Titre : Juste un instant
Rating : K+ au cas où
Personnages/Paring : Océane/Seychelles || Gareth/Irlande du Nord. GaOcé à fond.
Genre : Romance, juste Romance.
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Hidekaz Himaruya, sauf Gareth qui est la propriété exclusive de BnAme. La chanson est "Tournent les violons" et est la propriété de Jean-Jacques Goldman, le seul, l'unique. Enfin, cette histoire m'appartient.
N/A :
Bien le bonjour/bonsoir, très chers !
Je reviens avec une Song-Fic, sortez les violons c'est ma première -pan- Et encore une fois sur du GaOcé *tousse* le rp hante ma vie *tousse* je ship beaucoup trop *tousse* Du coup j'aime bien envahir le fandom avec mes OTP crackship tho 8D (Un jour je vous sortirais du Irlande x Danemark, vous allez pas comprendre -pan-)
Du coup, Song-Fic sur Tournent les violons de JJ Goldman, parce que j'adore cette chanson et son ambiance, et que ça m'a donné envie d'écrire et voilààà. En italique les paroles de la chanson, et désolée pour la mise en page pas très très jolie :c J'ai pas réussi à faire mieux...
Merci à Shipster (ou Lea Baskerville, allez lire ses fanfics esh esh elle écrit trop bien) pour m'avoir corrigée, et dédicace à ma Grande Sœur adorée pour cet OS *keur*
Bonne lecture ~ :3
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JUSTE UN INSTANT
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Les portes sont ouvertes, laissant passer un flot discontinu d'invités tous mieux vêtus les uns que les autres. La salle est grande, décorée avec faste de rubans et d'or. Des buffets croulants sous les victuailles et le vin parcourent les murs, des serviteurs postés ici et là prêts à assurer le service. Des habits simples mais propres, tous de la même coupe et parfaitement identiques de l'un à l'autre, sans décorations inutiles ; ils se démarquent au milieu de ces nobles venus d'ici et d'ailleurs dans leurs plus beaux atours.
Ici, une robe aux innombrables jupons décorée de perles ; là, une veste brodée de fil d'or ; et partout la richesse qui s'étale, comme une affreuse banalité commune à tous. Ils sont rois et reines, princes et princesses, ducs et comtes, marquises et baronnes, généraux et lieutenants, veuves et femmes à marier. Ils sont la fine fleur des royaumes, l'avenir qui s'avance sur une seule et unique piste de danse.
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Grande fête au château il y a bien longtemps
Les belles et les beaux, nobliaux, noble sang
De tout le royaume on est venu dansant
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La salle se remplit, s'oublie dans un tourbillon de tissus précieux et de luxe éclatant ; et dans les couloirs courent et se préparent servants et servantes dans un tourbillon d'ordres et de rigueur.
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Tournent les vies oh tournent les vies tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons...
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Rien n'est encore officiellement commencé, la reine n'étant pas encore installée sur son trône d'or et de supériorité. Elle se prépare, lace son corset et arrange ses jupons, garnie sa coiffure et maquille son sourire ; à l'image de ses gens qui dans une harmonie rigide achèvent les préparatifs dans les cuisines ; à l'image de ses invités qui se posent, entrent et attendent avec douceur et droiture qu'enfin le signal retentisse, silencieux et implicite.
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Grande fête aux rameaux et Manon a seize ans
Servante en ce château comme sa mère avant
Elle porte les plateaux lourds à ses mains d'enfant
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Tous se tiennent prêts, prêts pour cette soirée unique et habituelle, d'élégance et de rires, de danses et de sourires.
Elle se tient prête, jeune fille anonyme parmi tant d'autres, debout dans les cuisines, à remplir harmonieusement un plateau de victuailles. Sa peau métisse rappelle celui de la table face à elle – sombre, délicat, mais au toucher bien plus doux. Ses cheveux crépus sont tirés, tirés en arrière pour les laisser retomber en boucle dans son dos frêle, dégagent son visage éclairé d'un même sourire vif. Elle semble encore jeune, encore garnie de ses rondeurs d'enfants ; mais si fine et fragile que le simple fait de porter ce plateau si lourd donne l'impression à un œil extérieur qu'elle va se briser en deux.
Mais elle se lance, d'un pas dansant, fredonnant doucement, et entre à son tour dans la salle par une porte dérobée. Là-haut la reine est arrivée et s'est installée sur son trône en estrade, donnant le départ des festivités ; et déjà les invités boivent et rient de concert. Avec sa robe si simple, elle détonne tellement en parcourant la salle pour rejoindre un buffet et y déposer son chargement. Pas d'argent et de perles pour elle – juste une jupe bleu pâle, assortie à cette veste sans manche qui enserre sa poitrine, lacée sur le devant, sur cette chemise blanche aux manches légèrement retroussées.
Et les premiers couples s'avancent, et les danses commencent...
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Tournent les vies oh tournent les vies oh tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons
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Et Océane un instant s'arrête, pour regarder ce tournoiement de soie et de sourires faussés, son plateau oublié sur le buffet mais un éclat nouveau dans ses yeux.
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Le bel uniforme, oh le beau lieutenant
Différent des hommes d'ici blonds et grands
Le sourire éclatant d'un prince charmant
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Les portes restent ouvertes, permettant à quelques retardataires de les franchir – lui en fait partie.
Ses mèches blondes vénitiennes accrochent les lumières et son bel uniforme les regards. Il s'infiltre doucement parmi les convives, offrant un sourire ici et une parole là. Son visage a ces traits fins des gens du nord. Il se tient bien, droit, et la médaille sur son poitrail attire remarques et compliments. Il est jeune, pourtant ; plus vraiment un enfant, mais pas loin de cet âge où on se cache dans les jupes de sa mère.
Oui, il a du prestige, ce lieutenant, caché par son air modeste et ses mots respectueux. Il a gagné une bataille, loin d'ici, il paraît, ce si jeune homme qui fait pour l'instant encore un peu tâche dans ce luxe ambiant ; mais il conquit déjà les cœurs de son sourire si charmant. On dit que c'est un prince destiné à l'armée de part la présence de ses frères aînés. On dit qu'il s'acquitte de son devoir avec force et honneur, tel un chevalier du mystique Roi Arthur. On le dit si charmant, si élégant, si galant que toutes et tous s'empressent de venir à sa rencontre, petit à petit, à ce jeune prince charmant lieutenant.
Et pourtant là-bas, les danses continuent, sur cette piste que les pas martèlent en rythme ; et cette danse de mondanité s'enchaînent tout autour, cachée par ces sourires gravés.
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Tournent les vies oh tournent les vies oh tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons...
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Et Gareth accepte ce tourbillon de rois et reines, princes et princesses, ducs et comtes, marquises et baronnes, généraux et lieutenants, veuves et femmes à marier, qui tournent autour de lui, sans prêter attention à cette musique qui enchante l'atmosphère.
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Redoublent la fête et les rires et les danses
Manon s'émerveille en remplissant les panses
Le bruit, les lumières, c'est lui qui s'avance
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Et enfin on le lâche, un peu, juste un peu, et il s'enfuit, doucement, chercher ce qui hydratera sa gorge déjà trop sollicitée.
Océane est restée en salle, un nouveau plateau garnit de verres de vin en main. Et elle regarde, avec ces étoiles dans ses yeux – tous ces tissus chatoyants, or et argent, perles et pierres, broderies et rubans, ces assortiments qui ne semblent jamais en finir. C'est tellement, tellement plus que ce qu'elle n'a jamais vu, prisonnière des entrailles de ce château, courant derrière sa mère qui un jour s'est retrouvée à sa place, petite fille rêveuse qui voulait trouver sa place parmi les grands.
Et elle sourit et s'incline à tour de bras, discrète – juste une jeune fille de passage qui offre un verre de vin. Juste une jeune servante sans aucune place dans ce monde luxueux qui lui fermera toujours ses portes, malgré son désir si fort de le rejoindre, ô rien qu'une fois.
Juste une petite poupée qui rate un regard et un sourire, de ce prince lieutenant qui soudain s'approche dans son dos.
Et autour d'eux les danses continuent, encore et encore, sous cette musique lancinante qui jamais ne s'arrête.
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Tournent les vies oh tournent les vies oh tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons...
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Et la musique s'envole, si haut, bien plus haut que tous les rires qui résonnent, s'intensifie et s'enraille à n'en plus pouvoir.
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En prenant son verre auprès d'elle il se penche
Lui glisse à l'oreille en lui frôlant la hanche
"Tu es bien jolie" dans un divin sourire
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Et soudain Océane sent la musique s'emballer, les violons se faire plus rapide ; et une main surgit devant elle, saisit un verre, souffle à son oreille.
« Tu es bien jolie... »
Juste une voix, une voix qu'elle aurait pu ne jamais entendre si elle n'avait été si proche de ses oreilles. Elle tourne son visage, regarde ce jeune homme qui garde sa main autour du verre toujours sur son plateau, l'autre si près de sa hanche qu'un seul mouvement les ferait se rencontrer. Si près et si loin d'elle, avec une certaine distance – comblée par la bienséance et leurs fonctions. Et un sourire, juste un léger sourire, un brin amusé, juste pour elle, la petite servante noire plantée au milieu de la salle ; et ses yeux, ses yeux bleus qui rencontrent les siens bien plus sombres – à son image. Lui, éclatant et né pour être vu ; elle, sombre et née pour être oubliée.
C'est comme un cocon, un cocon qui dure une éternité de secondes ; le temps d'une respiration, d'un sourire, de regards qui se rencontrent.
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Tournent les vies oh tournent les vies oh tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons...
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C'est juste le temps d'un cœur qui oublie de battre, d'une image qui reste gravée ; juste un instant entre le prince charmant et la paysanne aux doigts tâchés.
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Passent les années dures et grises à servir
Une vie de peine et si peu de plaisir
Mais ce trouble là brûle en ses souvenirs
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Et l'instant se brise, et comme un mirage, Gareth part – laissant Océane perdue dans cet océan de luxe qui lui saute soudainement aux yeux.
Et les danses autour s'enchaînent encore et encore ; et ce lieutenant qui rit et boit dans cet univers de richesse, et cette servante qui se plie et disparaît de ce monde où elle n'a pas sa place.
Et la musique qui, éternelle, semble vouloir les lier sans que jamais plus ils ne se rencontrent.
La fête se termine au petit matin. La reine s'est levée, est allée se coucher ; et aussitôt la salle se vide, les convives reprennent la route. Quelle belle fête que voilà ! La plus belle du règne de Sa Majesté, sans aucun doute, disent les gens. Et dans la salle nouvelle désertée, les serviteurs causent, transmettent les rumeurs alors que leurs mains travaillent et rangent ; il y a juste cette fille, à peine sortie de l'enfance, encore silencieuse, encore un peu rêveuse, qui ne peut s'enlever de la tête le souvenir d'un instant hors du temps.
Un instant d'éternité gravé dans le cœur d'une servante qui se voulait princesse et est tombée amoureuse d'un lieutenant – le temps d'un battement de cœur qui jamais n'est arrivé.
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Tournent les vies oh tournent les vies oh tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons...
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Un instant qui la fait rêver, encore et encore, alors que les soirées et les danses passent, sans que jamais la musique ne semble une nouvelle fois pouvoir les lier.
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Elle y pense encore et encore et toujours
Les violons, le décor, et ses mots de velours
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Juste un instant qu'elle repasse encore et encore, alors que la nuit vient et qu'elle reconstruit ce cocon d'éternité – sa robe si simple parmi ce luxe, ce plateau dont le poids lui est devenu habitude, les rires qui l'entourent et ces mots qui surviennent et coupent tout, alors que dans le fond les violons accélèrent leur cadence.
Juste un instant qu'elle cherche à revivre encore et encore, pour retrouver ce goût d'éternité, cette chaleur dans son cœur.
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Son parfum, ses dents blanches, les
moindres détails
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Et ses yeux se souviennent, cherchent et détaillent encore et encore – à chaque soirée qui passe, ce jeune homme aux mèches vénitiennes, au sourire juste pour elle, et ce regard qui la transperce encore et encore. Sa peau si pâle et son habit si droit, si riche – sa droiture et sa voix si chaude, si douce, qu'elle aimerait tellement entendre – rien qu'une fois, encore une fois.
Et ses yeux qui ne veulent jamais cesser de chercher ce regard qui une fois a croisé le sien – juste le temps d'aimer.
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Tournent les vies oh tournent les vies oh tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons...
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Juste un instant qui n'appartiendra jamais qu'à l'éternité, sans jamais se répéter – sans que la musique jamais ne recommence.
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En prenant son verre auprès d'elle il se penche
Lui glisse à l'oreille en lui frôlant la hanche
Juste quatre mots, le trouble d'une vie
Juste quatre mots qu'aussitôt il oublie
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Et la scène se rejoue encore et encore ; cette main tendue, ce sourire, ces yeux qui s'accrochent ; cette proximité qui fait cesser d'exister le monde alentour, cet instant gravé de quatre mots prononcés.
Et Océane y repense encore et encore, sans jamais s'arrêter, ses rêves troublés par cet instant volé au temps ; et Gareth oublie, sitôt parti, cette jeune servante qu'il avait pourtant trouvé si jolie.
Et leurs vies plus jamais ne se croisent, leurs destins plus jamais ne s'emmêlent ; ce n'est pas ce temps ni cette musique qui les fera encore se rencontrer.
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Tournent les vies oh tournent les vies oh tournent et s'en vont
Tournent les vies oh Tournent les violons...
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Mais la musique est là encore et cherche, encore et encore, dans un tourbillon incessant, à réunir ces deux cœurs qui un temps d'éternité ont cessés de battre ensemble.
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Elle y pense encore et encore et toujours
Elle y pense encore et encore...
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Elle se tient debout dans la grande salle, vide de la moindre décoration – debout devant cet estrade surmontée d'un trône, son regard noisette si curieux détaillant les alentours. Ses mains sont jointes devant elle, son sourire éclaire son visage – et un instant elle sursaute en sentant cette main inconnue sur sa hanche, en entendant ce souffle à son oreille.
« Tu es bien jolie... »
Et le sourire revient, et Océane rit en se tournant vers Gareth – juste heureuse. Et lui l'enlace, enfouit son nez dans ses cheveux noués en deux couettes et rit avec elle.
Et ils rient, juste le temps d'un instant – avec ces manteaux soigneusement fermés, ces écharpes qui enserrent leur cou, ces portables enfoncés dans leurs poches.
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Tournent les vies, tournent les vies, les violons
Tournent les vies, tournent les vies, les violons
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Et ils s'écartent, se regardent, avec ce sourire éclatant d'une personne amoureuse.
Et amusée, Océane attrape les mains de Gareth et l'entraîne dans une douce danse. Et lui se laisse faire, l'entraîne dans une valse, les yeux pétillants.
Et ils profitent juste de cet instant rien que pour eux, perdu dans la salle d'un si grand château devenu musée – parce que là, dehors, il y a amis et parents qui attendent, études et anniversaire bientôt.
Mais, juste le temps d'une danse, dans ce cocon aux infinités de secondes, ils sont juste tous les deux – ensemble ; enfin réunis.
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Tournent les vies, tournent les vies, tournent les vie tournent les vies...
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Et dans leurs cœurs qui battent au même rythme résonne encore et encore la même musique, comme venant d'un lointain passé et d'un cocon d'éternité jamais vraiment oublié...
FIN.
J'espère que vous avez aimé ! Je vous fais des bisous tout plein, portez-vous bien ! *keur*
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