Bonjour

Voici le début de cette suite toujours corrigée par la merveilleuse Elyrine. Ce chapitre contient une scène de sexe.

Attention, elle contiendra des scènes de tortures. De nombreuses épreuves attendent nos héros. Mais tout finira bien pour eux ... voire très bien.

Merci de continuer à me lire.

A lundi

Sydney8201

Musique du chapitre :

Life Changes de Good Charlotte

Chapitre 1 : Départ

« Pour survivre, il y a une règle à ne jamais oublier. Où que l'on aille, quoi que l'on soit en train de faire, le danger est partout. Il est important de se méfier de tout et de tout le monde. Dans ce monde-ci, faire confiance aveuglément, c'est tendre le bâton pour se faire battre. Je l'ai appris à mes dépens, et je ne suis pas le seul. Quand on est à l'extérieur, il faut garder les yeux ouverts et ne surtout pas ignorer les signes. Si on se montre vigilant, on a une chance. Bien sûr, il est parfois difficile d'ignorer un appel au secours simplement parce qu'il est lancé par un inconnu. Mais si on veut rester en vie, il faut parfois se montrer égoïste. Analyser la situation et les gens avant de prendre une décision irrévocable. »

Manuel de survie de Dean Winchester.

Castiel était allongé sur son lit, entièrement nu, Dean confortablement installé entre ses jambes. Son petit ami était nu également. D'ordinaire, cela suffisait à lui faire perdre la tête. A l'empêcher de penser aux choses négatives ou à s'inquiéter de quoi que ce soit. Il ne pouvait se concentrer que sur le corps nu de son petit ami. Sur les muscles qui saillaient sous sa peau. Sur les tâches de rousseur qui couvraient une partie de ses épaules et de ses pectoraux. Il ne pouvait plus se concentrer que sur la bouche de Dean se rapprochant doucement mais sûrement de son sexe.

Cette fois, pourtant, c'était différent. Car malgré la merveilleuse distraction que Dean représentait, Castiel ne parvenait pas à se concentrer sur ce qui se passait. Il avait trop de choses en tête. Il était trop inquiet pour parvenir à se détendre. Il supposait que cela devait se voir.

Bien sûr, pour le moment, Dean ne semblait pas encore découragé. Il embrassait Castiel le long du sternum, faisait tourner sa langue autour de son nombril. Il cherchait à le ramener au moment présent. C'était peine perdue. Malgré le fait que son corps soit plus que partant, malgré le fait que Dean était devenu particulièrement doué dans cet exercice, il ne réussissait pas à oublier le reste.

Cela faisait maintenant quatre mois qu'ils étaient au camp. Ils y étaient parfaitement intégrés, s'étaient fait des amis. Ils aimaient l'endroit et les gens qui les entouraient.

Castiel s'épanouissait complètement dans son rôle de professeur. Il n'avait pas énormément d'élèves qui n'étaient pas tous du même âge, mais ils étaient tous conscients de la chance qu'ils avaient d'être encore en vie. Et cela les rendait désireux d'apprendre. Peu importait en fin de compte que ce que Castiel leur enseignait ne leur servirait probablement jamais. Ils ne semblaient pas s'en soucier.

Gabriel s'était également parfaitement intégré. En quelques semaines, il avait pris une place importante au sein du camp jusqu'à se voir proposer un poste au conseil. Cela avait surpris tout le monde, Gabriel le premier. Mais il avait accepté ce nouveau rôle avec enthousiasme. Il voulait construire quelque chose au camp et accepter plus de responsabilités était la première étape. Il avait également rencontré Kali, une jeune femme qui avait intégré le camp après eux. Ils étaient totalement différents l'un de l'autre et passaient leur temps à se disputer. Mais, à la surprise générale, ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre. Et maintenant qu'ils étaient officiellement ensemble, personne ne doutait de la sincérité de leurs sentiments.

Dean, de son côté, continuait à partir régulièrement avec Dylan. Ils étaient chargés de trouver des vivres, des médicaments, des vêtements ou des armes. Ils partaient parfois un jour, souvent plus longtemps. Ils ne revenaient jamais bredouilles. Dean était devenu particulièrement proche de Dylan. Comme Castiel l'avait senti dès le début, son petit ami voyait leur compagnon comme son petit frère. Il l'avait pris sous son aile et lui avait appris tout ce qu'il savait. Dylan admirait Dean. Ensemble, ils formaient une bonne équipe.

Dylan était quelqu'un de bien qui avait vécu des choses difficiles par le passé. Il avait connu le deuil bien avant la fin du monde. Il n'avait plus personne. Il n'avait pu compter sur personne pour survivre avant de rejoindre le camp. Cela l'avait considérablement endurci. Mais cela ne l'avait pas poussé à devenir quelqu'un de froid. Il était au contraire drôle et enthousiaste. Castiel l'aimait également beaucoup.

La vie au camp était calme, la majeure partie du temps. Il était facile d'oublier le reste quand on était à l'abri derrière les remparts de la base. Castiel se forçait toutefois à ne jamais perdre de vue le danger qui les attendait à l'extérieur. Il ne voulait pas oublier que le monde avait pris fin, que les contaminés arpentaient les rues et qu'ils étaient tous susceptibles de mourir du jour au lendemain.

Il y avait bien plus de monde au camp, à présent. Le conseil avait donné le feu vert à Dean et Dylan pour ramener les gens qu'ils trouvaient sur la route lors de leur excursion à l'extérieur. On leur avait cependant demandé de vérifier qu'ils ne ramenaient pas n'importe qui. Dean avait alors mis en place un questionnaire qui lui permettait de se faire une idée rapide des gens à qui il avait affaire. Il se reposait également sur son instinct qui lui faisait rarement défaut. Jusque-là, il n'avait ramené que des gens biens. Des gens qui avaient depuis trouvé leur place au sein du camp. Cela lui donnait l'impression de faire quelque chose d'important. De jouer un rôle dans la reconstruction du monde après l'apocalypse.

Il écrivait toujours dans son journal. Il n'avait pas changé malgré ses nouvelles responsabilités. Et Castiel l'aimait chaque jour un peu plus.

Leur histoire n'était un secret pour personne. Ils ne se cachaient pas des autres. Ils vivaient leur amour au grand jour. Et personne n'avait trouvé quoi que ce soit à redire. Richard lui-même semblait s'être lassé de les critiquer. La vie était paisible.

Castiel pensait encore à Anna et il savait que Dean pensait constamment à Sam. Mais la douleur de sa mort s'était considérablement atténuée au fil du temps. La blessure ne pourrait jamais totalement guérir mais elle avait cicatrisé. Et Dean continuait à avancer jour après jour.

- OK, qu'est-ce qui te tracasse autant ?

La question de son petit ami sortit Castiel de ses songes. Il baissa les yeux sur le jeune homme. Il était toujours allongé entre ses jambes mais avait posé ses bras sur son ventre et sa tête sur ses mains jointes. Il regardait Castiel avec les sourcils froncés. Ce dernier s'en voulait de gâcher le moment mais c'était plus fort que lui.

- Quand est-ce que vous partez ? Demanda-t-il alors.

- Dans trois heures. On veut pouvoir trouver un abri avant que la nuit ne tombe, répondit Dean.

Dylan et lui avait établi des sortes d'avant-postes qu'ils avaient sécurisés durant certaines de leurs sorties. Ils y avaient stockés de la nourriture et des armes. Cela leur permettait d'avoir un point de chute quand ils partaient pour plus qu'une journée. Le plus proche se trouvaient à quelques heures de route. Ils y passeraient la nuit avant de reprendre la route à l'aube.

- Et ensuite ? Tu sais pour combien de temps vous en avez ? Est-ce que tu sais combien de temps vous serez partis ?

Ils avaient déjà discuté de leur plan à plusieurs reprises et Castiel savait qu'il avait été longuement réfléchi. Dean ne partait pas à l'aveugle. Mais cela ne l'empêchait pas d'imaginer le pire. Il avait besoin d'entendre les détails encore et encore pour être un tant soit peu rassuré.

- L'école vétérinaire se trouve à une journée de route. On devrait y arriver demain avant la nuit. On dormira là-bas et on rentrera ensuite. Si on n'est pas retardé sur la route, on devrait être de retour après-demain soir, ou le lendemain si on est pris de court.

Dean ne semblait pas agacé d'avoir à lui expliquer une nouvelle fois le déroulement de leur excursion. Ce n'était pas la première fois qu'il devait le faire mais Castiel avait un mauvais pressentiment. Il n'aurait pas su l'expliquer. Il était juste convaincu que quelque chose allait se passer et que son petit ami serait en danger à un moment ou à un autre. C'était sans doute dû au fait que l'école vétérinaire se trouvait dans un endroit où ils n'étaient encore jamais allés et qu'ils ne connaissaient donc pas du tout.

- Pourquoi aller là-bas ? Pourquoi l'école vétérinaire ? Il y a une clinique à seulement une ou deux heures de route, ainsi que des pharmacies en chemin. Je ne comprends pas pourquoi vous devez aller aussi loin.

Dean soupira longuement. Castiel lui avait déjà posé la question une bonne dizaine de fois depuis qu'il lui avait expliqué son plan et il lui avait déjà donné les raisons qui les avaient poussé à choisir cet endroit plutôt qu'un autre. Ils ne prenaient pas de risques juste pour le plaisir. Ils n'avaient pas le choix. Mais Castiel avait encore besoin de l'entendre.

- La clinique a été pillée et il ne reste rien qui puisse nous aider. On a vidé les pharmacies de ce qu'elles contenaient. On a besoin de médicaments, Cas. Le docteur Stevens pense que l'école vétérinaire sera intacte. Personne ne pensera à se servir là-bas. Les gens n'imaginent pas que les médicaments destinés aux animaux ont la même composition que ceux qu'on donne aux humains. C'est notre meilleure chance.

Castiel hocha la tête. Il savait bien qu'ils ne pouvaient pas continuer ainsi. Ils avaient besoin de médicaments, et rapidement. Il n'aimait simplement pas l'idée que la responsabilité incombe à son petit ami de trouver ce dont ils avaient tant besoin. Même si Dean s'était lui-même porté volontaire pour aller les chercher.

- Sans ces médicaments, des gens vont mourir, Cas. Des enfants, nos amis et... cette épidémie va faire des dégâts énormes si on ne fait rien.

Castiel savait parfaitement tout cela. Deux de ses élèves étaient tombés malades hier. Le docteur ne savait pas exactement ce dont ils souffraient. Cela ressemblait à une pneumonie particulièrement virulente. Sans traitement, les malades mourraient en quarante-huit heures. Personne n'était encore mort mais certains étaient au plus mal. La maladie était extrêmement contagieuse et personne n'était à l'abri. Ils devaient faire quelque chose, et vite.

- Je sais, Dean, et je ne le conteste pas. Je suis juste... je serais sans doute moins inquiet si vous ne partiez pas seuls. On ne sait rien de cet endroit. Il pourrait être envahi de contaminés.

- Dylan et moi sommes parfaitement capables de nous en sortir seuls. On fonctionne bien mieux quand on a personne d'autre avec nous. La dernière fois qu'on a emmené quelqu'un d'autre, tu sais comment cela s'est terminé. Je ne reproduirai pas la même erreur.

Castiel se souvenait parfaitement de la seule fois où son petit ami avait accepté qu'un autre homme les accompagne. Il avait pourtant tout ce qu'il fallait pour être un atout à l'extérieur. Il avait été militaire dans sa vie d'avant et il savait manier les armes. Mais il était trop sûr de lui. Il avait voulu prouver à Dean et Dylan qu'il était meilleur qu'eux. Il s'était fait mordre en se battant à mains nues contre un contaminé et Dean avait ensuite dû l'abattre. Il était rentré traumatisé et avait passé la nuit entière à pleurer dans les bras de Castiel.

- Vous pourriez emmener Red avec vous, suggéra-t-il finalement.

- Je serais bien plus rassuré de le savoir avec toi, répliqua Dean aussitôt.

Castiel soupira.

- Je ne suis pas en danger, ici. Je n'ai pas besoin de lui. Je ne risque strictement rien dans le camp. Il pourrait vous aider dehors.

- Cas...

Castiel savait qu'il était inutile de tenter de convaincre son petit ami. Il avait déjà essayé à de multiples reprises mais s'était toujours heurté à un refus catégorique. Il avait confiance en Dean. Il savait que son petit ami n'agissait pas bêtement et qu'il était parfaitement capable de se défendre à l'extérieur. Mais il était tout de même inquiet pour lui et le serait probablement toujours.

- Cette maladie, quelle qu'elle soit... elle se répand rapidement et tu n'es pas à l'abri. Tu n'es pas immunisé et j'ai peur... j'ai peur que tu tombes malade pendant mon absence. J'ai peur qu'on ne puisse pas rentrer suffisamment tôt pour te sauver et... je sais que Red ne pourra rien pour toi si c'est le cas mais j'ai besoin qu'il reste avec toi. J'ai besoin qu'il garde un œil sur toi. Je ne peux pas partir si je suis inquiet pour toi. Alors s'il te plaît... n'insiste pas.

Castiel acquiesça alors. Il ne voulait pas que son petit ami parte en se souciant de lui. Il savait qu'il serait alors incapable de penser à autre chose. Il finirait par manquer de vigilance et par se faire tuer. La dernière fois qu'il était parti en pensant à Castiel, il était revenu avec une balle dans le ventre. Il avait failli mourir. C'était quelque chose que Castiel ne voulait jamais revivre. Il faisait donc en sorte que son petit ami ait l'esprit libéré quand il quittait le camp. Il faisait également en sorte qu'ils ne se disputent jamais plus juste avant un départ.

- D'accord, Dean, je n'insiste pas. Mais tu ne pourras pas m'empêcher de m'inquiéter.

Gabriel sera là pour te distraire.

- Sauf s'il est avec Kali. Tu sais que plus rien n'existe pour lui quand elle est dans les parages.

Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie. Il n'en voulait pas à son frère de consacrer autant de temps à sa petite amie. Il savait combien il avait été difficile pour lui de ne pas se sentir mis à l'écart quand il était seul avec Dean et Castiel. Il ne lui faisait aucun reproche. Il était au contraire content pour lui.

- Dans ce cas-là, tu n'auras qu'à aller trouver Lisa et Ben. Je suis sûr qu'ils seront plus que ravis de te distraire jusqu'à mon retour. Ce n'est que l'histoire de trois jours... quatre au maximum. Ce n'est rien du tout.

C'était déjà bien trop pour Castiel. La moindre seconde passée loin de Dean était une torture pour lui. Quatre jours seraient l'enfer. Il savait toutefois que son petit ami avait raison. Il avait des amis au sein du camp et ils seraient là pour lui s'il en avait besoin. Il était rapidement devenu proche de Victor et de Lisa. Cela continuait de le surprendre. Il n'avait jamais pensé pouvoir devenir ami avec l'ex petite amie de Dean. Mais il avait appris à la connaître et ils s'étaient trouvés de nombreux points communs. Le soutien permanent qu'elle leur avait apporté au début de leur séjour au camp avait d'ailleurs aidé à renforcer ce lien. De surcroît, Castiel aimait beaucoup Ben. Il le trouvait extrêmement intelligent et drôle.

- C'est déjà trop... c'est beaucoup trop si tu veux mon avis. J'ai déjà du mal à passer deux heures loin de toi quand tu es au camp mais que tu es occupé à quelque chose. Alors, quatre jours... c'est de la torture. J'aimerais... parfois j'aimerais que tu ne sois pas obligé de partir à chaque fois. Qu'on puisse compter sur quelqu'un d'autre.

- Sauf que c'est ce que je veux faire, Cas. Je sais que ce n'est pas simple pour toi mais je ne veux pas... je ne peux pas rester ici à ne rien faire de productif. J'ai besoin de sortir. J'ai besoin... parfois, j'ai juste besoin de rouler. C'est sans doute égoïste et je n'ai probablement pas le droit de te demander de m'attendre à chaque fois mais... c'est comme ça que je suis. Si je n'avais plus ça... si je devais rester ici en permanence, je finirais par perdre la tête.

Castiel savait tout ça. Et il aimait Dean comme il était. Il savait bien que ce n'était pas lui que son petit ami cherchait à fuir. C'était l'enfermement qu'il avait du mal à supporter. Il était trop libre... trop sauvage, d'une certaine manière, pour rester entre quatre murs en permanence. Il l'avait accepté. Il avait juste du mal à ne pas l'oublier quand Dean s'apprêtait à partir.

- Je ne te demande pas de renoncer. Je ne te le demanderais jamai. Je savais parfaitement dans quoi je m'engageais quand on a commencé tout ça. Je ne regrette rien. Je t'aime comme tu es.

Dean lui sourit alors avant de relever la tête pour l'embrasser à nouveau sur le ventre. Castiel savait parfaitement ce qu'il cherchait en agissant de la sorte. Il voulait le distraire. Lui faire oublier son départ prochain. Il voulait également lui donner quelque chose à quoi se raccrocher durant son absence. Il créait de bons souvenirs pour combattre l'inquiétude. Castiel en avait besoin. D'ordinaire, il se serait laissé faire sans se poser la moindre question. Mais il ne pouvait pas ignorer le mauvais pressentiment qu'il avait depuis qu'il s'était réveillé. Cette conviction que quelque chose allait se passer. Quelque chose de mauvais.

- Et en attendant, je ne suis pas encore parti... on a un moment devant nous et j'ai bien l'intention d'en profiter au maximum, expliqua Dean après quelques secondes.

Castiel sourit en regardant son petit ami l'embrasser juste en dessous du nombril. Il l'observa ensuite saisir son sexe dans la main avant de refermer sa bouche autour. Pendant une seconde, il oublia tout le reste. Il bascula sa tête en arrière alors que la langue de Dean pressait contre son sexe, réveillant son érection qui s'était envolée lors de leur conversation. Il ferma finalement les yeux quand les sensations devinrent trop intenses. Il ne voulait pas jouir dans la bouche de son petit ami. Il voulait avoir le temps de lui faire l'amour. Il voulait le sentir tout autour de lui. Lui laisser également un souvenir de leurs dernières heures ensemble quand il serait sur la route. Il voulait le marquer pour qu'il n'oublie surtout pas qu'il était attendu quelque part. Dean avait réveillé chez lui un côté possessif qu'il avait toujours ignoré jusque-là.

Il s'apprêtait à dire à son petit ami d'arrêter quand de nouvelles images s'imposèrent à lui derrière ses paupières closes. Dean blessé et se vidant de son sang dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Dean criant au secours, appelant Dylan à l'aide, puis Castiel. Il rouvrit aussitôt les yeux et se releva brusquement dans le lit, obligeant Dean à relâcher son sexe et à basculer sur le côté pour ne pas se prendre son genou en plein visage.

- Quoi ? Demanda le jeune homme aussitôt. Ne me dis pas que je t'ai fait mal.

Castiel attendit quelques secondes pour que les images de son petit ami s'effacent de son esprit et qu'il puisse retrouver une respiration normale avant de répondre.

- Non, je... ça va te paraître dingue et sans doute que ça l'est mais je... j'ai un mauvais pressentiment. J'ai l'impression que... j'ai la sensation que quelque chose de grave va arriver. Je ne saurais même pas te dire quoi mais... ça te concerne, et ça concerne aussi Dylan.

Il ne croyait pas aux rêves prémonitoires ou à la médiumnité. Mais il ne pouvait pas non plus ignorer ce qu'il ressentait. Il était convaincu qu'il s'agissait d'un avertissement et qu'il aurait tort de ne pas y prêter attention. Il s'en voudrait probablement toute sa vie s'il n'en tenait pas compte et qu'il arrivait quelque chose à son petit ami.

- Cas, il est normal que tu sois inquiet. Il est normal que tu imagines le pire. Mais tu peux avoir confiance en moi. Tu sais que je suis toujours prudent. Dylan sera là pour veiller sur moi. Tout se passera bien.

- Tu ne peux pas en être sûr, répliqua Castiel en secouant la tête.

- Non, je ne peux pas... personne ne peut l'être mais on peut faire en sorte de mettre toutes les chances de notre côté. Et c'est ce qu'on fait. C'est ce qu'on a toujours fait.

Castiel se passa une main sur le visage. Il voulait croire que ce que son petit ami disait. Il voulait oublier cette peur qui le rongeait de l'intérieur. Il voulait faire en sorte que Dean parte l'esprit libre. Il ne voulait pas être un poids pour lui et risquer de le mettre en danger parce qu'il l'avait poussé à s'inquiéter pour lui. Mais il ne pouvait pas effacer ces images de sa tête.

- Cas, mon cœur, tu dois avoir confiance en moi. Tu ne dois pas oublier que je reviendrai toujours. Que quoi qu'il arrive, je reviendrai toujours vers toi. Rien ne pourra jamais m'empêcher de te retrouver. Je t'ai fait cette promesse il y a déjà quelques temps et je compte bien la tenir.

Castiel avait envie de lui rappeler que cela ne dépendait pas entièrement de lui, qu'il ne pouvait pas jurer qu'il reviendrait parce qu'il ne maîtrisait pas tout. Mais ça aurait été égoïste de sa part. Et il refusait de se montrer égoïste quand Dean agissait de façon aussi généreuse et désintéressée. Il aurait alors eu la sensation de ne pas être à la hauteur de son petit ami. Dean pensait parfois ne pas le mériter mais Castiel était également convaincu de son côté qu'il n'était pas aussi bon que le jeune homme. Il voulait s'améliorer.

- Revenez tous les deux. Fais-moi la promesse que tu feras en sorte que Dylan revienne aussi. Il est agaçant la majeure partie du temps mais il me manquerait s'il n'était plus là, assura Castiel en se forçant à sourire.

Dean hocha alors la tête et se réinstalla au dessus de son petit ami. Ce dernier se rallongea aussitôt sur le dos. Ils en avaient probablement suffisamment dit. Parler plus ne ferait que donner plus de force à ses inquiétudes et à ses doutes. Il avait besoin de quelque chose de bon, à présent.

- Je te promets que Dylan reviendra. Je te promets de faire en sorte que rien ne lui arrive. Je ne le perdrai pas lui aussi. Pas après tout le reste.

« Tout le reste » signifiait Sam. Castiel le savait, et Dean savait qu'il le savait. C'était aussi pour cela qu'il n'avait pas ressenti le besoin de préciser sa pensée. Dean refusait de perdre Dylan parce qu'il était rapidement devenu son petit frère de cœur. Il ne pourrait pas surmonter une nouvelle perte. Pas après avoir dû survivre à la mort de Sam.

- Je te le promets, répéta Dean après quelques secondes.

Il passa ensuite une jambe au dessus des cuisses de Castiel jusqu'à pouvoir se pencher à quatre pattes au-dessus de lui. Il l'embrassa rapidement sur la bouche avant d'attraper la bouteille de lubrifiant qu'ils gardaient sur leur table de nuit. Dean l'avait ramené de l'un de ses raids. Il avait voulu être discret mais Dylan l'avait attrapé et s'était empressé d'en parler à Gabriel. Cela leur avait valu des moqueries pendant de nombreux jours.

Castiel observa son petit ami asperger ses propres doigts de lubrifiant avant de glisser sa main entre ses jambes. Il sut le moment où il introduisit un premier doigt à la façon que son visage eut de se tendre aussitôt. Castiel connaissait ses réactions par cœur, à présent. Il savait que les premières secondes de la pénétration étaient toujours douloureuses et que même si la préparation était soigneuse et longue, il ressentait toujours une douleur sourde quand Castiel entrait en lui. Cela ne durait jamais très longtemps et le plaisir prenait rapidement le pas sur la douleur. Mais il devait lui laisser quelques secondes pour s'habituer à l'intrusion.

- Ce que je veux, maintenant... c'est que tu fasses en sorte que je puisse toujours te sentir quand je serai parti. Je veux me souvenir de ce moment jusqu'à mon retour. Jusqu'à ce que tu puisses me faire ressentir ta présence en moi à nouveau. Tu te sens à la hauteur du challenge ?

Dean avait dit cela tout en continuant à faire aller et venir ses doigts en lui. D'ordinaire, Castiel aimait être celui qui le préparait afin d'ajouter sa langue à ses doigts pour que tout soit parfait et encore plus intense. Il savait combien Dean aimait sentir sa langue presser ainsi en lui. Mais ils n'avaient pas de temps à perdre. Il était de surcroît agréable de regarder le jeune homme se préparer seul. Son visage trahissait la moindre de ses émotions. Il était à couper le souffle. Tous ses muscles étaient tendus et ses yeux étaient fermés. Il avait basculé sa tête en arrière et se mordillait la lèvre inférieure.

- Je vais te montrer que je suis à la hauteur, assura Castiel.

Il attrapa ensuite le bras de Dean pour sentir ses mouvements. Il ne le força pas à retirer ses doigts car il savait combien le jeune homme avait besoin d'une bonne préparation. Mais il glissa son autre main autour de sa taille et appuya son index là où les doigts de son petit ami disparaissaient à l'intérieur de lui. Il attendit qu'il se sente suffisamment prêt avant de lui relâcher le bras. Dean retira ensuite ses doigts et avança sur les genoux. Castiel saisit son sexe pour le positionner puis regarda Dean s'empaler doucement dessus.

C'était sans nul doute la position préférée du jeune homme. Il aimait prendre les rênes même s'il était parfaitement partant pour laisser tout pouvoir à Castiel. Ce dernier aimait également le voir l'utiliser pour prendre le maximum de plaisir. Ils étaient toujours sur la même longueur d'onde quand il était question de sexe. Ils n'avaient pas à discuter ou à débattre. Ils avaient les mêmes envies au même moment. Cela leur permettait d'avoir une vie sexuelle plus qu'épanouie et satisfaisante.

Dean abaissa doucement les hanches jusqu'à être totalement assis sur les cuisses de son petit ami. Il attendit ensuite quelques secondes pour que son corps s'habituer avant de former des huit avec ses hanches pour sentir plus encore le sexe de Castiel en lui. Ce dernier dut résister à l'envie de prendre le contrôle sur son petit ami. Il se mordit la lèvre jusqu'à sentir le goût du sang dans sa bouche. Il était totalement envahi par les sensations que Dean lui procurait. C'était quelque chose d'incroyable et dont il ne pourrait jamais se passer. Ou se lasser.

Après quelques secondes durant lesquelles il ne fit rien de plus que de remuer les hanches, Dean finit par soulever son corps avant de le laisser retomber avec une certaine brutalité. Il imprégna d'emblée un rythme soutenu à ses mouvements. Il semblait vouloir quelque chose d'un peu plus brutal qu'à l'ordinaire. Castiel était partant aussi. Il s'installa sur les coudes puis commença à soulever les hanches quand Dean abaissait les siennes. Le bruit de leurs corps s'entrechoquant semblait étrangement bruyant malgré leurs gémissements continus. Castiel inclina sensiblement ses hanches pour heurter la prostate de son petit ami. Il savait à présent parfaitement comment faire en sorte de la toucher à chaque fois. Il avait pris le temps d'explorer le corps de Dean pour ne jamais rater sa cible. Parfois, il lui arrivait de torturer Dean en prolongeant la préparation plus que que nécessaire. Il harcelait alors sa prostate du bout des doigts jusqu'à le faire jouir par cette seule stimulation. Une fois le jeune homme satisfait, il glissait à l'intérieur de lui avec facilité et faisait en sorte de lui arracher un second orgasme. Dean protestait toujours au début. Mais il finissait par se répandre sur son ventre une deuxième fois en criant le nom de son petit ami. Il était ensuite incapable de bouger et Castiel prenait alors le temps de le nettoyer avec délicatesse. Il aimait autant les moments qui suivaient le sexe que le sexe en lui-même. Il se sentait utile et digne du jeune homme quand il prenait soin de lui après une session un peu plus extrême.

Mais ce n'était pas ce dont ils avaient besoin pour le moment. Dean allait et venait sur son sexe avec détermination. Il avait un côté sauvage quand il chevauchait ainsi Castiel. Il semblait presque irréel, comme une image tout droit sortie des fantasmes de son petit ami. Mais les sensations étaient réelles. L'étroitesse et la chaleur du corps de Dean lui rappelaient qu'il ne s'agissait pas d'un rêve. C'était bien plus fort et bien plus agréable.

- Cas, souffla le jeune homme après quelques secondes.

Castiel savait exactement ce dont il avait besoin sans qu'il ait besoin d'en dire plus. Il se redressa, attrapa le jeune homme par les épaules, le força à reculer puis le manœuvra jusqu'à ce qu'il lui tourne le dos et s'installe à quatre pattes devant lui. Il saisit ensuite son sexe et pénétra le jeune homme à nouveau. Ce n'était pas la position qu'il préférait parce qu'il aimait pouvoir regarder Dean dans les yeux quand il lui faisait l'amour. Mais c'était celle qui lui permettait d'être le plus brutal. Quand il plongeait son regard dans celui de son petit ami, il perdait rapidement le rythme et était incapable de ne pas être doux et délicat. Faire l'amour face à face était ce qu'il préférait. Mais c'était uniquement valable quand ils n'allaient pas être séparés durant plusieurs jours. Quand Dean n'avait pas besoin de pouvoir le sentir pendant plusieurs jours pour ne pas oublier. Ce serait pour le moment de son retour.

- Plus fort, exigea Dean d'une voix rauque.

Castiel s'exécuta aussitôt, accélérant un peu plus encore le rythme de ses hanches. Il avait les mains refermées autour de la taille de son petit ami. Il savait que ses doigts laisseraient des bleus derrière eux. Mais il savait que c'était exactement ce dont Dean avait besoin. Et il voulait toujours donner au jeune homme ce dont il avait besoin.

Il continuait donc à aller et venir en lui avec le plus de force possible. Il pouvait sentir les prémices de son orgasme dans son bas-ventre. Mais il l'ignora pour le moment. Il voulait avant tout se concentrer sur le plaisir de son petit ami. Il fit donc en sorte de heurter sa prostate à chaque fois. Puis il passa un bras autour de son ventre pour le forcer à se mettre à genoux. Dean se laissa manipuler sans résister. Il gémissait en continu et sans tenter de se retenir. Castiel vint appuyer son visage contre l'épaule du jeune homme. Quand il sentit se tendre, visiblement capable de savoir ce que Castiel préparait, il resserra ses dents autour de sa peau et le mordit jusqu'à être sûr de laisser une trace visible. Il fit en sorte de ne pas percer la peau. Une blessure ouverte était un danger dans un monde où on manquait de tout et de désinfectant en particulier. Mais un bleu suffirait à rappeler à Dean qu'il lui appartenait. Et que Castiel était à lui en retour. Il pourrait le toucher du bout des doigts si toutefois il avait peur.

- Cas... Cas, je vais...

Dean n'eut pas le temps de finir sa phrase. Au moment où Castiel relâcha la peau de son épaule, il poussa un dernier cri rauque avant de jouir violemment. Tout son corps se tendit alors emprisonnant le sexe de son petit ami en lui. Castiel attendit que cela se termine en remuant doucement pour prolonger au maximum les sensations. Quand Dean se détendit et retomba sur ses coudes, Castiel rajouta quelques aller et retour à l'intérieur de lui avant de se retirer. Dean sut alors aussitôt ce qu'il attendait de lui. Il se tourna sur le dos rapidement. Castiel se masturba une seconde puis laissa libre court à son orgasme. Il se répandit longuement sur le torse de Dean, ajoutant une troisième marque sur le corps de son petit ami. Elle ne serait pas visible de tous. Elle disparaîtrait après la douche que Dean prendrait nécessairement avant de partir. Mais pour le moment, elle marquait son appartenance à Castiel et elle le fit gémir longuement.

Castiel était constamment étonné de voir ce que son petit ami lui laissait faire. Très peu de ses anciens partenaires avaient été à l'aise à l'idée de le laisser jouir sur eux. Ou en eux. Dean n'avait aucun problème avec cela. Il aimait que Castiel se répande sur sa peau. Que ce soit sur son torse, son dos, ses fesses ou même son visage. Il aimait également avaler. Il était parfait. Castiel était parfaitement conscient de la chance qu'il avait.

- Tu es parfait, déclara-t-il en regardant son sperme recouvrir une partie du torse de son petit ami.

Dean sourit en faisant glisser ses doigts dessus avant de les porter à sa bouche.

- Tu es parfait aussi, assura-t-il quand il eut nettoyé chacun de ses doigts en gardant les yeux rivés sur Castiel.

Ce dernier lui sourit puis recula jusqu'à permettre à Dean de s'asseoir. Il descendit ensuite du lit pour prendre place dans le dos de son petit ami. Il posa aussitôt son regard sur la morsure sur son épaule. Elle ne saignait pas mais le bleu était déjà bien visible. Il l'effleura du doigt, arrachant un gémissement à Dean.

- C'est douloureux ? Demanda-t-il alors.

Il s'était laissé emporter par l'intensité du moment. Et s'il était convaincu que c'était exactement ce que Dean attendait de lui, il espérait que cette blessure ne le gênerait pas s'il avait besoin de se servir de son arme.

- Sensible, c'est tout. Et exactement ce que je voulais. J'aime l'idée de porter ta marque quand je suis loin de toi. Si je le pouvais, je me ferais tatouer ton nom sur les fesses.

- Ce n'est pas la seule marque que tu emporteras avec toi, commenta Castiel en effleurant les bleus sur les hanches du jeune homme.

Ce dernier haussa les épaules avant de se tourner pour lui faire face.

- Je les adore, assura-t-il.

Castiel le prit alors dans ses bras et le serra contre lui durant de longues secondes. Il ferma les yeux et inspira profondément pour emplir ses narines du parfum unique de l'homme qu'il aimait.

- Tu es sûr que ça ne risque pas de te gêner si tu dois courir ou te servir de ton arme ?

Dean déposa un baiser dans son cou avant de reculer et de venir appuyer son front contre celui de Castiel. Ce dernier garde les yeux fermés pour savourer un peu plus encore ce moment d'intimité.

- Cas, mon amour, ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans cette situation. Ce n'est pas la dernière non plus. Et franchement, si c'était faisable, je voudrais pouvoir sentir en permanence les effets du sexe. Bien sûr, ce ne serait sans doute pas très pratique quand je suis avec le conseil et que je peux pas rester assis sur ma chaise sans devoir me tortiller en permanence mais... je m'en fiche. Je n'ai pas honte.

Castiel avait parfois du mal à croire qu'il ne rêvait pas. Qu'il n'était pas mort dès le début de l'apocalypse et que ce qu'il vivait n'était pas une sorte de Paradis où on lui donnait enfin ce qu'il avait toujours voulu. Car Dean était parfait. Presque comme s'il avait été fait pour lui. Il répondait à toutes ses attentes. Comblait tous ses fantasmes. Il lui permettait enfin de réaliser toutes les choses que d'autres avaient refusées de le laisser faire jusque-là. Et il aimait cela. Il ne le faisait pas uniquement pour lui faire plaisir. Il aimait réellement que Castiel le marque.

- Qu'est-ce que tu diras à Dylan s'il remarque quelque chose ?

Dean recula son visage et Castiel rouvrit les yeux pour pouvoir les poser sur son petit ami. Il avait le front couvert de sueur, les cheveux qui pointaient dans toutes les directions sur la tête et les joues rouges. Il était magnifique.

- Je lui dirai la vérité. Je lui dirai que tu m'as fait prendre mon pied comme personne avant et que j'aime quand tu laisses des traces sur mon corps. Il est grand. Je pense qu'il peut entendre ce genre de choses. Et peut-être que ça l'empêchera de me charrier sur ce point. Parce que s'il commence, je me ferai un malin plaisir de lui donner tous les détails. Histoire qu'il soit ensuite incapable de se sortir l'image de la tête.

Castiel rit alors une seconde. Il était amusé par la complicité et les interactions entre son petit ami et Dylan. Ils se comportaient réellement comme deux frères l'un avec l'autre. Ils en avaient sans doute autant besoin l'un que l'autre. Parce qu'ils avaient tous les deux perdu leur famille et qu'il s'agissait d'un manque avec lequel il était impossible de vivre convenablement. Heureusement pour eux, ils n'avaient plus besoin de composer avec ce chagrin et le vide laissé par la mort de leur frère. Parce qu'ils s'étaient trouvés.

- Évite de le faire avant votre retour. Je ne voudrais pas que le récit de nos ébats le déconcentre au point de se mettre bêtement en danger.

- Je ne te promets rien, plaisanta Dean aussitôt.

Il se laissa ensuite tomber sur le lit, s'installa sur le dos et posa ses bras au dessus de sa tête. Il s'étira longuement, mettant en valeur ses muscles, puis soupira.

- Tu m'as épuisé, commenta-t-il ensuite.

Castiel s'allongea à côté de lui et posa une main sur son ventre. Il effleura la longue cicatrice de sa blessure du bout des doigts puis posa le plat de sa main contre pour ne plus avoir à la voir.

- Je suis passé tellement près de te perdre, constata-t-il alors.

- Mais je suis là. Je suis en vie et je compte bien le rester.

- Je sais. Je... j'ai eu tellement peur, Dean. Je ne veux plus jamais rien revivre de ce genre. Je ne pourrai pas le surmonter une seconde fois.

- Tu n'auras pas à le faire. Les circonstances étaient différentes à ce moment-là. Je suis bien plus prudent, à présent.

Castiel hocha la tête puis détourna les yeux. Il les posa à la place sur le visage de son petit ami. Il semblait parfaitement détendu, satisfait et heureux. En vie. Castiel ne pouvait s'empêcher d'être fier en pensant qu'il en était en partie responsable.

- On va devoir changer les draps, commenta finalement le jeune homme en fronçant les sourcils.

- Ou peut-être que je vais les garder jusqu'à ton retour pour conserver ton odeur près de moi.

Dean lui sourit.

- Ah oui ? Et qu'est-ce que tu feras quand tu seras seul ?

- Tu sais très bien ce que je ferai.

- Peut-être que j'ai besoin que tu me le dises... et que tu me donnes tous les détails.

Castiel aimait la facilité avec laquelle ils pouvaient plaisanter de tout et surtout de sexe. Ils n'avaient aucun tabou quand ils étaient seuls. Tout était simple et naturel. Parfait.

- Je te les donnerais avec plaisir si on avait le temps pour un second round mais puisque ce n'est pas le cas, tu devras faire preuve d'imagination.

Dean secoua la tête avant de l'attirer à lui jusqu'à ce qu'il puisse poser sa tête sur son torse. Il referma ensuite son bras autour de sa taille pour le garder contre lui. Castiel posa sa main juste sous son sternum et ferma à nouveau les yeux.

- Quand je vais revenir, je vais exiger que tu me montres. Je m'assiérai sur une chaise et je te regarderai faire jusqu'à ce que je ne puisse plus résister à l'envie de participer. Tu es prévenu.

- C'est censé être une menace ?

- Non, une promesse.

Castiel sourit alors. C'était toujours comme ça au retour de Dean. Ils devaient s'isoler rapidement quand il revenait au camp. Ils n'étaient pas capables de rester avec les autres plus de quelques secondes. Et dès qu'ils étaient seuls, ils se sautaient littéralement dessus.

- Et puis qui sait... je finirais peut-être par trouver un string à ma taille. Ce serait une sacrée surprise à te faire.

C'était une plaisanterie récurrente entre eux. Depuis que Dean lui avait confessé avoir aimé la sensation des sous-vêtements d'une de ses ex, ils évoquaient souvent la possibilité d'en trouver à nouveau. Castiel était convaincu que son petit ami cherchait réellement. Il était également convaincu qu'il finirait par en trouver. Il devait reconnaître que l'idée n'était pas pour lui déplaire.

- Si tu reviens avec ça, je ne suis pas sûr de pouvoir me retenir de te déshabiller devant tout le monde et de te prendre ensuite violemment sur le capot de la voiture, à la vue de tous.

- Je ne serais pas contre l'idée si je ne pensais pas que cela risque de choquer ton frère et Dylan... et de les traumatiser, probablement à vie.

Castiel n'était pas un exhibitionniste et il était bien trop jaloux pour envisager ne serait-ce que l'idée que d'autres puissent voir son petit ami nu. Il savait également que l'idée ne plaisait pas au jeune homme. Mais il avait envie de plaisanter. Parce qu'il avait besoin d'oublier un peu le départ prochain de Dean. Penser à son retour lui permettait d'oublier un temps les dangers qu'il aurait à affronter avant.

- Je ferai en sorte de me retenir, assura-t-il.

Dean ne répondit pas mais déposa un baiser sur son crâne pour lui signifier qu'il l'avait entendu. Ils ne dirent plus rien ensuite. Castiel voulait profiter au maximum de ses dernières minutes avec son petit ami. Il savait que Dean en avait également besoin. Ils seraient bientôt séparés pour quelques jours. Castiel passerait son temps à s'inquiéter. Dean penserait constamment à lui de son côté. Mais pour le moment, ils étaient encore ensemble. Ils étaient seuls et serrés l'un contre l'autre. Il était facile d'oublier tout le reste. Salutaire également pour emmagasiner suffisamment d'énergie pour affronter les prochains jours. Ainsi allongés ensemble, plus rien d'autre ne comptait. Plus rien n'avait d'importance. Ils étaient seuls au monde et ils étaient ensemble. C'était tout ce dont ils avaient besoin.