Ceci est un OS d'Halloween. Pour être exacte, en fait, c'est un Two-Shot x) Pour Halloween qui était hier. Oui, bon, vous le savez maintenant, je suis TOUJOURS en retard pour tout...
La deuxième partie n'est pas écrite, alors hein, bon, voilà x)
J'ai répondu à toutes mes reviews aujourd'hui, mes habitués ont du croire à du spam ah ah ! Pardon :coeur:
Titre : Labyrinthus
Prompt : Young!Derek est traîné par Laura dans un Labyrinthe, c'est là que Stiles découvre la véritable nature de Derek (grosso modo x) j'ai pas copié le prompt). Merci à Thecrazy pour m'avoir filé l'idée :coeur:
Résumé : Le pire cauchemar de Derek va finalement se produire. Quant à savoir si c'est un mal... Stiles, lui, va vivre la journée la plus extraordinaire de sa vie.
Pairing : Sterek of course, what else?
Rating : Franchement, je dirais K+ pour ce chapitre, mais on va dire T quand même, sait-on jamais !
Disclaimer : As usual, rien ne m'appartient, sauf l'intrigue et ce que je fais faire et dire aux personnages. En gros, mes mots, pas mes personnages, ni mon univers ! Je suis même pas payée pour écrire ça. Enfin, si, je considère vos reviews comme un paiement gratifiant qui vaut le coup d'écrire :D
Bêta : Bruniblondi m'a bêtaté, parce que bon, voilà, j'ai pas arrêté de la teaser avec x)
Note : J'ai rien à dire en note, en fait, mais je voulais en mettre une, donc voilà, c'est fait ! On se retrouve en bah ?
Oh wait, si j'ai un p'tit truc à dire. Comme l'idée de base est à Thecrazy je lui dédie ce que j'en ai fait ;)
~Enjoy~
Labyrinthus
Stiles soupire. Ne vous méprenez pas, il est content de travailler pendant les vacances de la Toussaint, ça lui permet de mettre un peu de côté pour Noël, ce qui n'est pas plus mal. Mais merde, il était vraiment obligé de dire oui à ce travail ? Il aurait pu faire plein d'autres choses. Mais non. Il est épouvantail dans le Labyrinthe de la Peur, spécialement construit pour Halloween. Justement, c'est aujourd'hui Halloween. Heureusement, il ne travaille que la journée, il va pouvoir traîner avec Scott, Allison et Lydia (Jackson est parti en vacance en Angleterre) ce soir, et regarder des films d'horreur à en faire des cauchemars. C'est un bon programme, il pense. Même s'il aurait préféré faire autre chose…
Voyez-vous, Laura et Derek Hale, les frangins les plus respectés et idéalisés du lycée, font une soirée le soir même chez eux, dans leur maison au bord de la réserve. Les parents Hale ne sont pas là, ils rendent visite à leur famille près de Sacramento. Bref, c'est la soirée de l'année, celle où tout le monde veut aller, y compris Stiles. Surtout Stiles, en fait.
Il fait croire qu'il a toujours le béguin pour Lydia, et tout le monde le croit, sauf la belle rousse qui, elle, a compris depuis longtemps la supercherie. C'est pour ça que Stiles apprécie tant Lydia. Derrière sa belle gueule de top-modèle et son physique plus qu'avantageux de petite reine du lycée, elle est d'une intelligence et d'une perspicacité redoutables. Elle a vu plus d'une fois le jeune Stilinski reluquer la chute de reins du brun le plus populaire du lycée. Elle l'a un peu forcé à avouer qu'il n'avait plus aucun sentiment pour elle, et à partir de ce moment-là, ils sont devenus meilleurs amis. Elle l'avait toujours dédaigné parce qu'elle voulait se donner l'apparence de l'écervelée, mais elle avait fini par comprendre qu'elle avait le droit d'être jolie et intelligente, que les gens ne l'en aimeraient que d'avantage ainsi, et elle avait fini par cesser de se préoccuper de l'avis des gens. Stiles est un looser pour presque l'ensemble du lycée, à cause de son hyperactivité, mais Lydia sait qu'il est probablement le prochain Einstein.
Bref, tout ça pour dire que Stiles a un sacré béguin pour Derek Hale, et qu'il aurait presque tué pour être invité à la soirée. Sauf que voilà, il n'est pas invité. Lydia est invitée, bien sûr, la copine du co-capitaine de l'équipe de La Cross. Scott et Allison sont invités aussi, il est co-capitaine, elle est sa copine, logique. Mais Stiles n'est pas invité, et il n'est pas question pour lui d'aller à la soirée pour accompagner Lydia, alors qu'il n'est visiblement pas désiré. Il a une fierté quand même, et il se respecte assez pour ne pas ramper aux pieds de qui que ce soit pour être invité, ou pour avoir une entrée à la fête. Il préfère encore se goinfrer de glace jusqu'à la mort plutôt que d'aller à la soirée !
Maintenant qu'il a bien ruminé ça, il est encore plus emmerdé d'être planqué dans ce foutu labyrinthe pour faire peur aux petits enfants qui sont en quête de frissons, mais pas trop, pour Halloween.
Putain mais quelle vie de merde quand même. Le lycée, c'est l'enfer.
Ooo0ooO
- Allez Rekichou, s'il te plait ! J'ai besoin de toi sur ce coup ! Implore Laura.
Derek regarde sa grande sœur de seulement quelques minutes. Ils sont faux jumeaux, mais pourtant, ça ne se voit pas. Ils se ressemblent énormément.
- Non, Laura, je ne vais pas t'accompagner là-bas juste pour que tu puisses croiser « malencontreusement » Kyle Manson. C'est hors de question, rétorque le brun catégorique, les bras croisés.
- Franchement, t'es un faux frère. Je croyais que je pouvais compter sur toi !
Derek lève les yeux au ciel devant le mélodrame que lui sert sa sœur adorée.
- J'espère que Stiles sera plus sympa que toi, lâche-t-elle en se détournant, prête à sortir du salon.
Le brun se lève vivement et attrape le bras de Laura pour l'empêcher d'aller plus loin.
- Pourquoi tu parles de lui ? Qu'est-ce que ça a à voir avec lui ? Questionne-t-il immédiatement, inquisiteur.
- Tu m'accompagnes, je te dis tout, deal ?
Derek grogne.
- Deal.
La brune saute de joie et enlace son petit frère avec un immense sourire. En réalité, elle avait prévu ça depuis le début elle sait comment faire plier Derek.
- Raconte maintenant, l'enjoint le basketteur en récupérant sa veste en cuir et ses clés.
Laura ferme le Manoir Hale et rejoint Derek dans la Camaro qu'ils partagent, même si la brune n'a pas encore son permis.
- Okay, alors je sais de source sûre – autrement dit Miranda – que Stiles a décroché un job au Labyrinthus. Il est dans un recoin du labyrinthe. Tu pourrais probablement « malencontreusement » tomber sur lui, si tu vois ce que je veux dire…
Derek fait mine de ne pas avoir entendu, pourtant Laura sait qu'il a réagi. Son cœur s'est accéléré. Elle soupire.
- Derek, quand est-ce que tu vas porter tes couilles et aller lui parler ? S'enquit-elle.
- Je t'emmerde Laura, et ça ne te concerne pas, réplique sèchement le brun.
La jeune fille n'insiste pas, elle voit que Derek a subitement du mal à se contrôler. Ils font le reste du trajet en silence, Laura inquiète pour son frère, et Derek essayant de maîtriser ses pensées et pulsions.
Lorsque le plus jeune se gare sur le parking, ils n'ont toujours pas échangé un mot. Finalement, la brune pense que laisser son frère seul pour aller draguer n'est peut-être pas une bonne idée… Elle a soudain une angoisse sourde qui résonne en elle. Talia, leur mère, n'aurait peut-être pas dû leur faire tant confiance et les laisser seuls.
- Arrête ça Laura, soupire le brun.
- Arrêter quoi ?
- De te faire du souci pour moi. Je vais bien.
-Ouais, marmonne la brune, peu convaincue.
Derek tourne la tête vers sa sœur.
- Tu peux me comprendre Laura, je ne veux pas…
- Je sais, Reki, je sais. Ça viendra, murmure-t-elle en lui attrapant la nuque pour l'enlacer – difficilement, vu la taille de l'habitacle –. J'ai confiance en toi, tu le sais ? J'ai confiance en toi…
Derek sert sa sœur plus fort dans ses bras avant de la relâcher et de sortir du véhicule, suivit par la brune. Bras dessus, bras dessous, ils se dirigent vers la queue qui serpente devant le labyrinthe. Ils discutent de choses et d'autres, saluant quelques personnes du lycée au passage, attendant d'arriver au guichet. Ils paient leurs entrées et là, Laura repère Kyle Manson, plus loin. Il cherche visiblement ses potes, c'est donc le bon moment pour l'aborder.
- Vas-y Laura, la pousse Derek, je suis grand je vais me débrouiller pour trouver la sortie.
- Mais, Derek, je peux…
- Hors de question, va le voir. Je vais traîner un peu dans le labyrinthe, texte-moi quand tu en auras marre de roucouler comme une cruche devant ce débile profond de footballeur…
Laura le frappe sur l'épaule, assez fort pour le faire grimacer, mais pas assez pour effacer le sourire qu'il arbore.
- T'es le meilleur frère au monde, quand tu joues pas au con…
Elle se met à rire en s'esquivant pour se diriger vers Kyle, balançant outrageusement des hanches. Derek lève les yeux au ciel et se met à marcher, déambulant entre les murs de feuilles, écoutant les rires des enfants mêlés à leurs cris de peur et de surprise. Il regrette ce temps d'insouciance où il pouvait gambader avec sa sœur et ses parents sans se soucier de rien.
Il est perdu dans ses pensées, et c'est bien ce qui le mène droit à son pire cauchemar.
Ooo0ooO
Stiles a arrêté de compter le nombre de fois où il est sorti de sa cachette en criant « Rooaaaaaah » pour effrayer des enfants et surprendre des parents. Pourtant, cette fois-là, c'est la fois de trop. Au lieu d'effrayer, il a été effrayé. Réellement.
Il est à un endroit stratégique du labyrinthe, c'est-à-dire qu'il peut observer ceux qui approchent de lui sans être vu par ceux-ci. En même temps, vaut mieux, hein, si son travail est de faire peur. Il voit donc, dans le tournant, les feuilles bouger, annonçant l'arrivée d'une ou plusieurs personnes. Il surgit alors des feuillages en hurlant pour faire peur.
Premier choc : Derek se tient devant lui.
Deuxième choc : soudain, ce n'est plus Derek, mais… un monstre.
Stiles veut bien croire à un tour de passe-passe, de prestidigitation, extrêmement bien réalisé. Mais il n'est pas assez stupide pour arriver à s'en convaincre. Surtout quand il sent des griffes s'enfoncer dans la peau fine de son cou, et qu'il est durement plaqué contre les murs de feuilles. Un grondement sourd, guttural, résonne dans la gorge de la bête. Le grognement fait trembler sa cage thoracique.
Soudain, plus aucune pression n'est exercée sur sa gorge et la chose s'est reculée.
Derek est à nouveau devant lui. Son visage semble hésiter entre exprimer l'horreur totale ou la honte. Mais Stiles n'en a que faire.
Putain de bordel de merde quoi !
- Stil…, commence le brun, la voix tremblante.
Mais l'hyperactif ne l'écoute même pas. Il a comme cessé de respirer, les yeux dans le vide, le corps parcouru de spasmes.
Derek a envie de vomir. C'est pire qu'un cauchemar. Et que fait-on généralement, dans un cauchemar ? On fuit. Aussi vite qu'on peut, en espérant que ce cauchemar ne nous suivra pas, qu'il nous oubliera, et nous laissera vivre en paix. Derek sait que ça ne marche pas comme ça dans la réalité mais il n'y pense pas, il ne veut pas y penser.
Il se met à courir. Il court juste loin de tout ça.
Il finit par déboucher à la sortie et rentre dans Laura sans la voir, il bredouille des excuses et commence à s'éloigner mais une poigne de fer l'en empêche.
- Der' ! Der' ! S'exclame Laura.
- Il a pas l'air d'aller bien ton frangin, intervient inutilement le jeune homme qui l'accompagne.
- Oh ferme-la Kyle ! S'insurge la brune.
Elle sent la panique coller à la peau de son frère. Il est pâle, le regard absent. Son visage exprime la plus parfaite confusion mélangée à une horreur profonde. Il s'est passé quelque chose.
- Derek, écoute-moi, fait-elle durement.
Elle sait qu'elle a une influence sur Derek. Sa mère lui a dit qu'elle serait Alpha, quand Talia ne pourrait plus assurer la fonction. Elle a une autorité naturelle sur les loups, et en particulier sur Derek parce qu'elle est proche de lui et qu'il a confiance en elle. Une confiance aveugle.
- Derek, dis-moi ce qu'il s'est passé, poursuit-elle en captant son regard.
- Stiles… Il…Et j'ai… Laura, il m'a vu…
La brune ne retient pas le juron odieux qui franchit ses jolies lèvres. Quelque chose comme « Putain de bordel de merde ».
- Donne tes clés, on rentre. Tout de suite.
Et le plus jeune ne cherche même pas à la contredire, ni même à faire valoir qu'elle n'a pas de permis. Il s'exécute, totalement abattu.
- Laura, on devait aller boire un verre…, intervient une nouvelle fois Kyle.
- Oui bah on verra ça plus tard, mon frère est dans un sale état et je ne vais certainement pas l'abandonner, rétorque la belle brune, acerbe.
Elle aurait dû se douter que Kyle était aussi con que ses pieds. À moins qu'il ne soit juste intéressé par son cul, se foutant totalement d'elle. En tous les cas, elle a autre chose à foutre que de rester avec ce mec.
Elle fait monter Derek dans la Camaro et démarre en trombe. Elle n'a aucun souci sur la route – merci les réflexes – et arrive sans encombre au Manoir. Elle traîne son petit frère à l'intérieur de leur maison, le fait s'asseoir sur le canapé et se met debout en face de lui, droite et rigide.
- Maintenant, tu t'expliques clairement avant que je t'en colle une.
Elle aime son frère, mais si ce qu'elle a compris est ce qui s'est passé, ils sont dans la merde et bien profond. Elle n'a pas le temps de prendre des gants.
- Je.. J'étais…
- Non, Derek. J'ai dit : « Clairement », claque-t-elle.
Le brun semble reprendre un peu pied avec la réalité.
- Je marchais dans le labyrinthe, et je pensais à ce que c'était avant, avec papa et maman, quand on jouait tous les deux sans se soucier d'autre chose. Et je n'ai pas senti la présence de Stiles. Il était caché et il a surgi comme ça, devant moi. J'ai réagi instinctivement, je me suis transformé et je l'ai plaqué contre un mur en montrant les crocs. Et puis j'ai senti sa panique et j'ai compris que c'était Stiles, et qu'il ne me voulait pas de mal alors je l'ai lâché et je me suis retransformé. Et j'ai fui.
Laura se pince l'arête du nez. Qui lui a foutu un frère pareil, bordel ?!
- Tu as laissé Stiles, en état de choc, tout seul, au milieu du labyrinthe ? Clarifie-t-elle froidement.
- Je … Oui, répond piteusement le brun, la tête baissée.
- Putain Derek t'es pas sérieux ? S'énerve-t-elle.
- Je sais Laura ! J'ai merdé, okay ? Eructe-t-il en retour, consterné par sa propre réaction au-delà de la lâcheté.
- Il faut que tu répares ça.
Derek se lève brusquement pour hurler au visage de sa sœur :
- Et je fais ça comment ?!
- J'en sais foutrement rien, et c'est pas mon problème ! Tu trouves un moyen, tu te débrouilles !
Le basketteur se retrouve soudain sans voix et se laisse mollement tomber sur le canapé.
- Je dois faire ça comment ? Murmure-t-il pour lui-même.
Laura soupire et s'installe à côté de lui, posant une main sur son épaule.
- T'as pas trente-six solutions, Der'. Soit tu lui mens et tu lui dis que c'était ton déguisement pour Halloween…
Le brun la regarde de travers, lui signifiant clairement que le mensonge ne passera pas.
- Soit tu lui dis toute la vérité.
- Je peux pas, souffle-t-il, je peux pas lui dire. Laura, j'arrive même pas à l'inviter au cinéma, ni même à simplement lui adresser la parole ! Comment veux-tu que je lui dise la vérité ? Il ne voudra plus m'approcher…
Laura soupire. Elle a pitié pour son imbécile de frangin.
- Ecoute Reki, de toute façon, tu ne peux pas le laisser comme ça. Il ne t'approchera déjà plus, autant qu'il sache pourquoi. Tu ne crois pas qu'il mérite de comprendre ? Tu lui dois au moins ça…
- Mais, et maman ? Qu'est-ce qu'elle va dire, quand elle saura ?
Il va sans dire qu'elle va être au courant, aucun des deux adolescents n'en doutent.
- Elle comprendra que tu n'as pas eu le choix. Ne t'inquiète pas pour elle, elle n'est pas là pour le moment. On avisera avec elle, après.
Derek hoche la tête.
- Laura…
- Hum ?
- Ca n'aurait pas dû se passer de cette manière. Tu avais raison, j'aurais dû avoir le courage de lui parler. Maintenant, je suis sûr que c'est foutu. Il va me haïr. Pire, il va me craindre.
Laura lui sourit gentiment.
- Tu sais Derek, parfois, les humains peuvent nous surprendre. Va maintenant.
Après une accolade pour l'encourager, Derek se lève et se dirige vers sa voiture.
Il ne sait pas comment il sait où habite Stiles, mais il le sait. Et il tente de se convaincre que ce n'est pas flippant du tout, et que ce n'est pas digne d'un stalker. D'après Miranda – vous l'aurez compris, c'est la commère du lycée – Stiles est rentré chez lui un peu plus tôt, son patron l'a trouvé très pâle et souffrant.
Une fois garé devant la maison du Shérif – nom de Dieu ! Il faut en plus que ça soit le fils du Shérif qui ait vu sa véritable forme ! –, il inspire un bon coup pour se donner du courage. Puis il sort de sa voiture et se dirige vers la porte d'entrée à laquelle il frappe.
Le battant de bois s'ouvre sur le Shérif.
- Oh, euh, bonjour Monsieur Stilinski, je suis Derek Hale, est-ce que Stiles est là ?
L'homme le scrute, pas avec hostilité, mais avec une certaine méfiance tout de même.
- Il ne se sent pas très bien, tu pourrais repasser le voir demain, suggère le Shérif de sa voix grave.
- Je sais, c'est pour ça que je suis là, je m'inquiète un peu, j'aimerais juste lui parler, insiste Derek.
- Désolé fiston, mais Stiles dort. Repasse demain, conclut l'homme sans plus de cérémonie.
Et la porte se referme. Derek grogne quelque chose dans sa barbe inexistante et descend le perron. Il n'a pas dit son dernier mot. Il fait le tour de la maison et repère la fenêtre de la chambre de Stiles, miraculeusement ouverte. Et comble de la chance, un arbre donne juste sur cette fenêtre. Ni une, ni deux, il monte dans l'arbre et se glisse sur une branche. Il ne s'était jamais découvert de talent de funambule, mais faut croire qu'on en découvre tous les jours sur soi. Bref. Il s'approche du rebord et jette un coup d'œil à l'intérieur.
- Stiles ? Souffle-t-il, assez fort pour être entendu du concerné, mais pas assez pour que le quartier entier l'entende. Stiles ?
Un mouvement dans la chambre le rend plus alerte.
- Il faut que je te parle, que je t'explique, poursuit le brun d'une voix presque plaintive.
Tout est dans le « presque ».
Soudain, la tête de Stiles apparaît à l'encadrement et le fait sursauter. Putain de merde ! Comment ce mec arrive-t-il à le surprendre à chaque fois ?!
- Entre.
Derek n'attend pas pour s'exécuter et il se faufile à l'intérieur.
- Désolé de passer par la fenêtre mais ton père ne voulait pas me laisser entrer, s'excuse piteusement le basketteur.
- Qu'est-ce que tu as à me dire ? Demande rudement l'adolescent hyperactif, les bras croisés sur sa poitrine.
Derek se rend compte alors qu'un truc cloche. En effet, Stiles devrait être mort de trouille non ? Je veux dire, toute personne normalement constituée devrait flipper d'être soit devenu dingue, soit d'avoir vraiment vu ce qui est arrivé. Le brun semble oublier que Stiles n'est pas une personne normalement constituée. Il est plus intelligent que ça. Mais ça, Derek n'en a pas conscience.
- Tu sais… Ce qui s'est passé dans le labyrinthe… C'est… Enfin je veux dire…
Lui qui est éloquent devant qui veut bien l'écouter, se retrouve soudain sans mot dire devant le garçon qui le trouble. Là où il aurait le plus besoin de mots, les palabres lui font défaut. Ironique, non ?
- Tu comptes me le dire aujourd'hui ton truc ?
Derek fronce les sourcils. Il a l'impression de sentir l'impatience. Une note acidulée, piquante, mais nuancée. Il inspire un bon coup cette fragrance et se lance.
- Je suis … Un loup-garou.
A partir de là, il s'attend à tout. Des éclats de rire, de colère, s'entendre traiter de fou, de malade. Il s'attend à une réaction, n'importe laquelle. Il ne s'attend certainement pas à un manque total de réaction. Pourtant Stiles continue de le fixer, sans expression. Il entend son cœur battre la chamade, mais l'humain se maîtrise parfaitement et ne laisse rien paraître. Ce qui a le don de rendre Derek fébrile.
- Stiles, je t'en prie, dis quelque chose ! Craque le brun, passant une main dans ses cheveux, les yeux baissés sur le sol.
Il ne supporte plus de le regarder. Il se sent scruté, évalué. Ne vous y trompez pas, il a l'habitude que les gens le jugent, le reluquent, et autre. Mais pas Stiles. L'humain ne lui a jamais donné l'impression d'être un vulgaire morceau de viande, un simple physique avantageux. Attendez… Pourquoi il pense à ça ? Ça n'a rien à voir avec la situation présente. Putain, foutues hormones, ça le fait dévier du plus important, qui est présentement de lui avoir révélé sa véritable identité.
- J'avais compris.
Derek relève immédiatement la tête, interloqué.
- Je te demande pardon ?
- Crois-tu que je sois stupide ? L'interroge Stiles.
- Quoi ? Non, non ! Je n'ai jamais pensé une chose pareille ! S'exclame Derek, complètement perdu.
Il n'arrive plus à suivre, et il ne s'attendait clairement pas à la tournure des événements. Pourquoi sa vie est-elle toujours si compliquée et totalement anormale ? Il a de nouveau envie de fuir, là, tout de suite.
- C'est complètement dingue, souffle-t-il. Je te dis que je suis une créature de légende complètement monstrueuse, et toi, tu ne réagis même pas.
- Parce que tu n'es pas monstrueux. Créature de légende, oui complètement, mais tu n'es pas monstrueux, rétorque simplement l'humain.
Avons-nous déjà fait mention du fait que Derek est perdu ? Parce que là, il est complètement paumé.
- Je suis un loup-garou. Bien sûr que je suis un monstre, répond laconiquement le brun.
- Voilà bien une idée ridicule. Un monstre est une personne qui suscite l'horreur par sa perversité, sa cruauté ou quelque énorme vice. Tu aurais pu me tuer, mais tu ne l'as pas fait, j'ai connu plus monstrueux que ça, étant le fils du Shérif. La question que je me pose, moi, c'est plutôt de savoir comment tu fais pour le cacher. Je veux dire t'as l'air vachement normal, enfin je veux pas dire que t'es pas normal hein, en fait je pense que c'est une question d'ADN. Tu vois, j'ai fait des recherches depuis tout à l'heure, et pas mal de gens s'accordent à dire que c'est une simple mutation de l'ADN, ce qui fait sens. Je veux dire, je crois pas trop à ce truc de magie et tout ça, alors que l'ADN modifié, c'est bien plus cohérent. Ça m'intéresse vraiment ! Tu crois que… Hum, Derek ?
Stiles se rend soudain compte qu'il s'est peut-être un peu emballé… Le brun lui a tourné le dos, il semble tendu, les mains posées sur le rebord de la fenêtre toujours ouverte.
Le basketteur n'en revient pas. La vague de soulagement qui l'a envahi quand il a compris que Stiles ne le haïssait ni ne le craignait est telle qu'il n'a pas pu la contenir, provoquant une semi-transformation. Il s'est détourné pour la cacher à Stiles, le temps de se calmer.
- Derek ? S'inquiète l'hyperactif.
Il soupire. Il a l'habitude d'énerver les gens à force de parler, et il est consterné d'avoir suscité une telle réaction chez Derek. Il ne sait juste pas se contenir. Il s'approche doucement, le cœur battant. Il s'apprête à appeler Derek une nouvelle fois lorsqu'il est interrompu.
- Stiles ?
La porte de sa chambre s'ouvre alors qu'il se tourne vers elle, et il voit son père entrer. La panique le gagne – non mais, avoir un mec dans sa chambre alors que son père lui a refusé l'entrée, y'a de quoi paniquer – quand il tourne la tête vers Derek… Qui a disparu. Stiles ouvre la bouche, ébahis. En moins d'une seconde, Derek a disparu. C'est… Troublant.
- Tout va bien fiston ? S'enquiert le Shérif. Je t'ai entendu parler alors j'ai cru…
- Quoi ? Oh euh, oui, non, tout va bien, je parlais tout seul, tu sais, comme d'habitude, je parle, pour moi-même, j'étais en train de me dire d'ailleurs que les phoques n'étaient peut-être pas reconnu à leur juste valeur, tu vois ? Parce qu'on dit toujours « PD comme un phoque » mais est-ce qu'on s'est renseigné sur ce qu'ils en pensaient eux ? C'est pas vraiment flatteur pour les phoques hétéros, tu vois ?
- D'accord, Stiles, merci, je vais redescendre en bas, j'ai… Un truc sur le feu.
Et son paternel détale comme un lapin pris dans les phares d'un TGV japonais. Voyez à quelle vitesse l'homme a pu fuir devant le flot de paroles ? Stiles pousse un soupir de soulagement. Il se tourne vivement vers la fenêtre et s'y précipite pour s'y pencher.
Derek est là, accroché à la gouttière, les jambes dans le vide.
- Putain mec, t'es franchement trop cool, lui lance l'hyperactif en lui tendant une main.
- Pousses-toi, j'arrive, rétorque le brun.
Stiles hausse un sourcil et recule pour laisser à Derek la place d'entrer. A l'aide d'un saut périlleux irréalisable pour un humain, il arrive à entrer à nouveau dans la chambre, un petit sourire ornant ses lèvres.
Derek niera à jamais qu'il a fait ça pour impressionner Stiles. A jamais. Mais croyez-le quand il pense à la chance qu'il a que Laura ne soit pas là il en aurait eu pour des années de moqueries. Des siècles même. Bref.
- Je suis désolé si je t'ai fait chier tout à l'heure, c'est juste que je ne sais pas trop m'arrêter quand je parle, c'est un peu comme si j'avais le besoin irrépressible de faire sortir mes pensées, parce qu'elles prennent trop de place…
- Ouais, je sais, t'es hyperactif. Ma sœur était comme ça avant sa première transformation.
Stiles ne sait pas ce qui l'enjoue le plus : le fait de voir que Derek sait qu'il est hyperactif, ou d'avoir compris que la famille Hale entière est une famille de loup-garou ? Un peu des deux, sans doute.
- Vous êtes tous des loups ? Demande Stiles, faisant écho immédiatement à ses pensées.
Il n'a aucun filtre entre sa bouche et son cerveau, son Surmoi fait la grève depuis sa naissance.
- Euh, presque, répond Derek en passant sa main dans ses cheveux. Il se sent un peu examiné quand même. Ma mère est l'Alpha, c'est-à-dire qu'elle…
- Est la chef de votre meute, oui, oui. Je sais tout ça, j'ai fait des recherches je te rappelle, l'interrompt l'humain, ses yeux curieux braqués sur lui.
- Oui, hum, voilà. Mon oncle Peter, Laura, Cora et moi sommes les Bêtas de ma mère. Mon père est humain mais est aussi considéré comme un Bêta au même titre que les loups.
Stiles hausse les sourcils avec un sourire.
- Alors ça ! C'est de plus en plus cool ! Des humains peuvent intégrer une meute ? Et ils peuvent avoir des enfants avec des loups ! C'est énorme ! Ça veut probablement dire que le gène lycanthrope se transmet automatiquement, c'est un gène dominant…
Stiles se détourne et se penche au pied de son lit pour récupérer son ordinateur portable afin d'y noter ses réflexions avant qu'elles ne s'échappent, quand il entend un grondement sourd. Il se redresse, interloqué, et jette un coup d'œil à Derek. Celui-ci semble mal en point, ses doigts s'enfonçant dans ses paumes, munis de griffes, faisant couler un peu de sang, les yeux fermement clos. Quelque chose ne va pas, songe Stiles. Aussitôt pensé, aussitôt dit.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Derek ? Demande l'humain, les sourcils froncés.
L'hyperactif fait un pas vers lui mais le brun gronde en reculant légèrement.
- T'approches pas Stiles, grogne le loup, sa bouche ourlée de crocs. Je veux pas te faire de mal.
L'humain ne sait pas s'il doit rire ou s'inquiéter. Autant rire, hein ? C'est moins flippant, même si c'est un peu nerveux.
- Derek, je vais m'approcher. Tu ne vas pas me faire de mal, hein ? Je veux dire, j'ai bien l'impression qu'on est pote, et tout et tout, et puis tu ne m'as pas fait de mal dans le labyrinthe, tu vas pas commencer maintenant, je commence à t'apprécier, tu sais ?
Tout en continuant de déblatérer, il fait deux pas de plus.
- Ouvres les yeux Derek, s'il te plaît, demande Stiles.
Il veut pouvoir voir le brun sous son autre forme. Sa curiosité lui dévore les entrailles. Au bout de longue minutes, pendant lesquelles Stiles n'a pas bougé, Derek finit par ouvrir les yeux.
- Fascinant, murmure l'humain, captivé.
Les yeux de Derek sont d'un or pur, son visage est métamorphosé, parsemé de poils, ses crocs dépassent de ses lèvres. Son être rayonne de puissance et de dangerosité, mais pourtant, Stiles n'a pas peur. Vous savez, c'est comme s'il savait que Derek pouvait être vraiment dangereux, mais qu'il ne le serait jamais envers lui. C'est peut-être niais et complètement débile (et inconscient) de penser une telle chose quand on se retrouve face à une créature de légende réputée pour sa cruauté, mais Stiles se fie tout de même à son impression. Doucement, comme s'il ne pouvait pas résister, il lève sa main droite pour venir effleurer la joue de l'adolescent en face de lui, tout en l'observant avec de grands yeux pour être sûr de ne louper aucun détail.
- C'est vraiment énorme, continue-t-il sans hausser la voix. Impressionnant. Est-ce que ça te fait mal ? Je veux dire, la transformation ?
- Au début, oui. Les premières fois sont douloureuses, après je suppose qu'on s'y fait. Ça ne fait mal que lorsqu'on la combat.
Derek n'en revient pas. Sérieusement, il ne pensait tellement pas que Stiles puisse réagir positivement à la nouvelle. C'est même mieux que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Non seulement Stiles n'a pas peur, mais en plus il semble absolument ravi d'avoir découvert l'existence de créatures dangereuses.
Lorsqu'il sent la main de Stiles entrer en contact avec sa joue, c'est comme s'il sentait une vague d'apaisement le traverser. Il se sent juste… Totalement bien. Si bien que sans vraiment s'en rendre compte, il se retransforme en humain. Il n'a même pas besoin d'y réfléchir, de penser à son mantra – que son oncle lui a appris –. C'est hallucinant de facilité en fait.
- Comment ça marche ? S'enquiert immédiatement l'humain, les yeux écarquillés d'étonnement devant le changement.
- Sincèrement, je ne pourrais pas t'expliquer, c'est instinctif…
Oui, Derek ment un peu, mais personne ne lui en voudra, il n'a pas spécialement envie de s'étaler sur « comment se transformer », surtout que Stiles ne pourrait probablement pas comprendre, il faut le vivre pour ça.
- Ecoute, Stiles, il faut que j'y aille, Laura doit probablement me maudire, j'ai… Un peu foiré son rencard avec Kyle. Je pense qu'elle mérite mieux que ce con, mais elle a l'air de l'apprécier et elle va probablement vouloir me passer un savon maintenant que je t'ai tout dit, et plus vite elle le fera, et moins long il sera. Sinon, elle va ruminer sa colère…
Stiles cligne des yeux et recule de quelques pas. Sa petite bulle vient d'éclater.
- Ouais, vas-y, les femmes deviennent complètement folles sinon, tu risquerais de pas t'en sortir…
Il lui sourit pour la forme, mais franchement, il aurait voulu rester là, à discuter de la condition du loup-garou, jusqu'à au moins demain. Au moins. Tant pis. C'est pas comme s'il avait l'espoir de sortir avec Derek Hale non plus, hein, il est quand même un peu réaliste.
- Tu viens ce soir ? Lui lance le brun juste avant qu'il ne franchisse la fenêtre.
- Non.
Hum, et si la réponse est un peu acide, personne ne va lui en vouloir, n'est-ce pas ? Il n'est pas invité, et c'est comme si maintenant, Derek cherchait à remuer le couteau dans la plaie. Et putain, ça fait quand même bien mal. Encore plus maintenant qu'il a vécu cette petite scène avec le brun.
- Oh… Pourquoi ? Se risque à demander Derek.
Le visage fermé de Stiles et l'odeur de déception et de tristesse qu'il exhale inquiète immédiatement le loup. Pourquoi Stiles se sent si mal tout d'un coup ? Derek a-t-il fait quelque chose de travers ?
- « Pourquoi » ? Tu me demandes sérieusement « pourquoi » ?!
Derek sent immédiatement la colère piquante qui envahit la pièce. Elle lui brûle la gorge. A ce stade, c'est presque de la rage.
- Si on m'avait invité, j'y serais peut-être allé, mais vu que c'est pas le cas, je ne vois pas pourquoi j'irais là où on ne veut pas de moi !
Derek est perdu. Okay, c'est un sentiment qu'il a beaucoup expérimenté aujourd'hui, et ce n'est définitivement pas un truc qu'il aime. De quoi parle l'hyperactif ?
- Comment ça « pas invité » ? Bien sûr que tu es invité ! Tu crois que Laura et moi sommes assez méchants pour faire exprès d'invité tous tes amis et de t'ignorer toi ?
Le brun a bien accentué le « toi » pour montrer à l'humain à quel point c'est ridicule et qu'il n'aurait jamais, jamais, fait une chose pareille. Si ça n'avait tenu qu'à Derek, la fête organisée n'aurait été composée que de ses potes, ceux de Laura, et de Stiles. Et s'il avait pu, il se serait même arrangé pour qu'il n'y ait que Stiles et lui. Mais Laura n'avait pas franchement été d'accord avec ce plan.
- Quoi ? Lâche brillamment l'hyperactif.
- Nous t'avons invité, Stiles. Comme tous les autres, tu es invité. Je ne sais pas pourquoi tu n'as pas reçu ton invitation, mais tu es invité.
Comme si Derek n'allait pas inviter Stiles… Il avait pensé que ça serait l'occasion rêvée pour pouvoir enfin engager la conversation avec lui. Heureusement, finalement, qu'il s'était transformé devant Stiles ! Il aurait pensé que l'humain ne voulait pas venir, pendant que celui-ci aurait pensé que Derek ne voulait pas de lui. Imaginez un peu le quiproquo !
- Tu sais quoi, je passe te prendre à 20h, ce soir. Tu seras personnellement escorté par le maître de maison, lance-t-il en passant une jambe par la fenêtre.
- Non, Derek, c'est pas la peine je viendrais avec Lyds…
- Ce n'est pas négociable, Stiles. Je t'ai offensé, je vais réparer cette erreur.
Et sans attendre de réponse, le loup saute à terre. Il entend le cœur de Stiles s'emballer de peur, et l'humain se penche à la fenêtre, croyant que le brun s'est écrasé au sol, pour le découvrir marchant tranquillement. Encore une fois, ceci n'était pas pour impressionner Stiles.
Oui, je termine là, et oui la deuxième partie c'est la soirée, et oui, vous allez aimer (comment ça j'en sais rien ? Mais si, mais si. Je sais ce qui vous plait mes louloups :coeur:)
J'espère que cette première partie vous a plu ! J'attends vos avis, comme d'habitude !
Je vous love, d'un Amour Véritable, comme la princesse aime le prince, ouais tout comme ça :coeur:
Erika, pour vous servir, paow paow ! ~
