*Voilà l'heure ! Notre dernière année à Poudlard…* Hermione éprouvait déjà une nostalgie toute particulière à penser à leurs derniers moments dans ce château où elle avait passé les plus beaux moments de sa vie. Sa rencontre avec Ron et Harry, sa découverte de la Chambre des Secrets et ce basilic qu'Harry avait détruit avant que dans sa folie destructrice, il ne tue une autre personne (assez d'une Mimi Geignarde qui monopolisait les toilettes !) Le train était en marche depuis quelques heures et les garçons étaient endormis chacun adossés à la fenêtre de leur compartiment. La jeune préfète espérait cette année scolaire aussi plaisante que les autres et toujours pleines de rebondissements. Ses responsabilités à Gryffondor qu'elle partageait avec Ron ne lui accorderaient pas beaucoup de temps libre mais la jeune fille voulait profiter de cette septième année dans tous les sens du terme ! Quand le chauffeur de train annonça que le château était en vue, Hermione réveilla ses deux amis et leur tendit leurs robes qu'ils enfilèrent par-dessus leurs habits moldus. Ron et Hermione abandonnèrent Harry aux mains de Neville et sa copine Ginny, la jeune sœur de Ron. En effet, en tant que préfets, ils devaient aider à débarquer les petits nouveaux et les diriger vers les barques magiques dirigées par Hagrid. Harry prit place dans les calèches tirées par les Sombrals de la forêt interdite. Ils remontèrent doucement vers le château dans la joie et la bonne humeur. Quand la cour de Poudlard fut en vue, ils trépignaient d'impatience à l'idée du merveilleux banquet qui les attendait. Ils surent que les futurs élèves arrivaient quand les préfets prirent place.

- Franchement, j'ai vraiment l'impression que les petits, chaque année qui passe, rétrécissent ! J'en ai vu qui m'atteignait la taille ! Des microbes !

-Cela n'aurait pas quelque chose à voir avec le fait que tu prennes trente centimètres par an et que sois presque aussi grand qu'Hagrid ?

- Peut-être Hermione ! Je demanderais à un des p'tits Gryffons combien ils mesurent et je comparerais avec ma taille à leur âge ! Maintenant, j'espère que Dumbledore va faire un discours rapide, parce que contenir les excités du fond dans leurs barques, c'est du boulot ! Je me demande pourquoi j'ai été choisi et pas toi Harry ! C'est bien toi le chouchou de Dumbledore ! Il vient dîner chez toi à chaque vacance !

-C'est pas pour moi ! Il est le parrain des jumeaux et veut voir si leurs soucis magiques évoluent…

-A propos ? Comment sont-ils ? Ils se stabilisent ?

-Antoine a moins de problèmes avec sa métamorphomagie, mais Camille a de plus en plus de mal à contrôler son Animagus. Heureusement que papa peut le contenir quand il dérape mais cet été, il m'a choppé et j'ai encore les marques dans le dos ! Dumbledore le fera venir cette année pour que McGonagall l'aide un peu, même si elle ne peut rien s'il s'enrage. Mais Dumbledore ne pourra pas l'accepter s'il continue à déraper. C'est pour cela que j'ai accepté le poste d'assistant de professeur l'année prochaine que Dumbledore m'a proposé. Je pourrais l'aider s'il risque de déraper.

-Ouah mais c'est dingue ! En Défense contre les Forces du mal, je suppose ?

-Oui, Lupin m'a proposé et j'ai accepté quand j'ai su que Camille aurait besoin d'aide. Dumbledore a accepté et me voilà, futur prof à Poudlard !

-Les garçons, taisez-vous ! Dumbledore va faire son discours ! Chuchota Hermione en donnant un coup de coude à Ron, son voisin de droite.

Le directeur s'était levé et immédiatement, la Grande Salle connut un silence assourdissant.

-Chers élèves, je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelles année qui s'annonce sous les meilleurs hospices. Vous avez sans doute remarqué que les effectifs sont nombreux, beaucoup plus que l'année dernière, cela est dù au fait que l'école Beauxbâtons suite à des dégâts naturels en France durant l'été ne peut pas accueillir tous ses élèves que nous accueillons jusqu'à la Toussaint. Maintenant, comme je meurs de faim, je vais sauter le rituel des objets et endroits interdits à Poudlard ! Je laisse le travail à nos chers préfets en chef : Blaise Zabini et Hannah Abbot ! Bon Appétit à tous !

-Bien dit, Dumbledore ! grogna Ron.

Les garçons se jetèrent sur la nourriture comme la misère sur le pauvre monde tandis qu'Hermione détaillaient les nouveaux élèves qu'ils côtoieraient jusqu'en novembre. Elle ne connaissait personne, les élèves français venus pour le tournoi des trois sorciers en quatrième année étant tous diplômes depuis longtemps. Quand le banquet toucha à sa fin, Hermione poussa Ron hors de son banc pour accompagner les premières années aux dortoirs pendant que les plus âgés profitaient d'un couvre-feu plus tardif. Hermione se chargeait de rassurer les petits sorciers dont elle avait la charge tandis que Ron, bourru se contentait de faire office de serre-file pour que les nouveaux ne joignent pas les Serdaigle ou les Poufsouffle par inadvertance.

Quand Hermione eut distribué les dortoirs à chacun et prévenu les garçons aventureux de la malédiction des escaliers des filles, elle retourna dans la salle commune occupée par les plus âgés. Elle trouva Harry se réchauffant dans un fauteuil au coin du feu et qui appréciait un bon livre moldu : Un classique français que sa mère lui avait fait découvrir : les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas. Grâce aux liens étroits des Potter avec la France notamment par le travail de Lily Evans au Magenmagot, Harry passait ses vacances d'été en France et parlait couramment la langue. Le capitaine de Quidditch était le parfait Don Juan et traînait les cœurs blessés derrière lui. Hermione prit d'autorité la place à ses côtés et attendit qu'Harry ferme son livre. Elle lui annonce juste que si elle a décidé de garder ses dortoirs, Ron a pris possession de sa chambre privative. Elle claque une bise à son meilleur ami et se traîne à son lit dont elle prend possession avec plaisir au vu de la journée qui l'attend demain. Jetant un Assurdiato sur son baldaquin, ne souhaitant pas être torturée par les ronflements sonores de Lavande, elle s'endort mais la nuit n'est pas tranquille…. Ses rêves recommencent comme cet été, ses douleurs qu'elle éprouve comme si elles étaient siennes la submergent mais personne ne la sauve comme d'habitude. Ses rêves la prennent au plus profond d'elle-même. Isolée dans ce monde onirique sur lequel elle n'a aucun contrôle, elle espère reprendre le contrôle pour se reposer mais rien n'y fait. Au petit matin, Hermione abdique et sort une potion sans rêve qu'elle avale par dépit.

Des cauchemars l'envahissent tout de même mais plus supportable par le contrôle qu'elle possède sur eux. Elle finit par retrouver des inconnus qui souffrent, ici un jeune enfant qui agonise après être renversé par une voiture qui ne s'est pas arrêtée, là un cancéreux, mais également les petites peines de tous ses camarades, elle ressent la douleur de cette malheureuse qui a pensé que son copain l'aimait vraiment, ou celle-ci qui subit des soins à l'infirmerie pour une coupure au bras. Quand elle se réveille, elle sait que le réconfort que lui offraient les potions sans rêve est révolu. Les rêves sont trop puissants pour être contenu par une substance quelconque.

Elle ne se réveille que tiraillée par la faim et se rend compte qu'il est l'heure du déjeuner et qu'elle a loupé leur première matinée à Poudlard, libre pour permettre aux premières années de se familiariser avec les lieux guidés par leurs aînés. Elle se demande pourquoi personne ne l'a réveillée et se rappelle de son Assurdiato.

Quand elle descend, un flot d'émotion l'assaillit de toutes parts et elle a du mal à se contrôler. Mais elle se redresse et franchit les portes de la Grande Salle. Sans un mot, elle s'assoit au bout de la table des lions. Elle tente de se faire la plus discrète possible et de se sustenter le plus rapidement possible et ainsi éviter toutes les questions dues à son absence. Elle s'échappe vivement quand elle voit Harry et Ron s'approcher d'elle et court à perdre haleine vers l'extérieur où la fraicheur de la nuit lui permet de se calmer. Elle échappe à ses amis et à leur curiosité qui la ronge elle aussi. Elle ne comprend pas ce flot d'émotions qui la consument et se décide tout d'abord à chercher le sens des runes gravées sur son bras.

*Pourquoi même la journée, cela ne me prenait que pendant la nuit et m'usait déjà assez ! Je dois me débarrasser de ses sentiments, je n'y arriverais pas si je dois ressentir tout cela jusqu'à la fin de ma vie …*

Le lendemain les cours reprennent et ses responsabilités en tant que préfète commencent elles-aussi. Les cours sont sa torture, sa Némésis personnelle. Elle subit l'incompréhension de tous, toujours aussi brillante mais renfermée et hargneuse. Elle n'autorise personne à l'approcher pas même ses meilleurs amis qui ne comprennent rien à ce qu'il se passe. Elle accomplit ses devoirs de préfète en chef mais sans aucune joie, sans ce bonheur qui transpirait d'elle à chacun de ses pas auparavant. Sa première ronde est plus supportable, seule dans le château, elle déambule au gré de ses envies, couloir après couloir, étage après étage, réprimandant les retardataires et les aventuriers de la nuit. Elle fait toujours ses rondes seules, ayant refusé la proposition que le préfet, chargé des rondes le même jour qu'elle, un Serdaigle sans grand intérêt lui avait faite qu'ils les fassent ensemble. Son seul moment de quiétude dans ce château ne serait pas gâché par ce paon disgracieux. Si les journées sont supportables par le renfermement qu'elle s'impose, les nuits sont ses cauchemars. Hermione dépense tellement d'énergie à contenir sa magie en surchauffe qu'elle s'effondre comme une masse à peine remontée du dîner. A peine une semaine de cours l'avait transformé en zombie sur pattes, malgré ses recherches actives dans les ouvrages de la Bibliothèque, même dans la Réserve qui lui était ouverte, rien de plus puissant que la potion sans rêve pour dormir tranquille. Même les week-ends ne suffisaient pas à la remettre en forme et ce lundi soir, elle mettait tous ses espoirs dans le fait qu'elle n'avait cours que l'après-midi pour récupérer suffisamment. Elle s'était endormi pendant le test de potions ce qui lui avait valu une retenue de la part de Rogue et le retrait de 30 points à sa maison. Elle s'en voulait terriblement et espérait sincèrement qu'elle pourrait se reprendre. Mais cette nuit-là ne fit pas exception, les souffrances de Poudlard l'envahirent pour laisser place à des scènes horribles. Des flammes, des hurlements, de la poussière, des pleurs et des cris de personnes désarmées, voilà ce que subissait Hermione. Elle hurlait dans son sommeil et se débattait au point qu'elle tomba de son lit alors que ses compagnes de dortoir tentaient par tous les moyens de la réveiller. Le professeur McGonagall arriva au moment où Hermione roula par terre, toujours hurlant à s'en déchirer la voix. Lui lançant un Silencio, la vieille dame demanda à ce qu'une des camarades d'Hermione préviennent Pompom qu'on lui amenait miss Granger. Parvati partit en courant en éclaireur de McGonagall qui faisait léviter Hermione qui avait cessé de s'agiter pour pleurer toutes les larmes de son corps. La jeune préfète avait réveillé toute la tour qui l'observa quitter leur salle commune inconsciente. Ils retournèrent se coucher sur l'ordre de leur directrice et ne surent rien de l'état de leur préfète jusqu'au lendemain. Même Harry et Ron n'eurent pas le droit d'accompagner leur amie à l'infirmerie.

Ce 11 septembre 2001 commençait très mal à tous les égards. Quand les élèves de Gryffondor arrivèrent au déjeuner, le principal sujet de conversation était les évènements de la nuit dernière tout autant que l'absence inexpliquée de leur professeur de potion. Mais quand ils virent que les tentures de deuil étaient déployées sans qu'ils en sachent la raison, tout le monde se tue et écouta le discours de Dumbledore qui les éclaira.

-Chers élèves, cette date du 11 septembre est définitivement un jour de deuil mondial pour les communautés sorcières et moldues, ce matin à 8 : 42 , des terroristes ont frappé l'Amérique et ont détruit les tours jumelles siège économique capital chez les moldus mais également siège du gouvernement sorcier américain. L'effondrement des tours jumelles a causé la mort de 2977 personnes moldues et sorcières confondues. Une cérémonie du souvenir sera organisée ce soir pour honorer la mémoire des disparus.

Dumbledore se rassit et tous les élèves se mirent à discuter ou plutôt à chuchoter sur ce que leur directeur venait de leur annoncer. Deux élèves de Poufsouffle tombèrent dans les bras l'une de l'autre. Leur père était parmi les victimes. Ambassadeur extraordinaire des Anglais, il était dans les tours au moment de l'attentat. Mais la conversation tourna une fois de plus sur Rogue quand il rentra en retard et avec un air atterré et totalement lessivé. Il s'installa à sa place avec difficulté, inquiétant tout le monde et désespérant les malchanceux qui avaient cours avec lui pendant l'après-midi du mardi.

Nouvelle histoire que j'écris pour un défi! :) j'espère que cela vous plaira en tout cas! :) Hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !