C'était au tour d'Harry de monter la garde.

Souvenez-vous : le Ministère de la Magie, tombé aux mains des mangemorts, le recherchait ainsi que ses amis Hermione et Ron, qui avaient dû se réfugier dans les forêts anglaises, changeant l'emplacement de leur campement pratiquement chaque jour.

Harry s'était éloigné de la tente d'un pas lent et pesant. La recherche des horcruxes stagnait et la terreur régnait sur le monde des sorciers. Leur moral était au plus bas.

Ron, épuisé, était couché sur son lit de camp, Hermione à son chevet. La bague de Gaunt qu'il portait au cou depuis près d'une semaine assombrissait ses pensées, accentuait ses peurs, sa jalousie, mais aussi – il allait le découvrir – sa perversité...

Il demeurait les yeux fermés, sans dormir toutefois. Hermione lui tenait la main tout en relisant les Contes de Beedle Le Barde, en espérant y découvrir quelque indice quant à la nature et l'emplacement des derniers horcruxes.

C'est alors qu'elle sentit Ron resserrer l'étreinte de ses doigts, ce qui l'émut et elle couva d'un tendre regard le visage impassible du jeune homme.

Elle allait reprendre sa lecture quand il glissa, lentement mais sûrement, la main de son amie dans son pantalon, en contact abrupt avec son sexe, pas encore tout à fait en érection.

Mais, qu'est-ce que tu fais, Ron ? balbutia-t-elle, sans réagir toutefois.

Ron se taisait, les yeux clos, sa main forçant celle d'Hermione à le masturber.

L'idée que Harry pouvait les surprendre l'inquiétait, bien sûr, mais elle était comme hypnotisée par ce sexe qui se gonflait de désir entre ses doigts.

Sous les ordres de Ron, elle accélérait le rythme, ralentissait, empoignait ses testicules, les caressait, puis reprenait la danse.

Maintenant, suce-moi, murmura Ron d'un ton impérieux qui sifflait étrangement.

Non, Ron, pas maintenant, pas comme ça.

Elle voulut s'arrêter là mais il maintint fermement sa main autour de son sexe et lui imposait une cadence frénétique, cependant que de l'autre il lui tirait les cheveux pour attirer sa bouche vers son gland.

Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait pu réaliser son souhait car il éjacula à ce moment-là.

Hermione reçut une giclée de sperme chaud qui courut de la commissure de ses lèvres à sa tempe gauche.

Elle eut tout juste le temps de l'essuyer avec le revers de son pull Harry pénétra dans la tente, sans rien remarquer, car Ron semblait dormir comme un bébé.

Durant la bataille de Poudlard, après avoir embrassé Ron dans la chambre des secrets, Hermione voulut lui reparler de cette nuit-là qui marqua, si je puis dire, leur premier rapport intime. Elle le fit, bien entendu, par des allusions, mais Ron ne se rappelait manifestement de rien.

Par la suite d'ailleurs, il devait se montrer assez peu engageant en la matière et ce souvenir demeura le plus excitant de la vie amoureuse de la sorcière.