Je n'avais pas du tout prévu cet OS, qui est très court. J'ai eu la soudaine envie d'écrire sur ce perso (et ce ship) qui pourtant, ne m'a pas tant marqué que ça dans l'anime. Mais fallait que l'idée sorte, alors là voilà ! J'aimerais bien, en plus de mes fictions, publiés des OS, plus ou moins long, sur certain persos de Beyblade. Sachant que j'en ai déjà fait un pour Nile et Kyoya. Peut être que j'en ferais un reccueil ? Je verrais. Dans tous les cas bonne lecture !


Il faisait froid. La neige tombait encore et encore, depuis déjà un bon mois. Rajustant sa capuche sur ses cheveux blonds, il se remit en marche. Ses pas crissaient contre la neige. seul bruit dans ce silencieux tableau. Il était la seule tâche dans cette toile de blanc. Dans sa main droite, il tenait un bouquet. Des chrysanthèmes. Des fleurs d'automne qui résistent au gel. Un automne qui résiste à l'hiver.. Cette pensée lui rappellait une certaine lueur orangée.

Il arriva enfin devant le portail enneigé. Sa main n'est pas gantée, sentant clairement le froid en poussant ce portail. Une fois qu'il fut ouvert, il continua sa route dans cette étendue de blanc. La tâche du tableau grandissait au fil de ses pas. Les dalles gravées l'accompagnaient dans sa route. Parfois, il croisait également des fleurs. Fanées ou non, mais elles restaient la preuve que quelqu'un passait par là. Ses pas s'arrêtèrent enfin devant des deux dales côtes à côtes.

- Salut, Maman, Papa, souffla le blond.

Il déposa le bouquet de chrysanthèmes aux pieds des dalles. La date gravée sur les deux pierres étaient identiques. Trois années plus tôt, deux vies avaient vraisemblablement été terminé en même temps.

- Ca fait.. un bail. La situation à.. un peu changée. Vous me croirez jamais, si je vous disais être un blader légendaire..

Le blond fixait les pierres. Il se savait seul, personne ne visitait un tel endroit à cette période de l'année. Décidant de s'assoir malgré la neige, il enlaça ses genoux.

- J'ai rencontré des gens.. Des amis. Ils sont plutôt sympa. J'ai du promettre à l'un d'eux d'arrêter d'être mercenaire.. Mais il faut bien que je trouve un moyen de vivre, hein ?

Il rajusta de nouveau sa capuche. La neige avait momentanément arrêtée de tomber, mais ses oreilles étaient gelées. Pas que ça le dérange tant que ça, en vérité.

- Le mois dernier, c'était noël. Il.. Enfin celui à qui j'ai promis ça, il m'a invité à passer noël chez lui. J'avais pourtant arrêté de le fêter, mais j'ai pas eu le coeur de refuser. Pas avec la tête qu'il me faisait..

Il se gratta la nuque. Se sentant gêné sans réellement savoir pourquoi, il fixa de nouveau les deux dalles, se rendant compte qu'il avait détourné les yeux.

- C'était cool. C'était tellement le bordel après cette histoire de Nemesis, que c'était cool de bah.. de fêter.. ça. Y'avait son père aussi. Oh, et la famille de Madoka et Kenta. J'ai croisé quelques autres de nos amis après ça. Genre, Kyoya. Vite fait. Masamune et King aussi. Enfin eux c'était un appel.

Cette fois, il s'arrêtait pour souffler un peu dans ses mains. Il devait vraiment perdre l'habitude de sortir sans gants en plein hivers. Même en supportant bien le froid, le corps à ses limites, et le blond le sait bien.

- Pendant la bataille avec Nemesis, y'a un de nous- les bladers légendaires.. qui est mort. Enfin on le croyait. Je le connaissais pas vraiment, mais ça m'a fait un gros vide. Vous savez ça m'a rappelé un peu.. bah.. y'a trois ans. Ce truc de blader légendaire, ça sonnait un peu comme une famille. Une famille désordonnée mais une famille quoi.. Ouais, peut être que cette histoire m'est montée à la tête.

Le blond enfourna son menton dans son écharpe. Retenant un soupire, le visage hâlé d'un blader au cheveux blanc et rouge lui revint en mémoire.

- Au final, il était en vie. C'est Kyoya qui l'a retrouvé. Avec l'aide de Dynamis. Ouais, le duo improbable je sais.. Dynamis est un gentil gars.. Genre vraiment. Je sais pas ce que les étoiles lui disent, mais il a cette gentillesse en lui, comme si il savait ce que nous avions vécu, nous, les bladers légendaires. Peut être que les étoiles lui parle de ce que je fais actuellement ?

La neige reprit. Cela ne le dérangeait pas, en vérité. Ca offrait un joli spectacle blanc, et il trouvait la neige rassurante, en un sens.

- Ouais enfin là je divague. Bref, il m'est arrivé quand même pas mal d'emmerdes l'année dernière, mais au final ça s'est plutôt bien fini.. Je crois. Ca me fait bizarre de ne plus être mercenaire. Ca avait commencé à être une routine. Mais.. peut être que c'est pas plus mal. J'ai l'impression.. de mieux vivre le beyblade. Genre.. D'être.. content ? Heureux. En jouant. C'est plutôt cool, comme sentiment.

Un autre son que celui de sa voix résonna alors. Sortant son téléphone de sa poche, il vit la notification apparaître sur son écran.

- On dirait que c'est l'heure pour moi de partir. Il.. enfin vous savez. Il m'attend à la gare toute à l'heure. On se voit beaucoup.. lui et moi. Genre beaucoup.

Se redressant, il frotta ses vêtements pour retirer la neige qui s'y était accumulée.

- Bon, on se retrouve l'année prochaine okay ?

Il reposa ses yeux sur les dalles.

- Au fait, il s'appelle Gingka. Je.. L'emmenerais peut être avec moi l'année prochaine. Alors, euh.. Passez une bonne année. Je pense à vous, Maman, Papa.

Tournant les talons, il allumant son téléphone. Pianotant sur l'écran il répondit à un certain blader aux cheveux roux. D'ici deux heures, il se retrouverait à la gare de BeyCity et il savait que l'autre adolescent l'attendraient avec impatience. Ses pas crissaient à nouveau dans la neige, seul bruit de ce silencieux tableau. Cette fois, il ne sentit rien sur ses joues. S'était il endurcit ? Avait il perdu la capacité de pleurer ? Ou bien.. allait il mieux ? Le blond ne le savait pas. Ses derniers mois avaient une tornades d'évènements différents qui avaient bouleversé sa vie. Des combats, des amis, voir, une famille, s'étaient incrustés dans son existence, et ne semblaient pas vouloir le laisser. Non, de toute façon.. Il ne voulait pas les laisser partir. Tant qu'il le pouvait, il s'accrocherait à ce bonheur, ne voulant pas vivre un rêve éphémère.

Finalement, il avait parlé trop vite. Ses joues devinrent humides au fur et à mesure qu'il avançait. Pourtant, contrairement aux fois précédentes, il se sentait léger. Aussi léger qu'un flocon de neige. Il avait l'impression de voir enfin le bout, la lumière de ce tunnel qu'il arpentait seul depuis si longtemps.

Et la lueur qu'il voyait en prier, à la fin de ce tunnel..

Elle portait le nom de Gingka Hagane.

Peut être qu'il avait enfin le droit d'aimer à nouveau.