Bonjour à tout le monde
M'est récemment venue l'idée de vous offrir un calendrier de l'Avent à ma façon. Comprenez : avec pleins de couples bizarres comme je les aime. A l'heure où j'écris ce prologue, j'ai une idée assez précise des 24 courts chapitres et de l'histoire. Cela a beau être un pur délire, j'ai essayé de ne pas me contenter de juxtaposer des scènes osées sans lien véritable entre elles. Ce n'est d'ailleurs pas mon propos, car le chemin qui conduit au rapprochement de deux personnes est parfois plus intéressant que de décrire leur première relation. Bon, trêve de paroles, place au spectacle !
Quelques mots sur le contexte : la bande est revenue saine et sauve du Hueco Mundo sans qu'aucun d'entre eux ne soit sévèrement blessé, et surtout, sans tuer aucun espada. En outre, j'ai intégré à cette histoire sortie tout droit de mon cerveau dérangé, cinq mecs qui le valent bien !
Du côté des gentils, le premier est Ashido Kanô, l'homme habillé de peaux de bêtes, qui est revenu avec Ichigo et les autres de la forêt des Menos. Le deuxième, c'est Ryusei Kenzaki, alias Kenryu, le serviteur un brin coincé de la petite noble blonde. Le troisième, c'est Maki Ichinose de l'Arc des Bounts.
Du côté des méchants, il y a Jin Kariya toujours de l'Arc des Bounts. Ajoutez qu'Aaroniero, espada numéro 10, n'est pas le résultat de deux têtes, mais bien le vrai Kaien Shiba. J'expliquerai les choses en temps et en heure.
Quand deux cerveaux en ébullition se rencontrent, on peut présager du pire.
Notre histoire commence comme un conte de fées : il était une fois deux scientifiques, habitant deux royaumes ennemis.
L'un est capitaine de l'une des divisions de l'armée du roi de la Soul Society, le royaume du bien et de la lumière. Kurotsuchi, le bien nommé, n'est ni beau, ni bon. La noirceur de son âme alliée à la folie de son être effraie la plupart des habitants du royaume. Même ses propres collègues, appelés shinigamis, le tiennent à distance, ne lui témoignant aucune sympathie, ne lui octroyant jamais leur respect.
L'autre est le numéro huit de l'espada, la garde rapprochée du roi de Hueco Mundo, le royaume du mal et de l'ombre. Au contraire du premier, Szayel Apporo Grantz peut se targuer d'un physique qui n'est pas repoussant même s'il est original. Cheveux roses et lunettes extravagantes, il est en outre assez efféminé. Il a pourtant plusieurs points communs avec son congénère du camp d'en face : une imagination débordante et une immoralité sans faille. Et comme l'autre, il provoque une peur irraisonnée de ses semblables, les hollows, et une méfiance avouée de la part de ses collègues, les arrancars.
Tous deux partagent un opportunisme poussé à l'extrême et un irrespect total pour autrui. A leurs yeux, tous les coups sont permis et toutes les expériences sont bonnes à tenter car le succès est acceptable, même au prix de vies humaines.
Les deux royaumes sont en guerre depuis plusieurs mois, suite à la trahison d'un capitaine qui veut devenir roi à la place du roi. Bref, l'éternelle envie de puissance et de pouvoir.
Malgré le renfort inespéré d'humains développant des pouvoirs incroyables et des bannis de la Soul Society, les vizards, les combats font rage et n'ont conduit jusqu'à maintenant qu'à un statut quo irritant pour chacune des parties.
Nous sommes en décembre, le premier jour du mois, et la guerre d'hiver tant annoncée ne pointe toujours pas le bout de son nez.
Soul Society, bureau du commandant Yamamoto, capitaine de la 1ère division et chef suprême du Gotei 13, l'armée du roi
Depuis quelques jours, l'irritabilité du vieux Yama n'est plus à prouver. Malgré des attaques préparées avec minutie, aucun avantage déterminant n'a pu être enregistré dans l'escarcelle du Gotei 13. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, les remontrances dont il abreuve ses plus hauts gradés, n'ont pas l'effet escompté.
A l'arrivée, l'inquiétude est en train de le gagner, l'empêchant de dormir et d'avoir de l'appétit.
La vérité, c'est que la trahison d'Aizen lui est restée en travers de la gorge. Au lendemain du départ en grandes pompes de l'ancien capitaine de la cinquième division, il s'était juré de tuer dans l'œuf cette rébellion, histoire de marquer le coup et d'éviter à l'avenir toute nouvelle tentative.
Résultat après quelques mois : que dalle, nada, niente, et j'en passe et des meilleures !
Le conflit s'enlise et les attaques perpétrées par les arrancars humanoïdes créés par Aizen (par principe, il se refuse à les appeler 'espada'), démoralisent les troupes. Et cela n'est jamais bon quand les soldats n'y croient plus.
Décidé à jouer le tout pour le tout, il a autorisé le capitaine de la douzième division à effectuer des recherches poussées sur ces fameux arrancars, et à user de tous les moyens possibles pour les exterminer. Certes, il a fait cela à contrecœur. D'une part, parce qu'il s'était promis de ne plus user de mesures radicales comme il l'avait fait par le passé avec les Quincy et les Bounts, dont il avait au passage ordonné l'extermination. D'autre part, parce qu'il connait bien maintenant Kurotsuchi et il sait que celui-ci doit être canalisé, puisque ce semblant d'homme n'a aucune limite.
D'ailleurs, quand on parle du loup…
Marchant à petits pas rapides, les bras levés et la tête baissée, Mayuri Kurotsuchi a l'air concentré, et disons le carrément, d'un parfait abruti.
- « Capitaine Kurotsuchi, où en êtes-vous ? »
- « J'ai trouvé l'arme ultime ! », s'écrie l'homme chapeauté.
Il a le doigt levé, les yeux grands ouverts et un sourire qui montre des dents malheureusement jaunies. Vision apocalyptique pour le commun des mortels, mais sans danger pour le vieux ridé qui semble lui lancé à la figure un 'même pas peur' de sa position statique, appuyée sur son bout de bois.
- « Expliquez-vous. »
- « J'y arrive. Les espadas d'Aizen sont proches de nous. Je suis parti du principe qu'ayant été conçu il y a peu… »
- « Plusieurs dizaines d'années, c'est ça que vous appelez il y a peu ? », tonne le barbu.
- « Mais bien sûr ! », s'offusque Kurotsuchi. « A notre échelle, c'est comme une goutte d'eau dans l'océan, une brindille dans la meule de foin, un cheveu dans la soupe, un… »
- « Oui, oui, ça va, j'ai compris. Poursuivez. »
- « Vous devez comprendre qu'ils n'ont pas encore pu acquérir l'habitude de leur nouvelle apparence. D'après les rapports établis par le lieutenant Abarai et la fille Kuchiki, suite à leur intervention au Hueco Mundo, il s'avère qu'ils vivent en cocon autour d'Aizen. »
- « Capitaine Kurotsuchi, auriez-vous oublié les pertes que nous subissons depuis plusieurs semaines ? A vous écouter, on croirait qu'il s'agit de pauvres petits êtres inoffensifs ! »
Le commandant vient de frapper le sol de son bâton, exprimant ainsi un agacement croissant, dont, pourtant, Mayuri fait fi.
- « Ils n'ont pas encore la maturité qui sied à la complexité de leur création… »
- « Et le fait que la bande de Kurosaki n'ait pu en tuer aucun, vous appelez ça de l'inexpérience ? »
- « Pfft, ils sont puissants, mais reconnaissez que ce ne sont que des sous-fifres qui sont allés là-bas », répond avec mépris l'autre.
- « Et vous souvenez-vous que les sous-fifres ont réussi la mission dans laquelle ils se sont lancés ! Ils ont ramené la jeune Inoue et, de surcroît, ils ont réussi à récupérer un shinigami aguerri qui est d'ailleurs devenu le capitaine de la troisième en remplacement d'Ichimaru. Compte tenu de son expérience au Hueco Mundo, le capitaine Kanô saura nous être d'une aide précieuse. »
Kurotsuchi n'aime pas que l'on fasse allusion devant lui à Kanô. Cet homme exceptionnel qui a refusé que lui, un scientifique, l'examine. C'est vrai, qui serait assez fou pour dire non au capitaine de la douzième ?
- « Certes. Je disais juste que les espadas ne sont pas habitués à être humain. Partant de ce fait, l'objectif est de provoquer en eux une confusion, en jouant sur leurs sentiments. Après tout, ils étaient avant des êtres sans âme, sans peur, sans rien. De vraies bêtes. J'ai créé un gaz qui, lorsqu'il sera mis en présence de ces arrancars, les bouleversera au point qu'Aizen ne pourra plus rien en tirer. L'obéissance qu'ils ont pour leur maître, ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Piouf envolé ! »
- « Comment comptez-vous procéder ? »
- « Nous allons conditionner le gaz dans de petites fioles qui devront être jetées sur les cibles. L'effet est quasi immédiat. »
- « Sans aucun effet sur nos propres soldats ? »
Kurotsuchi ne répond pas instantanément. « Cela va de soi. »
- « Fort bien, procédez à la fabrication de plusieurs fioles. Demain, j'enverrai sur terre des soldats aguerris qui serviront d'appât. A chaque fois qu'un shinigami entre dans le monde réel, Aizen envoie ses espadas. Une fois encore, ça ne devrait pas louper. »
Il est à noter que le commandant Yamamoto a un sens aiguisé du sacrifice. Surtout lorsque c'est lui qui sacrifie les autres.
Hueco Mundo, laboratoire de Szayel
- « Prodigieux ! », s'auto congratule l'espada.
- « Qu'est-ce qui est prodigieux ? », fait la voix trainante d'Aizen depuis la porte du laboratoire. Une voix qui n'en finit pas de faire sursauter l'espada numéro huit. Un comble pour un être qui passe son temps à manipuler des matières potentiellement dangereuses.
L'homme aux cheveux roses, replace les lunettes sur son nez comme si elles en avaient bougées et déclare fier de lui : « J'ai trouvé une chose très intéressante. Quelque chose qui pourrait bien nous donner un avantage sur nos ennemis. »
- « Je t'écoute », fait Aizen en s'asseyant derrière le fauteuil de Szayel, le coude posé nonchalamment sur le bureau, et le menton dans la paume de sa main. La position donne à penser qu'il est ailleurs. Pourtant, tous ses sens sont en alerte et il est extrêmement à l'écoute.
- « Je me suis dit que les humains sont plein de bon sentiments. C'est leur faiblesse, jouons dessus. »
Szayel s'interrompt, attendant l'aval de son supérieur, qui lui est donné après quelques secondes silencieuses de réflexion.
- « L'idée est intéressante. Poursuis. »
- « J'ai créé une toxine capable d'inhiber ce qui leur donne des limites, pour en faire des êtres sans le sens moral, dégoulinant de bons sentiments. L'idée est de changer les gens à l'opposé de ce qu'ils sont. Par exemple, quelqu'un de généreux deviendrait égoïste, quelqu'un de gentil deviendrait sarcastique et méchant. »
- « Sous quel forme est ta fameuse toxine ? »
- « C'est un gaz. »
- « Pourquoi un gaz ? »
- « J'ai arrêté ce choix parce que c'est simple d'utilisation et efficace. Il suffira de l'insérer dans des balles translucides que j'ai conçues spécialement pour ça. Une fois lancées sur leur cible, elles éclateront comme des ballons de baudruche. L'effet est quasi immédiat. »
- « Des effets sur mon espada ou sur les arrancars ? »
Szayel prend le temps d'inspirer profondément avant de répondre : « Aucun danger pour nous. »
- « Bien. Nous l'utiliserons lors de la prochaine sortie dans le monde réel. Elle ne devrait pas tarder. Le vieux fou ne tiendra pas longtemps avant d'y envoyer ses shinigamis. Je me demande qui je pourrais bien y envoyer. Ulquiorra est sûr. Il est fidèle et obéissant. Nnoitra n'en peut plus d'attendre que je l'envoie en mission dans le monde réel. Mais est-ce une bonne chose ? Il est tout à fait capable de déclencher un massacre d'humains, rien que s'amuser. A moins que je ne choisisse Grimmjow. Il piaffe d'impatience d'aller se mesurer au jeune Kurosaki. Il veut sa revanche. Qui sait, s'il ne le tue pas, il pourra peut-être le gagner à ma cause. »
Szayel se garde bien de donner son avis. Il sait qu'Aizen est celui qui décide, le seul. Et puis son maître aime tellement s'écouter parler !
Voilà, les bases sont lancées. Le gaz numéro 1 est-il si inoffensif que ça ? Et le gaz numéro 2, Szayel n'a-t-il pas menti à son Aizen-sama ? Et surtout, que va donner la rencontre entre le gaz numéro 1 et le gaz numéro 2 ?
