sentir à l'aise, malgré la présence de Mary, le fait que Jean soit un inconnu et que je ne me sois pas lavé les mains depuis un bon moment.
Je ne m'interromps pas, sauf lorsque le train s'arrête au deuxième arrêt, pour que ma voix ne soit pas couverte par les haut-parleurs et les passagers montant et descendant.
Mikasa nous rejoint entre le troisième et le quatrième arrêt, les autres étant « trop bruyants ». Je profite du quatrième, et dernier arrêt avant le terminus, pour regarder Jean. Ses cheveux coupés courts, châtains clair sur le dessus, châtain foncé sur le dessous. Ses yeux, visibles maintenant qu'il a enlevé ses lunettes, comme recouverts d'un voile blanc. Sa mâchoire un peu carrée, ses lèvres. Il porte un t-shirt noir à manches courtes avec un jean, sa veste en cuir posée sur son sac. Il est musclé, beaucoup plus que moi (ce qui n'est pas très difficile en réalité). Sa main droite caresse lentement les oreilles de Mary, la gauche, le coude posé sur la table, soutient sa tête.
Le train repart, je reprends ma lecture. Le temps passe sans que je le remarque et, comme un boulet de canon, Eren entre dans le compartiment, nous sortant tous de la petite bulle qui s'était construite.
« Mikasa, Jean, on est arrivé à la maisooooooooooooooooooon! »
Comme pour confirmer, le conducteur annonce que nous allons arriver au terminus et ajoute les recommandations habituelles. Mikasa se lève, s'étire et range les quelques affaires qu'elle avait sorti. Jean se redresse.
« Je vais définitivement acheter ce livre. »
« Quel livre ? »
« Laisse tomber Eren » et Mikasa le traine plus loin, après avoir hoché la tête en me regardant en guise d'adieu, me laissant seul avec Jean.
« Merci d'avoir écouté. Content que ça te plaise ! »
Je souris, même s'il ne me voit pas. Je range mon livre, fini ma bouteille d'eau que je remets dans mon sac et range mon gel, sans ressentir le besoin de me laver les mains. Je pose mon sac sur la table et attend. Attend quoi ? Aucune idée. Jean s'avance sur son siège et tend les mains.
« Tu peux t'avancer s'il te plait ? »
Je m'exécute et il pose ses mains sur le haut de mon crâne. Il rit « T'es plus petit que ce que je pensais ! » et il passe ses mains dans mes cheveux, sur mon front, mes joues. Je suis presque sûr d'être rouge tomate, heureusement qu'il ne me voit pas. Ses mains sont chaudes, et douces, quelques endroits sont un peu abimés.
« De quelles couleurs sont tes cheveux ? »
« Blonds » je murmure « Et j'ai les yeux bleus »
Il sourit : « C'est ma façon à moi de te voir »
Je souris aussi alors que le train ralenti et que l'on rentre dans la gare. Ses mains sont posées sur mes joues. Les miennes sont serrées sur mes genoux. Il me lâche au moment où le train s'arrête et ses joues prennent une couleur légèrement plus foncée. On se lève tous les deux, Mary descend de la banquette et attend. Je mets mon sac sur mon épaule et donne le sien et sa veste à Jean. Puis on quitte le compartiment, Mary en tête, libérant un passage pour nous deux. Une fois descendu du train, Jean s'arrête, moi à ses côtés, fouillant la gare des yeux.
« Tu attends quelqu'un ? »
« Mes parents, ils devraient être là »
Le silence retombe, bien que la gare grouille de monde. Eren, un peu plus loin, secoue les bras, bien que ça soit totalement inutile, en criant « JEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN ! »
« Bon, je vais y aller. On m'attend » Jean se tourne vers moi en souriant, ses lunettes de soleil à nouveaux en place, la tête trop haute pour me regarder « Je suis content de t'avoir rencontré Armin » dit-il en tendant la main vers moi
« Moi aussi, Jean. »
Et je serre sa main. Puis il me lâche, remonte son sac sur son épaule, hoche la tête et part après avoir murmuré « Peut-être qu'on se reverra ». Je lui dis que peut-être, et que j'ai hâte, mais comment pourrait-on se revoir alors que j'habite dans une ville différente et que je ne connais que son prénom. Quel idiot…
Je le suis des yeux, jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la foule. Et je prends conscience du monde autour de moi, des gens qui crachent par terre, qui s'embrasse à pleine bouche au milieu du chemin, de la fumée des cigarettes et je me sens mal, pas à ma place. Ils sont tellement sales. Ne me touchez pas, ne me regardez pas. Je dois partir, vite. Je me fais le plus petit possible et rejoint mes parents à grandes enjambées, eux debout sur des bancs pour me repérer.
Lorsque ma mère me demande si le voyage c'est bien passé, je souris et lui dit que oui. C'est un des meilleurs voyages en train que je n'ai jamais fait. Mais il était trop court. J'aurai voulu qu'il dure plus longtemps, j'aurai voulu pouvoir rester avec lui, pouvoir lui parler.
Alors que je m'installe à l'arrière de la voiture de mon père, les joues encore rouges en repensant aux mains de Jean qui les touchaient à peine quelque minutes plus tôt, je sors mon gel désinfectant de mon sac et me lave les mains, deux gouttes sur la paume gauche, je frotte et je recommence, chose que je n'avais pas faite depuis quelques heures.
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Et voilà c'est la fin !
Ça vous a plu ? Pour une fois ça fini bien ! Personne n'est mort ! :D
Je suis plutôt fière du résultat, pour une idée qui m'est venu à une heure du matin, c'est une bonne histoire.
Laissez-moi votre avis, dites-moi si je dois modifier des choses, des fautes d'orthographes ou quoique ce soit, je suis toute ouïe :D
