Bonjour tout le monde ! Voilà à force de lire vos ff cela m'a finalement motivé, car il avait un moment que je n'avais pas écrit pour le plaisir.

Je suis légèrement rouillée mais j'espère que vous accrocherez quand même ^^

Du Rizzles bien entendu. J'ai remodelé certaines choses pour le besoin de l'histoire.

Disclaimers : Tous les personnages appartiennent à Tess Gerritsen et autre média

Bonne lecture, hâte de lire vos retours :)

Plop... Plop... Plop Plop...

Doucement la goutte de sang vint suivre la ligne déjà formée le long du cou. Elle stagna un instant au creux de la clavicule puis roula sur le sein. La larme rouge continua sa course le long du bras pour ensuite caresser le fin poignée. Et là, au bout du doigt, elle resta un instant en suspend...

Plop...

[...]

Jane, assise sur son canapé, serrait une bouteille de bière entre ses mains. La fraîcheur de l'alcool lui faisait du bien et plus que tout elle en avait terriblement besoin. Fixant un point indéfinissable, la belle brune se remémorait la scène qui s'était déroulée quelques heures plutôt...

J'apprécie beaucoup Tommy mais toi... Je t'aime Jane.

Maura ne la quittait pas des yeux, attendant une réaction de sa part. Réaction qui ne vint pas. Non, Jane n'était pas en état de réagir. Elle se persuadait d'avoir mal comprit. Maura l'aimait, comme on aime sa meilleure amie. Pourtant ce regard qu'elle avait en ce moment, n'était pas celui que pourrait avoir une amie. Pourtant, la manière dont elle avait pris le temps de le dire, de peser chaque mot avant de les prononcer, ce n'était pas ceux qu'une amie pourrait avoir.

Je suis amoureuse de toi... Il y a moment que je voulais te le dire, peut-être pas comme ça, pas si vite, pas à cause de notre dispute.

Jane n'en pouvait plus, l'air lui manquait, il fallait qu'elle sorte au plus vite. Pourquoi maintenant, elle qui était perdu aussi depuis un moment. Qui se détestait de ressentir cet amour, ce désir. Parce qu'après tout Maura était sa meilleure amie, la seule qu'elle n'ai jamais eu, la seule qui la comprenne, l'accepte telle qu'elle était ; farouche, têtue, taquine, parfois incroyablement rustre. Elle ne voulait pas briser ça. Qu'allait penser Maura si elle le lui avait avoué. Mais tout ça n'était que fictif, irréel... Rêvé.

Voilà que la jolie blonde la surprenait, lui avouer tout, enfin, presque tout. Tout ce qui était jusqu'alors inavoué de sa part.

Dis quelque chose je t'en supplie.

Maura était sur le point de s'effondrer. Jane la regardait comme une biche prise au piège entre les phares d'une voiture. Il y avait encore tellement de choses à dire. Elle ne pouvait... Elle ne voulait plus se taire maintenant. Pourquoi faire ? Se cacher, refouler ses sentiments. Toute cette chaleur qui la prend lorsque la belle brune s'approche d'elle, ces picotements au creux du ventre quand elle lui touche l'épaule.

Jane voulait lui dire, mais il est vrai qu'elle était perdu. Elle ne s'y attendait pas. S'il y a bien quelque chose face à laquelle Jane Rizzoli se trouvait désarmée, c'était bien ses sentiments. S'il y avait bien quelqu'un qui pouvait la rendre toute chose, sans défense, c'était bien Maura Isles. Et il faut dire que cette dernière venait de taper fort.

Les larmes leur montaient définitivement aux yeux et enfin, Jane réagit. C'était comme si sa réflexion intérieure l'avait plonger dans les abymes les plus profonds. Quand elle revint à elle, ses jambes fléchirent et elle dû se retenir à la table d'autopsie près d'elle. Ses poumons se gorgèrent d'air et ses yeux finirent par se poser sur Maura qui inquiète de sa réaction avait esquissé un geste vers elle.

Pas maintenant, Jane ne s'en sentait pas la force, alors elle se dirigea vers la sortie, à reculons, sans quittait Maura des yeux. Cette dernière secouait doucement la tête., ne prenant plus la peine de retenir ses larmes. Avait-elle tout gâché ?

Et elle s'en alla, quittant la pièce froide de la morgue, quittant tous ses doutes, quittant Maura...

[...]

Jane resserra les doigts autour de la bouteille en verre. Ses articulation devinrent blanches et les goutes de condensation se mirent à perler le long de ses paumes.

Maura...

Elle se leva dans un sursaut, but d'une traite le fond de sa boisson et chercha après ses clés. Jo Friday qui dissimula enfin un signe de vie chez sa maitresse, se mit à lui faire la fête, sautillant autour de ses jambes.

Non Jo, pas de promenade ce soir.

Elle enfila sa veste de cuir et une fois la porte ouverte, s'engouffra dans l'escalier.

[...]

Le tissu glissa doucement le long de la lame, épongeant petit à petit le sang. Une main gantée passa par la suite entre les boucles rousses, humant une dernière fois le parfum, caressant une dernière fois la peau déjà froide. Un frisson parcouru son échine, c'était si bon. Il la dominait de tout son corps, de toute sa force. C'était ça, se sentir invincible.

[...]

Maura assise sur le carrelage de la cuisine, appuyée contre le bar, pleurait doucement. La tête renversait en arrière, elle essayait de retenir ses larmes, en vain. Elle ne se souvenait plus comment elle était rentrée chez elle, tout était devenu flou depuis le départ de Jane. Une fois la porte franchie elle avait titubé jusqu'à la cuisine puis doucement, elle s'était laissée glisser jusqu'au sol.

Idiote... se souffla-t-elle à elle même.

Jane n'était pas prête et il aurait fallu lui annoncer avec plus de douceur. Elle ne savait pas ce qu'elle allait faire, vivre sans Jane, ce n'était pas envisageable. Aussi rationnel qu'était Maura, le souhait d'un retour en arrière était pourtant souhaité et supplié depuis qu'elle lui avait fait sa déclaration.

La sonnette retentit, stridente et avec insistance. La jolie blonde souffla mais ne bougea pas d'un iota. Alors des coups, plus violents résonnèrent dans la maison. Maura fronça les sourcils et s'essuya les yeux. Elle se redressa en s'aidant du comptoir et lissa tant bien que mal les plies sur sa jupe. En plus d'avoir le coeur bisé elle ne devait ressembler à rien, le monde était si injuste en ce moment pensa-t-elle.

Alors qu'elle avançait doucement vers l'entrée, les coups ne s'arrêtés toujours pas. Elle jeta un oeil à sa montre avant d'ouvrir, plus de deux heures du matin...

Le souffle lui manqua rapidement quand elle découvrit Jane sur le seuil. Les deux bras étendus, serrant de ses mains chaque coté du chambranle de la porte d'entrée. Cette dernière leva les yeux, toujours aussi perdu mais l'air passablement décidé. C'est alors qu'elle s'approcha brusquement de Maura, les doigts toujours serrés autour du bois, juste pour ne pas lâcher prise, juste pour essayer de se contenir et de ne pas l'enlacer brutalement, relâchant le désir qui était en train de la consumer. Leurs visages étaient à quelques centimètres l'un de l'autre. Maura avait fermé les yeux mais ne bougeait pas, totalement surprise, mais également de peur de déranger le déroulement des choses, de ce que sa belle brune avait en tête. Elle sentait le souffle chaud de cette dernière lui caresser le visage. Elle le sentait s'insuffler dans sa bouche entrouverte. Mais rien ne se passait. Alors, doucement, elle ouvrit les paupières. Jane était là, tremblante, indécise sur l'acte qu'elle voulait entreprendre, sur ce baiser dont elle avait tant rêvé sur la route et même bien avant. Ce baiser, cette promesse d'avenir qui s'offrait enfin, parce que oui, Maura lui offrait, Maura s'offrait à elle. Et bien Jane ne savait pas, elle ne savait plus. Maura le comprit. Elle aussi ressentait la même chose qu'elle, elle aussi était perdue. Tendrement Maura posa les mains sur son visage et Jane éclata en sanglots. Enfin elle craqua, relâchant toute pression. La jolie blonde lui baisa amoureusement le front et l'enlaça, plongeant la main dans sa longue chevelure, appuyant doucement sur sa nuque, la laissant humidifier son chemisier.

Tout pourrait être si simple, mais quand la vie vous surprend, il faut parfois se laisser le temps de s'habituer au bonheur...