Trois mois pour vivre.
Wilson et moi ne nous étions quasiment pas adressé la parole depuis la veille. Nous marchions sur la pointe des pieds, comme si briser le silence aller faire resurgir la douleur.
Resurgir la douleur.
Comme si elle n'était plus présente. A chaque battement de cœur, à chaque battement de cils, à chaque mouvement. Nous vivions, ou plutôt nous survivions, dans le noir. J'avais implorer Wilson de me laisser seule, de retourner vivre chez lui, mais ma douleur était trop profonde, trop grande. Alors il était resté, assurant que c'était la meilleure chose à faire, autant pour lui que pour moi. Que comme ça, aucun de nous ne s'aventurerait à faire de choses stupides et regrettables.
Je me suis couchée, Rachel à coté de moi. Je lui lisais une histoire à haute voix. Peut-être pour oublier tout le mal qui me hantait, ou alors pour combler ce silence oppressant.
Quand la sonnette de la porte d'entrée à retendit, j'ai laissé Wilson aller ouvrir.
- Lisa, c'est pour vous – m'a-t-il appelé au bout de deux secondes.
J'ai reposé le livre et je me suis levée en demandant à ma fille de m'attendre ici. Je lui ai dit que je ne serais pas longue. Je suis sortie de ma chambre pour me diriger vers la porte d'entrée. Il y avait là un jeune homme à la peau sombre, âgé d'environ trente ans, plutôt grand, rasé de près et une allure d'adolescent démodé. Il m'a regardé descendre l'escalier.
- Oui ? - ai-je demandé. Je peux vous aider ?
- Docteur Lisa Cuddy, je m'appelle Ethan Dorn, je suis infirmier en chef et je travail au service de soins palliatif à l'hôpital de Bompton.
J'attendai qu'il poursuive. Wilson restait en arrière et je lui en étais reconnaissante.
- C'est moi qui me suis occupé de Gregory House les derniers jours.
Mon sang s'est transformé en nitrogène liquide et à gelé chaque cellule de mon corps. Je n'arrivais plus à respirer. Un simple souffle aurait suffi à me faire tomber en miette.
- Vous étiez avec House ?
J'avais réussi à parlé, mais ma voix était à peine audible. Ethan à acquiescé.
- Je suis désolé de vous déranger, mais j'ai eu du mal à trouver votre adresse. House vous à écrit une lettre et m'a fait promettre de vous la remettre, à prononcé Ethan avec lenteur. Il vous en à écrit plus d'une en réalité, mais il ne voulait pas que vous lisiez les autres . Il les a jetées. Celle-ci est la seule qu'il voulait que vous ayez.
Ethan tenait à la main une enveloppe sur laquelle était écrit mon nom. Lisa. Je reconnaissait son écriture vive, ses lettres penchées. Je l'ai prise et j'ai eu soudain le sentiment que House était dans la même pièce que moi, qu'il regardait par dessus mon épaule. Non, c'était plus fort que ça. J'avais l'impression qu'il tournait autour de moi et qu'il passait à travers moi. Je le sentais, je le respirais, j'entendais sa voix. Mes jambes sont devenus comme du coton. Wilson s'est précipité juste au moment au Ethan me retenait. Je me suis assise sur la chaise la plus proche. Je n'arrivais pas à le quitter des yeux.
- Vous étiez avec House ? Les jours qui ont précédé sa mort ? A demandé Wilson.
- Oui, jusqu'à ses derniers instants. Nous sommes devenus amis.
- Que disait-il ? Que faisait-il ? Comment était-il ? Parlait-il un peu de moi ?
Mes questions se bousculaient, poussées par des centaines et des centaines d'autres.
- Il ne parlait que de vous, m'as sourit Ethan.
Son sourire s'est effacé quand son regard s'est posé sur la lettre que je tenais à la main. Je ne pouvais plus parler. Même si ma vie en avait dépendu, j'aurais été incapable de prononcer le moindre son. Cet homme avait partagé les derniers instants de la vie de House. Il possédait une chose dont je pouvais seulement rêver. J'avais essayé tant de fois de retrouver House, mais je n'avais jamais réussi à le rattraper.
- Dites-moi pourquoi je n'ai jamais pu le voir. S'il vous plaît, dites-le-moi, l'ai-je supplié.
Ethan à secoué la tête, mais il était hors de question que je n'obtienne pas de réponse.
- Vous devez le savoir, vous étiez avec lui. Pourquoi n'ai-je jamais pu venir le voir ?
- Il a été très ferme sur ce point, il ne voulait voir personne.
- Mais nous étions sa famille ! a protesté Wilson.
- Non, il prétendait ne plus en avoir, a repris Ethan en me regardant droit dans les yeux.
Mon cœur à cet instant précis à cesser de battre pour repartir a une vitesse folle quelques secondes plus tard. A chaque nouvelle inspiration, j'avais l'impression que c'était la dernière, que mon corps ne supporterait pas ce nouveau coup.
- Allons dans le salon, a dit Wilson. Nous serons plus à l'aise pour discuter.
Ethan à secoué la tête de nouveau.
- Je ne peux pas. Il faut que je retourne travailler. Je ne suis venu que pour tenir ma promesse. Je ne voulais pas vous apporter cette lettre.
- Pourquoi ? A voulu savoir Wilson.
Ethan n'a pas répondu.
- Vous l'avez lu n'est-ce pas ? A insisté Wilson.
- Oui, a pondu Ethan sans s'excuser. J'étais avec lui lorsqu'il à écrit la lettre.
- Je vois, a lâché Wilson d'un ton glacial.
- Et je suis désolé d'avoir accepté. J'aurais préféré me couper la main droite plutôt que d'apporter ce genre de courrier, mais …
- Mais vous aviez fait une promesse, a terminé Wilson.
Il avait répété cette phrase tant de fois qu'elle sonnait comme un refrain.
- Que dit la lettre ? A poursuivi Wilson.
Ethan a secoué la tête pour la troisième fois. J'avais toujours l'enveloppe à la main. Ethan avait partagé les derniers instants de House. J'allais surement enfin découvrir la vérité. C'était cela le plus important.
- House savait-il que j'avais essayé de le retrouver ? Ai-je demandé.
- Oui, il le savait, a répondu Ethan.
- Savait-il … savait-il à quel point … ?
Je me suis tue. J'allais demandé à Ethan s'il savait à quel point je l'aimais. Mais comment aurait-il pu répondre à cette question ? Il ne pouvait pas le savoir, il ne me connaissait même pas.
- House ne cessait de parler de vous, a repris Ethan. Vous étiez la personne la plus importante de sa vie. Vous ne devez jamais l'oublier.
- Lisa, je crois que vous devriez me donner cette lettre, a soudain lancé Wilson.
J'ai serré l'enveloppe contre ma poitrine. Contre mon cœur.
- Elle est à moi, c'est la dernière chose que je possède venant de House.
- Je dois y aller maintenant, repris Ethan.
Il se dirigeait déjà vers la porte. Il ne s'est tourné vers moi qu'après avoir ouvert.
- Docteur Cuddy, je … je suis désolé.
Et il est parti.
Je me demandais pourquoi il s'excusait ainsi. Ne comprenait-il pas la valeur de ce qu'il venait de m'apporter ? Je tenais entre les mains un cadeau dont je n'avais jamais osé rêver. Une lettre de House. La dernière lettre qu'il avait écrite … et elle était pour moi.
T.B.C
