Bonjour à tous ! Seconde fic sur Naruto, aujourd'hui je me penche sur Mei Terumi, un personnage sur lequel il manque désespérément des fics et que j'adore tout particulièrement, racontée via son conseiller et plus tard via Naruto ou d'autres.
Encore une fois c'est un récit bien spécial, si vous voulez de la gratuité et de l'action pure passez votre chemin, je vous souhaite une bonne lecture de toute façon et vive les fanfiction :)
Celle-ci est un projet sans pour l'instant de limite de chapitres ou de mots, j'écris au fil de l'eau et du feu, et c'est un réel plaisir. En espérant lire quelques réactions des plus corsées,
à bientôt :
Vésuve
Incarnation du sublime
Toketemoro.
D'élans ou des maux. Tout s'avance sous la neige.
Cendre de ciel ou perle indemne.
Tel flocon sur le nez. Tel rayon de gaz aux pieds.
Les cristaux sur son passage se fondent en ruisseaux de la plus pure des mélodies.
Glaciation précoce.
Région ardente de s'essouffler.
C'est la flamme hivernale dont ce village a tant besoin qu'elle s'en va raviver. J'aimerais pouvoir dire que Mei est quelqu'un de pacifique, qu'elle va tout contrôler, que son voyage ici dans ce territoire n'est que bon présage pour l'avenir des gens, mais il y a définitivement quelque chose de sacré, de décisif qui l'habite depuis notre départ. Soleil de ses rayons enlevés sur elle ? Ou bien air salé des plages de verdure ? Peu importe les raisons, l'air est changeant et son sourire glacé.
Mais comment cela a bien pu commencé ?
Sybille des eaux sans fin. Les trépas remuent dans une marre, dans un puits où aucune mesure n'a plus de certitude. Les sages avaient parlé. Depuis leurs grottes de rêve ils avaient vu ce que la terre allait subir des mois plus tard. Personne ne pouvait estimer l'ampleur ni la durée de la destruction. Incarnation de la déflagration. Entourées des piliers de sang dans un promontoire ascète, la voici marchant sur un courant de splendeur immaculée. Ses yeux tournées vers les aubes d'autres temps futurs ou passés. Tous se recoupaient et se mélangeaient comme autant de fluides temporels. Il n'y avait plus de limite à la connaissance en cet instant. Seuls les éthers du ciel importaient, seuls les contrastes colorés de multitudes de visions se faisaient reines. Pouvoir légendaire des temples enfouis de sable chaud. Filet de dunes sur les paupières ouvertes, incapable de voir au dehors, ce qui se révélait était à l'extérieur, dans la plus pure mystification de l'essence. Elle ouvrit ses bras pour accueillir les mondes qui l'appelaient. Les ondes battirent la cadence des révélations et alors elle vit.
Jetant des regards sur les alentours, nos yeux sont embrumés par les terreurs que la guerre a laissées derrière elle. Et c'est loin d'être finie. Tout le bastion se réunissant maintenant à Konoha, il est de notre devoir de nous atteler au pus vite à un plan de défense des Hokage restant. Leur siège sera déplacé d'ici peu sous la tutelle du seul village de la feuille. Konoha perle verte des terres fertiles attaquée, lavée du joug terrifiant des plus puissants assassins que l'époque ait connue. Où sont les espoirs ? Non pas dans cette réunion extraordinaire, plutôt dans le fait que tout le monde ici maintenant dans cette région soit sur le qui-vive, que tous les guerriers les plus renommés de la ville se soient avancés vers leur prochaines actions. Que la planification des jours à venir soient la seule conséquence d'une vénération de l'unicité. Aux branches rafistolées de temps et de lichen précoce il y a les troncs coupés et les feuilles roussies de magma incandescent qui s'éparpillent sur l'asphalte herbeux. Peu de place pour un pied nu, détail cinglant. Les rizières emplis des cauchemars de la nuit sans cesse en cercle pernicieux qui tournent et tournent sur les pentes éboulées. Traînées de poudre et soleil rouge de la guerre, étincelant les verdures sang. Des fontaines mortes ou gelées par les boues acides des explosions, ou bien même l'eau qui s'en est allées, laissant des fosses et des creux avides de torrents, ne récoltant que poussière de brouillard et écorchures de chairs. Tombés aux combats. Les arbres morts sont légion, formant des cercle-creusant ou des parapets emplis de fumigènes. Peu de place pour une promenade. Je crois que Mei a décidé de les ignorer. Ils sont partout, à perte de vue. Carcasse déchirant le ciel par leurs aspects d'épouvantails annelés. Gravés directement par le contrecoup mortel de trois ans de guerre éternelle.
C'est une épreuve ? Est-ce seulement l'arrivée ou le début d'une aventure, aussi cruelle soit-elle ? Le guerrier dans un salse de flammes élance son épée sur la pointe des âmes et s'apprête à trancher dans la légende même. Chevelure rousse, crêpée de météores et de migmatites, poursuivant les tracés d'une lignée endeuillées, elle repousse les morts comme la peste au bout du rouet et s'évertue à rouer de coups les restes des ossements pour les briser à la chaîne. Voilà ce que l'on fait des cadavres, on les explose, on les détruit, on les fait reposer dans leur propre marasme, dans leur propre dégagement de lassitude. Et les enfers de la chair prennent le dessus, leurs foudres de feu se nourrissent non sans détonations de leurs dents étincelles. Curée d'éclair. Combat des augures célestes. Ta sauvage quête s'envole et disparaît dans un nuage carmin et saupoudre les clochers de toute une nation. Voilà ce que c'est, la guerre.
« Si le voyage ne te plais pas, on peut toujours s'arrêter maintenant et je te laisse repartir. Cela ne change rien. Je suis en sécurité maintenant.»
Je te regarde, fonds.
Difficile de ne pas baisser les yeux quand elle vous regarde. Son poids dans la rétine transperce toute carapace lubrique et elle se déverse en vous entre armure et âme pour vous refondre. Manipulation ? Jamais on ne m'a présenté une femme aussi troublante dans toute ma vie, jamais je n'ai eu à traité avec pareille monstruosité si charmante. Ou plutôt se sont tous les autres corps, toutes les autres créatures qui sont désespérément monstrueuses devant pareil volcan, devant pareil accomplissement. Mei a craché, elle a parlé de son habituelle manière, elle énonce comme elle crache dans ces moments. Je m'excuse auprès d'elle et lui fait signe bien platement que je ne suis qu'un serviteur à ses ordres et qu'elle pourra à sa guise me renvoyer si l'envie lui prend plus tard, cependant je désire rester encore avec elle pour le moment.
« Ce n'est pas ça, dame… c'est simplement que la chaleur m'étouffe. »
« Tu viens d'un village d'eau et de feu, tu devrais te sentir plus qu'à ton aise ici. » Elle avait soudain une certaine forme de gaîté dans la voix. Elle souriait même ! Ce n'était pas étonnant, cela pouvait lui arriver comme cela, au hasard des rencontres et des paysages. Mais là elle n'a pas de raison de le faire, elle devrait être courroucée par ma sorte d'allergie à la soudaine chaleur. « Sois donc plus regardant envers ce que le temps et les météores t'offrent. »
Je réponds simplement un « Oui », presque funèbre, et m'éclipse dans son dos.
« Ce pays a beaucoup trop souffert de la guerre. Je me demande comment nous seront accueillis par les habitants. » Souffla Mei, me dévisageant avec une certaine quiétude. « Qu'en penses-tu ? »
« J'en pense qu'il voudrait mieux ne pas trop attirer l'attention. Une fois arrivée aux abords de la ville, couvrez-vous le visage. »
Elle se met à rire. Sans doute suis-je stupide au point de déclencher chez elle, de temps à autre, un élan de rire difficilement compréhensible. Ou peut-être est-ce dans son caractère. Mais j'ai cru observé qu'elle ne se laissait jamais ainsi aller avec les autres conseillers, ou même en pleine réunion stratégique. Mei est une femme très sérieuse, peut-être trop le reste du temps. Mais à ces moments où je lui parle et qu'elle est seule à m'écouter, je trouve ses actions de plus en plus… familières envers moi. Est-ce un mal ?
« Si je me voile le visage cela attirera encore d'avantage leur attention débordante. Ces petites merles ne savent plus observer la nouveauté. Ils sont paralysés de terreur et d'angoisse. Imagine donc leur état en voyant une femme dissimulée de la sorte ? Tu risques de nous mettre dans l'embarras. Non… il faut simplement se présenter avec le sourire des sauveurs. Confiants et pertinents, comme d'habitude cher conseiller, hein ? »
« Sans doute… » J'évacue une goutte de sueur de ma temps et répète encore. « Sans doute. » Pour son plus grand bonheur.
Elle semblait se délecter de mon impuissance face à ses mots, face à son attitude à la fois désinvolte et si… apaisée. Elle devait certainement me trouver assez sot, assez niais pour y voir de la passion et en faire son plaisir. Au-delà d'être agréable, j'étais simplement doux et attentionné. Et qui refuserait pareille présence à ses côtés ?
Elle tourne les yeux vers moi et lance un regard de défi. Ses pupilles sont glacées, son iris on ne peut plus noir m'éclabousse de magma, en une fraction de seconde.
Quel temps orageux sous son regard de pierre, aussi vite je me statufie, sous la coupelle dominatrice de ce simplement contact entre son œil et les miens. Elle sait. Elle sait que j'ai compris pourquoi elle était si spéciale aujourd'hui, si enchantée par les ruines tout autour et par la météorologie plus que nauséabonde de ces landes.
Les tornades de grêle ne l'arrêteront pas, les vents des quatre saisons réunis en une saison de conflagrations et des retombées volcaniques, les nuées ardentes ou bien les éruptions de mer glacée sur place, la cristallisation du monde sous les yeux, rien de tout cela ne l'arrêtera car son chemin la mène vers le village où se joue dans ses pensées les plus sombres et chaleureux préparatifs.
Son heure, est enfin arrivée, mais elle se cache bien de montrer tout signe trop révélateur. Son courroux prononcé dans les moments qui vont suivre. Difficile de ne pas appréhender pareille rencontre. Après tout, au delà des plus grands survivants de ces années de lutte, il y a un espoir vivant qui fait trop parler de lui ces temps-ci, et que tout le monde a tenté de s'approprier. Le guerrier légendaire qui possède le chakra des royaumes inférieurs et des démons à queues. Le démon vivant. Le patronyme sanglant qui a fait coulé les veines depuis des générations. Ce nom maudit alors que je ne peux que tourner encore et encore dans ma bouche sèche, qui me rend toute pensée aussi infructueuse que désagréable, ce gosse me désertifie. Il paraît qu'il n'a plus aucune limite à présent, que ses pouvoirs sont supérieurs à ceux de toutes les autres armées réunies dans le pays, que même ses condisciples fuient sa funeste présence car il a attiré bien trop de fois la mort à lui. Une réputation qu'il ne faut pas sous-estimer ni trop porter en honneur. Car bien qu'il se soit toujours débrouillé pour épargner la vie de ses camarades, le héros de Konoha fascine autant qu'il révulse parce qu'il a à peine l'âge requis pour sa fonction. Les grands de ce monde se font jeunes. L'insolence, la désolation dans leur comportement me dit que les époques ont changé et que la vieillesse qui me guette est assurément ma perte. Comment seulement oublier à quel point je suis chétif comparé à n'importe quel soldat, alors devant lui ?
Aussi je préférais en informer la Mizukage : je resterai avec elle jusqu'au bout de mes forces aujourd'hui, et la laisserai seule rencontrer le héros du village caché. Il n'y a pas à discuter, elle accepte sans aucune remarque et redouble son sourire. Je ne sais s'il me faut répondre, enchaîner sur autre chose ou bien me taire à jamais.
Ses yeux me lardent et je gronde d'impatience. Je suffoque dans mes stupides habits de conseiller, je verse des torrents de boue incolore sous mes vêtements et continue malgré tout de marcher. La neige ne fait pas abstraction, elle est présente et en même temps, il fait une chaleur terrifiante aux abords du village. Des fermiers nous ont dit que l'atmosphère était perturbée depuis un certain temps, qu'un nuage immense recouvrait le ciel et que personne ne pourrait vraiment trouver le soleil dans l'amas de cendre. Et sans soleil, que fait-on ?
Sa démarche chaloupée me fait vibrer chaque pas un peu plus. Comment peut-on porter une cascade de feu sur les épaules sans s'y brûler ?
Par delà les pierres, par delà les sciottes et les crapauds d'argent dans la nuit, s'éveillent partout dans le pays des yeux d'une autre nature. Des créatures magiques qui remplissent lentement leurs poumons de l'air en sué des temps de dégénérescence. Fortifiées par les eaux, le sang et les profondeurs, loin de toute putrescence, floraison macabre, au contraire, elles grandissent en allumant leurs phares. Il se dépose alors une lumière dans nos rêves et nous voyons ces créatures perturber l'état de notre conscience. Où en est le temps pendant ces béances ? Parti… il semblerait. Perdu dans les auspices, flashé de la grisaille ambiante ou bien laissé pour mort, déchiqueté dans une tourbière, s'évaporant pour ne bientôt laisser plus qu'une nuée, volute légèrement acidulée qui repoussent l'air pour s'y faire un renom de luciole.
Et si c'était un jour tellement chaud que les rues de Konoha s'étaient vidées ? Apparemment cette ville est déserte, se dirait le premier venu. Et pourtant tout autour l'on peut voir les habitants prostrés dans leurs tanières bouillantes, derrière des rideaux de couleurs chaudes, derrière des fenêtres, derrière des ombres évanescentes. Les gaz de l'après-midi dessinent des oasis salées sur les routes. Jonchées de corps à l'abandon, la ville est un fantôme de souffre qui souffre en silence. Les corps exhalent des relents de la mer de flèches et d'épées. Les sabres abandonnés sur les routes aux confins des ruelles et les animaux errants dans la buée matinale, blanchissant les carreaux.
Le village s'éveille de la tempête des cosmos, je peux sentir des visages se délover de leur pénombre et nous regarder avancer dans des quartiers en piteux états. Alors c'est cela, la perle des perles ?
Mei accomplie le plus pure des sourires et la lune de cette matinée en disparaît alors tout à fait. Plus une trace de cratère lunaire pour le moment, simplement la mélodie lancinante des arbres morts-vivants, se relevant du panache volcanique.
Trois mèches de cheveux devant les yeux, zébrant un regard touché par la passion.
Approche du...
Sublime.
VESUVE
