Titre : Cinq à six
Real titre de la vérité : Les cinq fois où Izaya ne répondit, étrangement, pas (et la fois où ?)
Auteur : FayVerte
Genre : Romance, de la vraie, de la pure, de la dure. De celle qui vous colle aux doigts et les laisse salie pour l'éternité.
Rating : M vu les fautes d'orthographe. Je viens de terminer mon mémoire et Izaya à la fourberie de me faire célébrer son anniversaire ce soir.
Discalmer : Rien ne m'appartient que l'agencement des mots. Je ne possède pas Durarara, ni ses personnages. Je ne fais qu'en user avec un plaisir tout à fait compréhensible.
Avertissement : Cette histoire traite de deux personnages masculins ayant une relation beaucoup moins qu'amicale et beaucoup plus que fraternelle. En gros, de deux hommes ayant une attirance à minima physique l'un pour l'autre. Si l'homosexualité entre hommes vous dérange et que vous avez vraiment besoin de cracher sur quelqu'un, vous avez accès à mon adresse e-mail et aux messages privés. Mais bon, vous pouvez aussi choisir de ne pas lire, je ne vous en voudrai pas.
Note : Je tiens à remercier ma voisine d'amphi, que je ne verrai plus, pour avoir trouvé ce passage absolument adorable. A toi dont la vie sentimentale à rythmée nos années, voici une histoire de bonheur comme on n'en trouve pas. Et merci de ne pas avoir crié « MAIS CE SONT DEUX HOMMES ? » et plutôt écrit ça de façon adorable sur un petit papier.
Les cinq fois où Izaya ne répondit, étrangement, pas.
Shinra
Leur rencontre avait été un véritable coup de foudre. Le coup de Shizuo contre l'éclair de sa lame, et le vide dans sa tête d'un blanc éclatant.
Les pièces de l'échiquier volaient, honneur aux noirs. Il n'eut que le temps de contrer l'offensive, que le temps de limiter les dégâts en s'exposant. Il s'était dévoilé comme le jeu heurtait le sien, bousculant ses lois, jetant à terre toutes les prévisions qu'il avait envisagé. Juste le temps d'un coup de foudre entre deux cours. Et il gardait la main pour choisir le lieu du prochain affrontement.
Shizuo était tout ce qu'il n'était pas. Ou presque. Ils étaient tous deux des hommes, point commun permettant leurs déclarations enflammées et sans retenue, pont les liant et sur lequel reposait leur force, ainsi que l'esquisse de leur devenir. Dix ans plus tard, lui inchangé contre le monstre que Shizuo deviendrait, jouer au Chaperon Rouge dans les rues d'Ikebukuro. Leurs vies seraient un dallage en noir et blanc dont les cases, pourtant si proches, ne font qu'accentuer leurs différences. Blond quand il était brun, sa violence face à son sadisme, fort où il était agile. C'était une danse dont il devinait les pas, une musique qu'il n'avait jamais entendu mais sur laquelle il pouvait chanter. C'était familièrement inconnu. Et terriblement excitant.
Izaya avait crié son amour de leur relation, son âme avait répondu par la haine et le dégoût. Ç'avait était soudain, brutal, déstabilisant, et il s'était retrouvé haletant, incapable de retrouver son souffle, son couteau rougit par la blessure infligée à son ennemi. Il avait été ébahi par le tumulte des émotions le submergeant. Tout avait disparu autour d'eux, yin et yang divinement imbriqués, fatalement incompatibles. Démonstration de force quand l'art qu'il cultivait était la discrétion, il s'était laissé emporter par la personnalité, si forte, qu'était celle de Shizuo. Éclat de rire et éclat de drame sur leur réunion qui prenait des airs de fatalité, de rupture. Une rupture où il faudrait que l'un meurt pour que l'autre puisse exister.
Ils s'étaient séparés, amants déchirés à jamais. Éclatement de leurs âmes contre éclats dans leur âme entachée à jamais par l'autre, entichée à jamais de l'autre. Ils s'étaient abandonnés, se laissant sans rien de plus qu'un écho, qu'un souvenir. Il repensait au rouge de son t-shirt, au rouge qui traversait le torse de Shizuo, là où son cœur frappait, fort, vite. Il repensait à ce rouge mis spécialement pour sa némésis, contre le bleu de son uniforme. C'était comme briser un miroir et contempler son reflet inversé, les soupirs des adieux se perdant dans la glace de ses yeux. Là aussi, éclat de bleu, la froide lueur de son regard, contre le sien, rouge de larmes carmines. Couleurs opposées, ode primaire, ils s'étaient déchirés pour mieux se lier, s'attacher l'un à l'autre.
Mais Izaya mentait. Pleinement conscient de ses tromperies, il mentait. Il mentait sur cette rencontre qui n'en était pas une. La véritable avait peut-être eu lieu à la rentrée quand, séparés par le verre, leurs regards se croisèrent l'espace d'un cœur qui s'emballe, court échange avant qu'il replonge dans les ombres. Leur rencontre avait peut-être eu lieu lors de ces poursuites nocturnes où il l'avait suivi, où il l'avait guidé, poussé sur un chemin au bout duquel il l'attendait, au bout duquel ils s'affronteraient. Déclaration d'amour sous les pétales rosés des cerisiers en fleur, sous les cerisiers assassins se nourrissant des cadavres enterrés. Éclat de ses illusions, éclat de ses désirs quand Shizuo était sorti de la route où ils auraient dû se découvrir. Comme si son instinct d'animal avait perçu tout ce qu'il avait voulu lui cacher. Au moins au début. Il l'avait chassé, coursé. Et Izaya ne savait plus s'il s'échappait ou les guidait à travers la ville. Ses souvenirs repassaient encore et encore et la scène se rejouait inlassablement, boucle bouclée dans sa tête, l'excitant, l'énervant, l'emportant. Il sentait une douleur dans son corps, là où il avait tranché Shizuo. Lui n'avait pourtant rien reçu. Non, il n'avait rien reçu.
« Alors, tu le trouves comment ? »
Izaya manqua sursauter. Mais il ne bougea pas. Il avait complètement oublié Shinra. Il se redressa et se retourna, nonchalant, le sourire aux lèvres. Sa bouche s'entrouvrit. Et aucune parole ne sortie.
Note de fin de l'auteur : Non, je ne consomme pas de drogue. Mais je n'ai pas dormi depuis une semaine, littéralement. Promis, je corrige tout ça rapidement. Ou pas. Kufufu! Mise à jour, mauvais document. Joyeux anniversaire Hibari (et Hijikata).
