En février, j'ai fait un rêve qui a débouché sur une ou deux pages de fics déjantées. En partageant avec une amie, je me suis rendue compte qu'il y avait matière à rêver les yeux ouverts et j'ai poursuivi un petit moment. Voici le résultat. L'histoire est un prétexte à des scènes romantiques, comiques, douloureuses et/ou tragiques. Je vais écrire un épilogue dans les prochains jours, question que tout ne se termine pas aussi abruptement mais il n'y a pas, pour le moment, de suite prévue.

Sujet : Le Docteur se retrouve avec un derrière chevalin, Rose se retrouve avec une paire d'ailes. Et au milieu de tout ça, certaines vérités sortent.

Public : Plus de 13 ans - pas une histoire pour les enfants, mais je fais plus dans l'allusion que dans l'explicite

Bonne lecture et beaux rêves

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Quand le Docteur et Rose planifiaient une journée agréable et espéraient n'avoir à batailler qu'avec un menu de restaurant, ils finissaient généralement par l'obtenir. Le Tardis et le Docteur étaient suffisamment complices pour choisir des destinations qui n'offraient que de l'agrément et pas une course contre la montre, voire la vie, de temps en temps.

Mais leur présence sur Aminopia correspondait malheureusement à l'une de ces occasions où tout aurait dû parfaitement bien aller et où tout tombait à l'eau. Et cette fois, pas question d'un cas de figure étant donné qu'ils se trouvaient en plein milieu d'un glissement de terrain et d'une inondation. Ils ne savaient pas trop si le glissement avait provoqué la montée des eaux ou le contraire, mais ils nageaient dans le résultat : une sorte de boue trop liquide pour leur permettre de flotter et juste assez dense pour exiger le moindre effort physique disponible pour nager.

« Courage, je vois la rive! » promit le Docteur.

« Ça fait quinze minutes que tu dis ça! » jura Rose en essayant de trouver un second souffle.

« Mais on est tout près, cette fois! »

Faites que ça soit vrai!

Un débris les heurta et ils furent enfoncés sous l'eau pendant quelques secondes. Rose avait reçu le coup en pleine poitrine et avait inspiré malgré elle quelques millilitres de liquide. Elle cracha et toussa et continua bravement à nager.

Rose sentit enfin ses pieds racler le fond et elle faillit se mettre à pleurer de soulagement. Elle marcha et nagea à moitié jusqu'à une petite butte herbeuse et s'arracha à la boue en se servant des racines d'un arbre sur le point d'être emporté par le courant. Le Docteur la poussa enfin sur la terre ferme (ferme pour le moment) et ils roulèrent sur le dos, épuisés. Rose faillit pleurer de soulagement, mais le Docteur lui serra brièvement la main et elle s'empêcha de montrer sa faiblesse.

« Ce n'est pas ce que j'avais prévu. » murmura-t-il, le regard tourné vers le ciel.

« Ouf. » dit Rose d'une petite voix.

« J'ai quand même de meilleures idées que ça! Et si j'avais voulu me baigner, j'aurais choisi quelque chose d'un peu plus amusant. »

« Merci. »

« Je suis désolé. »

« Je sais. »

« Vraiment désolé. »

« Arrête. C'est pas ta faute. À moins que tu aies provoqué exprès tout ça pour le plaisir de me voir barboter en jeans. »

« Euh… non. »

« Alors je propose de retourner au Tardis, de se changer et de choisir une autre destination. »

« Tu pourras marcher? Oh, tu es blessé! »

Elle venait de remarquer un bout de tissu déchiré et une coupure sanglante.

« Quand nous avons été heurté, le truc s'est accroché dans la poche de mon pantalon. Heureusement, la couture n'a pas tenu sinon, j'aurais perdu plus de peau que ça. »

Il pensa aussitôt qu'il était TRÈS heureux que la couture et pas tout le pantalon ait lâché. Il n'était pas certain de vouloir paraître en public (allons, devant Rose, avoue-le, paraître devant elle!) autrement que… que… tout habillé. Là.

« Cette boue est diablement collante. » remarqua le Docteur pour changer de sujet.

« Et elle ne sent pas très bon non plus. On peut rentrer à la maison maintenant? » s'impatienta Rose.

Le Docteur oublia aussitôt l'intrigante-boue-puante-et-collante : il était heureux au-delà de tout quand elle identifiait le Tardis comme sa maison. Ils marchèrent main dans la main, sous le prétexte peu subtile de se guider au-travers des débris de toutes sortes qui bloquaient le chemin.