Cet OS a été écrit en une heure, dans le cadre de la 83° Nuit du FoF, sur le thème « origine ». Pour plus d'informations sur les Nuits ou sur le Fof, jetez un œil sur mon profil ou demandez-moi !
Disclaimer : rien ne m'appartient, les personnages sont principalement à Dumas et un peu à la BBC, et la saison 3 n'existe pas.
Juste une histoire d'amour
A l'origine, c'était juste une histoire d'amour. Et puis…
Il avait rencontré Anne… Comment, déjà ? Les débuts n'étaient pas clairs… Un jour, il était fiancé, son chemin tout tracé, gentilhomme de province, peut-être une ou deux chevauchées… Et puis, soudain, Anne était là. A ses côtés, avec un sourire ensorceleur, un rire en cascade, une intelligence vive, une répartie aiguisée, et des yeux, mon dieu… Ses yeux…
La rencontre, après tout, importait peu. C'était à peine un début, tout juste une circonstance. A l'origine, c'était une histoire d'amour. Avant tout.
Il était tombé amoureux d'elle comme on tombe dans un puits. D'un seul coup, et les yeux grands ouverts. Elle n'était pas de son rang, pas tout à fait. Tout dans ses manières et sa vêture l'indiquait. Mais cela ne les avait pas arrêtés. Elle s'était donnée à lui, sans rien espérer sans doute… Ou plutôt, si. Bien sûr. Mais à l'époque…
A l'origine, c'était une histoire d'amour, et qu'importaient les ragots, les murmures derrière eux, la désapprobation de Thomas et les larmes de Catherine. Il avait cru les emportements d'Anne et ses promesses enfiévrées, il n'avait écouté que sa passion.
Il l'avait épousé, et l'histoire d'amour avait continué. Ils étaient heureux et amoureux, et le chemin était encore tout tracé. Un bonheur loin de la cour et des mécontents, des enfants, bientôt ? Vieillir ensemble, s'aimer toujours. Voilà ce qu'ils se promettaient entre deux gémissements, la nuit, dans cette chambre qui confirmait leur histoire, qui légitimait leur passion.
A l'origine, c'était juste une histoire d'amour. Et l'amour n'a pas sa place longtemps dans le monde.
Elle l'avait trahi, et Thomas l'avait découverte. Elle l'avait accusé, et elle l'avait tué. Alors, il l'avait condamnée, pendue à un arbre, et il était parti sans se retourner.
A l'origine, c'était juste une histoire d'amour. Et celle-ci l'avait jeté sur d'autres routes, à expier la mort de son frère et d'une femme dont le souvenir ne le quittait pas. L'alcool, parfois, arrivait à noyer son regard, mais jamais assez longtemps. L'amitié, heureusement, l'éloignait d'un acte qui l'aurait condamné à l'enfer, mais seulement parce que les fidèles Porthos et Aramis ignoraient tout de ses péchés. L'honneur, enfin, ou ce qu'il en restait, lui indiquait la seule sortie : mourir pour son roi, dès que possible.
Elle restait accrochée à son cou, cependant, comme elle restait accrochée à son âme. L'odeur des myosotis lui soulevait le cœur, et la médaille lui brûlait parfois la peau de la poitrine ou du cou. C'était préférable, cependant, à la brûlure dans son âme, chaque fois qu'il croyait apercevoir une boucle brune, une lèvre un peu trop rouge, une allure un peu trop rapide.
A l'origine, c'était juste une histoire d'amour, et elle refusait de le laisser en paix. Elle était en vie, elle était toujours sa femme, et elle travaillait pour un autre. Elle avait tenté de le tuer, elle aussi – et elle l'avait embrassé dans une ruelle sombre, et ce simple souvenir avait réveillé en lui un feu qu'il avait tout fait pour oublier et éteindre.
Alors, évidemment, elle s'était donnée au roi. Et il regardait sa femme faire des mines pour un autre. Et il devait la protéger. Et il entendait son rire en cascade, admirait ses yeux et sa répartie vive, tandis qu'un autre posait ses mains sur elle. Son roi, à qui il avait juré fidélité. Et qu'il trahissait chaque fois qu'il posait les yeux sur Anne.
Et Catherine, sans le vouloir, lui avait offert une réponse. Un espoir, peut-être, que l'histoire n'ait pas été que dans sa tête. La possibilité infime d'un chemin qui n'allait pas que vers la mort et la ruine.
A l'origine, c'était juste une histoire d'amour. Et aujourd'hui, c'était tellement plus que ça. Après les mensonges, l'orgueil et les trahisons, après les secrets et la violence… Après ce baiser qui l'avait laissé pantelant, plein d'un désir intact après toutes ces années.
Cela pouvait-il encore être une simple histoire d'amour ?
Un commentaire fait toujours plaisir ? :D
Et je ne suis pas passée loin d'écrire la même histoire en me basant sur le roman de Dumas plutôt que sur la série de la BBC - mais les circonstances et la fin seraient différentes. Ce serait un autre OS, quoi... Qui sait, je ferai peut-être le pendant, un de ces jours.
