Bonjour à vous !
On se retrouve aujourd'hui pour la publication du texte de Chupee Chan
qui a participé au défi de Janvier ! Voici son interprétation de rencontre entre Harry et Drago.
Bonne lecture et n'oubliez pas les reviews
Yunoki & Baderoh
Juché sur un tabouret qui avait connu de meilleurs jours, Drago Malefoy écoutait sa mère lui expliquer qu'elle allait devoir le laisser seul dans cette boutique qui avait connu de meilleurs jours. Sincèrement, Mère allait-elle vraiment le laisser ici ?!
- J'aurai vraiment préféré que Mr Tissard s'occupe de toi, soupira-t-elle, mais il est de coutume que ton uniforme soit fait par cette échoppe en particulier.
Drago observa sa mère épousseter un grain de poussière qu'elle seule pouvait voir avant qu'elle ne reprenne la parole.
- Tu sais que la tradition est ce qui fait notre monde. Sans elle, qui sait ce qu'il en adviendrait ? Les traitres à leur sang réduiraient en miette ce qui est l'essence même de la magie ! Malheureusement, cela veut aussi dire que tu dois rester ici le temps que ton père et moi nous occupions du reste de tes fournitures.
- Bien Mère, murmura Drago du bout des lèvres.
Il comprenait les raisons mais cela ne voulait pas dire qu'il en était ravi.
- Tu rejoindras ton père chez Fleury et Bott. Je vous retrouverai dès que j'aurai récupéré ta baguette chez Ollivander, ajouta-t-elle en lui caressant les cheveux. J'ose espérer qu'il l'a nettoyée comme ton père le lui a demandé. Savoir que d'autres ont pu toucher ce qui est tien me révulse !
Elle lui embrassa doucement la joue avant de quitter la boutique de Mme Guipure. Drago, lui, se dit qu'il aurait préféré aller regarder les balais de courses un peu plus loin, plutôt que de rester ici. Sa mère avait raison : au moins, chez Tissard et Brodette, il n'aurait eu qu'à aller chercher ses robes, au lieu de rester planté sur un tabouret vétuste. Mr Tissard s'était toujours occupé de sa famille et possédait leurs mesures. Il perdait un temps fou ici, et surtout, il s'ennuyait ferme. Il n'avait pas l'habitude de rester immobile…
Ses parents l'avaient laissé ici parce qu'ils voulaient éviter de passer davantage de temps au milieu de la vermine et souhaitaient retourner parmi les leurs au plus vite. Comment reconnaissaient-ils la vermine, Drago n'en avait aucune idée mais cela ne l'empêchait pas de regarder dédaigneusement tous ceux qu'il ne connaissait pas. Il pouvait néanmoins reconnaitre les traitres à leur sang comme les Weasley. Il ne les avait jamais vus mais il savait qu'ils étaient roux et que leurs vêtements sortaient des boutiques d'occasion. Père le lui avait dit. Il avait même aperçu des moldus non loin de Gringotts. Mère avait même porté la main à sa bouche en les avisant.
Une des assistantes de Mme Guipure s'occupa enfin de lui – au bout d'au moins dix minutes d'interminable attente – et seulement pour lui demander de cesser de gesticuler. Ne savait-elle pas que les Malefoy ne gesticulaient pas ?
Drago avait hâte d'en finir, hâte de descendre de ce maudit tabouret, hâte d'entrainer ses parents au magasin d'accessoires de Quidditch. Il voulait voir de ses propres yeux le fameux Nimbus 2000, et repartir avec tant qu'à faire. Nul doute qu'il pourrait contourner le maudit règlement de Poudlard qui interdisait aux première année de faire partie de l'équipe de Quidditch de leur Maison. Il n'aurait qu'à montrer à Mme Bibine combien il était agile et doué sur un balai lors de leur premier cours de vol. Il esquissa un sourire en coin en l'imaginant louer ses qualités de joueur. Nul doute qu'elle courrait voir son parrain et le supplierai de faire de lui l'Attrapeur des Serpentard…
Mme Guipure apparut, mettant fin à ses songes. Drago aurait pu lui en vouloir si elle n'avait pas été accompagnée d'un autre futur élève. Un garçon malingre aux cheveux en bataille et aux lunettes rondes se tenait à ses côtés et regardait autour de lui, comme s'il voyait pour la première fois l'endroit où il se trouvait. Il avait le même regard que Drago quand il était rentré dans cette boutique. Il se dit que le garçon devait lui aussi venir d'une famille fortunée et qu'il ne parvenait pas à croire qu'un endroit pareil existe. Le pauvre devait certainement être habitué à des endroits bien plus luxueux.
La vieille couturière l'installa sur un second tabouret juste à côté de lui et Drago se mit aussitôt à lui parler. Le fait que le garçon ne réponde que par des « oui » ou des « non » ne l'inquiéta pas outre mesure, il avait l'habitude de Crabbe et de Goyle. Leurs conversations n'en étaient pas vraiment, il s'agissait d'avantage de borborygmes et de hochements de tête. De plus, Drago appréciait lorsqu'on le laissait parler.
Il ne se démonta donc pas et continua sur sa lancée peut-être que le garçon lui parlerait un peu plus s'il orientait la conversation sur le Quidditch ? Curieusement, ce ne fut pas le cas. Cependant, ce fut une réflexion de Drago à propos du gros barbu devant la vitrine qui tira son compagnon de son presque mutisme.
Hagrid, selon le garçon.
Drago en avait déjà entendu parler. Il s'agissait du garde-chasse de Poudlard. Père lui en avait parlé. Il lui avait dit qu'il ne faisait que boire dans sa miteuse cabane au milieu des citrouilles qu'il cultivait et qu'il tentait de faire de la magie quand il était saoul. Drago adorait cette histoire, elle le faisait énormément rire dès qu'il imaginait l'homme mettre le feu à son lit. Voir de ses propres yeux l'énorme cracmol – seul un cracmol essayait de faire de la magie sans en avoir – était encore mieux qu'il ne l'aurait cru. Et c'était très satisfaisant de voir que son imaginaire ne s'était pas fourvoyé.
Le garçon, lui, parut outré quand Drago partagea avec lui ce que Père lui avait dit. Drago ne comprit pas pourquoi, il n'était pas difficile de voir que ce Hagrid était un gros balourd. D'ailleurs comment le garçon pouvait connaitre le garde-chasse ? Ou était ses parents ?
Quand le garçon lui dit qu'il n'en avait pas, Drago fut bien obligé de lui dire qu'il était désolé. Mère lui avait toujours dit de se montrer poli avec ses pairs, quand bien même il n'en pensait pas un mot. Après tout, il était un Malefoy. Cependant, il n'avait qu'une question en tête suite à l'aveu du garçon : avait-il parlé avec un sorcier pauvre ? Un traitre à son sang ? Ou pire… Un sang-de-bourbe ?
Drago réprima un soupir de soulagement quand le garçon lui dit que ses parents étaient sorciers après qu'il lui ait demandé. Au moins, il savait qu'il n'avait pas parlé avec un sang-de-bourbe. Il n'osait pas imaginer quelles têtes auraient fait Père et Mère s'il leur disait une telle chose. Drago espéra qu'il n'était pas non plus un traitre à son sang. Peut-être que s'il le testait…
- Il ne devrait y avoir que des sorciers issus de sorciers à Poudlard, déclara-t-il d'une voix assurée. Au moins, nous serions certains d'avoir tous reçus la même éducation. Quand je pense que certains ignorent tout de notre monde ! Au fait, tu t'appelles comment ?
Malheureusement, Mme Guipure choisit ce moment précis pour annoncer qu'elle en avait fini avec son futur condisciple et Drago dut se résoudre à laisser le garçon partir sur un :
- Nous nous reverrons à Poudlard (1).
Lorsqu'il entendit le tintement de la clochette au-dessus de la porte de la boutique, Drago se dit qu'il ne mentionnerait pas à ses parents qu'il avait rencontré un autre garçon de son âge chez Mme Guipure. Du moins, il occulterait la partie concernant leur conversation.
Il avait fait une erreur en lui parlant.
Certes, le temps était passé bien plus vite mais ces quelques minutes de recul depuis son départ lui avaient délivré une vérité indéniable : celui avec qui il avait conversé n'avait rien d'un Serpentard. Il était au mieux un Serdaigle. Mais un sombre pressentiment narguait Drago et lui soufflait qu'il avait fait bien pire que de s'adresser à un Poufsouffle… Il décida de tuer ce sentiment dans l'œuf et se concentra sur le fait qu'un quidam était entré après lui dans cette fichue boutique et qu'il en était ressorti bien avant lui.
Oh ! il n'allait pas se gêner pour se plaindre de la lenteur de la vieille couturière et de son assistante à ses parents, et du culot qu'elles avaient eues à servir en premier quelqu'un d'autre que le jeune héritier Malefoy. Quand il descendit enfin de ce maudit tabouret, il quitta l'endroit d'un pas prompt, mais digne.
Non sans un :
- Mon père entendra parler de cette minable échoppe !
Phrase issue du Tome 1
