Prologue

« Mais comment ai-je pu me foutre dans un merdier pareil ? » Se demande Draco Malfoy en scrutant le miroir avec l'espoir idyllique d'une réponse à sa question. Mais ne recevant que le silence en retour, il se dégage et s'avance vers la fenêtre de sa chambre de dortoir. Dehors la neige tombe en épais flocons et le jour le plus court de l'année ne s'éloigne que d'une petite semaine. Trois mois... Trois putains de mois que sa vie et surtout sa réputation, sont chamboulées à jamais.

« C'est l'heure mec. Prêt ? Le questionne Blaise Zabini, accoudé au chambranle de la porte de la salle de bain, achevant de fermer ses boutons de manchette.
- On va vite le savoir... Soupire le blond, les yeux perdus dans la contemplation du paysage.
- Essaye au moins de tenir le temps de la première danse. Après vous pourrez faire toutes les cochonneries qu'il vous plaira, rétorque son meilleure ami, le tout accompagné d'un clin d'œil plus que suggestif.
- Très drôle Blaise, je sais quand même me tenir.
- Excuse-moi ? Manque de crier Blaise, la voix trois tons plus aigus que d'ordinaire. Vous disparaissez sans arrêt et personne ne vous trouve avant des heures.
- Il ne t'est jamais passé par la tête que l'on pouvait... Je ne sais pas moi, réviser ?

Le fou rire de son ami irrita Draco à un tel point qu'il décide de le planter sur place, n'écoute même pas ses maigres revendications. De toute manière, la seule chose que Blaise réussit à dire entre deux hoquets de rire fut « Réviser... la... blague... du siècle ! ». Le Serpentard, fort de sa solitude, marche d'un pas énergique vers la grande salle, maudissant de son regard perçant les quels élèves osant encore rire sur son passage.

Mais quelle plaie ! Il a fallu que ce soit Gryffondor. GRYFFONDOR ! Même Poufsouffle aurait été mieux... Nan quand même, il ne faut pas déconner. Aussi quelle idée du directeur ! Venir au bal de Noël avec les couleurs de nos cavaliers/cavalières. Non, à bien y penser, Draco préfère encore se balader nu comme un ver, que de porter du jaune et noir. Le jaune jure totalement avec sa couleur de cheveux, en plus.

Ça y est, le grand moment est arrivé : les portes de la grande salle se trouvent à 20 cm de son nez. Il respire un grand coup et s'apprêtant à faire une entrée magistrale (comme à son habitude), une voix dans son dos le coupe dans son élan : « Pas trop le trac ? ». Il se retourne et trouve la personne dont il avait reconnu la voix.
- Hermione. Jolie robe... Argue-t-il avec un sourire charmeur.
- Merci. Beau costume.
- Tu peux dire beau tout court tu sais...
- Tu es bien assez vaniteux pour te passer de compliments, le nargue-t-elle en se rapprochant un sourire aux lèvres.
- Moi qui croyais que les Gryffondors étaient gentils ? Mon cœur est meurtri...
- Courageux, Draco. Les Gryffondors sont courageux, nuance. En parlant de ça, continue-t-elle en se rapprochant pour redresser son nœud papillon. Il va-t'en falloir pour passer ses portes.
- En effet, j'aurais bien besoin d'un peu de... transfert.
- Alors j'ai parfaitement ce qu'il te faut, susurre-t-elle à son oreille.

Draco sourit de plus belle et au moment où les portes s'ouvrent, il voit face à lui un Gryffondor aux cheveux de gaie en bataille et aux yeux verts luisants, lui tendant la main. Et il entend alors « Pense à ton petit-ami. ». Et merde, commence tout ça a pu commencer ?