.
Bonjour à tous ! Tout d'abord un grand merci à toutes les personnes ayant lu mes précédentes histoires, je vous aime beaucoup, beaucoup :3
Me revoilà donc avec quelque chose d'assez différent, vous vous en rendrez rapidement compte. Je ne vous en dis pas trop, je vous laisse découvrir. Je vous dis seulement que cette histoire sera en plusieurs parties (et que je n'ai aucun rythme de publication prévu (désolé)).
J'espère que ça vous plaira ! Bonne lecture !
.
.
1. Deux Grandes Ailes Noires
Dean serait incapable de dire comment il s'était retrouvé dans cette situation. Il savait juste que cela incluait Castiel se blessant lors d'une bataille, celui-ci volant à travers la pièce avant d'aller violement heurter un pilier qui se trouvait dans le fond, son dos se brisant en un horrible craquement. Sam et lui s'étaient occupés de terminer le monstre, Castiel s'était redressé difficilement. Depuis les traits de son visage étaient tirés en une grimace de douleur dès qu'il effectuait un mouvement.
S'assoir dans l'Impala semblait lui faire mal, se lever semblait lui faire mal, chacun de ses pas étaient un supplice, et lorsqu'ils arrivèrent dans leur chambre d'hôtel, il s'était assis sur le bord du lit, les mâchoires serrées dans une tentative vaine de combler la douleur. Il guérissait moins vite maintenant, et en payait le prix.
Jusqu'à ce point, les souvenirs de Dean étaient clairs. Il arrivait même à se remémorer le moment où Sam les avait laissés seuls pour aller chercher à manger. C'était là, au moment précis où son frère avait quitté la pièce, que tout devenait légèrement flou. Il ne savait pas quel enchainement avait fini par le mener à être assis derrière Castiel, ses mains frottant ses épaules et ses omoplates, appuyant sur les muscles pour le détendre. Il comprenait encore moins comment cela pouvait l'aider, mais puisqu'il ne sentait aucun os cassé sous ses doigts, il supposa qu'il ne restait plus que de la tension dans le dos de celui-ci.
Lorsqu'il s'était rendu compte qu'il était trop proche, que ses gestes étaient trop languissants, il aurait dû s'arrêter, mais les gémissements de l'ange l'en avait empêché. Celui-ci avait penché la tête jusqu'à ce qu'elle soit contre sa poitrine et les sons sortaient du plus profond de sa gorge, comme s'ils s'échappaient après avoir été retenus avec force, rappant sur le passage. Au début, Dean avait eu l'impression que Castiel ronronnait, et quelque part, ça n'en était pas loin.
Son corps semblait vibrer doucement à chaque pression, il était incapable de se retenir de soupirer, et cela ne faisait que s'intensifier lorsqu'il était descendu de ses omoplates, légèrement plus au centre. Lorsqu'il appuya sur un point précis, celui-ci se cambra vers l'avant, sa respiration se coupant brutalement après une exclamation. Dean s'arrêta, se figeant, fixant la nuque de son ami, puis remarqua à quel point celui-ci était immobile et raide sous ses mains. Après une hésitation, il appuya encore à cet endroit, le regardant frissonner fortement, alors il commençait à frotter de petits cercles au même endroit. Castiel frissonna à nouveau.
« Dean, » dit Castiel, ou plutôt soupira-t-il d'une voix grave et légèrement tremblante. Quelque chose dans sa voix aurait dû l'arrêter, mais, pour une raison qu'il refusait d'expliquer, il continua. Castiel se redressa légèrement et pencha sa tête en arrière. Ses lèvres étaient entre-ouvertes, faisant manquer un battement au cœur de Dean.
Il éteignit son esprit, et laissa son corps se pencher pour poser ses lèvres sur la gorge ouverte de l'ange. Castiel eut une exclamation surprise et, au même instant, Dean entendit un bruissement avant que quelque chose de doux ne se frotte contre lui. Il s'écarta et baissa les yeux. Il vit deux grandes ailes noires s'étendre entre lui et Castiel. Elles étaient immenses. Il était certain que l'une d'elle seulement serait suffisante pour le cacher. Les plumes étaient d'un noir d'ébène profond et d'une incroyable douceur, le haut des ailes semblaient être fait d'un quartilage dure et lisse, recouvert d'un fin duvet de plumes. Dean ne réussit pas à retenir sa main lorsqu'elle se leva pour plonger dans cette mer noire, et il fut surpris au toucher par la douceur qui lui donnait l'impression de frôler la surface d'un lac dont l'eau avait été attiédie par la chaleur du soleil.
Il écarta ses doigts, les glissant entre les plumes et descendant comme pour les brosser doucement. Castiel laissa échapper un soupire tremblant, comme s'il essayait de le retenir mais n'en pouvait plus, comme si toute la tension qui s'accumulait en lui se bousculait pour passer ses lèvres. Les deux restèrent un instant immobile. Dean fixa à nouveau sa nuque, attendant de savoir comment celui-ci allait réagir, ce qu'il allait faire. Le fait qu'il avait les ailes de Castiel entre les mains ne parvenait pas encore à frapper sa conscience, lui donnant l'impression d'être dans un état d'entre deux, entre le réel et l'irréel, comme dans un rêve, incapable de comprendre. Et soudainement, il lui vint à l'esprit que, peut-être, ces ailes faisaient revenir un souvenir très lointain, enfouis en lui à la porte de l'oubli, et qui revenait maintenant. De grandes ailes noirs surplombant les flammes et la peine, l'entourant d'une douce chaleur avant qu'une immense lumière ne le rende aveugle et ne le tire hors de cet endroit. Plus il y songeait, plus le souvenir s'éclaircissait, ses contours devenant plus fixes.
Il sentit Castiel se redresser légèrement, s'écartant un peu de lui, et une partie de son être voulait s'accrocher à ses ailes pour le garder près de lui, mais l'autre avait peur de lui faire mal. Il y eu un autre moment de flottement, puis Castiel parla. « Je – Je suis désolé, » bredouilla-t-il, restant de dos à Dean.
Celui-ci regarda l'arrière de sa tête sans comprendre, « De quoi ?
- Je … Je …
- Je ne savais pas qu'elles pouvaient être matérielle, » dit-il, sans savoir d'où venait réellement ces mots, ni pourquoi sa voix n'hésitait pas. Sans vraiment chercher à comprendre, il décida que cela venait de la paix intérieure qu'il ressentait depuis qu'elles étaient apparues.
« Elles peuvent, » répondit simplement Castiel. Puis, après un autre silence, il tourna sa tête pour regarder Dean par-dessus son épaule, ses sourcils froncés par des questions muettes et par l'inquiétude née de leurs réponses qui ne frôlaient pourtant pas l'existence tant qu'il ne les posait pas.
Dean voulait lui demander s'il allait bien, mais il ne le fit pas, et soudainement une question bouscula tout en lui, et se précipita hors de ses lèvres avant qu'il n'ait le temps de songer à la retenir. « Pourquoi est-ce qu'elles … pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Castiel garda son regard sur lui une seconde, mais ses yeux semblaient voir autre chose, et lentement ses joues rougirent, avant qu'il ne détourne la tête et Dean fut de nouveau incapable de voir son visage. Ses yeux émeraude furent capturés à nouveau par les ailes de l'ange et il fut incapable de se retenir d'y plonger à nouveau ses doigts. Leur douceur était si envoutante qu'il avait l'impression qu'il pourrait passer des heures à les caresser. Il se pencha, déposant un baiser sur la nuque de l'ange, puis un autre, ses lèvres frôlant sa peau avant de s'y poser avec une légère pression, puis s'envolant à nouveau quelques instants pour simplement s'y reposer.
« Dean ? » appela Castiel, tournant son visage vers l'autre, Dean redressa la tête et se rapprocha du corps de son ami, posant ses lèvres sur sa joue une seconde avant d'atteindre sa bouche. Castiel se figea, et Dean sentit ses plumes frissonner et s'hérisser. Il sourit dans le baiser, ses doigts glissant toujours dans les grandes ailes sombres, d'un même mouvement lent que son baiser. L'ange se pencha en arrière, approfondissant leur baiser et pénétrant avec envie la bouche de Dean. Ses ailes se rétractèrent pour encadrer le corps de Dean, l'entourant de leur chaleur, se repliant lentement jusqu'à ce qu'une barrière de plumes soit établie entre lui et le monde, créant une sorte de cocon doux qui frôlait à chaque instant sa peau.
Puis, en un sursaut, le cocon disparu, sa chaleur et sa douceur envolées, les lèvres contre les siennes s'étaient enfuies, les doigts de Dean avaient glisser avant de ne saisir que le vide, et le corps entier de Castiel se tenait debout, à quelque pas du lit, avant que le chasseur n'ait même eut le temps de réaliser qu'il s'était lever. Il était toujours de dos à Dean, respirait fortement comme s'il reprenait son calme, comme s'il avait couru un marathon. L'autre, toujours assis, le fixait simplement sans comprendre, mais quelque chose avait changé il n'était plus dans une sorte de brouillard chaud et rassurant, la paix qu'il ressentait quelques secondes plus tôt avait disparue, envolée avec son ange, et soudainement le monde lui paraissait plus réel et plus bruyant, comme s'il s'était réveillé d'un rêve qu'il n'avait pas réaliser faire, un réveil brutal dont la frontière avec la réalité était brouillée.
« Cas ?
- Je suis désolé, » répondit immédiatement l'ange. Les paupières de Dean papillonnèrent alors qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il venait de se passer, mais avant qu'il ait pu demander, Castiel reprit. « C'est – tu étais – je n'aurais pas dû … Je suis désolé.
- Cas, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tes ailes ont … Cas ? » Il ne parvenait pas à formuler les questions qui se bousculaient en lui. Mais il voulait savoir pourquoi les ailes de l'ange étaient apparues pour la première fois depuis des années, pour la première fois tout court. Il voulait aussi savoir quelle était l'espèce de transe qu'il venait de vivre.
En un battement de paupières, les ailes avaient disparue, comme si elles n'avaient jamais été là, jamais existée. Castiel restait dos à Dean, et celui-ci avait l'impression qu'il tomberait s'il se levait. Son cœur s'était pincé lorsque les ailes avaient disparu, et il était sur le point de demander à Castiel de les faire revenir lorsqu'il se retint. Il passa sa langue sur ses lèvres, prenant une inspiration pour parler, mais ne sut pas par où commencer. Alors il décida de laisser la parole à son ami, « Explique-moi, » demanda-t-il juste, sachant que l'autre ne dirait rien et que tout ça allait simplement s'ajouter à la liste des choses dont ils ne parleraient pas.
Castiel laissa retomber sa tête en arrière, fixant le plafond, semblant regarder directement les cieux à travers lui, les prier de l'aider, sauf qu'il savait qu'aucune aide ne viendrait, jamais. « C'était simplement … un trouble, » commença-t-il difficilement. « J'ai été surpris, j'ai baissé ma garde et elles sont apparues. » Il y eu de nouveau un silence, Dean attendait la suite, parce qu'il sentait que quelque chose ne collait juste pas, et sans qu'il ait à demander elle vint. « C'était … c'était agréable, » finit par dire Castiel en se retournant vers lui, le regardant directement dans les yeux avec un air de défi.
« Tu parles du massage ? » demanda-t-il d'un ton désinvolte alors qu'il était sûr que ses joues rougissaient. Castiel acquiesça simplement puis détourna le regard un instant.
« Tu étais différent, » dit-il, scrutant son visage pour y chercher la réponse à la question qu'il n'avait pas formuler. « Comme si tu ne te contrôlais plus, » ajouta-t-il, ou plutôt offrit-il, puisque Dean reconnaissait ici une porte de sortir, un moyen de fuir et de mentir.
« Plus ou moins, » fit-il alors d'un ton légèrement rêveur, et sans qu'il ne le veuille vraiment, ses yeux s'attardèrent sur le cou de Castiel, lorsqu'ils tentèrent de remonter dans ses orbes couleur ciel, ils furent interceptés en plein vol par ses lèvres, encore humides et rosées du baiser qu'il lui avait donné, et soudainement ses jambes auraient été capable de bondir et de courir des kilomètres si cela avait été pour les atteindre. Lorsqu'il rencontra finalement à nouveau son regard, celui que Castiel lui rendait étaient rempli de compréhension et de certitude.
Il hésitait entre deux façons de procéder, il jouait au funambule au-dessus du vide sans la certitude qu'une paire d'ailes lui viendrait en aide. Et alors qu'il était incapable de calculer sa trajectoire, il posa le premier pas. « Elles sont douces. » Il se serait giflé.
Castiel cligna plusieurs fois des yeux, comme s'il n'était pas sûr d'avoir vraiment entendu cela. Sans lui laisser le temps de réagir, Dean se leva et avança vers lui d'un pas décidé. Il s'approcha près de lui, peut-être trop près, leurs visages à seulement quelques centimètres l'un de l'autre. Il posa ses mains au-dessus de ses hanches, puis les remonta jusqu'au niveau des côtes, passant sous ses bras pour atteindre son dos, posant ses mains à plats sur ses omoplates. Doucement, il effectua plusieurs pressions du bout de ses doigts, puis frotta lentement de petits cercles, comme il l'avait fait quelques minutes plus tôt. Castiel ferma les yeux, ses lèvres s'entre-ouvrant alors qu'il passait sa langue entre elles. Il prit une profonde inspiration avant de se mordre la lèvre inférieure. Il poussa un demi-soupir, ses épaules s'affaissant et sa tête basculant légèrement vers l'arrière, et Dean aima totalement ce qu'il avait sous les yeux, peut-être trop.
Il se pencha pour embrasser la joue de Castiel, descendant sur sa mâchoire avant de se précipiter sur ses lèvres. Il sentit deux mains se poser sur ses hanches avant de les agrippées, alors que la gorge tremblait sous un gémissement retenu. « Je crois que je suis en transe, » dit-il en s'écartant légèrement, juste assez pour rencontrer le regard de Castiel, ses yeux céruléens s'ouvrant pour l'avaler tout entier.
L'ange ouvrit la bouche pour parler, mais Dean en profita pour l'embrasser, ses doigts massèrent plus fort, et Castiel gémit dans le baiser. « Complètement ensorcelé, » ajouta-t-il avec un sourire avant de reprendre les lèvres qu'il venait d'abandonner entre les siennes.
Soudainement il les sentit de nouveau sous ses doigts, venus de nulle part et s'étendant à nouveau dans la chambre du motel, il entendit leur bruissement, coïncidant avec le frottement des mains de Castiel sur ses vêtements alors qu'elles remontaient le long de son corps jusqu'à sa nuque, l'attirant plus près et approfondissant un baiser déjà bien langoureux. Dean répondit en attirant le corps de l'ange contre le sien, et sentit les ailes l'entourer lorsque plusieurs plumes frôlèrent sa peau. Il laissa ses mains dans le dos de Castiel, caressant la base de ses ailes et le faisant frémir et se contracter sous le plaisir qu'il ressentait, s'arquant à chaque fois un peu plus vers le corps de Dean.
Ce dernier n'avait aucune retenu, parce qu'il savait qu'il n'aurait pas à justifier ses actes, et parce que les sentiments confus qu'il avait ressentis plus tôt l'envahissaient à nouveau et que le monde extérieur n'avait plus aucune importance. La seule chose qui en avait était l'ange entre ses bras, ses gémissements et soupirs, ses lèvres et sa langue, ses mains sur sa nuque, la douceur de sa peau et de ses ailes, le tout bien trop intense pour qu'il soit capable de tout assimiler en une seule fois. Sa tête tournait légèrement, mais en cet instant il avait l'impression que même la gravité n'avait plus aucune emprise sur lui.
Lorsque Castiel s'écarta à nouveau de lui, la réalité lui revint avec plus de brutalité que la première fois, et il était sur le point de protester lorsque l'ange parla, « Ton frère est revenu. » Ces mots furent comme un électrochoc pour Dean qui releva immédiatement des yeux affolés sur la porte, close. « J'ai entendu le moteur de l'Impala, » précisa alors Castiel, et l'autre homme pu à nouveau respirer. Lorsqu'il posa à nouveau les yeux sur son ami, ses ailes avaient disparues, et la déception pouvait se lire sur son visage. « Elles pourront revenir… Si – si tu le veux. »
Leurs regards se rencontrèrent, et ce que les mots impliquaient étaient évident. Incapable de dire quoique ce soit, Dean se contenta d'acquiescer, et l'ange le dépassa pour retourner s'assoir sur le lit. Dean lui, s'assit à la table, l'ordinateur ouvert devant lui, fixant l'écran éteint un instant. « Ton dos ? » demanda-t-il en jetant un œil à Castiel à travers l'écran noir.
Celui-ci releva la tête, et sourit doucement, presque même tendrement, « Bien mieux, » répondit-il. Dean ne put s'empêcher de sourire, et il sortit l'ordinateur de sa veille au moment où Sam entrait dans la chambre, l'éteignant immédiatement pour faire de la place à la nourriture que venait d'amener son cadet. Castiel vint s'assoir à côté des deux frères, et les deux hommes firent comme si rien ne s'était produit alors que Sam leur expliquait ce qu'il avait acheté.
.
.
