Marinette Dupain-Cheng se leva en trombe, comme à son habitude. Elle n'avait à nouveau pas entendu le réveil sonner, et elle était quasiment en retard. Et pourtant, ce n'était pas le jour à être en retard, car aujourd'hui était un grand jour c'est le grand jour.

« Oh Tikki ! Pourquoi tu ne m'as pas réveillée ? Je vais être en retard pour mon premier jour de travail ! C'est une catastrophe ! »

Elle passa à la salle de bain, prit une rapide douche, tout en essayant tant bien que mal de dominer les nombreux épis dans ses cheveux courts. Puis elle enfila les habits qu'elle avait choisi spécialement la veille, une combinaison courte rouge et noir, qui rendait sa taille fine et qui mettait ses fines jambes en valeur, sans pour autant être provocante. Pour finir, elle maquilla légèrement ses yeux, avant de passer un coup de rouge à lèvres. Elle regarda son reflet dans le miroir. Elle était potable oui. Pas jolie, juste potable.

Descendant en trompe les escaliers, elle s'arrêta tout de même pour embrasser ses parents, et prendre le déjeuner qu'ils lui avaient préparés. Puis elle partit, un grand sourire sur les lèvres. Marinette était anxieuse, certes, mais elle avait tellement hâte de travailler. Et puis, elle avait été engagée par le meilleur, la crème de la crème. Elle allait désormais travailler pour Gabriel Agreste. C'était comme un rêve qui devenait réalité pour la jeune fille. Depuis que le célèbre couturier avait complimenté son travail sur son chapeau melon, lors d'un concours au collège, Marinette ne rêvait plus que de ça. Avec une certaine modestie, elle se rappela le plaisir qu'elle avait ressenti, lorsque Adrien Agreste avait porté son chapeau, et qu'elle avait reçu de nombreux retours positifs.

Son cœur se serra lorsqu'elle repensa à lui. Marinette n'avait plus revu Adrien depuis qu'il avait quitté le collège, pour devenir mannequin. Bien sûr, elle le voyait dans les magazines, sur les affiches, à la télévision – partout en somme – mais jamais plus ils ne s'étaient adressés la parole, pour le grand malheur de la jeune fille. Marinette avait vécu son premier chagrin d'amour, elle avait beaucoup pleuré, ne dormant plus et ne mangeant plus pendant plusieurs semaines. Même les paroles réconfortantes d'Alya et de sa mère ne l'avaient pas aidée. Et puis, elle l'avait peu à peu oublié, elle avait enterré ses sentiments. Avant de tomber amoureuse de quelqu'un d'autre. Nathaniel.

Au début, ils étaient timides, se regardant à peine, rougissant lorsqu'ils se touchaient sans le vouloir. Puis, ils s'étaient séduits, s'étaient découverts et s'étaient aimés. Nathaniel était dans une école d'art et il fallait l'avouer qu'il avait beaucoup de talent, et sûrement beaucoup d'avenir devant lui. Mais son talent lui était monté à la tête, et il avait commencé à être arrogant et égoïste. Marinette avait d'abord fermé les yeux ; elle l'aimait. Mais lorsqu'il avait levé la main sur la styliste, lors d'une dispute, elle l'avait quitté.

Une fois encore, elle s'était retrouvée brisée, seule, sans rien. Heureusement, Alya avait été là, et Marinette avait rapidement pu oublier le jeune garçon. Marinette avait décidé de prendre un nouveau départ. Alors, elle avait coupé ses cheveux, optant pour une jolie coupe courte, elle était sortie plusieurs fois en boite de nuit le soir, et – parfois – elle avait ramené des garçons à la maison.

Mais Marinette n'était pas la seule à avoir changé. Beaucoup de choses avait changé – malheureusement. Elle n'était plus Ladybug. Du moins, Tikki était encore là, prête à l'action en cas de besoin, mais le Papillon semblait inactif depuis maintenant plus de quatre ans. Plus personne n'avait besoin de super-héroïne, et elle avait tristement rangé son costume au placard. Chat Noir aussi, avait disparu, sans dire au revoir, sans un adieu, alors que Marinette commençait tout juste à s'ouvrir à lui. Elle avait été très déçue, elle avait même été jusqu'à le haïr, oui. Puis elle l'avait oublié, malgré ses sentiments naissants. Balayé, jeté au vent, comme si ce n'était rien, comme si rien ne s'était passé. Elle essayait d'oublier, de réparer son cœur blessé. Malgré qu'elle ait été par le passé la Lady de la Chance, elle n'avait pas tant de chances que ça, avec les garçons. Mais elle ne désespérait pas, elle savait qu'elle finirait par trouver chaussure à son pied – Alya adorait cet expression, et Marinette aimait la taquiner avec ça.

La jeune française sourit en pensant à sa meilleure amie. Cela faisait quelques semaines qu'elles ne s'étaient plus vue, mais Marinette savait que son boulot de reporter prenait beaucoup de temps à Alya. Si sa première semaine de travail se passait bien, Marinette proposerait à Alya de sortir en boite. Quoique, depuis que la métisse était en couple avec Nino, elle accompagnait de moins en moins la styliste dans ses soirées arrosées. Marinette soupira. Elle n'avait qu'à inviter le jeune couple à dîner. Elle sourit, fière de son idée, et continua son chemin.

Elle pressa le pas, tandis que l'anxiété grandissait en elle, sous forme d'une boule dans son ventre. Elle soupira un bon coup, se donnant de la motivation, sans pour autant arrêter. Elle tourna au coin de la route, traversa la route, tout en saluant gentiment l'homme qui conduisit, puis suivit le trottoir pendant quelques minutes. Elle arriva enfin devant le grand bâtiment, et sentit toute sa précieuse motivation s'en aller. Les jambes tremblantes, elle trouva tout de même le courage de passer les portes, et de pénétrer à l'intérieur de l'immense propriété.

Marinette n'avait jamais rien vu de tel. Le hall était immense, le sol en marbre d'un blanc candide, le tout surmonté d'un lustre en cristal scintillant. La jeune fille écarquilla les yeux, et mit la main devant sa bouche pour étouffer un cri étonné.

« Impressionnant, n'est ce pas ? » demande une voix féminine derrière elle.

Elle se retourna vivement et fit face à une grande dame, habillée très strictement, ses cheveux rassemblés en un chignon sans défaut, des lunettes brillant devant ses yeux intelligents. Elle fit un léger sourire, et Marinette eut un rire nerveux, croisant ses bras et baissant les yeux. Elle devait paraître ridiculement grotesque.

« Je suis Nathalie Sancoeur, et vous, je présume que vous êtes, elle jeta un œil à sa tablette, remonta ses lunettes devant ses yeux, Marinette Dupain-Cheng ? »

Son ton était froid, comme dénué du moindre sentiment. Marinette perçut tout de même une sorte de compassion, comme si elle savait comment se sentait Marinette. La jeune fille sourit légèrement, et toujours le regard baissé, elle murmura une petit oui timide.

« Parfait. Je vais vous conduire jusqu'au bureau de Mr. Agreste. Il vous attend. »

Sans rien ajouter de plus, elle passa devant Marinette, et l'intimant à la suivre, prit l'escalier à sa droite, montant les marches en marbre. A mesure qu'elle montait, Marinette sentait le stress monter en elle. Elle allait voir Gabriel Agreste, aller dans son bureau, parler avec lui. Elle espérait qu'elle ne bégayerait pas trop, qu'elle ne serait pas une idiote. Et surtout, elle espérait qu'il ne regretterait pas son choix. Marinette se fit la promesse de donner tout ce qu'elle avait pour satisfaire son nouveau patron. Même si la brune aimait sortir et faire la fête, elle n'en restait pas moins une travailleuse assidue, n'hésitant pas à faire passer son travail devant sa vie sociale. Et puis, la couturière prenait toujours beaucoup de plaisir à créer, colorier, imaginer de nouvelles tenues plus farfelues les unes que les autres. Elle sourit ; elle avait beaucoup de chance de pouvoir faire un travail qui la passionnait autant.

Après une longue minute de marche, Nathalie la laissa devant une grande porte en bois massif. Elle lui fit un petit sourire encourageant, et tourna les talons. Marinette se retrouva donc seule. Elle ouvrit son sac, là où Tikki se cachait depuis tout à l'heure, et lui fit un léger sourire. Tikki devait se tenir tranquille ; Marinette ne voulait pas faire mauvaise impression.

Elle leva sa main, et s'apprêtait à toquer, lorsque les doutes l'assaillirent. Était-elle vraiment faite pour ça, pour ce métier là ? Avait-elle fait le bon choix ? Avait-elle les capacités pour réussir ? Était-elle douée, comme tout le monde le prétendait ? Et si tout le monde lui avait menti, et qu'elle était une moins que rien ? Elle secoua la tête. Le stress lui faisait penser n'importe quoi. Elle devait se reprendre, avant de se décourager. Doucement, elle tapa cinq coups sonores sur la porte, et attendit.

« Entrez. »fit une voix sèche.

Marinette sentit ses jambes l'abandonner, mais elle poussa de tout de même la lourde porte et mit un pied dans la pièce, s'arrêtant pour la regarder. La pièce était sombre, les murs couverts de livres et d'autres grigris. Elle distinguait dans le coin à mannequin à couture, puis dans un autre, une montagne de tissus. Marinette se demanda si le grand couturier travaillait ici-même. Elle reporta son attention au centre de la pièce, vers un bureau débordant de feuilles, de paperasses. Derrière celui-ci trônait un fauteuil en cuit, et assis sagement sûr celui-ci, Gabriel Agreste.

Le stress monta d'un cran, et Marinette fit un autre pas dans la pièce, tout en joignant ses mains et en baissant les yeux.

« Bonj-.. Bonjour ! Je suis Marinette Du-.. Dupain-Cheng ! »

Marinette maudit sa voix d'avoir trembloté. Le grand couturer devait la trouvait ridicule. Elle rosit de honte, s'écrasant le plus possible dans son coin, comme si elle n'était qu'un misérable insecte. Elle sentit le lourd regard du styliste la parcourir, la scruter avec avidité, comme s'il cherchait à découvrir les moindres de ses secrets. Puis il se leva, et très strictement, il s'avança vers Marinette, lui tendant la main :

« Voici donc la talentueuse Marinette. Celle-ci rougit sous le compliment, et s'empara de sa main pour la serrer vigoureusement. Ravi de faire collaboration avec vous. Je vais sans plus tarder vous présenter votre partenaire, ainsi que votre lieu de travail. »

Elle hocha doucement la tête. Elle lâcha sa main, et il sortit de son bureau, suivit de la jeune fille. Sans mot, il emprunta un des multiples couloirs qu'il semblait y avoir dans ce maudit bâtiment – Marinette finirait bien par se perdre, se connaissant – et lui fit une brève visite du bâtiment.

« Dans mon entreprise, vous travaillerez en collaboration avec un de nos meilleurs mannequins. Remettez en à lui, il sera votre mentor lors de votre travail ici. Votre objectif ? Créer des tenues qu'il portera pour ses différents shootings, innover des nouvelles tenues, plus fascinantes les une que les autres, pour – bien sûr – les mettre en vente dans notre prestigieux magasin. »

Il arriva devant une petite porte, qui menait sûrement un atelier, et il se tourna vers Marinette. Il la regarda droit dans les yeux, froid, franc, fidèle à lui-même.

« Je n'autorise pas l'échec. Ne me décevez pas, mademoiselle Dupain-Cheng. »

La jeune fille frissonna. Cette homme – malgré qu'il soit son idole – la rendait étrangement mal-à l'aise. Elle secoua la tête, et offrit un grand sourire à son patron. Il poussa la porte, et laissa Marinette passer en premier. Celle-ci resta ébahie. L'atelier était encore plus impressionnant que le reste du bâtiment. Il était tout simplement immense. Dans un coin, des milliers de tissus de couleurs différentes étaient rangés. Dans un autre se trouvait tellement d'accessoires que Marinette ne pouvait pas tous les compter. Puis dans un autre, il y avait des machines, chacune ayant une utilité propre. La salle était, en soi, très simple, et épurée. La jeune styliste tomba immédiatement amoureuse de cet endroit ; elle était fière de pouvoir travailler dans un lieu si ... magique. Oui, c'était le mot. C'était magique. Marinette se pinça, pour être sûre qu'elle ne rêvait pas. Elle fit quelques pas, ayant totalement oublier la présence de Gabriel. Immédiatement, elle alla caresser les différents tissus, aux couleurs exotiques, aux textures multiples. Cet endroit lui plaisait, vraiment.

« Je vois que l'endroit vous plaît. Il sembla sourire. Mademoiselle Dupain-Cheng, laissez moi vous présenter votre binôme et collaborateur. »

Marinette se retourna, tout sourire. Avant de le perdre complètement, choquée, étonnée, son cœur battant la chamade, son ventre faisant des papillons.

Adrien Agreste lui faisait face. Il lui souriait doucement, lui aussi étonné de la revoir. Elle avait beaucoup changé.


Oh inspiration. Pourquoi ? J'ai pas le temps, mais pourquoi ?! Un peu court pour une première fois, mais j'espère vous séduire tout de même ~ La suite sera bien plus courte, niark niark. Et pas de bad-end promis N'hésitez à dire ce que vous en pensez, je suis preneuse de commentaires négatifs ou positifs ! o/

Merci de me lire, je suis fière de remplir chaque jour la section '' Miarculous ''.