Essayer d'arrêter le massacre qu'elle a provoqué.
Ces quelques mots résonnaient dans sa tête alors qu'il dévalait à toute vitesse les escaliers menant jusqu'à la salle des tombes des chevaliers. Et elle était bien là.
En entendant des pas s'approcher, elle se retourna et croisa le regard du jeune sorcier qui eu un petit sursaut.
-Ne reste pas ici, va-t'en.
- Morgana, je t'en supplie ne fais pas ça. Des femmes et des enfants sont en train de mourir et Camelot ne pourra pas résister bien longtemps.
- Tant mieux !
- Ce que tu dis n'a pas de sens, regarde un peu mieux autour de toi qui sont tes vrais amis.
- Mes amis ? Ça fait un an que j'ai compris qui ils étaient véritablement.
La magie est en moi Merlin. Comment Uther pourrait encore m'aimer si il l'apprenait et de même pour tous mes semblables tu as bien vu comment il agit avec eux, je ne le porte plus dans mon cœur à présent tu devrais le savoir.
- Justement tu es bien une des seules qui puissent encore avoir une influence sur lui et le faire changer d'avis. Alors que tes actes le renforceront dans ses convictions. C'est ce que tu veux ?
- Tu ne sais même pas ce que c'est que de posséder la magie. Comment peux-tu espérer comprendre ce que je ressens ?
- Pourtant j'y arrive très bien … Si j'avais les mêmes capacités que toi je m'en servirais à bon escient. Ça devrait être le seul but de la magie et c'est ce pourquoi tu as reçu ce don.
Il s'arrêta de parler laissant place au résonnement sourd que produisaient les pierres composant l'immense salle. Ils ne faisaient que se fixer du regard. Morgana restait sur ses gardes ne sachant plus que dire tandis que Merlin réfléchissait minutieusement à ses prochaines paroles.
- Tu ne te demandes pas comment j'ai fait pour m'échapper de votre piège enchaîné dans la forêt ?
Ouvres les yeux Morgana, tu ne fais que parler de magie, de la souffrance qu'elle apporte, c'est bien trop facile de se complaire dans ce rôle. Tu parles de tous ceux qui sont dans la même posture que toi mais en agissant comme tu agis, tu leur fais plus de mal que de bien. Et tu n'as même pas essayé d'y entrevoir une lueur d'espoir, tu as pris le chemin de la facilité. Alors arrête !
- Tu n'es personne pour me juger.
- Bien sûr ! Merlin, juste un servant. Tu ne vois même pas l'évidence quand tu l'as sous les yeux !
- Ne me fais pas un discours du bon samaritain parce qu'au final tu te retrouves toujours aux côtés d'Arthur bien protégé.
- Tu ne peux pas dire une chose pareille, tu ne fais qu'affirmer qu'on ne te connaît pas véritablement mais l'inverse est vrai aussi. Il y en a qui risque leur vie tous les jours pour le bien de cette cité, ce royaume et tu n'en a pas conscience. La magie n'est pas que ton fardeau exclusif. Ce n'est pas facile au quotidien mais il faut apprendre à tenir et ne jamais faiblir alors ne m'accable pas avec tes paroles sans profondeurs, ça ne fonctionnera pas avec moi.
Après ces dernières paroles, de nouveau un long silence s'installa. Elle commença à faiblir du regard et ses yeux trop humides ne pouvaient plus contenir le flot de larmes arrivant. Elle s'écroula sur le sol et Merlin s'accroupit à son chevet pour la tenir dans ses bras.
