Rien ne m'appartient tout est à la meurtrière des Maraudeurs et de Lily : JKR
Première fic donc n'hésitez pas à faire des review pour me donner votre avis! Merci beaucoup et bonne lecture!
Chap 1 : Povrebine et Apollon
Le silence inamical et informel régnant dans le train reliant Newcastle à Londres, en ce 1er septembre 1971, avait fini par décourager toute chaleur humaine d'irradier en son sein. Les usagers semblaient accaparés par des tâches stériles, destinées à les occuper durant le trajet, leur permettant ainsi d'ignorer la présence des autres représentants de leur espèce. Cette ambiance apathique s'alourdissait au fur et à mesure que le convoi s'approchait de la capitale, rendant la destination moins attrayante que la festive et joviale ville du Nord-ouest d'où ils venaient.
Cette affligeante impression, bien entendu subjective, était fortement influencée par le souvenir chagrinant d'un au revoir fraternel, hostile et blessant, qui ne cessait de s'imposer à l'esprit d'une gamine de 11 ans et demi. Comment, pourrait-on se demander, une relation aussi intime que le partage du même sang et de la même famille puisse être dégradée, au point que l'un des deux protagoniste en vienne à qualifier l'autre de 'monstre' ?
Lily Evans était certes différente des autres enfants qui peuplaient en masse les cours des écoles mais pas de manière aussi péjorative. Depuis que Séverus lui avait apprit sa condition de sorcière un an auparavant, Lily avait passé plus de temps en compagnie du garçonnet, découvrant par son biais le futur monde auquel elle était destinée. Une forte amitié avait naquit du partage de ce secret, au grand damne de sa sœur, Pétunia, qui enviait autant les aptitudes magiques de sa cadette que la présence de Séverus la répugnait.
Il n'était malheureusement pas nouveau que la jalousie de l'ainée des Evans se manifeste aussi abruptement : celle-ci ne supportait pas le 'partage' de l'amour parental inconditionnel pour leur progéniture et toute attention faite à Lily devait lui être retourné d'une manière ou d'une autre. L'histoire se résolvait souvent par l'achat d'une babiole ou de quelques compliments afin que la demeure Evans retrouve son calme banlieusard. Lily s'amusait souvent à penser que si un jour quelqu'un lui offrirait une serpillère, Pétunia en aurait voulu une aussi ! Cependant, dans ce cas précis, aucun compromis ne pourrait être fait en sa faveur : celle-ci n'avait, ni n'aurait jamais, l'opportunité d'apprendre la sorcellerie et rien de ce que pouvais faire ou dire Mr et Mrs Evans ne calmerai sa convoitise dans ce domaine. Ainsi, depuis la réception de cette fameuse lettre, tant attendu par Lily, l'invitant à étudier à l'école de sorcellerie Poudlard, les ignominies de la part de Pétunia s'étaient amplifiées au point d'être à la limite du supportable.
Toutefois, l'amour de Lily pour sa sœur n'était pas pour autant affaiblit et cette dernière espérait sincèrement qu'un jour cette rivalité cesserait et qu'elles se rapprocheraient de nouveau, unies sous la bannière familiale. Voilà pourquoi l'au revoir si vipérin avait assombris et lésé le cœur de la gamine si enjouée de son départ vers le monde magique.
Dans ce train, dont l'ambiance si calme et morose ne cessait d'obscurcir les esprits, se trouvait bien entendu Lily accompagnée de sa mère et accessoirement de son meilleur ami, Séverus, puisque ce dernier partait aussi étudier à Poudlard.
Le garçon n'avait pas ce qu'on appellerait une enfance heureuse : ses parents, une sorcière et un moldu, ne cessaient jamais leur violentes disputes et ne faisaient attention à leur fils que pour prendre celui-ci à témoin. Il n'était donc pas rare de voir le petit Rogue traîner dans son quartier jusqu'à pas d'heure, évitant par là de rentrer dans sa demeure conflictuelle. Sachant cela, Lily éprouvait une forte compassion pour Séverus et faisait son possible pour qu'il passe le plus de temps possible au sein de sa famille, ceci afin de recevoir le peu d'amour qu'un enfant mérite.
Mrs Evans, étant maitresse d'école avait prit en main l'éducation du garçon, qui a 10 ans ne savait ni lire ni écrire correctement, et s'évertuait à combattre la malpropreté, dans lequel il avait été élevé, en lui achetant des vêtements a sa taille et lui inculquant quelques notions d'hygiène. Mr Evans quant à lui, lorsqu'il rentrait de l'usine, prenait le temps de jouer en compagnie des deux enfants à différents sports ou jeux de sociétés et s'amusait à taquiner la timidité de Séverus en faisant de longs monologues sur les qualités indéniables du jeune homme.
Ce dernier avait dans le cœur de Lily tant la place de frère que celle de meilleur ami, et elle remerciait chaque jour le Seigneur d'avoir placé Séverus sur son chemin ainsi que d'avoir des parents si altruiste et aimant. Car s'il y a bien une particularité indéniable chez les Evans, c'était la fervente passion à aider leur prochain malgré leur faible revenu et leur situation sociale précaire. Eduqué dans le respect de la religion, le dimanche était le jour consacré à Dieu, donc a la messe et la confession, ainsi qu'aux œuvres caritatives de la paroisse où chaque Evans se devait de participer.
Mr Charles Evans avait une vision très humaine de la religion et compatissait aux malheurs de tous. Souvent, on le décrivait comme naïf vis-à-vis de ses convictions qui le poussaient sincèrement à croire que tout Homme, quel que soit le mal qu'il ait put faire, avait le droit au pardon céleste s'il admettait ses fautes et essayait de réparer toute douleur engendrée par malveillance (volontaire ou non). Son apparence physique remémorait d'ailleurs cette personnalité si rare.
D'aspect général, Mr Evans n'était pas des plus séduisant cependant une grâce indéniable l'habitait, remarquable tant dans son apparence que dans son maintien ou sa démarche. Légèrement grassouillet, renforçant par cela la chaleur humaine émanant de lui, il était de ces Hommes qui vous laissent abasourdi, larmes au bord des yeux, par leurs bienveillances évidentes. Son visage, rond aux pommettes hautes et rebondies, ainsi que son abondante chevelure dorée, d'où saillaient de part et d'autre quelques boucles, rappelaient sans équivoque la physionomie enfantine commune, contestée par la seule présence de ses rides d'expressions. Enfin, encadrant un nez légèrement épaté, ses prunelles d'un gris-vert au reflet irisé arboraient à chaque instant une douce confiance rassurante.
Mrs Rose Evans quant à elle était plus réaliste. Pétrie de bonnes intentions, il lui était inconcevable de ne pas tendre une main amicale à qui désirait de l'aide, néanmoins, elle savait pertinemment bien cerner les gens et détestait par-dessus tout qu'on abuse de sa gentillesse ou de celle de son mari. Femme dynamique, elle aimait entreprendre et organiser diverses activités pour sa paroisse, son quartier ou encore ses élèves, l'amenant inéluctablement à fréquenter ces mères-commères qui à longueur de temps balbutiait des racontars. Bien qu'elle écoutait ces derniers d'une oreille attentive, amusée par l'imagination de leurs propagatrices à leur donner une dimension véridique, jamais une seule parole médisante ou un seul de ces ragots ne passait les lèvres de Rose, et ceci même dans l'intimité du ménage.
Cette intégrité et son honnêteté d'esprit se diffusait d'ailleurs à travers sa démarche et son maintien, lui donnant ainsi une prestance hors du commun avisant tout en chacun de se comporter convenablement en sa présence. Démesurément grande et mince, Mrs Evans était toujours élégamment vêtue d'un tailleur ornementé, sur le coté gauche de la veste, d'une broche représentant 3 fleurs entremêlées, unique objet de valeur en sa possession. Son faciès décharné, agrémenté d'un long nez droit, de petits yeux bleu-sombre scintillant d'espièglerie, ainsi que son interminable cou, la faisait fortement ressembler à une corneille. Malgré cela, lorsqu'un affectueux sourire étirait ses fines lèvres, révélant ainsi des rides associées qu'au bonheur, son visage s'illuminait de bonté poussant son destinataire à l'aimer que davantage. Pour finir, d'épais cheveux châtains, constamment retenu par une barrette en une queue soignée et dégageant une agréable odeur fleurit, renforçaient la féminité de Rose Evans.
Au départ, la lettre de l'école de magie avait fortement étonné les parents de Lily et c'était sceptiquement, et à cause des suppliques de la cadette, qu'ils s'étaient rendus, deux semaines plus tôt, dans un bar crasseux de la capitale comme indiqué sur la missive. Là bas un fonctionnaire, du service de renseignement des moldu, leur avait fait alors un exposé rapide des capacités extraordinaires de leur progéniture et les avait entraînés dans ce « chemin de traverse » pour acquérir les fournitures scolaires nécessaires. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser de personnes si impliqué religieusement, cette petite immersion dans le monde magique avait beaucoup plût aux parents de Lily et ils étaient rentrés chez eux conquis. Depuis lors, ils ne cessaient de questionner leur cadette et Séverus afin d'en savoir un peu plus. Le garçon n'était pas très loquace sur le sujet, leur faisant élégamment comprendre qu'ils n'avaient pas à en savoir plus que nécessaire, mais Lily essayait de combler leur interrogations du mieux qu'elle pouvait suivant le peu de choses qu'elle savait.
En ce en ce 1er septembre 1971 donc, ce train reliant Newcastle a Londres avait ainsi pour dessein de rapprocher Lily et Séverus de leur destin fantastique qui commencerait à la gare de King's Cross avec le départ du Poudlard express. Bien certainement, comme il était inconcevable que deux enfants de 11 ans traversent le pays seul, Rose avait décidé de faire l'aller-retour dans la journée afin de s'assurer que tout se passe correctement.
Un long soupir exaspéré ressuscita l'esprit de Lily à l'instant présent. Assis en face d'elle Séverus était agrippé à son siège et balançait mécontent ses jambes dans le vide, une lueur enragée dans les yeux. Le visage renfrogné, accentuant par cela son nez excessivement busqué, il semblait en plein débat psychologique très certainement à l'origine dudit soupir.
« HEY ! Tu fais quoi là ? Tu bottes les fesses des acariens ? », l'interpella Lily d'un ton ironique.
Le garçon tressaillit sur son siège stoppant net son mouvement de jambe et plongea son regard dans le sien, l'étonnement remplaçant la colère. Ces longs silences glacials dans lequel s'enfermait parfois son ami, ressassant sans cesses de sombres pensées propres à lui, mettaient Lily mal à l'aise. Mais c'était toujours avec humour qu'elle le rappelait à la réalité et ces petites boutades semblaient à chaque fois apaiser Séverus.
« - Non … je réfléchissais c'est tout ! se renfrogna-il
- Et quelles pensées peuvent bien te rendre de si bonne compagnie ?
- Je … je repensais à … à ta Povrebine de sœur…. Elle n'est vraiment pas croyable !!! grommela Séverus entre ses dents
- Mhmmm...», concéda Lily, étonnée que son ami ait lui aussi passé son voyage à ruminer ce sujet.
La première fois qu'elle avait entendu le sobriquet de Pétunia, elle s'était longuement questionnée sur le sens de celui-ci et avait conclu que, dans les expressions populaires sorcières, ce mot devait certainement signifier 'gourde' ou encore 'bécasse'. Tel ne fut pas sa surprise lorsque, feuilletant son manuel de soins aux créatures magiques récemment acquis, elle tomba sur la définition de ladite bestiole et se félicita de la véracité de son emploi pour définir le comportement de sa sœur.
'Irritantes petites créatures natives de Russie. Elles aiment suivre les gens, leur insufflant un sentiment de désespoir jusqu'à ce que la personne s'effondre, moment où elles essayent de la dévorer. Le Povrebine a un corps velu mais il se dissimule en s'accroupissant par terre pour qu'on le confonde avec un caillou inoffensif.
Les Animaux Fantastiques de Newt Scamander'
Lily connaissait la définition par cœur pour l'avoir tant et tant relut lorsqu'elle était en colère contre Pétunia. D'un autre côté il n'était pas très difficile pour la gamine de retenir des informations. En effet, très jeune, ses professeurs ainsi que ses parents avaient notés chez elle des aptitudes remarquables de mémorisation. Après quelques entretiens avec la psychologue scolaire, cette dernière avait conclu que l'enfant possédait une mémoire eidétique : c'est-à-dire qu'elle détenait la faculté de se souvenir d'une grande quantité d'images, de sons, ou d'objets dans leurs moindres détails.
Ce don facilitait grandement la vie de Lily ! Elle n'était pas des plus studieuses, à vrai dire elle détestait même devoir étudier, et préférait largement les attraits des jeux sportifs ou des petits plaisirs de la vie comme dormir. Cependant, au grand déplaisir de ces raseurs dont l'unique ambition est d'être les premiers de classe, c'était elle qui raflait à chaque fois la place sans difficulté. Malheureusement pour Lily, cela allait être une toute autre affaire à Poudlard car la pratique y avait beaucoup d'importance et l'angoisse nouvelle d'y être un cancre s'immisçait peu à peu en elle.[
Lorsque sa mère prit à son tour la parole, une légère culpabilité pointa son nez dans le cœur de Lily qui regretta d'avoir laissé Sév ' parlé ainsi de Pétunia devant sa génitrice :
« - De quoi parlez-vous les enfants ? Séverus peux-tu me dire ce qu'a bien pu faire Pétunia pour que tu l'appelle une … une … une 'quoi' déjà ?
- …
-…
- Et bien vous étiez plus loquace il y a quelques minutes !
- C'est vraiment rien maman, avança Lily dans un sourire énigmatique, Séverus me rappelait simplement que le petit Poucet aurait été en plus grand danger s'il avait semé des petites Pétunia sur son passage !
- Pardon ? demanda-t-elle incrédule
- En effet c'est très vorace les petites Pétunia Mrs Evans, renchérit Séverus de sa voix morne
-… »
Un petit rire mélodieux secoua Rose Evans qui, dans un hochement de tête déclara : « Vous êtes vraiment deux petits charlatans! ». Puis, semblant tout à coup comprendre l'origine de tant de morosité depuis le début du voyage, son rire s'éteignit. Elle plongea son regard dans celui de Lily et ajouta d'un ton désolé :
« Ta sœur t'aime beaucoup Lily, elle ne sait simplement pas comment l'exprimer en ce moment. C'est le rêve de tout enfant de vivre des aventures fantastiques mais là où cela restera chimère pour elle, pour toi ce sera ta réalité ! Il est normal qu'elle soit un peu jalouse de la chance qui t'est donné de pouvoir découvrir un autre univers que celui dans lequel tu as vécu jusqu'à aujourd'hui. Ne te chagrine pas pour autant de son comportement… Le temps guérira sa peine et elle trouvera d'autres centres d'intérêt …
- J'espère vraiment que cela passera, gémit Lily tout en se remémorant les phrases assassines de son ainée.
- Réjouie-toi de cette opportunité qui t'a été donné ! Tu devrais sautiller sur ton siège à n'en plus finir, ma chérie, car c'est aujourd'hui le grand jour ! Tu n'as pas cessé de nous le rabâcher depuis deux semaines que rien au monde ne te gâcherait cette journée … et bien met ceci en application !
- C'est vrai… Oh! Séverus !, s'exclama-t-elle en faisant sursauter ce dernier, Tu sais comment on se rend sur la voie hein ? Parce que la dernière fois on a demandé à un contrôleur pour savoir et il nous a rit au nez en ajoutant que ceux du Nord avaient un humour très particulier … un vrai londoniens celui là ! Ils sont tellement suffisants avec leur accent académique nasillard !
- Bien sûr que je sais !, siffla le garçon vexé par la question, après tout il était bien plus sorcier qu'elle, Il suffit de …»
Mais son explication fut abrégé par la voix atone du conducteur, hurlant des haut-parleurs grésillant et annonçant l'arrivé imminente du convoi dans la gare de Londres :
« Nous arrivons à la gare de King's Cross, Londres ! King's Cross terminus tout le monde descend ! Veuillez attendre l'immobilisation totale du train avant de vous lever s'il-vous-plait. Merci. Toute l'équipe des chemins de fer britanniques vous remercie de votre confiance et vous souhaite une agréable journée. »
La voiture s'ébranla violement, changeant de rail afin de rejoindre le quai d'arrivé qui lui était attribué, et fit tomber les éternels pressés qui s'étaient déjà attelés à prendre leurs bagages. Dans un tintamarre pas possible, un jeune homme trébucha aux pieds de Mrs Evans et se releva douloureusement. Se massant péniblement les genoux, il commença à bredouiller des excuses à Rose mais, sous le regard sévère de celle-ci, il se rigidifia, les yeux écarquillés et les joues rouges de honte.
« C'est bien pour cela que l'on demande aux voyageurs d'attendre l'arrêt du train pour se déplacer jeune homme, claqua la voix de Mrs Evans. A moins que vous n'ayez dans l'idée de sauter en marche, vous précipiter ne vous apportera rien. Asseyez-vous maintenant ! »
Le garçon, âgé d'environ 14 ans, déglutit rudement sous les remontrances publiques et prit place prestement auprès de Lily, le regard baissé, un murmure d'excuse aux lèvres. Il ramena sur ses genoux le gros sac de toile qu'il avait réussit à extirper du porte bagage et se mit à tapoter nerveusement l'écusson cousu dessus. Attiré par ce détail, Lily se rapprocha de lui et, intriguée, écarta la main de l'inconnu afin de détailler le petit blason de tissus. Le garçon eut un sursaut de part ce contact inattendu mais se laissa faire pensant certainement que c'était là une lubie d'enfant. D'une voix lointaine, elle entendit les gronderies de sa mère concernant son impolitesse et, toutefois, n'en n'eut que faire lorsqu'elle reconnu le symbole familier. Ses doigts se mirent à parcourir lentement le relief de l'emblème représentant un aigle fier, aux ailes déployées et aux serres dressées, sur un fond bleu et argent tandis qu'elle rassemblait ses pensées.
« Tu es un Serdaigle ! », s'exclama-t-elle dans un souffle, relevant brusquement la tête et plongeant son regard émeraude dans les prunelles anisées du jeune inconnu. Son cœur s'affola, l'étourdissant momentanément, et son esprit ne cessa de s'ébahir de la proximité de ce senior, qui à présent l'intimidait. Tandis qu'elle détaillait enfin l'adolescent depuis son intervention, elle ne pu réprimer la rougeur qui s'installa peu à peu sur ses joues.
'Il est vraiment beau ce mec, y'a une section top-modèle à Poudlard ou quoi ?!' pensa-t-elle
Très séduisant et de belle prestance, le jeune homme aurait pu être, selon elle, l'incarnation du dieu Apollon : à la fois invitation à la luxure mais aussi à l'émerveillement. Il avait de magnifiques yeux limpides, pétillant d'une joie de vivre sans égal et affermis plaisamment par une arcade sourcilière légèrement saillante. Ses lèvres pleines accueillaient merveilleusement bien son sourire enjôleur, toutefois légèrement asymétrique comme pour rappeler à ceux qui le contemplaient sa réalité. Son nez était indescriptiblement parfait, ni trop long, ni trop court. Enfin, de magnifiques cheveux mordorés, coupés courts dans la nuque et plus longs sur le dessus de sa tête, illuminaient son teint renforçant son allure angélique.
« - En effet ! La maison des perspicaces, un peu comme toi !, répondit-il amusé, Ravi de faire ta connaissance petite reine.
- Petite reine ????
- Et bien si l'on se prénomme Lily, la fleur des rois, alors on ne peut être qu'une reine… tu ne crois pas ?
-Je ne suis pas attardée tu sais ! s'insurgea Lily soutenue par un léger ricanement de Séverus
- Lily ! la réprimanda Rose
- Je ne me moquais pas de toi ! … En tout cas tu as définitivement du caractère … Je me demande bien dans quelle maison tu vas être envoyée ! J'espère que ce sera Serdaigle, nous serions très fiers d'avoir une jeune fille aussi dégourdie que toi parmi nous.
- Merci, opina la gamine flattée qu'un aussi bel inconnu lui fasse un compliment, Comment t'appelles-tu ?
- Oh ! Désolé ! Je m'appelle Edward Sheperd, je viens du Tyneside près de la mer du Nord, et j'entre en 4e année à Poudlard, confessa t-il penaud
- Lily Evans et ma mère : Rose Evans. Voici Séverus Rogue, il va lui aussi entrer en 1ère année. On habite la banlieue Est de Newcastle dans le quartier de Westerhope.
- Ca va faire du bien d'entendre un peu plus l'accent chantant et le parlé rapide du Tyne and Wear résonner dans Poudlard! J'avoue que je me sentais un peu triste d'être le seul à brandir fièrement mon patois régional.
- Et bien, il est hors de question pour moi de parler autrement ! Chaque fois que j'essaie de modérer mon débit de parole et de prononcer les voyelles correctement, j'ai l'impression de m'adresser à des demeurés ! », lui chuchota Lily à l'oreille afin d'éviter les remontrances maternelles.
Edward ria franchement amusé par cette petite boutade et fit un petit clin d'œil complice à la gamine. Réalisant soudainement que le train était assurément arrêté et déversait rapidement son flot de voyageur sur le quai, il se releva élégamment, souri à Mrs Evans et suggéra poliment :
« - Maintenant que les présentations ont été faites, peut être me permettriez-vous de vous conduire à la voie 9 ¾ pour m'excuser de mon impolitesse de tout à l'heure?
- Pas la peine … on sait très bien comment s'y rendre, grommela Séverus entre ses dents
- Séverus ! », gronda Mrs Evans, lui faisant de gros yeux avant de s'adresser à Edward, un sourire désolé aux lèvres :
« Nous serions soulagés de vous avoir pour guide ! Notre dernière tentative d'en savoir plus sur ce mystérieux quai 9 ¾ s'étant malheureusement soldé par un échec, nous ignorons totalement où nous devons exactement aller… »
Elle jeta un rapide coup d'œil à sa montre et ajouta pressement : « Etant donné qu'il est déjà 10h30 et que votre correspondance part à 11h précise, nous devrions peut être nous dépêcher de sortir d'ici et bénéficier de vos connaissances ! »
Le jeune Sheperd acquiesça et entreprit de descendre les lourdes valises du porte bagage. Sans un mot Séverus prit ses affaires et, chargé comme une mule, traina celles-ci vers l'extérieur bougonnant dans sa barbe. Arquant le sourcil de surprise, Lily suivit des yeux son ami.
'Quelle mouche a bien pu le piquer ?! Il pourrait être plus enjoué quand même !' se dit-elle.
Songeuse, elle amorça un mouvement pour prendre sa lourde malle tandis que sa mère se chargeait de la boite de son chaton et suivait Séverus. Mais son geste fut interrompue par le contact d'une main douce, chaude et virile contre la sienne.
'Virile ?'
Tournant la tête vers le propriétaire de cette partie anatomique, elle croisa de nouveau le regard anisé du jeune homme, qui ne lui était désormais plus inconnu, et s'empourpra de nouveau.
« Je vais prendre ta malle avec la mienne ! Tu veux bien porter mon sac de toile? », négocia t'il, un magnifique sourire taquin aux lèvres, découvrant de la sorte une rangée de dents blanches et droites.
'Ca c'est du sourire mickey ! … Trop sympa de vouloir prendre ma malle mais il va s'y péter 2-3 côtes ! Après je vais avoir mauvaise conscience et tout ! Pffffff ! Franchement… j'ai vraiment pas envie de la porter maintenant qu'il me l'a proposé…'
« D'accord ! » balbutia-t-elle tout en s'avançant pour prendre le sac en question de l'épaule du jeune homme.
Edward se baissa, d'un geste rapide positionna la malle de Lily sur son épaule gauche, se redressa lentement puis attrapa de sa main droite sa propre malle avant de se diriger aisément vers la sortie.
'Trooooooooooooooooooop cool !!!', pensa Lily sidérée de l'habileté avec laquelle ce garçon pouvait être aussi parfait même en transportant une tonne sur son dos. Dans une semi-conscience, elle resta quelques secondes sur place à observer celui-ci s'éloigner puis le rejoignit en courant.
D'une démarche souple et féline, Lily s'accaparait adroitement chaque lieu qu'elle parcourait, échappant avec agilité et célérité aux embuches de son itinéraire, et pouvait aisément se glisser parmi une foule peuplée sans jamais bousculer quelqu'un. Cette particularité n'était pas sans rappeler son caractère emporté, son ardeur à éprouver la vie, sa vivacité d'esprit ainsi que, et surtout, son impatience. Elle possédait cet humour caustique et contrariant, caractéristique des anglophones du Nord-est, qui la poussait inconsciemment à provoquer les gens afin de les faire exploser de colère, de honte ou de rire suivant la susceptibilité de son interlocuteur. Malgré cela, tout comme son père, la gamine dégageait constamment ce sentiment rassurant de bonté, de chaleur humaine agrémenté de sa pureté enfantine, et sa sociabilité exacerbée la poussait, sans aucune gêne, à aller vers les autres.
Son visage aux pommettes hautes et arrondies, parsemées de quelques tâches de rousseur et dévoilant de son sourire deux fossettes taquines ; son nez d'une droitesse et d'une longueur complaisante ; son menton volontaire ; sa longue chevelure auburn étincelante et tressée une épaisse natte balayant ses reins au gré de ses mouvements ; ses magnifiques yeux en amande aux prunelles d'un vert émeraude si rare … Tout cela faisait d'elle une gamine ravissante, attirant l'attention de tous, et promettait de faire d'elle une femme au physique ensorcelant.
