Bonjour,
Ma première fic sur Sherlock. J'espère ne pas vous décevoir. J'attends votre avis avec impatience.
Bonne lecture.
Immobile sur mon canapé à fixer le plafond, je m'étais perdu dans mes pensées quand la porte claqua. Visiblement, John était agacé avant même de rentrer. Allait-il m'affliger de ses soupirs résignés ou de ses éternels sermons ? Il prenait le temps d'enlever sa veste. Les soupirs. Je m'ennuyai depuis bientôt deux heures et je ne l'avais même pas sollicité, alors qu'avait-il ? D'un regard, je notais que sa jambe était raide. Curieux. Mon frère avait dû le harceler. Il se dirigeait vers le frigo et n'avait pas lancé le thé. Je notais au passage que Madame Hudson sortait de la maison, certainement l'heure de son bridge avec son amie. Donc il était 17 heure. John n'aurait pas dû être là. Il râlait.
- C'est n'importe quoi de vivre dans ses conditions ! Tu entends Sherlock ! Il faut que cela cesse.
Les sermons, quoi encore. J'embrasais la pièce du regard s'en y trouver à redire. Me dirigeais vers la cuisine, pièce qui attirait visiblement l'attention de John. Expériences, notes, meubles de cuisine ... la cuisine quoi. Alors qu'avait-il ?
- Qu'est ce qui doit cesser je te prie ? Je ne vois rien d'inhabituel, annonçais-je avec assurance.
- Tout est inhabituel ici ! Combien de gens vivent dans ce genre de condition ? Qui a une tête dans son frigo 1 jours sur deux ? Qui trouve des yeux dans son micro-ondes ? Et le pire, c'est ton obstination à laisser choir tes vêtements et autres affaires personnelles n'importe où ! Nous vivons d'un bordel constant, ton bordel !
- Ce ne peut être Mycroft. Sarah a -t-elle quelque chose à voir avec de débordement soudain ?
- Sherlock, il s'agit de toi et uniquement de toi ! C'est encore ici que je vis, cria-t-il avant de me dépasser et de ressortir en claquant la porte.
Je me saisis de son téléphone pour pianoter un petit sms.
To Sarah
From John alias Sherlock
que lui avez-vous dit ?
SH
Je ne comprenais pas ce qu'il me voulait. La cause était forcément ailleurs. Cette Sarah devait l'avoir agacé. Personnellement, rien que de l'évoquer (même mentalement) m'agaçait. J'arpentais la pièce dans l'attente de sa réponse. Tout ceci était affligeant. Les interactions humaines étaient sujettes à de multiples variations quand elles étaient traitées dans l'immédiat. Une évidence lorsque j'avais les preuves sous le nez, un mystère lorsqu'elles étaient en cours.
John était un soldat, de formation médicale certes, mais un militaire qui avait vécu le front. Et, il réagissait parfois comme ... une ménagère délaissée depuis 20 ans.
Hypothèse A : à cause de son empathie, il subit le transfert des émotions de Sarah qu'elle projette sur tout son entourage.
Hypothèse B : Quelqu'un le persuade insidieusement qu'il joue le rôle d'une femme et qu'il doit en sortir. Qui ? la liste des suspects est longue ...
Hypothèse C : John est une femme, c'est ridicule !
Finalité de cela ? On déstabilise John volontairement pour me contrarier. Non, je ne ramenais pas tout à moi. Avec cet élément, mon frère montait en tête de liste des suspects. C'est John lui-même qui avait dit qu'il s'agissait de moi avant tout. Le téléphone bipa.
To John alias Sherlock
From Sarah
La vérité. Maintenant, vous pouvez sortir de ma vie DEFINITIVEMENT en effaçant mon numéro pour commencer.
Sarah
Perplexe, j'allais lui répondre en assénant ma vérité mais je m'en abstins. C'était sans intérêt tout comme elle. D'ailleurs, je me fis une joie de la supprimer du répertoire. La vérité, laquelle ? La sienne ? Quel intérêt ? Son opinion avait-elle tant de poids pour John qu'il vienne s'en plaindre ?
Point positif, elle sortait de notre vie. Quoi que fût cette vérité, elle avait au moins un point positif. Cela voulait que John n'allait plus perdre son temps à travailler dans ce centre.
Nouveaux bips.
To John
From Gab Lestrade
Cherche à joindre Holmes sans succès. Affaire urgente.
Gab
To Gab Lestrade
From John
Gab ? J'arrive.
SH
Ils en étaient au surnom? Vraiment surprenant. En 5 ans, nous en étions toujours à s'appeler par nos noms de famille. John était vraiment un homme particulier.
To Sherlock alias John
From John alias Sherlock
RDV chez Lestrade. Urgent.
SH
Après avoir envoyé ce message, je bondis sur mon manteau et serrait mon écharpe autour de mon cou en attrapant un taxi.
- Pourquoi ne suis-je pas étonné ? Je vous envoie des messages depuis 17h30 et il faut que je vous sollicite sur le portable de votre colocataire pour avoir une réponse, attaqua Lestrade à mon arrivée.
- Il n'y a rien d'étonnant, répliquai-je. Où est le corps ?
Lestrade me tendit une lettre. Je constatais qu'il n'y avait pas de destinataire inscrit, elle n'était ni cachetée ni fermée. A l'intérieur, un bristol avec une adresse imprimée.
- Pas de destinataire précis, non fermée, vous l'avez trouvé dans votre courrier donc quelqu'un l'y a déposé. Il a un accès ici. Raffiné, le bristol est de haute qualité et l'impression également. Ce n'est pas un amateur. Je suppose qu'il n'y a aucune trace. Ne répondez pas, c'est évident. Le corps était à l'adresse indiquée, une femme ?
- Ecoutez le taré, on a retrouvé un chien mort à cette adresse. L'appartement était vide. Juste le cadavre de cet animal, railla le sergent Donavan.
Un chien ? Je regardais Lestrade en ignorant délibérément son adjointe parasite. John n'aurait qu'à lui répondre. John ? Mais où était-il passé ? Il avait dû avoir les messages de Lestrade, de Gab pensais-je avec un sourire sarcastique et mon texto également. Alors pourquoi trainait-il ? Encore de mauvaise humeur ?
- Poison ? Vieillesse ? Pas de rituel satanique ? Non, non. C'est un indice. Le chien est considéré comme un fidèle compagnon.
- Il est où le votre d'ailleurs ? On ne vous voit jamais l'un sans l'autre, demanda le sergent. Peut-être pas si fidèle ...
- La ferme, je réfléchis. Chien noir, présage de mort. Le chien a un rôle de psychopompe. Ce chien avait un maître, il faut le trouver ! ET vous, cessez de ne rien faire comme à votre habitude. Je dois voir le corps de l'animal.
Donavan s'étrangla devant mes propos, et allait répliquer mais son supérieur la fit taire d'un regard. Elle marmonna des insultes à mon encontre et je fus un instant surpris de ne pas entendre John prendre ma défense. Mes mains saisirent le téléphone de ma poche et tout en pianotant un autre texto pour John, je me dirigeais vers la morgue, Lestrade sur les talons.
Verdict : le chien était mort étranglé, non pas tout à fait. Il présentait un collier trop serré mais ce qui l'avait tué c'est de devoir courir sans pouvoir avaler suffisamment d'air, étouffement causé par une course sans possibilité d'arrêt.
Dans quel but avoir laissé cet animal et s'être donné la peine de prévenir la police de cette manière ?
- Ne dîtes rien. Le tueur raffiné était également riche, vu les matériaux du collier cuir et or, ainsi que deux émeraudes. De tout évidence, le meurtrier est le propriétaire.
- Bon, affaire classée, on ne va pas courir après un maître qui a tué son chien. Même si c'est un délit.
- Faux, c'est une miette de pain que nous allons devoir suivre. Il voulait attirer notre attention et c'est réussi.
Je sortis dans l'idée de me rendre à l'adresse indiquée, ces incapables avaient dû passer à côté de l'essentiel. En hélant un taxi, j'envoyais un autre texto à John avec l'adresse. Pourquoi trainait-il encore ? Lestrade me rattrapa avant que je ferme la porte. Il avait un air inquiet sur le visage. Inquiet ?
- Holmes ! Tout va bien ?
- Vous me faîtes perdre du temps.
- Je viens avec vous, décida-t-il en s'engouffrant à son tour dans le véhicule.
Habituellement, John m'éclairait sur les rapports humains et son absence m'agaçait. En arrivant, je constatais que l'équipe de Lestrade était encore sur place. S'il était près de moi c'est que Anderson était là. Je levais les yeux au ciel de désespoir.
- S'il refuse de coopérer, je ne pourrais rien tirer de ce lieu. Et d'ailleurs, que font-ils encore là ? Si c'est pour retourner le jardin, c'est inutile.
- Holmes, un effort de sociabilité pourrait aider au bon déroulement des enquêtes, s'entêta Lestrade.
Je lui offris un sourire avant de répliquer que c'était inutile et puis John était là pour ça. Arrondir les angles.
- Seulement, il n'est présentement pas là, observa-t-il.
Mon sourire se crispa. Je n'avais pas de temps à perdre avec ce genre de détail. A peine avais-je mis le bout de ma chaussure à l'entrée de la maison, qu'Anderson entier emplissait ma vue. Je fronçais le nez de dégout et lui demandais prestement de s'écarter de ma vue et surtout de la fermer.
- Je serais volontaire pour la prochaine descente chez toi le taré ! me cria-t-il à moins de 5 cm de l'oreille. Et crois moi, je trouverais.
- Ce serait une première ... répliquais-je.
Lestrade arrivant juste derrière moi l'empêcha de crier sa rage, puis un air de compréhension ? passa sur son visage. Vraiment surprenant. Ne tenant pas à découvrir ce qu'il avait compris, je le contournais soigneusement pour pénétrer dans les lieux. La configuration des lieux m'était familière si ce n'est la porte derrière les escaliers donnant sur un jardinet d'où allaient et venaient des gens de la police. Anderson me rattrapa dans les escaliers, profitant du fait que Lestrade soit occupé. Ce dernier lui lança un regard d'avertissement dont il ne tint pas comte.
- Tu fais dans la rubrique des chiens écrasés ? Comme t'as perdu le tiens, tu espères le retrouver ici ? Tu l'as perdu ou il s'est barré. Il aurait mieux fait de te mordre et te filer la rage, on serait aussi débarrassé de toi comme ça, pauvre taré.
- Anderson, ça suffit. Holmes, c'est à l'étage, intervint Lestrade.
- Oui, c'est dans la chambre après le salon. A qui cet appartement était loué ? enchaînais-je.
Lestrade fouilla dans ces notes, un certain Samy Em Jotriart. Je pianotais sur mon téléphone, celui de John, pour avoir des informations. Il n'existait rien d'autre qu'une page web sécurisée. Petite énigme de plus.
Je remontais l'escalier, cet appartement ressemblait au notre, voilà pour la configuration familière. Evidemment, le chien devait se trouver près du lit dans ce qui aurait pu être ma chambre. La marque de craie était bien au pied du lit. Je suis un génie. Ce message était pour moi.
- Il n'y a rien, nous avons regardé partout.
- Fermez là Anderson, par pitié. Sortez, c'est insupportable. Le nom est un faux !
- N'importe quoi, espèce de taré. La logeuse a tous les papiers en règle et copie de carte d'identité, claqua Anderson.
- Et bien, ce sont des faux, affirmais-je comme une évidence. Vous polluez l'atmosphère avec un QI aussi bas.
Je quittais l'appartement si similaire au notre et soudain, la dernière phrase de John remonta de ma mémoire. « C'est encore ici que je vis ». Avait-il envisagé de partir ?
De retour à Backer street, j'appelais furieusement Mme Hudson. Ses pas pressées finirent par raisonner dans les escaliers.
- Sherlock, mais enfin, que se passe-t-il ?
- Madame Hudson, qu'est ce qui cloche ici ? exposais-je puis à son regard perdu je dus préciser. Par rapport à l'appartement du commun des mortels et qui serait susceptible d'ennuyer John.
A l'éclair de compréhension qui passa dans ses yeux, je fus soulagé. Elle entreprit de m'expliquer que John était un jeune homme ordonné. Je l'avais constaté mais encore. Elle m'entraîna vers la chambre de mon colocataire et l'ouvrit. Sur le seuil, elle tenta de me montrer la différence entre d'un côté l'appartement en général et de l'autre la pièce où je n'avais jamais mis les pieds.
Perplexe, j'appréhendais quelque peu le problème.
- Bien, pouvez-vous remédier à ça ? demandais-je en priant pour me tromper sur sa réponse.
- Sherlock, je suis votre logeuse, ni votre gouvernante ni votre femme de ménage et vous ne m'avez pas payé votre loyer ce mois-ci, me rappela-t-elle gentiment.
- Voyons madame Hudson, je ne peux laisser n'importe qui pénétrer ici. Juste une fois. Par pitié, je suis incapable, génétiquement incapable de le faire. Je payerai un loyer d'avance, tentai-je.
- Juste cette fois Sherlock, céda-t-elle.
- Vous êtes formidable madame Hudson.
J'entrepris de réfléchir. Ce problème domestique résolu ne fut pas une perte de temps, il allait au contraire m'en faire gagner. John serait bien plus coopératif à son retour. J'aurais bien dit à Madame Hudson de faire moins de bruits et de ne pas soupirer en ramassant chaque chose, mais j'avais peur de la stopper définitivement. Aussi décidais-je de sortir quand le bruit infernal de l'aspirateur commença à retentir.
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