La rencontre de deux mondes
Chapitre 1 : Arrivée en Terre du Milieu
Une boule de feu vola à travers la pièce, vers trois jeunes femmes, qui plongèrent pour l'éviter.
"Liane, fige-le !"
L'intéressée se releva, tendit les mains, mais rien ne se produisit.
"La fiole !" cria-t-elle à une de ses compagnes.
Alors que celle-ci s'apprêtait à la prendre dans sa poche, le démon neutralisa Ludivine grâce à une boule d'énergie. Puis, il se tourna vers elle. La jeune femme restait pétrifiée. Il la neutralisa à son tour de la même façon qu'il avait neutralisé Ludivine, fit de même avec la troisième jeune femme, et s'apprêtait à les achever. Ce fut alors qu'un vortex s'ouvrit derrière elle, et les aspira toutes les trois.
Un vortex s'ouvrit soudain sur une plaine, et « recracha » trois silhouettes. C'était trois jeunes femmes, une brune et deux blondes. Pour l'heure, elles étaient inconscientes, au milieu d'une plaine, à découvert, et sans défenses.
Puis, une des blondes remua et ouvrit les yeux. Elle regarda autour d'elle, l'air perdu, puis secoua la brune.
"Ludi, réveille-toi", dit-elle.
Ludivine se redressa brusquement, et se croyant attaquée, envoya un coup de poing à la blonde, qui esquiva et dit :
"Ça va. C'est moi, c'est Lisa."
Ludivine la regarda, et lui demanda :
"Qu'est-ce qui s'est passé ?"
"Et bien, on se battait avec un démon, qui a réussi à nous neutraliser, et on s'est réveillées là. Remarque ça aurait pu être pire…"
"Il aurait pu nous tuer", compléta Ludi.
Lisa acquiesça. Toutes les deux réveillèrent leur compagne. Puis elles entendirent du bruit. Un groupe d'hommes approchait d'elles, avec des cris déments. Un important groupe d'hommes.
Lisa se saisit d'un gourdin, qui se trouvait près d'elle, et toutes les trois se relevèrent. Lorsque les hommes les virent, ils eurent un regard tellement cruel, que les filles préférèrent fuir et prirent leurs jambes à leur cou. Cinq hommes se lancèrent à leur poursuite.
Bien qu'ayant son gourdin à la main, Lisa ne se sentait pas rassurée pour autant. Elles couraient le plus vite qu'elles pouvaient, mais les hommes gagnaient du terrain.
"Je préférais encore le démon !" cria Ludivine.
"Tais-toi et cours !" lui répondit Lisa sur le même ton.
Elle paniqua une seconde lorsqu'ils les rattrapèrent et qu'un homme s'en prit à Ludivine. Elle lui distribua des coups de gourdin, en disant :
"Lâche-la, espèce de porc puant !"
Mais elles étaient en difficulté. Soudain, un homme brun, un autre blond avec des oreilles pointues, et un autre roux très petit arrivèrent, et se rangèrent du côté des trois filles. Ils étaient armés d'épées, d'arcs et de haches. Lisa se servait de ce qu'elle avait appris aux cours de karaté lorsqu'elle n'avait pas encore de pouvoir actif, contre leurs agresseurs. Les assaillants battirent bientôt en retraite. Lisa aida Ludi à se relever. L'homme brun voulut les aider, mais elles reculèrent, et Lisa le menaça de son gourdin.
"N'approchez pas, ou je n'hésiterai pas à me servir de votre tête comme d'une balle de base-ball."
L'homme eut l'air surpris de cette réplique.
"Qui êtes-vous ?" reprit-elle.
"Je suis Aragorn, fils d'Arathorn. Voici le Nain Gimli, fils de Gloin, et l'Elfe Legolas, fils de Thranduil. Et vous, qui êtes-vous ?"
"Vous n'êtes pas en position de poser des questions", dit-elle d'une voix mal assurée, n'arrivant pas à oublier les armes meurtrières qu'ils avaient encore à la main. "Dites-moi quel est cet endroit ?"
"Vous êtes dans les Plaines du Rohan, pays des Seigneurs des Chevaux."
Lisa regarda ses deux compagnes, et cette seule inattention suffit à Aragorn pour lui arracher le gourdin des mains. Réagissant au quart de tour, elle lui envoya un magistral coup de pied retourné dans la mâchoire. Aussitôt, Legolas et Gimli réagirent, la menaçant l'un avec son arc bandé et l'autre avec sa hache. Lisa se crispa, en position de combat, tandis que Ludivine dit :
"Euh… Lisa, je voudrais pas t'affoler, mais… ils sont armés."
"Moi aussi… une fois que j'aurai récupéré mon gourdin."
"C'est bien joli, tout ça, mais qu'est-ce qu'un gourdin peut faire contre des flèches ?"
Lisa la regarda, et dit :
"T'as raison, j'y avais pas pensé."
Puis elle se tourna vers Aragorn, et dit :
"Je suis désolée pour le coup dans la mâchoire, mais vous comprenez, on ne sait pas ce qu'on fait là, on ne vous connaît pas…"
"Excusez-moi", l'interrompit Gimli avec un accent qui ressemblait à un accent russe. "Mais c'est plutôt nous qui ne vous connaissons pas. Alors, qui êtes-vous et d'où venez-vous ?"
Les deux filles se regardèrent, puis Ludivine répondit :
"Je suis Ludivine Furtaki, et elles c'est Lisa et Liane Del Toro, mes demi-sœurs. Quant à « d'où on vient », je ne crois pas que vous connaissiez. Voyez-vous, chez nous, il n'y a aucun endroit qui s'appelle le Rohan, et les Elfes n'existent pas… à part dans les contes pour enfants. Donc, on peut en déduire qu'on vient…"
"… D'une autre Terre", compléta Lisa. "D'ailleurs quel est le nom de celle-ci ?"
"Vous êtes sur la Terre du Milieu", répondit Legolas, qui jusque là n'avait rien dit.
Lisa le regarda, et fut subjuguée par sa grande beauté. Il était grand, blond avec une longue chevelure, avait les yeux bleus. Il avait l'air jeune, mais ses yeux trahissaient un âge déjà avancé.
"Comment êtes-vous arrivées là ?" poursuivit-il.
"Et bien, on se battait avec un démon", répondit Liane. "Il a réussi à neutraliser Ludivine et Lisa en leur lançant une boule d'énergie. C'était comme si notre magie n'avait aucun effet sur lui. Il m'a neutralisée à mon tour, et quand on s'est réveillées, on était ici. La suite, vous la connaissez."
"Qu'est-ce que vous êtes ?" demanda Gimli.
"Des sorcières", répondit fièrement Ludivine.
"Des sorcières privées de pouvoirs", précisa Lisa. "Il semble que dans ce monde, nous soyons des humaines tout ce qu'il y a d'ordinaire."
Elle regarda Aragorn, et dit :
"D'ailleurs, je me sentirai beaucoup mieux si vous acceptiez de me rendre mon gourdin. Après l'épisode des… qui étaient ces hommes ?"
"Des sauvages du Pays de Dun", répondit Aragorn.
Il lui tendit son gourdin, en disant :
"Où avez-vous appris à vous battre ainsi ?"
"J'ai pris ce qu'on appelle des cours d'autodéfense. Lorsque mes sœurs et moi avons eu nos pouvoirs, je n'avais pas de pouvoir actif ; pas de quoi me défendre si un démon m'attaquait alors que j'étais seule. Je voulais être capable de me défendre, en cas d'attaque. Et puis, je suppose qu'étant l'aînée, il est de mon devoir de protéger la famille."
C'est à ce moment-là qu'ils entendirent un grondement sourd. Ils virent environ 2000 cavaliers se diriger vers eux.
"Mettez-vous à l'abri derrière ces rochers", dit Aragorn.
Les chevaux dépassèrent leur cachette. Aragorn en sortit, et cria :
"Cavaliers du Rohan ! Quelles nouvelles des Hommes de la Marche ?"
Les autres l'avaient rejoint. Les Cavaliers firent demi-tour, et se dirigèrent vers eux. Ils se mirent en cercle autour d'eux, et les menacèrent de leurs lances. Un des Cavaliers, celui qui semblait être leur chef s'avança, et demanda :
"Que font un Homme, un Elfe et un Nain dans le Riddermark ?"
"Je rêve ou il nous a oubliées ?" fit Lisa.
"Non, tu ne rêves pas", répondit Ludi.
"Eh !" fit Lisa, s'adressant au Cavalier. "On est quoi, pour vous ? Des potiches ?"
Il la regarda, puis s'adressa à Legolas et Aragorn :
"Vous emmenez vos femmes dans une des régions les plus dangereuses de la Terre du Milieu. Etes-vous inconscients ?"
"Ce ne sont pas nos femmes", répliqua Legolas.
"Nous venons juste de les rencontrer", ajouta Aragorn.
"Ils nous ont sauvées des sauvages du Pays de Dun", compléta Liane.
"N'empêche, j'aime pas ce type", dit Lisa. "Pour qui il se prend ?"
Il l'ignora superbement, et demanda :
"Qui êtes-vous ?"
"Je vous ferai remarquer que vous ne nous avez pas dit votre nom. Pourtant, c'est vous qui nous avez agressés", fit Lisa.
"Répondez !"
"Donnez-moi votre nom, dresseur de chevaux, et je vous donnerai le mien !" dit Gimli.
Le Cavalier mit pied à terre, et répondit :
"Je vous couperai volontiers la tête, Nain… si elle sortait un peu plus du sol."
Aussitôt, Legolas encocha une flèche, d'un geste plus rapide que la vue, la pointa sur le Cavalier, et dit :
"Vous seriez mort au moindre geste !"
Immédiatement, les lances se rapprochèrent de sa gorge. Liane jugea bon d'intervenir :
"C'est bien les mecs, ça. Faut toujours qu'ils se battent. Bon, vous allez nous la jouer mélodramatique encore longtemps ?"
Aragorn posa une main apaisante sur le bras de Legolas, qui baissa son arc, mais continua de surveiller les Cavaliers. Puis, Aragorn s'adressa au chef :
"Je suis Aragorn, fils d'Arathorn. Voici Gimli, fils de Gloin, et Legolas du Royaume Sylvestre. Ces trois jeunes femmes s'appellent Ludivine Furtaki, Liane et Lisa Del Toro, et elles ne sont pas d'ici."
"Ça, c'est le moins qu'on puisse dire", marmonna Lisa.
"Nous sommes des amis du Rohan, et de Théoden, votre Roi", poursuivit Aragorn.
"Théoden ne reconnaît plus ses amis de ses ennemis. Pas même les siens. Saroumane a empoisonné l'esprit du roi et a revendiqué la suzeraineté de ces terres."
Il y eut un silence, puis Ludi demanda :
"Vous connaissez nos noms, mais nous, nous ne savons toujours pas qui vous êtes."
"Je suis Eomer, fils d'Eomund, Troisième Maréchal du Riddermark, et neveu de Théoden. Les hommes que vous voyez ici sont loyaux au Rohan, et pour cela nous avons été bannis. Le magicien blanc est rusé. Il va et vient, à ce qu'il paraît, vieillard enveloppé d'un capuchon, et ses espions se faufilent partout, à travers nos filets."
Ce disant, il les regarda, d'un air soupçonneux. Lisa s'apprêtait à lui faire une remarque acerbe, mais elle n'en eut pas le temps. Aragorn la devança. Il dit :
"Nous ne sommes pas des espions de Saroumane. Nous pourchassons un groupe d'Uruk-Hais en direction de l'Ouest. Ils ont emmené captifs deux de nos amis."
"Les Uruks ont été détruits. Nous les avons massacrés pendant la nuit."
"Mais il y avait deux Hobbits avec eux ! Avez-vous vu deux Hobbits ?" demanda Gimli.
"Ils seraient petits, des enfants à vos yeux", compléta Aragorn.
"Il n'y a pas de survivants. Nous avons empilé les carcasses et les avons brûlées."
"Morts ?" fit Gimli, tandis que Legolas posait une main sur son épaule, d'un geste réconfortant.
"Je suis désolé", dit Eomer.
Il leur donna trois chevaux, remonta en selle, et leur dit :
"Cherchez vos amis, mais n'ayez pas trop d'espoir. C'est peine perdue sur ces terres."
Puis, il cria à sa troupe :
"Vers le Nord !"
Les Cavaliers repartirent au galop.
Les six compagnons arrivèrent à l'endroit où les Orcs avaient été brûlés. A côté du tas fumant, se trouvait une lance avec une tête d'Uruk-Hai plantée dessus.
"Beurk !" firent les filles.
Gimli trouva quelque chose parmi les carcasses, et dit en le montrant aux autres :
"C'est une de leurs ceintures."
Aragorn, à ces mots, perdit tout espoir, et tomba à genoux en hurlant, après avoir shooté dans un casque d'Orc. Legolas dit quelque chose dans une langue inconnue aux filles, qui en déduisirent que c'était de l'Elfique :
"Hiro hyn hîdh ab'wanath." ( Puissent-ils trouver la paix après la mort.)
Ludivine regarda Lisa et lui souffla :
"Qu'est-ce qu'il dit ?"
"Je crois qu'il vient de faire une oraison funèbre."
"Nous les avons abandonnés", dit Gimli, tristement.
Soudain, Aragorn se redressa, et dit en examinant le sol :
"Un Hobbit était allongé ici, et l'autre là. Ils ont rampé. Leurs mains étaient attachées. Leurs liens ont été coupés", ajouta-t-il en ramassant une corde.
Les filles le regardèrent, impressionnées.
"Il fait mieux que toi avec tes visions", glissa Liane à Lisa.
"Ils sont poursuivis", continua Aragorn. "Les traces s'éloignent du combat…" (il regarda la forêt qui se dressait devant lui) "et vont vers la forêt de Fangorn."
"Fangorn ?" fit Gimli. "Quelle folie les a conduit là ?"
"Qu'est-ce qu'elle a de spécial cette forêt ?"
"Elle est dangereuse", répondit Legolas.
Ils pénétrèrent dans la forêt, Aragorn avec son épée, Legolas avec son arc, Gimli avec sa hache, Lisa avec son gourdin, et Ludi et Liane... derrière Lisa.
Gimli toucha un liquide visqueux, le porta à sa bouche, puis le recracha en disant :
"Du sang d'Orc !"
Lisa, Liane et Ludi le regardèrent d'un air dégoûté.
"L'air est étouffant", ajouta le Nain.
"Cette forêt est vieille, très vieille", dit Legolas. "Pleine de souvenirs… et de colère."
Ils entendirent un bruit étrange.
"Qu'est-ce que c'était ?" demanda Lisa.
"Les arbres se parlent entre eux", répondit Legolas.
"C'est bizarre, mais ça ne me rassure pas du tout, ça", fit Lisa.
"Ne vous en faites pas", lui dit Legolas, avec un irrésistible sourire. "Nous vous protégerons."
Aragorn se tourna vers Gimli, et lui dit, voyant qu'il brandissait sa hache :
"Gimli ! Abaissez votre hache."
"Ils ont des sentiments, mon ami", lui dit Legolas. "Les Elfes leur ont appris, de même qu'à parler."
"Des arbres qui parlent ?" fit Gimli. "Et de quoi peuvent-ils bien parler, si ce n'est de la consistance des crottes d'écureuil ?"
"Je donnerai tout ce que je possède pour retrouver mes pouvoirs", gémit Lisa.
Soudain, une branche s'abaissa vers Liane, qui, de peur, tendit les mains en avant, pour figer le temps.
"Pourquoi tu fais ça, puisqu'on a perdu nos pouv…" fit Lisa.
Elle s'interrompit en apercevant Aragorn, Legolas et Gimli, immobiles comme des statues.
"Tu les as figés", souffla-t-elle. "On a retrouvé nos pouvoirs. Le hic, c'est qu'apparemment ils sont décuplés. Défiges-les."
Liane obéit.
"Que s'est-il passé ?" demanda Gimli, en voyant qu'elles n'étaient plus à la même place que lorsqu'ils s'étaient retournés.
"La bonne nouvelle, c'est qu'on a retrouvé nos pouvoirs", répondit Ludi.
"La mauvaise, c'est qu'il va falloir qu'on réapprenne à les maîtriser", ajouta Lisa. "Il semble qu'ils se soient décuplés." (elle s'appuya contre un arbre) "On s'en est aperçues grâce à lui."
A ce moment là, une douleur fulgurante lui traversa le crâne. Elle cria. Tous se précipitèrent vers elle. Elle tomba à genoux. C'était comme si toute son énergie était pompée par la vision qui arrivait. Puis, la douleur se calma.
"Qu'est-ce que tu as vu ?" lui demanda Ludi.
"Qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda Aragorn.
"Elle a eu une vision", expliqua Ludi. "Seulement, d'habitude, elles ne sont pas aussi violentes. Sûrement un contrecoup du changement de monde."
Puis, elle interrogea Lisa du regard, qui répondit :
"Il est ici. Dans cette forêt."
"Qui ?" demanda Aragorn.
"Le démon", répondit Ludi.
"Partez", dit Lisa à leurs trois compagnons. "C'est nous qu'il veut."
"Pas question", répondit Gimli. "Nous vous avons sauvées des sauvages, ce n'est pas pour vous laisser mourir ici."
Lisa se releva avec peine, et dit :
"Vos armes ne vous seront d'aucune utilité contre lui."
"Vous tenez à peine debout", remarqua Legolas. "Ce combat vous tuera."
"Nous avons la magie pour nous protéger."
Un petit bruit les fit tous se retourner. Ils virent une créature d'environ deux mètres de haut, le corps et le visage rouge et noir.
"Balthazar", fit Ludi.
"Lui-même, sorcière", confirma celui-ci.
Liane regarda Lisa, et lui murmura :
"T'as la potion ?"
Lisa fouilla la poche de sa veste, et ses doigts rencontrèrent une fiole.
"Affirmatif", répondit-elle.
Balthazar s'avançait lentement, en faisant sauter une boule d'énergie dans sa main, comme si c'était une balle.
"Plouf, plouf", fit-il en les désignant tour à tour.
Lisa, d'un petit geste de la main, l'envoya valser quelques mètres plus loin.
"Vous n'auriez pas dû conserver vos pouvoirs !" hurla Balthazar, visiblement en pétard.
"Il faut toujours se méfier des vœux prononcés dans une forêt ou la magie est partout", répondit Liane en le figeant.
"Il a vraiment l'air ridicule, comme ça", remarqua Lisa.
En effet, Balthazar, s'apprêtant à leur sauter dessus, était figé en l'air, la bouche ouverte et les mains en avant.
"Je vous le confirme", dit Gimli. "Mais, qu'attendez-vous pour le tuer ?"
Les deux filles sursautèrent et se tournèrent vers lui.
"Vous devriez être figé !" dit Lisa.
"Lance la fiole, on verra ça plus tard !" dit Ludi.
Lisa obéit, se rapprocha de Balthazar, et lui lança la fiole, qui explosa, répandant son liquide mortel, au moment où le temps reprenait son cours normal. Le démon fut consumé par les flammes, et disparut. Les trois filles se tournèrent vers les autres, et leur dirent :
"Pourquoi n'avez-vous pas été figés ?"
Liane ajouta :
"Tout à l'heure, j'ai figé toute la forêt, et là, je n'ai figé que Balthazar. Je ne comprends pas."
"Moi non-plus", fit Lisa. "Y'a vraiment des fois où j'en ai marre de mes…"
Ludi la bâillonna, et dit :
"Chuutt ! ! T'es folle, ou quoi ? Imagine qu'on les perde à nouveau."
Lisa acquiesça, et quand Ludi lui eut rendu l'usage de la parole, elle dit :
"Bon, après cette interruption démoniaque, qu'est-ce qu'on fait ?"
Aragorn s'apprêtait à répondre, quand il vit quelque chose par terre.
"Ces traces sont étranges", dit-il. (c'est des traces d'Ent, ndla)
Les filles se regardèrent, et Lisa souffla :
"Vous l'avez senti, vous aussi ?"
Ludi et Liane acquiescèrent. Gimli demanda, en reniflant l'air :
"Senti quoi ?"
"La magie", répondit Lisa. "Une magie très puissante…"
"Aragorn", dit Legolas, "nad no ennas !" (Aragorn, quelque chose approche)
"Man cenich ?" demanda Aragorn. (Que voyez-vous ? )
"Le magicien blanc approche", répondit l'Elfe.
"Ne le laissons pas parler", dit Aragorn. "Il nous jetterait un mauvais sort."
Les trois amis dégainèrent silencieusement leurs armes.
"Nous devons être rapides", dit Aragorn.
Ils firent volte-face, au moment où une silhouette auréolée d'une lueur aveuglante apparut sur un tronc d'arbre abattu. La hache et la flèche de Gimli et Legolas furent déviées, et Aragorn fut obligé de lâcher son épée, devenue rougeoyante, et provoquant une douleur intense. Lisa se retrouva projetée dans les airs, car l'apparition retourna son pouvoir contre elle, si bien que Liane jugea plus sage de ne pas utiliser le sien : elle ne voulait pas se retrouver figée.
"Saroumane !" cria Gimli.
"Vous êtes sur les traces de deux jeunes Hobbits", dit la silhouette.
"Où sont-ils ?" demanda Aragorn.
"Ils sont passés par ici avant-hier. Ils ont fait une rencontre à laquelle ils ne s'attendaient pas. Cela vous rassure-t-il ?"
"Qui êtes-vous ?" demanda Aragorn. "Montrez-vous !"
La lueur diminua, et un vieil homme vêtu de blanc, avec un bâton à la main apparut.
"Cela ne se peut", souffla Aragorn.
"Pardonnez-moi", dit Legolas. "Je vous ai pris pour Saroumane."
"Je suis Saroumane… Ou du moins Saroumane, tel qu'il aurait dû être."
"Vous êtes tombé…" fit Aragorn, incrédule.
"A travers le feu et l'eau", confirma l'apparition. "Du plus profond cachot au plus haut sommet, je combattis le Balrog de Morgoth, jusqu'à ce qu'enfin je puisse jeter à bas mon ennemi, qui alla s'écraser sur le flanc de la montagne. Les ténèbres m'entourèrent, et je fis un voyage hors du temps et de l'espace. Les étoiles étaient au-dessus de moi, et chaque jour était aussi long qu'une existence sur la terre. Puis, je sentis la vie s'insinuer de nouveau en moi. Je fus renvoyé sur la terre, car ma tâche n'était pas terminée."
"Qui c'est ?" souffla Ludi à ses sœurs, qui haussèrent les épaules.
Leurs trois compagnons s'agenouillèrent, et Aragorn souffla :
"Gandalf…"
"Et ben voilà, tu sais qui c'est", dit Lisa.
"Gandalf… oui, c'est comme ça que l'on m'appelait… Gandalf le Gris. Je suis maintenant Gandalf le Blanc, et je reviens vers vous en ce jour décisif."
Lisa demanda à Gandalf :
"Qu'est-ce que vous êtes ? Comment avez-vous réussi à faire ce que vous avez fait ?"
"Je suis un Istari."
"Un quoi ?" firent les filles.
"Un magicien", expliqua Legolas.
"Oh", firent-elles.
"Cela pose-t-il un problème ?" s'enquit l'Elfe.
"Et bien, voyez-vous, chez nous, on a appris à se méfier des magiciens", commença Ludi.
Lisa continua :
"L'un d'eux nous avait contactées pour qu'on l'aide à vaincre la Source du Mal. On s'est aperçues, plus tard, qu'en fait, il voulait prendre la place de la Source. Nous avons appris, à nos dépends, que les magiciens étaient en réalité fourbes, et prêts à tous les coups bas pour arriver à leurs fins."
Elle se tourna vers Gandalf.
"J'espère que vous n'êtes pas de cet acabit."
"Gandalf n'est pas comme cela", dit Gimli. "C'est grâce à lui qu'on a pu passer les Mines de la Moria."
Il y eut un silence, puis Gandalf, qui regardait toujours les filles, leur demanda :
"Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous la magie ?"
Les trois filles se présentèrent.
"Ce sont des sorcières", précisa Aragorn.
"Des gentilles sorcières", fit Lisa. "Notre mission, c'est de protéger les innocents contre les forces du Mal."
"On est très puissantes", ajouta Ludi. "Les sorcières les plus puissantes que la Terre ait jamais porté."
"Euh… n'en rajoute pas trop", fit Liane. "On n'est pas si puissantes que ça."
"Tu oublies que quand on est réunies, on est invincibles."
"Et toi, tu oublies qu'être une sorcière a coûté la vie de ma sœur !" s'exclama Lisa.
"Je te signale que c'est aussi ma demi-sœur ! Ce n'est pas parce que je ne l'ai pas connue, que sa mort ne m'affecte pas ! Si c'est ce que tu penses, détrompes-toi !"
Lisa soupira, et dit :
"Excuse-moi. Je suis désolée."
"Non, c'est moi. C'était ridicule de m'énerver comme ça."
Il y eut un silence, puis Gandalf dit :
"Si vous êtes aussi puissantes que vous le dites, votre aide pourrait nous être précieuse."
"Nous avons fait tout ce chemin, pour ne pas retrouver les Hobbits !" dit Gimli. "Et, nous voici dans une forêt sombre, humide et infestée d'arbres…"
Entendant les arbres s'agiter, mécontents, il s'empressa de corriger :
"Je veux dire… dans cette charmante, très charmante forêt."
Gandalf ne fit pas attention à lui, et poursuivit :
"L'arrivée de Merry et Pippin à Fangorn sera sûrement comme la chute de petites pierres, avant l'avalanche. Il est en train de se passer quelque chose qui n'est pas arrivée depuis longtemps : les arbres vont se réveiller, et découvrir qu'ils sont forts."
"Forts ?" fit Gimli, dubitatif. "C'est bien."
"Cessez donc de geindre, maître Nain", le réprimanda Gandalf, en avançant.
Aragorn se pencha vers le magicien et lui glissa :
"Il y a une chose dans laquelle vous n'avez pas changé, mon ami."
"Hmm ?"
"Vous parlez toujours par énigmes."
"Le nouveau Gandalf est plus bougon que l'ancien", remarqua Gimli à voix basse, se parlant plus à lui-même qu'aux autres.
"Les Hobbits sont en sécurité. En fait, ils le sont bien plus que vous ne le serez", dit Gandalf. "Une étape de votre voyage est terminée ; une autre commence. Le Rohan est en difficulté. Nous devons nous rendre à Edoras à vive allure. Le roi Théoden va avoir besoin de toute l'aide possible."
Au sortir de la forêt de Fangorn, ils croisèrent le chemin d'un Orc, qui avait échappé au massacre. Liane voulut le figer, quand il se précipita sur Lisa, mais à sa plus grande surprise, elle le fit exploser. Comme il était assez près de Lisa, celle-ci se retrouva couverte du sang noir de ces immondes créatures.
"Beurk !" fit-elle. "C'est dégueulasse !"
Elle retira un bout de chair de sur son épaule, et dit :
"Génial, je vais attirer les charognards." (elle regarda leurs compagnons) "Je suppose qu'il n'y a pas de rivière ou de lac, à proximité ?"
"Non", répondit Aragorn.
"Je pose de ces questions stupides, moi, des fois. C'est toujours pareil. C'est toujours quand on a besoin d'eau, qu'il n'y en a pas. C'est bien connu."
Elle retira sa veste, puis regarda Liane, qui était toujours hébétée, et lui dit :
"Qu'est-ce qui s'est passé ?"
"Je crois que j'ai un nouveau pouvoir. C'est vachement le moment !"
"T'as plus qu'à t'entraîner pour le maîtriser."
"Ils m'énervent les Fondateurs ! Ils nous envoient toujours un nouveau pouvoir au moment où il ne faut pas !"
Ce disant, elle fit exploser un rocher, faisant sursauter tout le monde.
"Tu vois ?" fit-elle à Lisa.
"Vous devriez vous calmer", conseilla Aragorn.
Liane se tourna vers lui, en colère, et dit en pointant les mains vers lui :
"Comment voulez-vous que je me calme, si vous me dites ça ? !"
Lisa saisit les mains de sa sœur, et les pointa vers le sol, évitant ainsi à Aragorn d'exploser. Un autre petit rocher vola en éclats.
Gandalf siffla, et ils virent un magnifique cheval blanc apparaître et venir vers eux.
"C'est un des Méaras", souffla Legolas. "A moins que mes yeux ne soient abusés par quelque sorcellerie."
"C'est pas nous", fit Lisa. "On a pas jeté de sort."
Cette réplique fit sourire Legolas, qui pourtant ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Il se sentait bien, en sa présence. Il avait le cœur léger. Il en oublierait presque que le monde était en guerre.
"Gripoil", dit Gandalf en flattant l'encolure du cheval. "C'est le Seigneur de tous les Chevaux. Et il fut mon compagnon lors de maints dangers."
Les trois chevaux que leur avait donnés Eomer les rejoignirent, et tous se mirent en selle.
Après de longues heures de chevauchée, ils décidèrent de faire une pause. Lisa , Liane et Ludi s'isolèrent pour parler.
"Le seul moyen de rentrer chez nous, c'est une formule magique", dit Ludi.
Sa demi-sœur la dévisagea, n'osant pas croire ce qu'elle avait entendu.
"On ne va pas les abandonner en plein milieu d'une guerre ? ! s'écria-t-elle. Ce serait de la lâcheté ! Nous avons des pouvoirs! Nous pouvons les aider !"
"Ce n'est pas notre guerre !"
"Notre mission, c'est de protéger les innocents !"
"Elle a raison", dit Liane. "Je ne partirai pas sans avoir tenté quelque chose !"
Ludi soupira.
"D'accord. Mais on peut quand même chercher une formule."
"Comment va-t-on faire sans le Livre des Ombres ?"
"Léo."
"Tu crois qu'il va nous entendre ?"
"Le seul moyen de le savoir, c'est d'essayer. Léo ! Léo ! On a besoin de toi ! Léo !"
Legolas, Aragorn, Gandalf et Gimli les regardèrent, avec stupéfaction, appeler quelqu'un d'invisible.
"Qui appelez-vous ?" demanda Legolas.
"Notre Etre de Lumière", répondit Lisa. "C'est lui qui veille sur nous. Léo ! !" appela-t-elle, tout en commençant à désespérer.
Comme rien ne se produisait, elle dit à Liane et Ludi, qui continuaient à s'époumoner :
"Laissez tomber. Il ne nous entend pas."
C'est à ce moment-là qu'une lueur bleue apparut, et se matérialisa en un homme. Legolas, Aragorn et Gimli brandirent leurs armes, mais les baissèrent lorsqu'ils entendirent Lisa lancer à l'apparition :
"Tu en as mis du temps, dis donc !"
"J'avais du mal à vous localiser."
"Et pour cause !"
"Tu peux nous ramener ?" demanda Ludi.
"Désolé, mais non. Vous devez réussir toutes seules."
"C'était une épreuve décidée par les Fondateurs ? !" s'exclama Lisa. "Et Balthazar, il en faisait partie ?"
"Balthazar est ici ? !"
"Etait", corrigea Ludi. "On l'a vaincu."
"Sans pouvoirs ?"
"Si, on les a encore. Un vœu dans une forêt magique."
"En parlant de ça", fit Liane, "tu peux dire aux Fondateurs de reprendre leur pouvoir. Je ne suis pas prête à avoir de nouveau pouvoir."
"S'ils te l'ont donné, c'est qu'ils te jugent prête."
"Mais, je n'en veux pas !"
Elle fit exploser le gourdin de Lisa, qui protesta :
"Il pouvait encore servir !"
"Tu vois", fit-elle à Léo. "Je suis dangereuse !"
Gimli se mit à toussoter.
"Oh, excusez-moi", fit Lisa. "Léo, notre Etre de Lumière. Léo, je te présente le magicien Gandalf – il est gentil – l'Elfe Legolas, le Nain Gimli, et Aragorn."
Ludi regarda Léo, et lui dit :
"Si tu ne peux pas nous ramener, tu pourrais nous apporter le Livre des Ombres, s'il te plaît ?"
"Bien sûr", dit-il avant de disparaître à nouveau.
"Le Livre des Ombres, c'est quoi ?" s'enquit Gimli.
"C'est notre Livre magique, une sorte de grimoire qui contient toutes les connaissances de générations de sorcières. Il nous est indispensable pour vaincre les forces du Mal."
A peine avait-elle fini sa phrase que Léo réapparut, le Livre des Ombres dans les bras. C'était un imposant grimoire, dans lequel se trouvaient toutes les formules que les sorcières avaient utilisées pour vaincre le Mal au cours des siècles. Il le donna aux filles, et repartit en disant :
"Appelez-moi si vous avez besoin d'aide."
"Pas de problème", répondit Lisa. "On t'appellera quand on aura trouvé ce qu'on cherche."
Elles posèrent le Livre par terre, et commencèrent à le feuilleter. Au bout d'un quart d'heure, Lisa soupira :
"Ce serait plus facile si je savais ce que je cherchais."
Soudain, les feuilles se mirent à tourner toutes seules, puis s'arrêtèrent sur la formule pour communiquer avec les morts. Les trois filles la regardèrent, perplexes, puis Lisa dit :
"Merci, Grand-Mère, mais je ne crois pas que ça va nous aider à rentrer."
Puis, elle referma le Livre en soupirant :
"C'est inutile."
Mais, le Livre ne l'entendait pas de cette oreille, et se rouvrit à la même page.
"C'est peut-être un message", dit Ludi, de plus en plus intriguée.
Alors, sa sœur lut l'incantation à haute voix :
"Entends mes paroles,
Entends mon cri,
Esprit de l'autre monde
Viens à moi, je t'appelle"
Une légère brise se leva, et une silhouette fantomatique apparut. C'était une femme.
"Lisa ?" fit-elle, étonnée.
"Qui c'est ?" souffla Ludi à Lisa.
Alors la femme-fantôme la regarda, et souffla :
"Ludivine."
"Ludi, je voudrai te présenter…" commença Lisa.
Mais, au regard rempli d'amour que lui lançait l'apparition, elle sut qu'il s'agissait de… :
"Maman", fit-elle, les larmes aux yeux.
"Ma chérie."
L'apparition s'avança vers elle, devenant solide au fur et à mesure, puis la serra dans ses bras.
"Je suis tellement fière de toi, de ce que tu es devenue. Tu es magnifique."
Puis, elle étreignit Liane et Lisa, qui lui demanda :
"Est-ce que Laura est là-haut, avec toi ?"
"Oui. Elle va bien."
"Quand me permettront-ils de la voir ? A chaque fois que je l'appelle, c'est comme si le Livre m'abandonnait, et refusait d'accéder à ma requête."
"C'est trop tôt."
"Pourquoi ? Ça fait déjà un an qu'elle est morte !"
"Tu dois continuer, et suivre ton destin."
Lorsqu'il fut temps de repartir, Liane enrageait toujours de ne pas arriver à contrôler son nouveau pouvoir. Tous se remirent en selle. Legolas aida Lisa à monter à cheval. Lorsqu'il la toucha, elle crut que son crâne allait exploser. Elle hurla de douleur, tandis qu'une vision la submergeait. Legolas, seul, regardait l'horizon. Puis, elle s'approcha de lui, et lui parla. Legolas se pencha soudainement vers elle, et l'embrassa. La vision s'arrêta là, et la douleur s'estompa. Elle vit que tout le monde la regardait. Aragorn lui demanda :
"Qu'avez-vous vu ?"
"Euh… rien de dangereux. C'est…" (elle regarda Legolas) "C'est personnel."
Legolas comprit son regard, et baissa la tête, gêné. Cependant, un sourire commença à se former sur ses lèvres. Personne d'autre ne releva, et ils se mirent en route.
Sur le trajet, Liane s'exerçait sur tout ce qu'elle trouvait. Aragorn était devant elle sur le cheval, et s'amusait de ses exclamations de déception lorsque son pouvoir marchait à l'envers. A un moment, un oiseau passa dans le ciel. Liane leva la main, et… l'oiseau explosa.
"Je voulais le figer !" gémit-elle.
"Ne forcez pas", conseilla Aragorn. "Vous vous énervez, et cela ne sert à rien. Ce n'est pas ainsi que vous arriverez à contrôler votre pouvoir."
"Mais, je n'en veux pas de ce pouvoir ! Je ne suis pas prête !"
"Vous avez entendu Léo ? Selon lui, les… Fondateurs pensent que vous êtes prête."
"Grrr", fit-elle.
Pendant ce temps, Legolas et Lisa, qui étaient sur le même cheval, étaient en pleine discussion.
"Quelle était exactement votre vision de tout à l'heure ?" s'enquit Legolas, bien qu'il s'en doutait.
"Je… euh… c'est à dire… en fait…"
Amusé, Legolas dit :
"Cela nous concernait, n'est-ce pas ?"
"Nous ? Vous voulez dire : « tout le groupe » ?"
"Vous savez très bien ce que je veux dire. Je parle de vous et moi."
"Le paysage est vraiment magnifique ! Vous ne trouvez pas ?"
Legolas rit.
"Vous ne voulez pas en parler, n'est-ce pas ?"
"Comment avez-vous deviné ? Tout ce que je peux vous dire, c'est que vous le saurez bientôt."
Ils arrivèrent enfin en vue d'une cité. Ils s'arrêtèrent pour la contempler.
"Edoras, et le Château d'Or de Meduseld", dit Gandalf. "Ceci est la demeure de Théoden, Seigneur de la Marche. Prenez garde à ce que vous dites, car nous ne sommes pas les bienvenus."
Puis, ils se remirent en route, et pénétrèrent dans Edoras. Durant toute la traversée de la cité, ils s'aperçurent que les habitants les dévisageaient étrangement.
"Et bien, ce serait plus gai dans un cimetière", remarqua Gimli.
Ils s'arrêtèrent devant des marches, et descendirent de cheval, avant de gravir les escaliers. Ils se retrouvèrent devant une lourde porte close, gardée par trois hommes en armes. L'un d'eux s'approcha d'eux, et dit :
"Vous ne pouvez entrer ici ainsi armés, Gandalf Maisongrise, par ordre de Grima Langue de Serpent."
Ils déposèrent leurs armes, mais le garde n'était pas encore satisfait.
"Votre bâton", dit-il à Gandalf.
"Vous n'oseriez pas priver un vieillard de son appui ?" protesta celui-ci, en faisant un clin d'œil à Aragorn, qui fit un petit sourire.
Le garde hésita, puis dit :
"Suivez-moi."
Il ouvrit la lourde porte, et les précéda à l'intérieur du château. Lisa chancela, et Legolas, qui soutenait Gandalf, lâcha le vieux magicien, pour soutenir la jeune femme.
"Qu'avez-vous ?" demanda-t-il.
"La magie. Une magie très puissante et extrêmement maléfique est à l'œuvre ici. Je la sens."
"Je la sens aussi", dit Liane.
"Ça va aller ?" demanda Legolas à Lisa.
"Oui, oui."
Gandalf reporta son attention sur Théoden. Celui-ci était assis sur son trône, et semblait avoir des centaines d'années. A côté se tenait son conseiller, Grima Langue de Serpent, un traître à la solde de Saroumane. Il avait le visage blanc, cadavérique, et le regard mauvais et faux.
"La courtoisie de votre demeure a bien diminué, ces temps-ci, roi Théoden", dit Gandalf.
Grima glissa quelque chose à l'oreille du roi, et Théoden dit, d'une voix chevrotante :
"Pourquoi vous ferai-je bon accueil, Gandalf, Corbeau de Tempête ?"
Grima se leva, et se dirigea vers le groupe en disant :
"L'heure est tardive, où ce magicien choisit de réapparaître. Mauvaises Nouvelles, comme je le nomme, car ses nouvelles font mauvais hôte."
"Fais silence !" répliqua Gandalf, en le menaçant de son bâton. "Garde ta langue fourchue derrière tes dents. Je ne suis pas passé par le feu et la mort pour échanger des paroles malhonnêtes avec un vil serpent !"
"Son bâton !" s'exclama Grima en reculant, apeuré. "Je vous avais dit de lui prendre son bâton !"
Des gardes à la solde de Grima se précipitèrent, mais Legolas, Aragorn, Lisa, Liane et Ludi s'occupèrent d'eux, tandis que Gimli se chargeait de Grima.
Gandalf s'approcha de Théoden, et dit :
"Théoden, fils de Thengel, écoutez-moi ! Je vous libère de l'envoûtement."
Mais, le résultat ne fut pas celui escompté. En effet, Théoden se mit à ricaner.
"Vous n'avez aucun pouvoir ici, Gandalf le Gris !"
Alors, d'un geste vif, Gandalf retira le manteau gris qui dissimulait ses vêtements blancs étincelants. A l'aide de son bâton magique, il plaqua Théoden contre son trône, en disant :
"Je vous aspirerai, Saroumane, comme on aspire le poison d'une plaie !"
"Si je sors, Théoden meurt."
"Vous ne m'avez pas tué, moi, alors vous ne le tuerez pas."
"Le Rohan est à moi !"
"Partez !"
A ce moment-là, une jeune femme blonde se précipita vers le roi, mais Aragorn la retint au passage, et lui souffla :
"Attendez."
Théoden-Saroumane voulut se jeter sur Gandalf, mais celui-ci le projeta sur son trône. L'instant qui suivit, l'expression de Théoden changea. Le roi avait été libéré de l'emprise de Saroumane. Aragorn lâcha la jeune femme, qui courut vers le roi. Celui-ci la regarda longuement, puis dit :
"Je connais ton visage… Eowyn ! Eowyn !"
Théoden rajeunit de plusieurs années en quelques secondes. Il leva les yeux vers le magicien, et fit, étonné :
"Gandalf ?"
"Respirez de nouveau l'air libre, mon ami."
"Sombres ont été mes rêves, ces temps-ci."
Comme il regardait ses mains, Gandalf lui dit :
"Vos doigts se souviendraient mieux de leur ancienne force s'ils empoignaient votre épée."
Un garde, nommé Gamelin, tendit son épée au roi. Celui-ci s'en saisit, et sortit la lame du fourreau. Puis, son regard se posa sur Grima, qui essayait de passer inaperçu.
Deux gardes jetèrent Grima dans les escaliers. Ce dernier roula jusqu'en bas des marches.
"Je n'ai jamais fait que vous servir, monseigneur !" protesta-t-il de manière peu crédible.
Ce disant, il dégringola les dernières marches en rampant.
"Votre science médicale m'aurait réduit à marcher à quatre pattes, comme une bête !" répliqua Théoden.
Il leva son épée, prêt à tuer Grima, mais Aragorn retint son bras.
"Non, monseigneur ! Non ! Trop de sang a déjà coulé par sa faute !"
Il tendit la main à Grima, mais celui-ci lui cracha dans la paume, et partit en courant. Un Rohirrim cria :
"Salut à toi, roi Théoden !"
Tous s'agenouillèrent devant leur suzerain, qui demanda à Gandalf :
"Où est Théodred ? Où est mon fils ?"
Pendant que Gandalf emmenait Théoden se recueillir sur la tombe de son fils, les autres vaquèrent à leurs occupations. Aragorn demanda à Lisa :
"Pourquoi avez-vous senti la présence de Saroumane et pas Ludivine ?"
"Je ne sais pas. C'est peut-être parce que Liane et moi sommes sorcières depuis plus longtemps qu'elle. C'est la seule possibilité que… Aragorn ?"
Elle regarda autour d'elle, et remarqua que la cité entière était figée.
"Liane ?" questionna-t-elle.
"J'ai rien fait. Ce n'est pas moi !"
Un homme apparut alors, et dit :
"Ceci est mon œuvre."
Les trois sœurs reculèrent, et voulurent se servir de leurs pouvoirs, qui restèrent sans effet.
"Qui êtes-vous ?" demanda Lisa.
L'homme voulut s'approcher, mais les filles continuèrent de reculer. Lisa buta contre une pierre, et manqua de tomber.
"Je suis Cadmus. Je suis l'Ange de la Destinée. J'ai une proposition à vous faire."
"On vous écoute", dit Ludi.
"Comme vous avez sauvé beaucoup plus d'innocents qu'aucune autre sorcière, et que vous avez vaincu la Source par deux fois, nous avons décidé de vous donner le choix : rester des sorcières toute votre vie ou abandonner vos pouvoirs, et mener une vie normale."
"Notre choix est fait : nous resterons des sorcières", dit Ludi en croisant les bras, d'un geste résolu. "N'est-ce pas les filles ?"
Comme ses sœurs ne répondaient pas, elle se tourna vers elles, et dit, incrédule :
"Vous hésitez ?"
"Nous avons vu bien plus d'horreurs que tu ne pourrais l'imaginer. Nous avons vu notre sœur mourir."
"Non, mais je rêve ? ! C'est vous qui m'avez fait devenir sorcière, et maintenant, vous voulez abandonner ? !"
"C'est un vote à la majorité", dit Cadmus. "Si deux d'entre vous sont d'accord, la décision sera prise."
"On peut avoir du temps pour réfléchir ?" demanda Ludi.
"Bien sûr", dit Cadmus avant de disparaître.
Le temps reprit son cours normal. Aragorn regarda les filles, se rendant compte qu'elles avaient bougé de place, puis s'adressa à Liane :
"Pourquoi nous avez-vous figés ?"
"Hé ! C'est pas moi !"
Sa sœur vola à son secours :
"C'est vrai. Cadmus, l'Ange de la Destinée, est venu nous faire une proposition."
"Laquelle ?" demanda Legolas.
"En récompense de nos bons et loyaux services, il nous donne le choix : rester des sorcières ou redevenir normales."
"Vous hésitez, n'est-ce pas ?" fit Legolas en regardant Lisa.
"Ma mère et ma sœur sont mortes, tuées par des démons. Mon père nous a abandonnées, car il ne supportait pas qu'on soit des sorcières. En tant qu'aînée, je me devais de protéger ma sœur, et malgré mes pouvoirs, je n'ai pas pu. Chez nous, on est constamment obligées de nous cacher, car la magie et le surnaturel font peur. J'ai failli mourir tellement de fois que je ne les compte même plus."
"Qu'allez-vous faire, alors ?"
"Je ne sais pas. D'un côté, je protège des innocents et je contribue à rendre le monde meilleur, mais de l'autre, je voudrai me marier, avoir des enfants, sans craindre la venue d'un démon, sans me dire que dans la minute qui suit, je peux mourir."
"C'est vrai qu'être une sorcière peut paraître génial, mais les pertes sont trop lourdes", dit Liane.
"En ce qui me concerne, ma décision est prise !" dit Ludi.
"Dans quelques années, tu risques de la regretter", répondit Lisa, avant de partir.
Elle marcha longuement, perdue dans ses pensées, puis finit par retrouver Legolas, qui regardait au loin. Elle s'approcha de lui, et commença à lui parler.
"Que voyez-vous ?" demanda-t-elle.
"Un cheval approche. Il porte deux enfants."
Elle regarda l'horizon, mais dit :
"Je ne vois rien."
Il la regarda, et répondit en riant :
"C'est normal. Les Elfes ont une vue très développée. Ils voient bien des choses."
Ils se regardèrent longuement, puis Legolas se pencha vers elle, et l'embrassa. lorsque leurs lèvres se séparèrent, Lisa souffla :
"Je vous avais bien dit que vous le sauriez bientôt."
"C'était ça, votre vision ?"
"Et oui. Elles ne m'avertissent pas toujours d'un danger."
Il sourit, puis l'embrassa à nouveau, et dit :
"Celles-ci sont plus agréables."
Lisa rit de bon cœur.
Les six compagnons retrouvèrent Théoden, Gandalf, Eowyn et les deux enfants qu'avait vu Legolas, dans la salle à manger. Ces derniers se restauraient.
"Ils ont été surpris. Ils étaient désarmés", dit Eowyn. "Des sauvages traversent l'Ouestfolde, brûlant tout sur leur passage."
Gandalf prit la parole :
"Ce n'est qu'un aperçu de la terreur que répandra Saroumane. Vous devez l'arrêter. Eloignez-le de vos femmes et vos enfants. Affrontez-le."
"Non, je n'infligerai pas de nouvelles pertes à mon peuple", répliqua Théoden.
"Vous avez 2000 hommes qui font route vers le Nord, en ce moment", l'informa Aragorn. "Envoyez-les chercher. Eomer vous est fidèle."
"Eomer doit être à 300 lieues d'ici. Il n'arriverait pas à temps !" répondit Théoden.
Gandalf se leva, et se dirigea vers le roi. Il voulut lui dire quelque chose, mais Théoden ne lui en laissa pas le temps :
"Je sais ce que vous voulez de moi. Je ne risquerai pas une guerre ouverte."
"La guerre ouverte est déjà déclarée, que vous le vouliez ou non", dit Aragorn.
Théoden se leva, et rétorqua :
"Aux dernières nouvelles, c'était Théoden, et non Aragorn, le roi du Rohan !"
"Quelle est la décision du roi ?" demanda Gandalf.
"Par ordre du roi, la cité doit être évacuée ! Nous partons nous réfugier au Gouffre de Helm ! N'emportez que le nécessaire ! Ne vous chargez pas de trésors !" ordonna Háma, un garde royal.
Gimli fulminait :
"Le Gouffre de Helm ! Ils fuient dans les montagnes alors qu'ils devraient rester et se battre ! Qui les défendra, si ce n'est leur roi ?"
"Il fait ce qu'il croit être le mieux pour son peuple", répondit Aragorn. "Le Gouffre de Helm les a sauvés par le passé."
Ils accompagnèrent Gandalf aux écuries, où il récupéra Gripoil. Il fit une dernière demande à Aragorn :
"Théoden est fort, mais j'ai peur pour lui. J'ai peur pour la survie du Rohan. Ils auront besoin de vous avant la fin, Aragorn. Le peuple du Rohan aura besoin de vous. Leurs défenses doivent tenir."
"Elles tiendront", promit Aragorn.
"Cela fait 300 vies d'homme que je foule cette terre, et pour la première fois, je manque de temps, soupira le magicien. Je ne serai pas long. Au cinquième jour, à l'aube, regardez à l'Est."
Sur ce, il partit au galop.
Théoden était avec Gamelin, dans la salle du trône.
"Va préparer mon cheval", lui dit-il.
"Bien, sire", répondit Gamelin, sur un ton défaitiste.
Il se dirigea vers la sortie la tête basse. Théoden se retourna, le regarda, et lui dit :
"Ce n'est pas la fin, Gamelin. Nous reviendrons. Nous reviendrons !"
"Oui, sire", répondit Gamelin, rasséréné.
Il sortit plus fièrement, ayant repris confiance en son roi.
La longue randonnée à travers les montagnes commença. Lisa marchait devant avec Legolas, tandis que le reste du groupe était resté avec Eowyn. Gimli amusait Eowyn avec ses pitreries. Il lui expliquait qu'on voyait peu de femmes-Nains, et qu'on les confondait avec les hommes-Nains, tant ils étaient semblables au niveau de l'apparence et de la voix, créant même une légende selon laquelle les femmes-Nains n'existaient pas et que les hommes-Nains sortaient directement d'un trou.
Théoden, voyant sa nièce rire de bon cœur, glissa à Aragorn, d'un air entendu :
"Cela faisait bien longtemps que je n'avais vu ma nièce sourire. Elle n'était qu'une enfant quand son père a été tué par les Orcs. Elle a vu sa mère mourir de chagrin, et maintenant elle passe sa vie auprès d'un vieillard qui devrait l'aimer comme un père."
Les Rohirrim firent une halte pour se reposer et se restaurer. Aragorn était assis, plongé dans ses pensées. Eowyn s'approcha de lui, une marmite à la main.
"J'ai fait du ragoût", dit-elle. "C'est peu, mais c'est chaud."
Aragorn accepta volontiers le bol qu'elle lui tendait. Il en prit une cuillère, la porta à sa bouche, puis s'immobilisa, essayant de ne pas prendre un air trop dégoûté. Eowyn attendait son verdict, pleine d'espoir. Il fit un effort, la regarda, et dit :
"Mmmm. C'est bon."
"C'est vrai ?" demanda la jeune femme, ravie.
Aragorn hocha la tête, puis Eowyn s'éloigna. Le Rôdeur en profita pour verser le contenu de son bol à terre. Eowyn se retourna soudainement vers lui, et revint sur ses pas. Aragorn redressa son bol, grimaçant de douleur après s'être brûlé.
"Mon oncle m'a dit quelque chose de surprenant. Il a dû faire erreur. Il m'a dit que vous aviez combattu aux côtés de Thengel, mon grand-père. Cela ne se peut."
"Votre oncle a une bonne mémoire. Il n'était qu'un enfant, à cette époque."
"Mais, alors vous avez au moins 60 ans ! … 70 ? … Vous ne pouvez pas avoir 80 ans !"
"87", répondit Aragorn.
"Vous êtes un Dúnedain. Ceux de votre peuple sont pourvus d'une vie exceptionnellement longue. Je croyais que ce n'était qu'une légende."
"Il n'existe plus beaucoup de gens de ma race. Ils s'éteignent peu à peu."
Eowyn repartit, encore étonnée de cette déclaration.
Le peuple du Rohan avait reprit son chemin, à travers les montagnes. Aragorn et Eowyn marchaient côte à côte. La jeune femme remarqua le bijou que portait Aragorn, et lui demanda :
"Où est-elle ? La femme qui vous a donné ce bijou."
Aragorn replongea dans ses souvenirs :
"Le temps des Elfes est révolu", dit Elrond, le Seigneur de Fondcombe. "Celui d'Arwen est révolu. Laissez-la partir et prendre le bateau pour Valinor. Laissez-la emporter votre amour sur les Terres Immortelles. Il y restera vert à jamais."
"Mais ce ne sera rien de plus qu'un souvenir", répondit Aragorn, amer.
"Je ne laisserai pas ma fille mourir ici !"
"Elle reste parce qu'elle a encore de l'espoir."
"Elle reste pour vous ! Elle appartient à son peuple !"
Aragorn s'apprêtait à partir, lorsqu'Arwen lui barra la route. Ils entamèrent une conversation en Elfique :
"Nach gwannatha sin ? Ma nathach hi gwannathach or minuial archened ?" (Vous pensiez pouvoir partir sans que je le remarque ?)
"Ú-ethelithon." (Je ne reviendrai pas.)
"Estelio guru lîn ne dagor. Ethelithach." (Vous sous-estimez votre capacité au combat. Vous reviendrez.)
"Ú-bedin o gurth ne dagor." (Je ne parlais pas de la mort au combat.)
"O man pedich ?" (De quoi parlez-vous ? )
"Edra le men, men na guil edwen, haer o auth a nîr a naeth." (Vous pouvez avoir une autre vie, loin de la guerre… du chagrin… du désespoir.)
Sa bien-aimée lui répondit en Langue Commune :
"Pourquoi dîtes-vous cela ?"
"Je suis mortel, et vous êtes une Elfe. C'était un rêve, rien de plus." (il lui tendit son bijou) "Ceci vous appartient."
"C'était un cadeau. Gardez-le", répondit-elle en lui refermant la main dessus.
"Monseigneur ?" demanda Eowyn.
"Elle est partie avec ce qui reste de son peuple sur les Terres Immortelles."
Legolas et Lisa entendirent soudain des cris. La jeune femme eut beau se tordre le cou, elle ne parvint pas à voir ce qui se passait. Elle toucha le bras de Legolas, en demandant :
"Que se passe… Aaahh ! ! !"
Elle se pencha en avant, attendant que la vision s'arrête.
"Qu'avez-vous vu ?" demanda Legolas.
"Mon Dieu, mais que sont ces bêtes ?"
Aragorn les rejoignit.
"Des Wargs", fit Legolas. "Des loups du Mordor."
Aragorn repartit en courant, en criant au roi :
"Des Wargs ! Nous sommes attaqués !"
"Tous les Cavaliers en tête de colonne !" ordonna Théoden.
Puis, il s'adressa à Eowyn :
"Emmènes-les au Gouffre de Helm."
"Je sais me battre !" protesta-t-elle.
"Non ! Fais-le pour moi."
Eowyn abdiqua, et partit vers le Gouffre. Pendant ce temps, Gimli se fit aider à monter sur son cheval, en disant :
"Je suis un Cavalier !"
Il essaya de faire partir son cheval au galop, mais celui-ci partit en marche arrière.
"Pas par-là !" dit-il. "Par-là !"
Enfin, son cheval partit dans le bon sens, et Gimli partit pratiquer son sport favori : casser de l'Orc.
Ludivine et Liane rejoignirent leur sœur, et virent que Legolas abattait leurs assaillants avec son arc et ses flèches.
"Partez !" leur cria-t-il. "C'est dangereux, ici !"
"Non !" protesta Lisa en se servant de ses pouvoirs pour désarçonner les Orcs.
Elle, Liane et Ludi descendirent la colline en courant, se saisirent des armes que les Orcs avaient laissées tomber, et commencèrent à se battre. Lisa jeta un coup d'œil derrière elle, et vit des Cavaliers arriver en haut de la colline. Si Legolas restait où il se trouvait, il serait piétiné. Elle le vit effectuer une cascade extraordinaire, pour monter sur le cheval que montait Gimli. Soulagée, Lisa se concentra sur le combat, et se retourna juste à temps pour éviter l'épée d'un Orc. Elle manqua de se retrouver une nouvelle fois couverte de sang d'Orc : Liane venait de faire exploser un Orc, ainsi que le Warg qu'il montait.
"J'ai réussi !" jubila-t-elle. "Je contrôle mes pouvoirs !"
Lisa, quant à elle, envoyait les Orcs s'empaler sur les lances ou les épées des Rohirrim. Soudain, un Orc se jeta sur elle, la faisant tomber à terre. Clignant des yeux, elle le propulsa dans les airs. L'Orc fut abattu en plein vol par une des flèches de Legolas. Les deux jeunes gens se regardèrent, et Legolas ne retourna au combat que lorsqu'il fut sûr que Lisa allait bien.
Lorsque la bataille prit fin, Lisa regarda autour d'elle, tous les cadavres qui jonchaient le sol. Un nombre impressionnant d'Orcs et de Wargs, et un grand nombre de Rohirrim. Elle réussit à voir ses sœurs, Théoden, Legolas et Gimli, mais nulle part, elle ne vit Aragorn. Elle s'approcha de Théoden et Legolas, qui regardaient en bas de la falaise.
"Il est…" commença-t-elle avec appréhension.
Elle posa une main tremblante sur le bras de Legolas. Celui-ci la regarda, bouleversé. Elle sentit des larmes lui piquer les yeux, et se détourna. Legolas la retint par le bras.
"A quoi ça sert ?" hoqueta-t-elle. A quoi ça sert d'être aussi puissantes, si des gens meurent sans qu'on puisse l'en empêcher?"
"Vous ne pouvez pas sauver tout le monde."
"Je devrais."
"Vos pouvoirs ont sauvé un grand nombre de Rohirrim. Sans vous, nous aurions subi beaucoup plus de pertes", dit Théoden. "Quand Gandalf m'a dit que vous étiez puissantes, il était loin de la vérité. Vous avez été d'une aide inestimable. Je suis extrêmement fier de vous avoir à mes côtés."
Lisa sécha ses larmes, et dit :
"Merci, monseigneur."
Les survivants arrivèrent au Gouffre de Helm, le roi en tête, suivi par Legolas, Gimli, Lisa, Liane et Ludi. Eowyn se précipita vers eux.
"Si peu", dit-elle. "Si peu d'entre vous sont revenus !"
"Notre peuple est sauf", répondit Théoden. "Nous avons payé cela par de nombreuses vies."
Il jeta à Lisa un regard réconfortant, puis mit pied à terre, et partit. Eowyn regarda Gimli, et lui demanda :
"Et le Seigneur Aragorn… où est-il ?"
"Il est tombé", répondit le Nain.
Sans un mot, la gorge serrée, Lisa descendit de cheval, et partit. Legolas voulut la suivre, mais Ludi le retint en disant :
"Laissez-lui un moment. Elle a besoin d'être seule."
Théoden se trouvait sur le chemin de ronde, d'où il avait vue sur tout le ravin, avec Gamelin.
"Le bras de Saroumane se serait bien allongé s'il croit pouvoir nous atteindre ici", dit-il.
Puis il de rendit dans la salle du trône.
Lisa se trouvait sur les remparts, les yeux fermés et l'esprit ailleurs. Soudain, elle eut l'impression que son esprit quittait son corps, et elle se retrouva à l'endroit où Aragorn était tombé. Abasourdie, elle regarda autour d'elle, et dit :
"Qu'est-ce qui s'est passé ?"
Puis, la seconde qui suivi, elle se retrouva à nouveau au Gouffre de Helm. Encore sous le choc, elle descendit des remparts, tremblante. Puis, elle vit que Legolas était à côté d'elle, et la regardait, anxieux.
"Qu'avez-vous ?" demanda-t-il.
"Je crois que les Fondateurs m'ont envoyé un nouveau pouvoir. J'étais en train de penser à Aragorn, et je me suis retrouvée à l'endroit de la bataille contre les Wargs. L'instant d'après, j'étais à nouveau ici. C'était comme si mon esprit avait quitté mon corps et s'était matérialisé là-bas."
"Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?"
Lisa réfléchit un instant, puis répondit :
"Je crois que j'ai eu envie de me retrouver à deux endroits en même temps." (elle regarda au loin, dans le ravin) "Si ce pouvoir était arrivé avant, j'aurais peut-être pu sauver Aragorn."
"Ne vous sentez pas coupable de sa mort. Ce n'est pas sain pour vous."
Lisa vit soudain un cavalier s'approcher du Gouffre de Helm.
"Mon Dieu, mais c'est…"
Elle courut vers la porte de la forteresse, suivie par Legolas.
TO BE CONTINUED…
Mais, qui est ce mystérieux cavalier qui s'approche ? Un petit indice : ce n'est pas Eomer. Allez, un p'tit effort, ne me dites pas que vous ne savez pas qui c'est ! Tout fan du Seigneur des Anneaux qui se respecte devrait le savoir, surtout si vous avez vu le film ! C'est pas si compliqué, même moi je le sais ! Normal, c'est moi qui écris l'histoire ! Hihihihi ! ! ! ! La suite au prochain épisode ! Gnark, gnark, gnark ! Je suis sadique, hein ? C'est fait exprès ! !
Anarwen2.
